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photographe britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Dorothy Bohm, née le 22 juin 1924 à Königsberg (actuellement Kaliningrad) et morte le 15 mars 2023 à Londres, est une photographe britannique d'origine allemande ayant principalement habité à Londres, connue pour ses portraits, ses photographies de rue, son utilisation précoce de la couleur et ses clichés de Londres et de Paris ; elle est considérée au début des années 2020 comme l'une des doyennes de la photographie britannique[1].
Dorothy Bohm née le 22 juin 1924 à Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad, en Russie), alors situé en Prusse orientale, au sein d'une famille germanophone d'origine juive et lituanienne[2]. Elle se nomme alors Dorothea Israelit. De 1932 à 1939, elle vit avec sa famille en Lituanie, d'abord à Memel (aujourd'hui Klaipėda), puis à Šiauliai. En 1939, elle est envoyée en Angleterre pour échapper au persécutions nazies dont sont victimes les juifs[1],[3]. Elle séjourne d'abord dans un pensionnat à Ditchling dans le Sussex puis à Manchester, où son frère, arrivé plus précocement en Grande-Bretagne, est étudiant. C'est dans cette ville qu'elle rencontre Louis Bohm, étudiant d'origine juive polonaise, qu'elle épouse en 1945[4].
Dorothy Bohm découvre peu après son arrivée en Grande-Bretagne les portraits réalisés par Germaine Kanova et occupe un poste d'assistante dans son studio photo[5]. Impressionnée par ses œuvres, elle décide de devenir photographe[6],[7]. Elle étudie la photographie au Manchester Municipal College of Technology où lui est délivré un diplôme dans cette discipline. Elle obtient également un certificat en photographie dans l'école d'art City and Guilds of London Art School. Pendant la guerre, elle emploie le nom de Dorothy Alexander et s'exprime pour le compte du ministère britannique de l'information sur la situation en Allemagne sous le régime nazi[5].
A partir de 1942 et pendant quatre ans elle travaille avec le photographe Samuel Cooper comme portraitiste[5] avant de créer en 1946 son propre studio, le Studio Alexander à Manchester[8]. Elle vend le studio Alexander en 1958. Les œuvres de cette période seront exposées plusieurs décennies plus tard[9].
A partir de la fin des années 1940, Dorothy Bohm accompagne son mari qui travaille pour une société pétrochimique dans de nombreux déplacements à l'étranger. En 1947, elle acquiert la nationalité britannique[4] et effectue la première de ses nombreuses visites à Paris, où elle vivra ensuite avec son mari de 1954 à 1955. Dans les années 1950, elle séjourne à New York et à San Francisco. Elle se rend en 1956 au Mexique, où elle photographie pour la première fois en couleur. A partir de 1956, elle s'installe dans le quartier d'Hampstead[10].
En 1961, elle voyage en URSS dans le but de retrouver ses parents à Riga. Son père a été interné dans des goulags en Sibérie entre 1940 et 1953 ; sa mère et sa jeune sœur ont également été enfermées dans un camp de femmes en Sibérie[5]. Elle parvient à les faire venir en Angleterre en 1963[10].
Dorothy Bohm a deux filles : Monica, née en 1957, et Yvonne, née en 1960[5]. Monica Bohm-Duchen deviendra historienne de l'art et conservatrice[3].
En 1994, son mari Louis Bohm meurt d'une crise cardiaque lors d'un voyage du couple en Irlande[10].
Dorothy Bohm s’éteint à Londres le 15 mars 2023, à l'âge de 98 ans[11].
À la fin des années 1950, Dorothy Bohm abandonne le portrait en studio au profit de la photographie de rue, mais elle travaille toujours principalement en noir et blanc[1]. En 1980, André Kertész la persuade d'expérimenter la couleur[12], ce qu'elle fait pendant deux ans à l'aide d'un appareil photo instantané Polaroid SX-70[8]. À partir de 1984, elle utilise des négatifs couleur et à partir de 1985, elle travaille exclusivement en couleur, utilisant principalement des films négatifs couleur Kodak de 200 ASA[10].
Ses premiers clichés de photographie de rue sont décrits par Monica Bohm-Duchen comme des "photographies de rue humanistes, saisissant l'instant à la manière d'Henri Cartier-Bresson", tandis que "les gens sont souvent surpris par la jeunesse et l'éclat de ses travaux en couleur. Elle se concentre sur des fragments du paysage urbain [...] qui sont autrement négligés. Ces photographies ont une qualité abstraite ; il y a une ambiguïté spatiale délibérée et vous n'êtes pas tout à fait sûr de ce que vous regardez. Mais rien n'est manipulé - elle ne travaillera toujours qu'avec des films"[13].
En 1969, une exposition intitulée Spectrum est organisée à l'Institute of Contemporary Arts. Elle est organisée autour d'une exposition principale appelée Woman avec quatre expositions plus petites[14] présentant des photographies de Dorothy Bohm, Don McCullin, Tony Ray-Jones et Enzo Ragazzin. L'exposition de Dorothy Bohm s'intitule People at Peace. Le succès de l'exposition encourage une de ses organisatrices, Sue Davies, à fonder la première galerie de photographie du Royaume-Uni, The Photographers' Gallery, qui ouvre ses portes en 1971[15]. Dorothy Bohm deviendra plus tard la directrice associée de la galerie[8].
Dorothy Bohm visite l'Afrique du Sud pendant cinq semaines en 1974, puis expose les photographies prises lors de ce voyage à la Photographers' Gallery en avril 1975[16]. Avec Helena Kovac, elle fonde en 1998 la Focus Gallery for Photography qui perdure jusqu'en 2004[12]. En novembre 2009, elle reçoit le titre de membre honoraire de la Royal Photographic Society[17].
En 2003, Dorothy Bohm fête ses 80 ans à la Focus Gallery avec l'exposition Dorothy Bohm, Transformations : A Life in Photography, regroupant des photographies en noir et blanc et en couleur[10].
En 2005, dans le cadre de l'exposition Un amour de Paris au musée Carnavalet, elle fait don à ce même musée de 156 photographies (92 tirages d'époque en noir et blanc et 64 tirages numériques en couleur)[10].
Elle déclare en 2010 à propos de son travail :
La photographie répond à mon besoin profond d'empêcher les choses de disparaître. Elle rend l'éphémère moins douloureux et conserve quelque chose de la magie particulière que j'ai cherchée et trouvée. J'ai essayé de créer de l'ordre à partir du chaos, de trouver la stabilité dans le flux et la beauté dans les endroits les plus improbables[8].
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