Don Juan est un personnage de fiction qui paraît pour la première fois au XVIIe siècle dans une pièce de théâtre de Tirso de Molina, jouée en 1630. Le mythe a été repris dans de nombreuses œuvres littéraires, musicales, picturales ou cinématographiques.

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Présentation du Don Juan de Mozart lors de l'ouverture de l'Opéra de Vienne le 25 mai 1869.

L'usage est d'écrire « Dom Juan » lorsqu'il s'agit du titre de l'œuvre de Molière, « Don Giovanni » ou « Don Juan de Mozart »[1] lorsqu'il s'agit de l'opéra de Mozart, et « Don Juan » lorsqu'il s'agit d'une autre œuvre[2].

Histoire du mythe

Les efforts d'identification à un personnage historique sont sujets à controverse ; on peut toutefois relever quelques traits de caractère qui lui sont souvent associés : Don Juan vit pour les plaisirs de la vie, rejetant les contraintes et les règles sociales, morales et religieuses, et ignorant sciemment autrui. Il est donc à la fois cynique, égoïste et destructeur. Il correspond à l'image du libertin au XVIIe siècle.

Miguel Mañara y Vicentelo de Leca, dit Don Juan

Selon une légende erronée, le religieux Miguel Mañara y Vicentelo de Leca aurait inspiré le personnage de Don Juan[3]. Il est né en 1627, à Séville de Tomasio Magnara, son père, originaire de Calvi et de Jeromina Anfriano, sa mère, originaire de Montemaggiore. Ses parents ont fait partie des nombreux Calvais qui ont quitté Calvi pour faire fortune auprès de la couronne d'Espagne lors de la découverte et la prospection des territoires du nouveau-monde. Il est mort en 1679.

Le personnage d'une pièce de Tirso de Molina

Il est beaucoup plus vraisemblable de croire que le succès de la pièce publiée en 1630 El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra (L'Abuseur de Séville et le Convive de pierre) du moine espagnol frère Gabriel, plus connu sous le nom de Tirso de Molina (qui met en scène un personnage de jeune débauché porté sur la jouissance, personnage assez habituel dans les comédies espagnoles des XVIe et XVIIe siècles) est à l'origine de la légende[4].

Les éléments surnaturels ont sans doute joué un rôle important dans l'inscription de cette fable dans l'imaginaire collectif[5] et dans la création du mythe, ainsi que la récupération d'un thème moral (la punition du méchant) fréquemment utilisé dans les collèges religieux ou les ballades populaires[6].

L'émergence du mythe

Repris de nombreuses fois, le texte arrive en Allemagne, où il est intégré à la commedia dell'arte qui ajoute le thème des mille et trois femmes.

Puis Molière reprend et adapte le texte en 1665[7].

En 1787, Da Ponte en tire un livret que Mozart met en musique pour aboutir à la création de l'opéra Don Giovanni.

Goldoni, Mérimée, Pouchkine, Byron, Dumas, Baudelaire en poésie, Montherlant et de très nombreux autres auteurs, musiciens, metteurs en scène, cinéastes, auteurs de bandes dessinées, furent fascinés par ce personnage habile et d'envergure qui défie la morale, l'ordre public, et Dieu.

Le personnage évolue légèrement au fil des époques. Mais la trame essentielle demeure : séduction des femmes, rejet des règles sociales et morales, défi à l'autorité et à Dieu, châtiment « exemplaire ». Cependant sur ce dernier point des différences notables apparaissent chez certains auteurs de la période romantique.

Le romantisme crée ainsi le personnage du libertin repenti, comme dans Les Âmes du purgatoire, de Prosper Mérimée, qui reprend l'histoire à demi légendaire de don Miguel Mañara[8], mort en odeur de sainteté au XVIIe siècle à Séville. Et les changements et transformations se poursuivent de nos jours : signe de l'évolution des mentalités entre les monarchies chrétiennes à vision sociale, et quelques sociétés laïques ou athées dont certaines à vision individualiste[9], signe aussi de la vitalité du mythe du séducteur né, fascinant et scandaleux.

Époque moderne

Certains auteurs et critiques contemporains[Quand ?], tels Anne-Marie Simond comme romancière et Gregorio Marañón comme critique, voient dans la frénésie de séduction de Don Juan auprès des femmes le signe d'une homosexualité refoulée. Ainsi, Éric-Emmanuel Schmitt présente un Don Juan vieilli et plus mature, ne cherchant plus à satisfaire tous ses désirs, et en questionnement sur lui-même, car il a connu l'Amour, cette fois-ci avec un homme.

Don Juan dans les arts

Dans la littérature

En 1665, Molière écrit une pièce de théâtre en prose qui relate l'histoire de Don Juan en la transposant au Grand Siècle français. Créée par lui et sa troupe sous le titre Le Festin de pierre, elle sera rebaptisée Don Juan ou le Festin de pierre lors de sa première publication (posthume) en 1682, sans doute pour la distinguer de la version édulcorée et mise en alexandrins en 1677 par Thomas Corneille publiée sous son titre originel (Le Festin de pierre) sans qu'apparaisse son propre nom, avant de s'en attribuer l'entière paternité en 1683. C'est cette seconde version due à Thomas Corneille qui fut régulièrement reprise par la Comédie-Française jusqu'au milieu du XIXe siècle.

D'autres auteurs ont utilisé les mêmes thèmes :

Cette liste n'est pas exhaustive : des dizaines d'écrivains ont traité ce mythe. Pour avoir une liste complète, consulter Christian Biet : Don Juan, Mille et trois récits d'un mythe, Gallimard, collection « Découvertes », 1998

Dans la musique

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Sérénade de Don Juan
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La Sérénade de Don Juan composée par Piotr Ilitch Tchaïkovski, interprétée en français par Mario Ancona en 1904
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Dans les arts plastiques

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Le Naufrage de Don Juan
Eugène Delacroix, 1840
Musée du Louvre, Paris[11]

Au cinéma

Cette liste est non exhaustive[12].

Notes et références

Voir aussi

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