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chansonnier, poète et goguettier français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marie Jean Baptiste Dominique Bonnaud est un chansonnier, poète et goguettier français et montmartrois né le à Paris 16e[1] et mort le à Paris 9e. Il était membre de la goguette du Cornet et a fondé en 1904 avec Numa Blès le cabaret La Lune rousse.
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Dominique Bonnaud est le fils d'un chef de bureau de la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur[3].
D'abord chroniqueur de la revue La France[4], il est à ses débuts secrétaire du prince Roland Bonaparte, géographe et botaniste. Un voyage aux États-Unis et au Canada en sa compagnie lui inspire un livre : D'océan à océan, préfacé par Armand Sylvestre.
Appelé par Rodolphe Salis, il fait ses débuts de chansonnier au cabaret Le Chat noir à Montmartre en 1895[5].
Vers 1897, il se produit sous l'impulsion de Victor Meusy directeur du Cabaret Le Chien Noir situé dans les locaux du foyer du Nouveau Cirque, rue Saint-Honoré, aux côtés de Jules Jouy, Jacques Ferny, Jules Moy[6], Georges Fragerolle, Paul Delmet, Vincent Hyspa et beaucoup d'autres dont Théodore Botrel qui en était l'actionnaire majoritaire depuis le 1er avril 1897 (bulletin municipal de Paris du 13/02/1897). La troupe, augmentée de quelques unités, remonte ensuite sur la Butte pour « débuter » au Trianon et dans la grande salle de l'Élysée-Montmartre. Preuve de notoriété, des charrettes-sandwiches promènent dans Paris les portraits de ces artistes en redingote, plus grands que nature, peints par Jules Grün.
Après deux saisons, dans ce vaste cadre, il réintègre des cabarets plus discrets, où il se produira jusqu'en 1904 : Les Quat'z'Arts, le Carillon (direction Millanvoye), Les Noctambules, Le Tréteau de Tabarin, Le Conservatoire de Montmartre et enfin La Boîte à Fursy[7].
En 1898, avec Xavier Privas, Georges Baltha et d'autres, il fonde le Cabaret des Arts[8].
En 1904, il fonde le Logiz de la Lune Rousse avec Numa Blès, au no 36 du boulevard de Clichy[9]. Transféré rue Pigalle, il le dirige en collaboration avec Georges Baltha, puis avec Léon Michel, lequel par la suite présidera seul aux destinées de cette « Comédie-Française de la Chanson », comme se plaisent à le nommer Maurice Donnay, Romain Coolus ou encore Sacha Guitry[10].
Dominique Bonnaud est admis à la goguette du Cornet lors de son 180e dîner, organisé le à la Taverne de Paris, 3 avenue de Clichy. Il y entre ce soir-là, ainsi que son ami Numa Blès, Henry Grégoire et Louis Schmoll, tous très applaudis. Il prononce un compliment à cette occasion[11].
Durant la guerre de 1914-1918, Dominique Bonnaud se met au service de Léon Mirman, préfet volontaire de Meurthe-et-Moselle. Il écrit alors des poèmes graves et lyriques dans lesquels Bonnaud a fixé des émotions et des impressions directement ressenties.
En 1925, Bonnaud publie ses souvenirs dans la revue Les Annales[12] sous le titre La Fin du Chat noir ou Les Derniers Mohicans de la butte. En 1930, il publie Montmartre d'hier[13], illustré de portraits de ses amis disparus.
Dominique Bonnaud exerce avec un succès toujours croissant sa verve féconde, fantaisiste, incisive et sympathique sur les présidents de la République, sur les souverains de passage, sur les scandales du jour et de la nuit. Son œuvre chansonnière forme une chronique souriante d'une grande partie de l'histoire de la Troisième République.
Il collabore à de nombreux médias, au moins jusqu'en mai 1933, non seulement au Carnet de la semaine ou à Fantasio, mais aussi à Radio Paris où ses chroniques parlées, rimées, chantées remportent beaucoup de succès auprès des auditeurs. Cette année-là, la Comédie-Française représente avec succès une pièce en vers qu'il a écrit avec Pierre Varenne à la mémoire de François Coppée, avec lequel il avait noué une amitié solide : Poètes.
Quand il meurt à Paris en 1943, à l'âge de 79 ans, il est président d'honneur de l'Association amicale des chansonniers de cabaret.
En 1900, Numa Blès écrit :
« Bonnaud, que ses parents nommèrent Dominique,
A conquis à Montmartre un renom d'homme inique
Pour avoir quelquefois piqué jusques au vif
Plus d'un concitoyen de son style incisif !
Tout jeune, il eut l'honneur, qui certes n'est pas mince,
En de lointains pays d'accompagner un prince !
Il visita l'Asie et l'Inde et le Brésil ;
Et déjà, s'il n'avait pas beaucoup de braise, il
Se consolait gaiment d'une chanson badine.
Aujourd'hui qu'il a pris du ventre, il tabarine
Et vient, sur les tréteaux, apporter chaque soir
La contribution directe du Chat-Noir[14]. »
Le 28 mai 1921, Régis Messac écrit dans la Liberté :
« [...] Dominique Bonnaud, lui, a la manière et la bonne. Il pince. Il pique. Il fait rire[15]. »
En mai 1933, Georges Chepfer écrit dans Le Cornet :
« [...] Il est lui-même et avant tout : le poète. Sa lyre est toujours au service de son cœur pitoyable et vibrant, le sourire blagueur s'esquisse et s'épanouit bien souvent pour ne pas permettre à la larme qui perle de descendre derrière l'observatoire de son binocle haut perché. Qualité exquise ! Dominique est bien de chez nous[16]. »
Maurice Prax écrit[17] :
Croyez-vous que pour vingt-cinq francs
On va vous donner des génies.
Accordez la lyre d'Homère et de Virgile,
Muses, je m'en vais chanter Loubet, Émile,
Cet homme éminent, fils de Montélimar,
Soleil du Midi, nec pluribus impar.....
Quatrième et dernier couplet d'une chanson consacrée à la visite du roi d'Angleterre Édouard VII à Paris en 1903[18] :
Sur le catalogue en ligne de la BNF, on obtient 77 notices au nombre desquelles :
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