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essayiste française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Dominique Aubier, née Marie-Louise Labiste à Cuers le , morte le à Damville, est une femme de lettres et essayiste française. Ancienne résistante[1][réf. à confirmer], dans les années 1950 elle écrit six romans et des essais sur l'Espagne et la tauromachie. En 1966 paraît Don Quichotte prophète d'Israël, où elle défend une interprétation ésotérique du Quichotte, qui en fait un livre codé fondé sur la kabbale. Cette interprétation « très extrême[2] » selon l'expression de Ruth Fine, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, n’a pas été reprise par les spécialistes de l’œuvre de Cervantes.
Au début des années 1950, Dominique Aubier publie six romans aux éditions du Seuil, dont Vive ce qu'on raconte (1954). Josane Duranteau pense que dans ceux-ci : « se lisaient déjà des signes précurseurs de ce qui devait (dix ans plus tard) faire éclater le roman »[3]. Aubier s'intéresse également à la tauromachie, dont elle présente une approche ethnographique dans deux ouvrages publiés par Robert Delpire, en collaboration avec les photographes Inge Morath (Agence Magnum) et Brassaï. Traductrice de Lope de Vega, Fuente Ovejuna, et de Bernal Diaz del Castillo, l'Histoire de la Conquête du Mexique, publiés aux éditions des Libraires de France, elle traduit également Cervantes, dont elle publie La Danse du Château, un ouvrage-coffret illustré par le graveur Louis Chavignier et Alberto Giacometti. Elle a également publié des critiques de films dans Les Cahiers du cinéma (La Strada de Federico Fellini) et dans la revue Esprit.
En , Dominique Aubier publie Don Quichotte prophète d'Israël chez Robert Laffont. Selon l'écrivain, Don Quichotte assume le quatrième niveau de compréhension de la tradition sacrée hébraïque (Pardès). Dans ses livres, Dominique Aubier donne de nombreux exemples de mots qui, selon elle, lus selon les techniques propres à la mystique juive, révéleraient leur double entrée linguistique[note 1][réf. souhaitée]. Pour elle, le judaïsme de Cervantès ne fait aucun doute[3]. L'auteur du Quichotte se serait trouvé en position de sauvegarder et de synthétiser les enseignements de la pensée hébraïque au moment où celle-ci était menacée par l'Inquisition .
Aucun auteur n'a repris la thèse centrale de Dominique Aubier selon laquelle le Quichotte serait un livre ésotérique codé prolongeant la Kabbale. En soutenant sa thèse, Dominique Aubier est la première à évoquer la présence de l'hébreu et des traditions juives dans Don Quichotte (dont la Kabbale). Cette dernière hypothèse demeure marginale dans le champ des études sur Don Quichotte. Mais elle a été soutenue par quelques auteurs à la marge de celui-ci : ainsi Ruth Reichelberg, professeur de littérature comparée à l'université Bar-Ilan, qui pense que Cervantès a introduit des éléments de la Kabbale dans son texte[4], Abraham Haïm ou Bernardo Baruch (un avocat costaricien)[5] qui soutiennent l'idée que Cervantès serait un marrane qui a introduit des éléments de la tradition juive et de la Kabbale dans le Quichotte[6].
La lecture de Dominique Aubier de Quichotte a été rejetée par les spécialistes de Cervantès dès sa parution[7]. Elle a même été considérée par certains[Qui ?] comme un canular[8]. Jean Canavaggio (professeur émérite à l'université de Paris X), dont les travaux font référence dans le monde de l'étude cervantienne[9], rejette ces thèses rattachant Cervantès à la pensée hébraïque. Il écrit ainsi : « Même s'il a existé au temps de Cervantès des foyers de crypto-judaïsme, Cervantès n'y a pas été mêlé »[10]. Selon Ruth Fine (en), professeure à l'université hébraïque de Jérusalem, aucun des textes de la tradition ésotérique juive n'aurait été accessible à l'époque de Cervantès[11]. Cette universitaire estime qu'il est impossible à Cervantès de connaître la Kabbale et la tradition ésotérique qui l'entoure. Elle a également mené une analyse onomastique systématique entre le Quichotte, la bible hébraïque et les versions catholiques disponibles au temps de Cervantès : cette analyse fait apparaître que Cervantès aurait eu recours à la vulgate dans sa version tridentine, et qu'il serait improbable que Cervantès ait utilisé une version hébraïque[12].
Dominique Aubier étudie aussi les fondations bibliques et la Kabbale dans trois autres livres : Le Cas Juif, L'Urgence du Sabbat et le Principe du langage ou l'Alphabet hébraïque, publiés aux éditions du Mont-Blanc. En 1979, l'auteur publie La Mission Juive, Réponse à Hitler, une étude de la circoncision et de la Shoah et La Synthèse des Sciences ou l'hébreu en Gloire mettant en dialogue les sciences avec les connaissances kabbalistiques.
Elle est la protagoniste principale du documentaire Après la tempête, portrait d’une femme extraordinaire de Joële van Effenterre et sorti en 2001. Joële van Effenterre interroge Dominique Aubier après la tempête de Noël 1999. D. Aubier y présente ses réflexions sur le sens des événements, le sens de nos vies, le sens des catastrophes naturelles qui ne cessent de s'accumuler. Elle y parle notamment de « l'intention du vent ».
Les opinions seront partagées à la sortie du film. Jacques Morice, de l'hebdomadaire Télérama, considère que « Ce pourrait être ridicule (ça l'est d'ailleurs parfois), mais c'est souvent, et contre toute attente, assez passionnant. Des éclairs de poésie, des idées fulgurantes traversent ce discours discutable mais cohérent[13] ». Une critique publiée dans le quotidien Le Figaro du est plutôt enthousiaste : « Dominique Aubier, soixante-dix-huit ans, spécialiste de la Kabbale et de Don Quichotte, commente les évènements de notre époque à la lumière de son savoir. Captivant. »[14]. À l'inverse, Jacques Mandelbaum du quotidien Le Monde reste dubitatif : « […] le film enregistre une heure et quelque vingt minutes de ce discours-fleuve, sans envisager une seconde qu'il pourrait être sinon contredit, du moins discuté[13]. ». Didier Peron, dans le quotidien Libération, y voit pour sa part un cas de démence. Il écrit : « On ne sait trop quel cagnard lui a cogné sur le cockpit mais il est clair que madame Aubier a disjoncté un jour et qu'elle a perdu le sens commun[15] ».
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