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enfant ayant partagé le même utérus qu'un autre au cours d'une même gestation De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Des jumeaux (jumelles au féminin) sont des frères et sœurs au nombre de deux[1] qui ont partagé le même utérus au cours d'une même gestation, chez les espèces vivipares (essentiellement mammifères).
La science qui étudie les jumeaux s'appelle la gémellologie[2] (terme inventé par le médecin italien Luigi Gedda (it) en 1952[3]).
Le mot « jumeau » vient du latin gemellus (diminutif de geminus), adjectif et substantif signifiant « jumeau » et, au pluriel (gemelli), « semblables, pareils ». Gemellus a d'abord donné gémel, gémeau (féminin : gémelle) en ancien français (encore présent aujourd'hui dans Les Gémeaux, nom d'une constellation et du signe astrologique associé, faisant référence aux jumeaux Castor et Pollux de la mythologie grecque, et qui se disait en latin Geminī, pluriel de geminus, de la même racine que gemellus), avant de muter en jumel, jumeau (féminin : jumelle), le [e] de la syllabe initiale se modifiant en [ə] puis [y] par labialisation de [e] devant [m].
Dans les parlers gallo-romans, on trouvait les formes gémeau et jumeau dans le Nord de la France ; dans le Sud et le Centre, on avait plutôt le mot besson (de l'occitan besson (en catalan bessó), féminin : bessona), du latin vulgaire bissus, lui-même dérivé de l'adverbe multiplicatif latin bis : « deux fois ». Le mot besson a disparu en français moderne, mais perdure encore en tant que nom de famille occitan, Besson, qui signifie donc à l'origine « (descendant d'un) jumeau ».
La racine latine gemellus a servi à créer les mots « gémellaire », « gémellité », « gémellologie ».
Cette situation survient lorsque deux ovules fécondés par deux spermatozoïdes nidifient sur les parois de l'utérus. Les deux ovules forment alors deux cellules œufs différentes et les jumeaux ainsi conçus sont dits dizygotes (ce qui est différent d'hétérozygotes). Ils naissent tout de même simultanément, mais leurs gènes ne sont pas identiques. La parenté génétique entre des jumeaux dizygotes est la même que celle entre deux enfants nés de deux grossesses différentes et ils peuvent donc être de sexes différents.
La prédisposition génétique qui favorise leur venue est à rechercher du côté maternel, puisque le père n'influence en rien la double ovulation originelle.
Les jumeaux dizygotes se développent grâce à deux placentas (ou chorions) séparés, une grossesse de ce type est donc appelée grossesse bichoriale. Le terme souvent employé de grossesse bichoriale biamniotique est en quelque sorte un pléonasme : le chorion venant de l’œuf et l'amnios venant de l'embryon, toute grossesse bichoriale sera forcément biamniotique.
Cette situation survient lorsqu'un ovule est fécondé par un spermatozoïde, et que la cellule œuf qui en découle se sépare en deux, formant ainsi deux embryons qui ont le même patrimoine génétique.
Si l'ovule se divise moins de trois jours après la fécondation, cela aboutira à une grossesse gémellaire bichoriale (deux placentas) biamniotique (deux cavités amniotiques), comme pour les jumeaux dizygotes. Un tiers des grossesses gémellaires monozygotes sont des grossesses bichoriales biamniotiques. Malgré leur croissance séparée, c'est dans ce cas de figure que les jumeaux se ressemblent le plus à la naissance (poids et taille).
Si cette division intervient entre le troisième et le sixième jour, il y aura un seul placenta (monochorial) mais deux cavités amniotiques (biamniotique). Dans ce cas, il peut y avoir une différence d'alimentation entre les deux jumeaux pendant la grossesse et donc des écarts de taille et de poids à la naissance qui vont s'atténuer au cours de la croissance.
Si la scission du zygote ne s'effectue qu'après la formation de la cavité amniotique, la grossesse est monochoriale monoamniotique. Les jumeaux partagent alors la même cavité amniotique.
Les jumeaux monozygotes sont souvent très ressemblants physiquement. En prenant de l'âge, les jumeaux monozygotes se différencient à la suite des choix personnels comme la nourriture, les activités physiques et intellectuelles… ainsi que des expériences de vie. La scolarité constitue également un pas important dans ce domaine de différenciation.
Dans la recherche scientifique, l'étude comparée de deux individus jumeaux monozygotes permet de mettre en évidence des mécanismes épigénétiques qui jouent un rôle important dans la régulation de l'expression des gènes au cours de l'ontogenèse. Ainsi, bien qu'il s'agisse de clones au sens biologique du terme, ils ont des empreintes digitales et des constantes biologiques différentes, dès les premières semaines de gestation. D'autre part, les études portant sur les cas de jumeaux séparés à la naissance permettent d'estimer le degré d'héritabilité de certains traits phénotypiques.
l'appellation jumeaux siamois désigne les jumeaux fusionnés symétriques, réunis par une partie de leur corps au cours du développement embryonnaire. Ce phénomène survient lors de grossesse gémellaire monochoriale monoamniotique. La fusion des jumeaux est un accident très rare du développement embryonnaire dont la processus est complexe.
Il est supposé[4] que cette situation extrêmement rare survient lorsqu'un ovule est fécondé simultanément par deux spermatozoïdes[5],[6]. Dans la plupart des cas, la fécondation échoue, mais dans ce cas le génome maternel se duplique et un fuseau mitotique tripolaire se forme. Le génome maternel dupliqué ainsi que les génomes des deux spermatozoïdes sont ainsi équitablement répartis et trois nouvelles cellules se forment, contenant respectivement le génome maternel et celui du premier spermatozoïde, le génome maternel et celui du deuxième spermatozoïde, et les génomes des deux spermatozoïdes[6],[5].
Cela mène à la formation d’une lignée cellulaire contenant uniquement le matériel génétique paternel, mais des études sur les souris ont montré que de telles lignées ne survivent pas[6],[7].
Les deux lignées cellulaires restantes continuent à se développer et se séparent pour former deux embryons jumeaux. Ces embryons sont composés de deux populations de cellules distinctes, contenant le même ADN maternel mais un ADN paternel différent[6],[8].
Les jumeaux qui naissent à la suite d’une telle fécondation sont sesquizygotes et chimériques[5],[6].
Un des premiers cas a été détecté à Paris en 1976 à l'hôpital Saint Antoine.
Le deuxième cas mondial recensé est celui de deux enfants nés en 2014[9], c'est aussi le premier cas détecté in utero[10],[11]. Ces deux enfants partagent 100 % de leur matériel génétique maternel, mais seulement 77,7% de leur matériel génétique paternel[5],[12].
Ce type de gémellarité se rencontre fréquemment chez certains singes comme les Callitrichidae. Dans l'utérus, les placentas des jumeaux grandissent rapidement et fusionnent, si bien qu'il se crée un réseau de vaisseaux sanguins à travers lesquels les cellules peuvent voyager d'un jumeau à l'autre. Le niveau de chimérisme est différent dans une espèce d'un animal à l'autre. Un individu peut être chimérique pour ses poils et son foie et pour rien d'autre, par exemple. L'étude menée en 2007 par Corinna Ross et ses collègues sur une colonie captive d'ouistiti du Bahia a montré que plus de la moitié des ouistitis mâles avaient un sperme chimérique, autrement dit leur sperme provenait d'un mâle M mais l'ADN de ce sperme était celui du frère dudit mâle M.[réf. nécessaire] Le père génétique du bébé est donc son oncle… Il se pourrait aussi que certains ovules soient chimériques et donc que des mères donnent naissance à des nièces et neveux[réf. nécessaire].
Il y a une limite physiologique, volume et poids par exemple, à ce qu'une mère peut porter. Pour cette raison, il est notablement plus rare que celle-ci puisse mener à terme une grossesse multiple. Pour des raisons de santé chez la mère, une grossesse de jumeaux doit être plus suivie qu'une grossesse « classique ». En revanche, l'accouchement très prématuré a des conséquences importantes sur la santé des enfants. Mais les obstétriciens surveillent également une grossesse gémellaire proche du terme et peuvent parfois privilégier une naissance avec 2 semaines d'avance.
Outre la surveillance classique comme toutes les grossesses, l'échographie est la pierre angulaire de toute surveillance sérieuse d'une grossesse gémellaire:
Selon la position (siège ou par la tête) de chacun des jumeaux, une césarienne peut être décidée, mais elle n'est pas systématique. Dans le cas de jumeaux, l'accouchement par voie basse est le plus souvent possible, sans majoration du risque[13]. Généralement, lorsque le premier jumeau est positionné correctement (la tête se présentant devant le col de l'utérus), un accouchement par voie basse peut être programmé.
Pour les grossesses de triplés ou plus, la césarienne est souvent programmée. Ceci pour des raisons pratiques plus que pour un risque plus élevé à l'accouchement : en effet, une naissance multiple nécessite une équipe médicale plus importante (pédiatres, etc.) pour s'occuper de tous les bébés ; il peut être alors souhaitable de programmer une date afin d'être certain de la disponibilité de toute l'équipe[14].
En France, environ la moitié des accouchements de multiples (jumeaux ou plus) se font par césarienne[15].
D'autre part, le risque d'hémorragie pour la mère est plus élevé lors d'un accouchement de bébés multiples, et doit être surveillé[16].
Certaines échographies montrent la présence de plusieurs fœtus dans les premières semaines de grossesse, mais certains ne parviennent pas à terme pour différentes raisons. À ce moment-là, on parle de jumeau fantôme. En terminologie scientifique, on les nomme « jumeau papyracé »[17],[18].
Le syndrome transfuseur-transfusé, également connu comme syndrome de transfusion fœto-fetale, est une complication à haut taux de morbi-mortalité (60-100 % dans les cas sévères) affectant les grossesses gémellaires monochoriales. Les grossesses multiples avec des foetus partageant le même placenta sont rarissimes car cela implique au cours de de la même fécondation , la fécondation de deux ovules par deux spermatozoïdes et dont l'un des deux oeufs en résultant se divisent avant 6 jours.
Ce type de grossesse rare (moins de 1 % des grossesses monozygotes[19]) présente un risque de mortalité périnatale très élevé (12,5 à 28 %) et doit être particulièrement surveillé[20].
Les frères siamois ou sœurs siamoises sont des jumeaux monozygotes incomplètement séparés, qui ont donc une partie du corps en commun. Cette situation, présente dans 1 cas sur 100 000, survient lorsque le zygote de ces jumeaux ne peut se diviser complètement. Ce sont majoritairement des filles.
Parfois, l'un des jumeaux ne parvient pas à se développer correctement pour différentes raisons, et il fusionne avec l'autre. En pathologie, c'est parfois très difficile à distinguer d'un tératome, qui est une tumeur bénigne contenant des cellules germinales et composé donc de tissus complexes (poils, cheveux, dents, etc.). C'est également une situation rare. Dans le cas du « jumeau parasite », erronément appelé aussi « jumeau cannibale », celui-ci n'absorbe pourtant pas son jumeau, mais se développe en gardant des parties d'organe ou de membre dans son propre corps.
Ce cas est appelé isciopagus. L'un des cas les plus célèbres est celui de Lakshmi Tatma, petite fille indienne qui possédait quatre bras et quatre jambes et qui a pu être opérée[21].
Historiquement, environ 1 grossesse humaine sur 80 (1,25 %) donne naissance à des jumeaux[22]. En moyenne, un tiers des jumeaux sont monozygotes[23]. Le pourcentage de jumeaux dizygotes varie selon les groupes ethniques : le moins fréquent en Asie, le plus fréquent en Afrique. C'est dans l'ethnie des Yorubas que la fréquence est la plus élevée. Un record remarquable a été enregistré au Brésil dans la ville de Cândido Godói (fondée par des colons allemands) avec plus de 100 naissances de paires de jumeaux depuis 1963.
Les naissances de triplés sont plus rares (0,03 %)[23].
L'utilisation à grande échelle des médicaments de fertilité qui causent une hyperovulation (plusieurs ovules émis simultanément par la mère) est la cause principale de ce que certains ont appelé une « épidémie de naissances multiples »[24]. Aux États-Unis, en 2004 et 2005, le taux de naissance des jumeaux au sens strict (2 naissances) a atteint 3,22 % du nombre total de naissances vivantes, un record historique (1,78 % en 1971). En 2006, le taux avait légèrement baissé pour l'ensemble des mères (3,21 %), mais atteignait 3,68 % pour les femmes noires. Le taux pour les triplés, quadruplés, etc. a atteint un maximum en 1998 (193,5 pour 100 000 naissances vivantes, contre 37,0 en 1980) et diminue depuis (153,3 en 2006). Le taux pour l'ensemble des naissances vivantes a ainsi atteint 3,39 % en 2004, diminuant à 3,37 % en 2006[25].
On retrouve un phénomène similaire dans les autres pays développés. En France, le pourcentage d'accouchements doubles dans le total des accouchements a atteint 1,63 % en France métropolitaine en 2005 (0,89 % en 1972), diminuant jusqu'à 1,61 % en 2006 et 2007. Pour les triplés et au-delà, le pourcentage a atteint un pic de 45.7 pour 100 000 accouchements en 1989 (9,9 en 1972), diminuant les années suivantes (26,1 en 2007)[26].
Les naissances multiples sont désignées selon les multiples latins.
Avant l'avènement des médicaments de fertilité, la naissance de triplés était rare, environ 1 pour 8 000 naissances[réf. nécessaire]) et davantage celle de quadruplés (voir la loi de Hellin). Néanmoins, il s'agissait de naissances naturelles depuis les âges préhistoriques.
La naissance des sœurs Dionne, quintuplées homozygotes, en 1934, est nécessairement sans assistance artificielle car les procréations assistées ne donnent en pratique que des hétérozygotes (probabilité d'homozygote tendant vers zéro). Aucune naissance de sextuplés ou davantage sans assistance ou traitement de fertilité n'est répertoriée.
En dehors de la question de l'eugénisme lors du choix de l'embryon à implanter, les procréations médicalement assistées donnant lieu à des naissances multiples ne posent généralement aucun problème religieux.
La prématurité et le poids insuffisant à la naissance sont des complications très fréquentes. Même si la naissance n'est pas prématurée, l'accouchement est généralement provoqué (par ocytocine) ou déclenché (ocytocine et césarienne programmée) avant terme, de peur que d'un affaiblissement général de l'état de santé des fœtus et de la mère.
La durée moyenne de la grossesse est de 35 semaines pour les jumeaux, de 32 semaines pour les triplés et de 30 semaines pour les quadruplés[réf. nécessaire].
Les causes de la gémellité monozygote sont encore mal connues aujourd'hui.
La probabilité de grossesse avec jumeaux dizygotes est favorisée par le recours à des techniques de reproduction assistée qui favorisent l'ovulation multiple, par l'âge élevé de la femme[30] (dans certaines populations, la probabilité est la plus élevée entre 30 et 40 ans) et par des prédispositions individuelles ou familiales autres que raciale ou ethnique (signalée par une (ou des) grossesse(s) multiple(s) antérieure(s) chez la femme ou ses parents).
De nombreux autres facteurs ont été déterminés ou proposés : parité ou rang de naissance (indépendamment de l'âge), alimentation (produits laitiers), taille et corpulence plus grandes que la moyenne, saison, situations particulières (Première Guerre Mondiale en France), etc.
Les femmes qui prennent des médicaments de fertilité ont le plus de chances d'avoir des grossesses multiples (20 % contre 1 % dans la population générale). Parmi les grossesses gémellaires consécutives à une aide à la procréation, celles induites par un traitement hormonal représentent moins de 1 % des grossesses multiples, les autres étant provoqué par une [FIV].[réf. nécessaire]
Les études de jumeaux par les gémellologues s'intéressent à l'aspect médical, génétique ou psychologique. Elles sont faites dans le but de discriminer l'influence des gènes de celle de l'environnement.
En France, il existe un grand rassemblement annuel de jumeaux à Pleucadeuc.
On trouve des jumeaux tous deux renommés dans tous les domaines ; en voici quelques-uns, les plus connus :
D'autres personnalités ont aussi un jumeau ou une jumelle non connu(e) : on peut citer :
Les naissances multiples sont communes chez les mammifères.
Le record connu (source Guinness World Records) est de 24 petits en une seule portée, codétenu par une lapine New Zeland en 1978 au Canada et par une chienne Neopolitan mastiff en 2004 en Grande-Bretagne.
Deux baleineaux siamois ont été trouvés au Mexique, en 2014[38].
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