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division d'infanterie coloniale française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La division du Tonkin est une ancienne division d'infanterie de l'armée de terre française stationnée à Hanoï dans le protectorat français du Tonkin. Elle est créée sous le nom de division d'Annam-Tonkin au début du XXe siècle, englobant à l'origine le protectorat d'Annam.
Division du Tonkin | |
Création | 1904 |
---|---|
Dissolution | 1945 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Division des troupes coloniales |
Rôle | Défense du protectorat français du Tonkin |
Garnison | Hanoï |
Ancienne dénomination | Division d'Annam-Tonkin |
Batailles | 1930 : Mutinerie de Yên Bái 1940 : Invasion japonaise 1945 : Coup de force japonais |
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Elle est fondée en mai 1904 en Indochine française, cette possession de l'Empire colonial français d'une superficie de 736 500 km2. Elle est l’une des héritières du Corps du Tonkin créé en 1884. Numérotée 1re division, elle a son quartier général à Hanoï et possède l'organisation suivante[1] :
En mai 1907, la brigade de réserve de Chine (18e régiment d'infanterie coloniale et 5e régiment de tirailleurs tonkinois est dissoute et forme la 4e brigade, rattachée à la 1re division. Le 18e régiment d'infanterie coloniale devient alors le 12e régiment d'infanterie coloniale[1]. Les divisions stationnées en Indochine sont dissoutes en 1908 par mesure d'économie et les brigades deviennent indépendantes (la 4e brigade étant supprimée)[2].
La division est recréé en mars 1912 sous le nom de division d'Annam-Tonkin, en regroupant à nouveau les 1re et 2e brigades[3].
En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, la division du Tonkin était composée des régiments suivants[4] :
À la suite du départ du général Gossot, la division est de facto dissoute en juin 1916[5].
La division d'Annam-Tonkin est rétablie en septembre 1919[5]. En 1926, elle a la composition suivante[6] :
Le groupe anticolonial Việt Nam Quốc Dân Đảng organise une mutinerie le 10 février 1930 touchant cinquante hommes de troupe faisant partie du 2e bataillon du 4e régiment de tirailleurs tonkinois, six officiers et sous-officiers français sont tués. La mutinerie est aussitôt réprimée par les autres militaires de cette unité.
En 1930, sous le nom de division d'Annam-Tonkin, la division est constituée des unités suivantes (les villes indiquées sont celles de l'état-major de l'unité)[8],[9],[10] :
La division est renommée division du Tonkin en 1935, après la création de la brigade autonome d'Annam. La division prend alors la composition suivante[11] :
À l'entrée de la Seconde Guerre mondiale, les forces de l'armée française en Indochine sont de moins de 40 000 hommes. Outre la division du Tonkin, elles déploient la division de Cochinchine-Cambodge et la brigade d'Annam[12].
L'ordre de bataille de la division du Tonkin est alors le suivant[13],[12] :
Le , le Japon lance un ultimatum, exigeant la signature de d'une convention permettant à ses forces de stationner en Indochine, et menaçant d'entrer en force le 22 septembre à minuit si sa demande n'est pas satisfaite. In extremis, un accord est conclu, prévoyant de mettre trois aérodromes à disposition des Japonais (Gia Lâm, Lào Cai et Phu Lang) et d'autoriser un maximum de 6 000 soldats de l'Armée impériale japonaise à transiter par le Tonkin, au nord du fleuve Rouge. Mais malgré la signature de l'accord (le général Martin (en) représente la France et le général Nishihara (ja), le Japon[14]) à quinze heures le 22 septembre, le commandement de l'Armée du Guandong engage les hostilités au soir. Lors de l'invasion japonaise de l'Indochine, 25 000 combattants - ce qui représente un chiffre bien supérieur à celui de l'accord - de la 5e division de l'armée impériale japonaise déferlent sur 70 kilomètres de la frontière chinoise : les Français peuvent aligner en face la 2e brigade alignant 5 000 hommes du 9e RIC, du 19e RMIC, du 3e régiment de tirailleurs tonkinois et du 5e régiment de la Légion étrangère[15].
Pendant quatre jours, les combats ont lieu autour de Lạng Sơn (à 40 kilomètres de la frontière chinoise), et tournent au désavantage des Français. Un bombardement a lieu sur la presqu'île de Đồ Sơn, au sud de Haïphong. Le Deuxième Bureau transmet des informations erronées, donnant les soldats japonais comme démoralisés et épuisés, qui aboutissent à ce que les Français soient pris au dépourvu. Le matériel des troupes françaises en Indochine n'est de surcroît pas à la hauteur face à celui des Japonais. Des épisodes de pagaille, au cours desquels l'artillerie française tire sur ses propres troupes, et des défections de soldats indigènes, aggravent la situation. Le 26 septembre, alors que Lạng Sơn vient de tomber, de nouvelles troupes japonaises débarquent sur la plage de Dong Tac et marchent sur Haïphong[16]. Les hostilités cessent le jour même, le quartier-général impérial ordonnant le cessez-le-feu. Decoux est forcé d'accepter la situation et d'autoriser les Japonais à stationner à leur guise. Les troupes japonaises prennent possession de l'aéroport de Gia Lâm, ainsi que du chemin de fer proche de la frontière du Guangxi. Des soldats nippons sont notamment stationnés à Hanoï et Haïphong. L'important pour eux est désormais de combattre les forces de Tchang Kaï-chek en Chine.
L'armée française peut aligner alors au mieux 12 000 hommes d'origine européenne (les régiments dits de "souveraineté"), plus 62 000 soldats autochtones, dont l'aptitude au combat et la loyauté sont incertaines. Le , une attaque-surprise des Japonais décime l'administration et les forces françaises dans la région. On compte 2 129 Européens tués et environ 1 500 « disparus ».
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