La dermatite atopique (ou eczéma atopique, ou dermite du nourrisson, anciennement eczéma constitutionnel) est une maladie touchant la peau et atteignant préférentiellement les enfants, évoluant par poussée, de diagnostic clinique et dont le traitement est symptomatique.
Un peu moins du tiers des enfants est concerné. La dermatite atopique peut atteindre jusqu'à 10% des adultes[1]. Elle débute dans près de la moitié des cas avant le sixième mois et dans la majorité des cas, avant la cinquième année de l'enfant. Elle s'améliore spontanément ou se guérit avant l'adolescence dans près de 3 cas sur 4[2]. Son incidence est en voie d'augmentation[3].
Les causes de l'atteinte sont probablement multifactorielles.
Dans 60% des cas, un des parents est atopique. L'étude génétique montre une prévalence plus grande de certaines mutations, la plus importante semblant se situer sur le chromosome 1q21[4] sur le gène codant la filaggrine[5].
Un des facteurs prédominants dans la genèse de la dermatite atopique est la sécheresse cutanée.
Des facteurs extérieurs tels que le climat (temps froid et sec) ou le stress ont été incriminés.
L'eczéma est la forme de la maladie atopique survenant au plus jeune âge: il peut apparaître vers l'âge de 3 mois. Les lésions sont situées chez le nourrisson sur les convexités des joues, des membres et du cuir chevelu. Chez l'enfant plus âgé et l'adulte, les lésions siègent sur les plis de flexion des membres.
Il est également possible d'observer le signe de Dennie-Morgan au niveau des yeux, il se manifeste par la présence d'un pli en dessous de la paupière inférieure dit "troisième pli".
Par ailleurs, l'inflammation cutanée peut se maintenir, voire s'aggraver, sous l'effet d'autres facteurs qui ne sont pas des allergènes, souvent des irritants: produits cosmétiques, vêtementssynthétiques en polyester notamment.
Les patients ressentent un fort prurit quand ils transpirent ou bien au contact de la laine.
Cet axe de compréhension est fondamental dans la prise en charge d'une dermatite atopique[8].
L'United Kingdom Working Party a proposé des critères diagnostiques précis:
un critère obligatoire: présence d'une dermatose prurigineuse (maladie de la peau qui gratte)
associé à 3 ou plus des critères suivants:
antécédents personnels d'eczéma des plis de flexion et/ou des joues;
antécédents personnels d'asthme ou de rhinite allergique (ou antécédents familiaux chez les enfants de moins de 4 ans);
antécédents de xérose (peau sèche généralisée) au cours de la première année de vie;
eczéma des grands plis ou eczéma des joues, du front, des convexités des membres chez l'enfant au-dessous de 4 ans;
début des signes avant l'âge de 2 ans.
Il n'y a aucun examen complémentaire à faire en cas de dermatite atopique. Des tests allergiques transcutanés (prick test) ne sont indiqués qu'en cas de maladie atopique associée, telle que l'asthme, une allergie alimentaire ou une rhinite. Des tests allergiques épicutanés (patch test) ne sont réalisés qu'en cas de suspicion d'eczéma de contact.
La dermatite atopique est une maladie chronique qui évolue par poussées, entrecoupées de périodes calmes où les lésions sont minimales.
La DA comporte au minimum 3 phases différentes. Une première phase, apparaissant comme de l'eczéma (aussi nommée phase intrinsèque) sans signes de sensibilisation, peut durer toute la vie chez 20 à 30% des patients atteints de DA. Une deuxième phase, qui se présente comme la véritable DA, avec sensibilisation, affecte 70 à 80% des patients. Une troisième phase qui semble toucher seulement les patients atteints d'une véritable DA (c'est-à-dire ceux avec sensibilisation) et se caractérise par des signes de sensibilisation médiée par IgE à une self-protein (autosensibilisation). Ensuite peut venir une phase variante d'auto-immunité.
La prise en charge des dermatites atopiques a fait l'objet de la publication de recommandations. Celles, de l'«American Academy of Dermatology», datent de 2023[9].
Utilisation de dermocorticoïdes sous stricte surveillance médicale lors des poussées;
Utilisation en seconde intention d'inhibiteur de la calcineurine topique, le tacrolimus (ce produit fait l’objet d’une mise en garde de la FDA en raison de cas de cancers inexpliqués à la suite de son utilisation[16]);
utilisation d'antibiotique ou antiseptique pour les surinfections bactériennes;
utilisation d'antiviral pour les surinfections virales, en hospitalisation;
changement ou arrêt d'un produit topique pour les dermites de contact.
Gestion du stress: le stress peut aggraver les symptômes de la dermatite atopique[22]. Des techniques de gestion du stress, telles que la méditation et le yoga, pourraient être bénéfiques pour maintenir un équilibre émotionnel[réf.souhaitée].
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