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La densification urbaine consiste à faire vivre une population plus nombreuse dans un même espace urbain. Par exemple, on densifie la ville en remplaçant l'habitat individuel (petites maisons unifamiliales) par de l'habitat collectif (avec des immeubles de plusieurs appartements).
À différentes époques (époque des grands ensembles des années 1950 aux années 1980, puis de l'urbanisme durable à partir des années 2000), la densification est présentée de toutes parts comme une nécessité, voire un progrès limitant les coûts, l'impact écologique, créant du lien social, notamment. C'est un des enjeux majeurs de la ville durable, qui doit lutter contre l'étalement urbain. La densification, qui est parfois un pendant de la désertification en d'autres lieux, peut néanmoins présenter des inconvénients pour la qualité de vie (si le projet ne préserve pas l'intimité[1]…) et surtout pour la santé des habitants exposés à une densification excessive (par exemple à cause de la pollution à Paris ou Grenoble le long des axes routiers).
Après les périodes fastes de l'habitat individuel dans des banlieues plus ou moins lointaines, dans les années 1980 et 1990, on a assisté, un moment, à un retour en grâce dans les années 2000 des immeubles de grande hauteur dans les grandes villes. Plus globalement, les projets portés dans la continuité de la prise de conscience de l'enjeu de la ville durable, dans la foulée du Grenelle de l'Environnement (2007) notamment, s'inscrivent dans cette démarche ; c'est par exemple le cas des préconisations du Grand Paris[2].
Les nouveaux immeubles sont souvent implantés sur des zones à requalifier, comme les friches industrielles. Par ce système de densification urbaine, on cherche à augmenter la rentabilité des services urbains (réseaux d'eau, d'assainissement, transports urbains, etc.) et par là accroître la compétitivité des villes, particulièrement importante dans un contexte de mondialisation et de métropolisation. Il faut cependant noter que les grands immeubles sont plutôt consommateurs en énergie (climatisation, montée de l'eau dans les étages, ascenseurs…). De plus, à Toronto on constate un abus de densification avec des tours de 30 ou 40 étages là où les transports en commun sont déjà saturés[réf. nécessaire].
Afin d'éviter les erreurs de la densification urbaine des années 1950 à 80 (grands ensembles), ce système doit s'accompagner d'une mixité fonctionnelle et sociale, et d'une qualité environnementale des constructions comme du quartier (isolation thermique, acoustique, optimisation des apports solaires en lumière et chaleur, plantations[1]…).
Pour les villes moyennes mais aussi en milieu rural, l'Habitat intermédiaire (constructions semi-collectives à étages, avec des accès individualisés et des espaces extérieurs en jardin ou terrasse pour chaque logement) ou groupé (mitoyen) est privilégié aux logements isolés sur leur parcelle. L'objectif est ici surtout de limiter les déplacements en voiture au profit de déplacements doux (piétons, cyclistes, etc.), d'économiser l'espace (notamment les terres agricoles), de protéger les paysages et de limiter les déperditions thermiques. La densification permet aussi de diversifier l'offre de logements, avec une part de parcelles plus petites pour les familles plus modestes, voire de dégager un revenu pour le ménage qui cède une partie de son terrain. La question du stationnement demeure souvent délicate dans ce type de projet.
Des réflexions portent aujourd'hui sur la densification des quartiers pavillonnaires en milieu péri-urbain et rural, notamment à travers le projet Bimby[3] porté par l'Agence nationale de la recherche et proposant aux propriétaires des entretiens individuels pour évaluer les besoins et opportunités individuelles d'évolution de leur parcelle. D'autres portent sur le renouvellement urbain en cœur de bourg, qui ne concerne pas que les grandes villes, mais aussi le bâti vacant des villes et villages (anciennes fermes, logements vacants, anciennes écoles…) et les friches.
Les avantages de la densification urbaine sont multiples : moins de temps perdu dans les transports par le rapprochement des lieux d'habitation, de travail et de loisirs[1], meilleur taux d'utilisation des transports en commun, moins de pression des banlieues sur l'environnement, renforcement des liens sociaux, économies d'énergie (transport, chauffage, etc.), densification des réseaux et des services de proximité…
Des voix s'élèvent pourtant contre ce flux d'optimisme[5] : la santé individuelle et collective souffrent de la massification qui résultent d'une densification trop importante, les gains sont plutôt d'ordre financier (lois de dégrèvement fiscal, expansion économique des grands promoteurs immobiliers) qu'écologique.
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