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prélat catholique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Denys Auguste Affre, né à Saint-Rome-de-Tarn (Aveyron), le , et mort à Paris, le , est le 126e archevêque de Paris.
Denys Auguste Affre | ||||||||
Denys Affre par Auguste-Hyacinthe Debay. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Saint-Rome-de-Tarn (France) |
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Père | Jean Louis Affre (d) | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 54 ans) Paris |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par Card. Hugues de La Tour d'Auvergne-Lauraguais | |||||||
Archevêque de Paris | ||||||||
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Évêque titulaire de Pompéiopolis-en-Cilicie (de) Coadjuteur de Strasbourg | ||||||||
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In Virtute Vis | ||||||||
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Denys-Auguste Affre est né le 28 septembre 1793, à Saint-Rome-de-Tarn, en Aveyron. Son père était avocat au Parlement de Toulouse. Il est le deuxième d’une famille de sept enfants. Il est baptisé dans la maison paternelle par un prêtre réfractaire[1]. A l’aube de la période impériale, entre 1804 et 1807, il réalise ses études au Collège de Saint-Affrique. Il poursuit son cursus au séminaire Saint-Sulpice à Paris (alors sous la direction de son oncle Pierre-Denis Boyer), jusqu’en 1815. Son parcours académique achevé, le 16 novembre 1816, il est admis dans la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Dans le prolongement, il est envoyé à Nantes, où il enseigne la philosophie, en attendant de pouvoir satisfaire à la condition d’âge requis pour l’ordination sacerdotale. Le 16 mai 1818, il est ordonné prêtre par Monseigneur de Quélen, alors auxiliaire du cardinal-archevêque de Paris. Il décide l’archevêque à confier la chaire de Notre-Dame à Lacordaire[2].
Établi à Paris, il est nommé professeur de Dogme, au séminaire d’Issy. En 1820, il part se reposer en famille, avant de revenir à Paris, où il devient aumônier de l’hospice des Enfants trouvés. A cette même époque, il fonde un hebdomadaire, La France chrétienne, Journal religieux, politique et littéraire. Très tôt, il réfute les thèses de Lamenais, 1822, il est nommé chanoine et vicaire général du Luçon. De 1823 à 1834 il est vicaire général d’Amiens, office qu’il poursuit à Paris, de 1834 à 1839. Il soutient fermement les fondateurs, libéraux et sociaux et républicains de l’Ere Nouvelle[2].
Le 4 décembre 1839, il est évêque coadjuteur nommé du diocèse de Strasbourg. Néanmoins, la mort de Hyacinthe-Louis de Quélen le 31 décembre 1839, ne lui permet pas de partir, nommé premier vicaire capitulaire de Paris et chargé de l’administration du diocèse. Le 26 mai 1840, alors que se déploie le régime de la Monarchie de Juillet, il est nommé archevêque de Paris et sacré, le , en la cathédrale Notre-Dame.
Expert en droit canonique, intellectuellement porté vers le droit public et de manière particulière très enclin à l’étude des relations Église Etat, son fort caractère, ses convictions ancrées et son « tempérament de combattant »[3] le conduisent, à l’époque où s’appliquent les Articles organiques, à toujours défendre l’indépendance de l’Église à l’encontre des ambitions politiques promues par les autorités instituées. Sa position forte se manifeste à l’égard notamment des biens temporels de l’Église, dont il n’a de cesse de revendiquer la propriété au profit de l’Église face aux constants assauts de l’Etat.
Vis-à-vis de l’Église, il se montre attaché aux principes gallicans, en ce sens qu’il veut affirmer l’autorité épiscopale. Ainsi, il souhaite renouveler la collégialité épiscopale ou encore maintenir la volonté de conserver la liturgie propre au diocèse de Paris[4]. Ces ambitions lui valent la critique de la nonciature, en la personne de Raffaele Fornari. Pour autant, l’archevêque de Paris demeure en pleine communion avec le Saint-Siège. Denys Affre s’emploie aussi à réorganiser dans son diocèse l’administration, la justice, les finances et surtout, sans doute, la formation du clergé, pour laquelle il manifeste un très grand intérêt. Encore, il se montre très attentif à l’éducation religieuse des laïcs. Sa grande activité pastorale se manifeste notamment par l’ampleur de sa bibliographie.
Dans l’exercice de cette charge, Denys Affre se signale par l’amélioration des études ecclésiastiques et pour la liberté de l'enseignement. On lui doit la création de l’école des Carmes et de l’école de théologie de la Sorbonne[Note 1]. Soucieux de l'évangélisation du prolétariat, il ouvre de nombreuses paroisses ouvrières, comme celles de Ménilmontant, Plaisance, Petit-Montrouge, Maison-Blanche, Petit-Gentilly, Notre-Dame de la Gare, Billancourt, Gros-Caillou ou encore Sainte-Clotilde.
Pendant les insurrections de juin 1848, il croit que sa présence près des barricades peut être un moyen de ramener la paix. Il en fait part au général Louis Eugène Cavaignac, qui le met en garde contre les dangers qu’il court. « Ma vie, répond-il, a peu de valeur, je la risquerai volontiers. » Le , les tirs ayant cessé à sa demande, il apparaît sur la barricade à l’entrée du faubourg Saint-Antoine, accompagné par M. Albert, de la Garde nationale, habillé comme un ouvrier et arborant une branche verte en signe de paix, et par Pierre Sellier, un domestique qui lui est dévoué. Ses deux vicaires généraux, Antoine Jaquemet et Jules Ravinet, futurs évêques de Nantes et de Troyes, sont également présents sur les lieux mais auraient été séparés de lui dans la confusion générale[5]. Dans le tableau de Jean-Jacques Champin La place de la Bastille et la barricade à l'entrée du faubourg Saint-Antoine, le 25 juin 1848, conservé au musée Carnavalet, le peintre a représenté Affre s'avançant fatalement vers la barricade.
Il est accueilli dans la stupeur, mais à peine a-t-il prononcé quelques mots qu’un coup de feu relance les hostilités. On l’amène au presbytère de Saint-Antoine, et il est ramené le lendemain à l'hôtel Chenizot au 51 rue Saint-Louis-en-l'Île, devenu sa résidence depuis 1846, où il meurt le , vers 4 h 30 du matin.
L'archevêque a vraisemblablement été touché par une balle perdue, sans qu'on sache avec certitude de quel côté celle-ci provenait : « on a tout lieu de croire qu'il a été victime d'un accident, et non d'un assassinat », écrit ainsi Le National[6]. Prudent, le Journal des Débats publia ces lignes : « On dirait que par pitié pour l'humanité, Dieu a voulu cacher dans les ténèbres la main qui avait commis, ou cet épouvantable crime ou cet affreux malheur. »
Dans son édition des Choses vues, de Victor Hugo, Hubert Juin cite, en une note de bas de page, le témoignage suivant : « Je soussigné, Jacquemet, vicaire général de l'archevêque de Paris, qui avais l'honneur de l'accompagner dans la mission de paix et de charité qu'il avait entreprise, atteste, autant qu'il a été possible d'en juger au milieu d'une grande confusion, qu'il n'a pas été frappé par ceux qui défendaient les barricades. - 26 juin 1848 . » Ce sont les insurgés qui portent le blessé aux Quinze-Vingts sur un brancard de fusils entrecroisés[7].
Il est transporté blessé jusqu'à la chapelle de l'hôpital des Quinze-Vingts. Ses dernières paroles sont une citation de l'évangile de Jean suivie d'un appel à la paix : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis, que mon sang soit le dernier versé »[8]. Le lendemain, l'Assemblée nationale vote l'hommage suivant : « L'Assemblée nationale regarde comme un devoir de proclamer sa religieuse reconnaissance et sa profonde douleur pour le dévouement et la mort saintement héroïque de Monseigneur l'archevêque de Paris. »
Les obsèques officielles, le , sont un spectacle émouvant. Certaines biographies parlent de 200 000 personnes qui suivent le cortège.[réf. nécessaire] Le cœur de l'archevêque est placé dans une urne pour être gardé dans la chapelle des Carmes.
En , le village colonial de Oued Rehan (sud de Miliana), en Algérie, est nommé Affreville en l’honneur du prélat[10].
À Paris, il existe depuis 1864 une rue Affre, dans le 18e arrondissement.
À Nantes, la rue Affre longe la basilique Saint-Nicolas.
On trouve également une rue Affre à Toulouse, une rue Denis-Affre à Saint-Affrique une rue Denis-Affre à Millau et à Rodez, et une avenue Denis-Affre à Saint-Rome-de-Tarn.
À l'occasion des jubilés de la mort de Denys Affre, des commémorations ont lieu à Saint-Rome-de-Tarn, en présence d'autorités civiles et religieuses et de la famille Affre. Les cent-cinquante ans ont été célébrés le , entre autres, par le cardinal Jean-Marie Lustiger[11].
De très nombreuses médailles ont été frappées en 1848 et 1849 pour commémorer la mort tragique de l'archevêque de Paris. Le musée Carnavalet en conserve plusieurs dizaines.
Le tombeau de Denys Affre est toujours visible à la cathédrale Notre-Dame de Paris, dans la chapelle Saint-Denis, située au Sud du chœur. Le gisant, œuvre du sculpteur Auguste-Hyacinthe Debay, représente Denys Affre au sol, mortellement blessé[12].
À Affreville, une statue due au sculpteur algérois André Greck est inaugurée en . Elle représente Affre au moment où il est frappé par la balle. Cette statue est démontée en 1964 pour être installée à Saint-Rome-de-Tarn, sa ville natale. Une plaque est d'ailleurs apposée sur sa maison natale.
La ville de Rodez abrite également, depuis la fin du XIXe siècle, une statue similaire, due au sculpteur Jean-Auguste Barre (Thiébaut fondeur).
Au séminaire des Carmes, une stèle rend hommage à Denys Affre, son fondateur.
Un vitrail représentant Affre est visible à l'église Saint-Roch de Paris, dans la chapelle de l'Adoration[13]. Il est à noter qu'il n'est pas représenté dans l'action de sa mort, mais « en majesté », ce qui est rare. Dans l'église Sainte-Marguerite, un vitrail commémore sa mort, sans le représenter.
Le , pour le centenaire de sa mort, un timbre postal d'une valeur faciale de 20 francs (avec supplément de 8 francs) est émis, le représentant[14].
Robert-Victor, poète, reçoit en 1857 une médaille en argent à l'effigie de Napoléon III de l'Académie universelle des arts et manufactures, sciences, musique, belles-lettres et beaux-arts de Paris, pour un poème à la mémoire de Denys Affre[15].
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