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Système de culture consistant à cultiver plusieurs espèces végétales ou variétés sur la même parcelle en même temps De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La culture associée, compagnonnage végétal ou culture étagée, est un système de culture consistant à cultiver plusieurs espèces végétales ou variétés sur la même parcelle en même temps[1]. Dans les agrosystèmes, les plantes établissent des interactions négatives (compétition) ou positives (facilitation écologique). Dans le cas des associations de plantes, l'agriculteur privilégie celles qui peuvent s'échanger divers services (fertilisation, protection contre les stress abiotiques, action répulsive ou toxique sur des insectes spécifiques et/ou des mauvaises herbes). Ces interactions s'appellent l'allélopathie.
On distingue plusieurs types de cultures associées, la plus simple consiste à cultiver en même temps deux cultivars d'une même espèce végétale : le semis et la récolte sont simultanés. Vient ensuite la culture de deux ou plusieurs espèces végétales semées en même temps ou en différé mais récoltées en même temps comme l'association d'une céréale et d'une légumineuse par exemple. On peut également distinguer des cultures annuelles associées à des cultures pérennes, c'est le cas de l'agroforesterie par exemple où des céréales sont cultivées entre des rangées d'arbres ou encore les cultures sous couvert végétal permanent. Enfin certaines associations comprennent une plante auxiliaire qui ne sera pas récoltée.
Ces techniques culturales ont été utilisées depuis les origines de l'agriculture et ont progressivement disparu au profit de systèmes de monoculture et des pesticides chimiques mais sont à nouveau utilisées depuis quelques années dans le cadre de la permaculture, de l'agroécologie, de l'agriculture raisonnée, de l'agriculture intégrée, de l'agriculture biologique et du jardinage biologique. Ce regain d'intérêt existe compte tenu de leurs avantages en termes de fertilisation azotée et de lutte contre les maladies, ravageurs ou adventices (mauvaises herbes).
La technique des trois sœurs consistant à cultiver ensemble courge, maïs et haricot, était connue et utilisée par les Amérindiens avant l'arrivée des Européens en Amérique[2]. L'agriculture européenne, héritée du Proche-Orient ancien, repose à l'inverse sur la culture d'une seule variété dans les champs[3]. Mais en Europe, on pratiquait également la joualle.
L'association Terres Innovia met 100 000 hectares en culture de colza associé à des légumineuses[4], avec à terme l'objectif de passer à 600 000 hectares.
Certaines plantes sont consommées par des parasites et les empoisonnent. D'autres, comme les plantes aromatiques, diffusent des odeurs masquant l'odeur des plantes appréciées par les parasites et les rendent ainsi introuvables. D'autres encore, comme la moutarde ou la grande capucine, servent d'appâts ou de leurres aux insectes afin de les éloigner des plantes cultivées. Dans ce cas, lorsque la « plante piège » est couverte de parasites, on ne traite qu'elle et on élimine ainsi l'ensemble des parasites associés. Les alliacées (ail, ciboule, poireau, oignon…) dégagent du soufre, ce qui permet de réduire les risques de certains champignons comme le mildiou sur les solanacées ou la vigne.
Il est possible de cultiver plusieurs variétés d'une plante sur une même parcelle (mélanges variétaux), le semis est souvent réalisé en mélange ou en rang alterné.
Le but étant de combiner les différentes résistances des variétés vis-à-vis des maladies. Un champignon comme Mycosphaerella graminicola provoquant la septoriose du blé a un développement plus ou moins rapide suivant la sensibilité de la variété utilisée. Les contaminations secondaires (de plante à plante) seront limitées par effet barrière des plants de variétés résistantes ou moins sensibles.
Cette culture intercalaire (en rangées régulières), en bande (rangées suffisamment larges pour permettre une exploitation séparée, mais assez étroite pour produire des interactions entre espèces) ou en mélange (sans arrangement régulier) permet une certaine synergie entre deux ou plusieurs plantes, par exemple :
L'agroforesterie est un système de culture alliant les espèces de sylviculture ou d'arboriculture et la culture d'espèces annuelles, les premières espèces servant de protection ou de support aux secondes. Ce mode de culture permet d'utiliser la terre au maximum de ses possibilités. Les plantes étagées ou ayant des besoins nutritifs différents peuvent être placées l'une à côté de l'autre. De plus, il évite aux paysans d'être pénalisés par la défaillance accidentelle d'une des productions à la suite d'incidents climatiques ou d'attaques d'insectes ou de maladies attaquant les cultures.
Exemples : hautain, ray grass entre rangs de pommiers (système élevage) ou encore hêtre et blé.
Un couvert végétal permanent (souvent replanté tous les 3 à 5 ans) permet de piéger les nitrates et de limiter la pousse des adventices. On sème en direct sur ce couvert, puis on récolte la plante (souvent une céréale) en laissant le couvert végétal pour la culture suivante.
On sème parfois des rangs d'une culture qui ne sera pas récoltée mais qui a un intérêt pour la culture dite principale. Des rangs d'une plante à fleurs peuvent constituer de réservoirs de biodiversité, en effet, des parasitoïdes ou prédateurs des ravageurs des cultures peuvent y nicher et donc réduire la pression des ravageurs sur la culture principale (Altieri 1994). D'autres plantes attirent davantage les ravageurs que la culture principale et donc ces ravageurs ont une incidence et une virulence moindre sur la culture principale.
Par exemple, la ré-introduction de l'Inule visqueuse ainsi que d'autres plantes de la garrigue dans les oliveraies pour favoriser les hyménoptères parasitoïdes de la Mouche de l'olive[6]. Ces plantes et leurs galles jouent un rôle important comme relais pour la survie hivernale du parasitoïde.
Le tableau ci-dessous liste les associations les plus connues :
Certaines plantes émettent des parfums qui peuvent soit attirer les pollinisateurs par exemple soit repousser des parasites.
Les espèces de la famille Allium (ail, ciboulette, échalote, oignon, poireau, etc.) possèdent des propriétés répulsives très efficaces pour repousser les insectes.
L'oignon offre également une bonne protection contre les maladies cryptogamiques et contre le mildiou. À l'opposé, certaines plantes sont des « sœurs ennemies » qu'il ne faut donc pas mettre en compagnonnage sous peine de voir d'obtenir de médiocres résultats. Par exemple l'oignon et le haricot. D'une manière générale, alliacées et fabacées se supportent très mal.
La poudre d'ail desséché protège les graines et jeunes pousses des oiseaux et des insectes.
L'association des cultures permet de réduire les dégâts liés aux insectes nuisible à petite échelle, mais échoue souvent à être transposé à des grandes parcelles pour un usage commercial[19]. De plus, augmenter la diversité des plants n'augmente pas nécessairement la présence des prédateurs des insectes nuisibles aux récoltes. Dans une étude de 2008, seuls 53 % des cas montraient une augmentation du nombre de prédateurs des insectes, pour un rendement augmenté dans seulement 32 % des cas[20]. Exemples de services écosystémiques rendus par des plantes compagnes en couvert associé sur des grandes cultures [21].
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