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crime organisé en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le milieu, dit aussi haute-pègre (XIXe siècle), Mitan (1920-1970 environ, de l'occitan Mitan, signifiant « milieu ») ou grand banditisme (actuel), est l'appellation donnée au crime organisé en France. Abréviation utilisée pour la première fois par Francis Carco, dérivée de l'expression journalistique « un milieu très spécial »[1]. Il n'existe pas de Mafia française à proprement parler mais il existe différents gangs, réseaux… Le Milieu définit la pègre en France. L'expression est également utilisée en Italie comme en témoignent les films de la Trilogie du Milieu (Trilogia del milieu) sur la pègre milanaise.
Depuis les années 2000, le grand banditisme a adopté un nouveau visage, avec des parrains majoritairement issus des cités de banlieue. Cette nouvelle génération surarmée et très déterminée, a supplanté le « milieu » traditionnel des années 1970 et 1980[2].
Leurs activités sont multiples : jeux, braquages, extorsion, corruption, trafic de stupéfiants. Leur influence se fait sentir en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique.
Le Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) identifie quatre grands groupes implantés de Lille à Ajaccio en passant par le bassin parisien et les régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA)[3].
Le milieu corse est très historiquement le plus actif depuis le XIXe siècle. Jusque dans les années 2000, en Corse, la criminalité organisée est distribuée en deux groupes, le gang de la Brise de mer en Haute-Corse et la mouvance autour de Jean-Jérôme Colonna, décédé en 2006. Elles forment à elles seules la plus grande activité criminelle du territoire français et s'étendent jusqu'en Afrique.
Récemment, la mafia corse est tristement célèbre pour ses règlements de comptes sanglants responsables de nombreux morts sur l'île. Sa recomposition « amorcée en 2006, s'est accentuée en 2008 avec 79 règlements de comptes ou tentatives enregistrées entre le et le » selon le rapport annuel 2012-2013 du Sirasco. Par ailleurs, « des malfaiteurs insulaires sont souvent associés à des organisations criminelles de la région de Marseille, donnant corps au milieu criminel dit « corso-marseillais » ». Des équipes corses sont aussi présentes à Paris, notamment dans les cercles de jeu. En 2012, les investigations ont mis en évidence le rôle du milieu corse et les affrontements entre bandes rivales insulaires autour du cercle de jeu Wagram[3].
À partir de 2010 différents groupes se sont créés et / ou restructurés, au nombre de 25 selon un rapport des autorités de 2022, parmi lesquels[4],[5].
Historiquement, le sud-est de la France est une région où se développe le crime organisé.
Le milieu marseillais est toujours présent, « subordonné(es) à des chefs, ou parrains, historiquement impliqués dans des braquages, le trafic de stupéfiants, le racket d'établissement de nuit, l'exploitation de machines à sous et les règlements de comptes » (SIRASCO 2012-2013).
A partir des années 2000 le banditisme classique d'origine corse et italienne laisse de plus en plus la place à un néo-banditisme des cités, notamment des quartiers Nord, avec une multiplication des règlements de compte. Dans les années 2020 deux bandes principales s'affrontent pour le contrôle du territoire et sont à l'origine de la plupart des règlements de compte et fusillades : DZ Mafia et Yoda[7].
Le milieu varois a été longtemps centré autour de Louis Régnier (1922-2003) et Jean-Louis Fargette (1948-1993), proches du sénateur-maire de Toulon Maurice Arreckx (1917-2001). Il est également à l'origine de l'assassinat à Hyères de la députée Yann Piat le 25 février 1994.
Dans les Alpes-Maritimes, le milieu s'est concentré autour des casinos et de la restauration et a dû composer avec la mafia italienne et la mafia russe. Le milieu corse s'y livre aux extorsions de fonds et au racket[8].
Selon le SIRASCO, « le milieu parisien historique s'est désagrégé et a été remplacé par des groupes criminels issus des cités sensibles ». Un « milieu affairiste » spécialisé dans les infractions financières, comme la fraude à la TVA sur les quotas de carbone ou les escroqueries aux faux ordres de virement survit. Des équipes issues de la communauté des gens du voyage, comme les frères Hornec, font également partie du banditisme parisien.
Dans le Nord, le grand banditisme traditionnel est lié à des équipes belges, capable de mener des actions de grande envergure : braquages de fourgon, vols à main armée de bijouterie.
Depuis quelques années, le grand banditisme a adopté un nouveau visage. Ce « narcobanditisme » a succédé au règne du banditisme « traditionnel » corso-marseillais, puis au « néobanditisme » des caïds de cités des années 2000. Selon le Sirasco, on assiste à la victoire des « chefs de clan issus des quartiers » sur le milieu marseillais et désormais « ce sont eux qui ont le pouvoir »[9].
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