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muse et épouse d'Antoine de Saint-Exupéry De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Consuelo de Saint-Exupéry, née Consuelo Suncín Sandoval le [1] à Armenia (Salvador) et morte le à Grasse, est une artiste peintre et sculptrice salvadorienne.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Gomez-Carrillo (d) |
Nom de naissance |
Consuelo Suncín Sandoval |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoints |
Ricardo Cardenas (d) () Enrique Gómez Carrillo (de à ) Antoine de Saint-Exupéry (de à ) |
Consuelo avait aussi la nationalité française voici ce qu'elle écrit : "Mon destin m'avait obligé à rester pour l'éternité en France...Mais j'aime la France...Je suis française"..
Consuelo Suncín Sandoval naît, en 1901, au Salvador, en Amérique centrale, au sein d'une famille de riches propriétaires terriens. La petite fille passe une enfance heureuse et reçoit une excellente éducation. Elle poursuit ensuite des études supérieures d’arts plastiques à l'École des beaux-arts de San Francisco, puis à la faculté de droit de Mexico, à l'université nationale autonome du Mexique (UNAM).
Pour échapper à un mariage voulu par sa famille, Consuelo se marie dès sa majorité avec Ricardo Cárdenas, un jeune officier mexicain rencontré lorsqu'elle suivait encore ses études de droit. Ce mariage de convenance est un échec et ne dure pas plus d'un an.
À Mexico, elle est engagée comme journaliste au journal Antorcha dirigé par José Vasconcelos alors Secrétaire à l’éducation publique du Mexique. Grâce à ce ministre elle rencontre le célèbre peintre muraliste Diego Rivera au collège San Ildefonso où s’est créé un mouvement artistique influencé par la tradition colorée des peintres muralistes indigènes qui a une influence certaine sur la peinture suggestive, vive et intense de Consuelo[2].
Venue étudier à Paris, elle rencontre, par l'intermédiaire du peintre Kees van Dongen, Enrique Gómez Carrillo qui l'épouse. Gómez Carrillo est un écrivain guatémaltèque connu, correspondant de presse à Paris, consul d'Argentine à Paris. Fort apprécié par la France, il est décoré de la Légion d'honneur et reçoit de celle-ci un emplacement dans le cimetière du Père-Lachaise où Consuelo de Saint-Exupéry repose aujourd'hui.
Enrique Gomez Carrillo meurt en 1927, laissant à sa veuve un important héritage qui lui permet une vie mondaine, artistique et de nombreux voyages. En 1930, elle part en Argentine à l'invitation de son président de la République, Hipólito Yrigoyen en compagnie d'un groupe d'écrivains français, dont fait partie Benjamin Crémieux qui veut absolument lui présenter Antoine de Saint-Exupéry qu'il a connu à la NRF.
La rencontre d'Antoine, alors directeur de l'Aéroposta Argentina, et de Consuelo, fin 1930 à Buenos Aires, dans les salons de l'Alliance française, est suivie de leur mariage l'année suivante en France. Consuelo et Antoine de Saint-Exupéry se marient le , à la mairie de Nice, puis le la bénédiction du mariage et un repas familial pour fêter leur mariage ont lieu à Agay avec la mère et les deux sœurs d'Antoine de Saint-Exupéry.
L'emploi d'Antoine de Saint-Exupéry dans l'aéropostale et son dangereux métier d'aviateur met parfois la vie du couple à rude épreuve, mais l'amour profond qui relie Antoine et Consuelo résiste à ces difficultés[3] et seule la mort d'Antoine le les sépare. La gourmette d'argent que portait Antoine le jour de sa mort portait gravés les noms d'Antoine et de Consuelo.
Consuelo est la « Rose » du Petit Prince comme en témoignent les Mémoires de la rose et les nombreuses biographies écrites sur Antoine, Consuelo et Le Petit Prince. Antoine et Consuelo sont un couple uni mais aussi où chacun a son univers propre et son domaine créatif personnel. Consuelo à côté d'Antoine pilote et écrivain est une artiste à part entière qui peint et sculpte. Elle se lie d'amitié avec le groupe des peintres surréalistes (Marcel Duchamp, Oscar Dominguez, Balthus, André Breton, André Derain) qui influencent beaucoup ses propres travaux et sa peinture.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Antoine, après avoir combattu valeureusement comme pilote, part seul à New York à la fin de 1940, en attendant d'obtenir un visa pour son épouse Consuelo. Celle-ci se réfugie alors à la villa Belair, en zone libre près de Marseille où le journaliste américain Varian Fry aide les intellectuels en danger à quitter la France pour les États-Unis. Consuelo y retrouve ses amis artistes surréalistes, André Breton, Max Ernst, Óscar Domínguez et bien d’autres. Elle rejoint ensuite à Oppède dans le Luberon un groupe d'étudiants des Beaux-Arts. Ce groupe, animé par le futur grand architecte Bernard Zehrfuss, organise un réseau de résistance tout en continuant à faire des projets d'architecture.
De New York, Antoine envoie de nombreux télégrammes à sa femme car il ne supporte pas leur séparation. Fin 1941, Consuelo arrive à rejoindre Antoine de Saint-Exupéry aux États-Unis. Ils se retrouvent enfin dans la sérénité. Ils habitent une grande maison à Long Island, à seulement quelques kilomètres de New York. Cette maison porte le nom de Bevin House et comme le raconte si justement Consuelo dans une interview « Cette maison deviendra la maison du Petit Prince » ouverte à leurs amis exilés, comme Ingrid Bergman, Jean Gabin, Greta Garbo, Charles Boyer, Marlène Dietrich, Jean Renoir, Denis de Rougemont et bien d'autres. En mai 1942 Consuelo rejoint son mari à Montréal où l'écrivain est invité par son éditeur Valiquette à faire des conférences. Un film en couleur vendu par Sotheby's en 2010 montre le couple à cette époque souriant et heureux lors d'une promenade en bateau. Ce film permet de donner du couple une image à la fois moderne et très proche.
Antoine de Saint-Exupéry disparaît bientôt, le , lors d'une reconnaissance aérienne au-dessus de la Méditerranée.
Selon les archives de la Succession Consuelo de Saint Exupéry citées dans le livre Une Mariée vêtue de noir[4] publiées aux Éditions du Rocher, c’est par la presse que Consuelo apprend la disparition de son mari. Désemparée et sans aucun appui, elle reste à New York et cherche du travail. C’est grâce au peintre Dali qu’elle trouve un emploi au magasin Bloomingdale’s en qualité de décoratrice de vitrine. Dans cette période d’attente, attente qui est devenue familière à Consuelo depuis sa rencontre avec Antoine de Saint Exupéry, elle termine aussi la rédaction de son livre Oppède qui sera publié en 1945 à New York aux éditions Brentano’s. Consuelo, qui est une artiste, illustre cette édition avec des dessins en noir et blanc. Plus tard, le livre sera aussi publié en 1947 en France aux éditions Gallimard. À la même époque, Consuelo commence à rédiger ses mémoires. La langue maternelle de Consuelo étant l’espagnol, elle demande à ses amis de corriger ses écrits en français. Denis de Rougemont, qui est un ami de Consuelo et le reste toute sa vie, traverse aussi une période difficile, car il est en instance d’un divorce qu’il refuse. Denis, entre autres, va alors amicalement corriger et mettre en forme certains de ses textes. Les Mémoires de Consuelo seront publiées sous le titre « Mémoires de la Rose »[5] aux Editions PLON en 2000. Ce livre connaît un véritable succès car : « … il révèle enfin au quotidien l’existence poétique et bohème des enfants terribles que furent Antoine et Consuelo… »
Durant cette dernière partie de sa vie, Consuelo se consacre à la peinture et à la sculpture. Dès son retour à Paris, elle fait des expositions en France et à l’étranger. Ses amis de New York la soutiennent comme Blaise Allan ou Denis de Rougemont qui lui écrit affectueusement : « …Je voudrais te dire ceci : ...peins, travaille et persévère, soigne-toi doucement, aime-toi patiemment, prends de la distance, regarde les proportions, les vraies valeurs… ».
Selon le journaliste et auteur suisse Christian Campiche et un ouvrage datant de 2004[6], Consuelo de Saint-Exupéry devient après la mort d'Antoine de Saint-Exupéry l'amante d'un ami commun, l'écrivain et philosophe Denis de Rougemont. Celui-ci contribue à l'écriture du roman de Consuelo, Oppède, qui paraît en 1947 chez Gallimard. Toujours avec le concours de Rougemont, Consuelo de Saint-Exupéry achève la rédaction de mémoires qui ne seront publiés qu'après sa mort, sous le titre des Mémoires de la rose[5]. Elle s'y dépeint comme indéfectiblement attachée à Saint-Exupéry, mais dénonce ses absences et « ses vacances de mari »[6].
En 1964, elle fréquente et peint dans l’atelier de Salvador Dali, rencontré à New York à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et avec qui elle a collaboré à la décoration de vitrines à New York, en 1945. Elle participe à de nombreux hommages et manifestations liés à la mémoire de Saint-Exupéry, comme l'Exposition universelle de 1967 à Montréal intitulée Terre des Hommes, dont Consuelo de Saint-Exupéry est l'invitée d'honneur.
Elle succombe à une crise d'asthme en 1979 et est enterrée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (89e division), aux côtés de son premier époux Enrique Gomez Carillo. Elle lègue toute sa fortune et sa part sur les droits littéraires de Saint-Exupéry à José Martinez Fructuoso, son secrétaire[7].
En 2014, une chanson, Consuelo, lui rend hommage dans l'album Alain Souchon & Laurent Voulzy.
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