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réalisateur franco-grec De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Konstantínos Gavrás, plus connu sous le pseudonyme de Costa-Gavras (Κώστας Γαβράς, Kóstas Gavrás), né le à Loutrá Iréas en Arcadie (Grèce), est un cinéaste franco-grec, né d'un père grec originaire d'Odessa (URSS).
Naissance |
Loutrá Iréas, Grèce |
---|---|
Nationalité |
Française Grecque |
Profession | Réalisateur, président de la Cinémathèque française |
Films notables |
Z Missing Mad City Amen. Le Couperet |
Chacun de ses films est, pour lui, l'occasion de témoigner de son engagement dans ses idées et de proposer une réflexion sur le pouvoir. Ses premiers succès sont des thrillers politiques comme Z et L'Aveu ; il passe ensuite au drame sentimental puis à la social-fiction.
Il préside la Cinémathèque française de 1982 à 1987 et depuis 2007.
En raison des positions politiques de son père (antiroyaliste), Konstantínos Gavrás (en grec Κωνσταντίνος Γαβράς), dit Costa-Gavras, ne peut étudier en Grèce, où le régime écarte les opposants, et est contraint de fuir Athènes à dix-neuf ans pour pouvoir étudier. Il rejoint Paris, où il s'inscrit en licence de lettres à la Sorbonne tout en travaillant pour assurer sa subsistance. Il s'est intéressé au cinéma en se rendant à la Cinémathèque française qui se trouvait à l'époque rue d'Ulm. Il cite notamment Les Rapaces d'Erich von Stroheim comme l'un des films qui lui fit découvrir que le cinéma pouvait montrer des choses sérieuses. Il est ensuite admis à l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC). Il travaille comme assistant pour Henri Verneuil, Jacques Demy et René Clément.
Le film Le Jour et l'Heure, pour lequel il travaille comme assistant, lui permet de rencontrer Simone Signoret et Yves Montand, avec lesquels il deviendra très ami. Découvrant le livre Compartiment tueurs de Sébastien Japrisot, il en fit le scénario et réussit à y intéresser le producteur Julien Derode ; le film eut du succès en France et même aux États-Unis, où il reçut des critiques dithyrambiques[1].
C'est lors d'un séjour en Grèce qu'il découvre le roman Z, de Vassilis Vassilikos, retraçant l'assassinat du député Grigoris Lambrakis, un des leaders de la gauche (EDA), organisé par la police et camouflé en banal accident. Dès son retour, il écrit le scénario du film Z en collaboration avec Jorge Semprún. Ne trouvant pas le financement, il en parle à Jacques Perrin, qu'il connaissait depuis le film Compartiment tueurs. C'est à cette occasion que Jacques Perrin va créer sa propre maison de production pour monter le film et utiliser ses contacts, en particulier en Algérie, où sera tourné le film. Jean-Louis Trintignant a accepté un faible cachet et Yves Montand a accepté de participer. Le film a été un succès à travers le monde et les gens applaudissaient à la fin des séances ; il a été récompensé par le « prix du Jury » au festival de Cannes, l'Oscar du « meilleur film étranger » et celui du « meilleur montage ».
Lors du montage de Z, au cours du dîner de Noël, Claude Lanzmann lui parle de Lise et Artur London qui avait été vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie et était un des trois rescapés des procès de Prague qui s'étaient tenus en 1952. Beaucoup d'intellectuels de sa génération s'étaient enthousiasmés pour le stalinisme « parce qu'il ouvrait des perspectives qui paraissaient formidables. Jusqu'à ce que, peu à peu, on prenne conscience de l'envers du décor. » Yves Montand adhère aussi au projet de L'Aveu, et les financements se débloquent grâce au succès de Z.
L'Aveu est sorti après Z, dans une époque assez manichéenne, d'affrontement Est-Ouest. La guerre froide et les nombreux affrontements indirects, dont la guerre du Viêt Nam, suscitent des positions clivées. On est soit pro-occidental, donc dit de droite, soit antiaméricain, donc dit de gauche. Costa Gavras échappe à cette classification avec ces deux films. On lui a reproché d'attaquer la droite, puis la gauche, alors qu'il ne voulait que dénoncer les totalitarismes. Certaines personnes ne lui pardonnèrent pas d'avoir levé le voile sur le stalinisme et l'évitaient ostensiblement. Le film a connu un succès considérable et devint un véritable phénomène politique et culturel qui a bouleversé son époque.
Le film État de siège (1972) jette un coup d'œil sur les dictatures en Amérique latine et la torture propagée par la CIA.
Le film Clair de femme (1979) est tiré d'un roman du même nom de Romain Gary qui estima que c'était la première fois qu'il était content de l'adaptation d'une de ses œuvres à l'écran. Costa-Gavras fut séduit, dans cette histoire, par le fait qu'il s'agissait d'une « tentative de profanation du malheur, d'un hymne à la vie et d'une réhabilitation du couple ». Dustin Hoffman considéra ce film comme la plus belle histoire d'amour qu'il connaisse et, lors du tournage du film Mad City, suggéra à Costa-Gavras d'en faire une nouvelle version.
Auréolé de plusieurs succès, Hollywood commence à faire les yeux doux au réalisateur. Il se voit notamment proposer Le Parrain, mais décline en estimant que le roman de Mario Puzo est « un mauvais bouquin »[2].
Le scénario du film Missing (1982) est adapté du livre de Thomas Hauser : L'Exécution de Charles Horman, lui-même inspiré d'une histoire vraie. Le film raconte l'histoire de la disparition d'un jeune journaliste américain durant le coup d'État du général Augusto Pinochet en 1973. Ce qui l'avait touché dans cette histoire était « beaucoup moins le contexte politique du putsch que le thème du père qui, accompagné par sa belle-fille, recherche son fils coûte que coûte dans un pays en plein chaos. »
Le film a été très controversé aux États-Unis car il met en lumière l'action des agents du gouvernement américain et leur responsabilité dans ce coup d'État. L'extrême-droite américaine demanda : « Mais que vient faire ici ce communiste européen ? »[réf. souhaitée]. Cependant le film reçut la Palme d'or et le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes, et l'Oscar du « meilleur scénario », et il est toujours montré et présenté comme un film majeur dans les grandes universités américaines. Les musiques sont d'un autre Grec fameux, Vangelis.
De 1982 à 1987, Costa-Gavras occupe le poste de président de la Cinémathèque française. Depuis 1987, il est président d'honneur de la Fondation Gan pour le Cinéma qu'il a contribué à créer.
Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence et du comité de soutien du Centre Primo Levi (soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique).
Le , en remplacement de Claude Berri malade, il est nommé pour la 2e fois président et administrateur de la Cinémathèque française, poste qu'il occupe toujours depuis.
En , il préside la Berlinale 2008.
Depuis 2011, il parraine un collège du Mans qui porte son nom et qui a pour particularité de proposer des classes cinéma. Tous les ans, il vient assister aux séances de projection qui réunit désormais toutes les écoles du réseau[3].
En 2014, il est président du jury du 40e Festival du cinéma américain de Deauville[4].
Il fait partie des 45 administrateurs de l'Académie des César[5].
Le , il reçoit un Léopard pour l'ensemble de sa carrière lors du 75e Festival international du film de Locarno[6].
Costa-Gavras s'est marié en 1968 avec la journaliste Michèle Ray (née en 1939).
Il est le père d'Alexandre Gavras (1969) et de Julie Gavras (1970), assistants et réalisateurs (La Faute à Fidel !, 2006), ainsi que de Romain Gavras (1981), cofondateur de la société de production Kourtrajmé.
En 2009, il apporte son soutien au réalisateur Roman Polanski, qui fut condamné pour abus sexuel sur mineur, à la suite de son arrestation en Suisse, et demande à ce que celui-ci soit libéré. Il demande également à ce que « l'on cesse d'appeler cela un viol car la fille avait 13 ans mais en faisait 25 », et signe une pétition en sa faveur[7],[8].
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