Autorité des marchés financiers (France)
institution financière et une autorité administrative indépendante française créée en 2003, dotée de la personnalité morale et disposant d'une autonomie financière De Wikipédia, l'encyclopédie libre
institution financière et une autorité administrative indépendante française créée en 2003, dotée de la personnalité morale et disposant d'une autonomie financière De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Autorité des marchés financiers (AMF) est une institution financière et une autorité publique indépendante française créée le par la loi de sécurité financière, dotée de la personnalité morale et disposant d'une autonomie financière, qui a pour missions de veiller à la protection de l'épargne investie dans les instruments financiers, à l'information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés d'instruments financiers.
Fondation | |
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Prédécesseurs |
Conseil des marchés financiers (d), Commission des opérations de bourse |
Sigle |
AMF |
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Type |
Autorité publique indépendante, organisme de régulation financière, autorité d'enregistrement |
Forme juridique |
Autorité administrative ou publique indépendante |
Domaines d'activité |
Marché financier, administration publique générale |
Siège | |
Pays | |
Coordonnées |
Effectif |
+515 équivalent temps plein (unité non prise en charge) () |
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Présidente |
Marie-Anne Barbat-Layani (depuis ) |
Affiliation | |
Site web |
data.gouv.fr |
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Elle a pour missions principales :
Elle apporte son concours à la régulation de ces marchés aux échelons européen et international, et veille à la bonne application du droit boursier.
Au niveau européen, elle participe au système européen de supervision financière au sein de l'Autorité européenne des marchés financiers (European Securities and Markets Authority, ESMA).
Au niveau international, elle est membre de l'Organisation internationale des commissions des valeurs mobilières (IOSCO) et du Forum de stabilité financière.
Elle est membre du Conseil européen du risque systémique (European Systemic Risk Board, ESBR).
L’Autorité des marchés financiers (AMF), créée par la loi no 2003-706 de sécurité financière du 1er août 2003, est issue de la fusion du Conseil des marchés financiers (CMF), de la Commission des opérations de bourse (COB) et du Conseil de discipline de la gestion financière (CDGF)[1].
Ce rapprochement a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation de la place financière française.
Sous la présidence de Jean-Pierre Jouyet, la loi de régulation bancaire et financière est promulguée[2]. Elle lui confère, ainsi qu'à l'Autorité qu'il préside, de nouvelles prérogatives et missions. Plusieurs réformes au sein de l'autorité sont ainsi mises en application au niveau des sanctions : publicité des sanctions, relèvement du plafond des amendes, mise en place du principe de transaction, droit du collège à faire appel des décisions de la commission des sanctions et au niveau de la défense : davantage de place laissée au débat contradictoire[3],[4].
La loi du 20 janvier 2017 portant statut général des autorités administratives indépendantes et des autorités publiques indépendantes donne à l’AMF le statut d’autorité administrative indépendante[5].
Dans les années 2020, l’AMF est confrontée à une transformation importante de son environnement : digitalisation des marchés, enjeux de la finance durable, apparition de nouveaux produits comme les crypto-actifs (en), développement de la réglementation européenne[6].
L’AMF régule les acteurs et produits de la place financière française :
Pour remplir ses missions, l’Autorité des marchés financiers :
L’article L621-1 du Code monétaire et financier (noté ici CMF) dispose que l'Autorité des marchés financiers est une autorité publique indépendante (une autorité administrative indépendante dotée de la personnalité morale). Elle est donc investie de prérogatives de puissance publique et peut ester en justice et toute personne juridique peut agir contre elle[7].
L’Autorité des marchés financiers est composée d’un collège, principal organe décisionnel de l’AMF, il est présidé par le président de l’AMF, et d’une commission des sanctions indépendante. L’AMF dispose de services dirigés par un secrétaire général.
Aucun membre de l'Autorité des marchés financiers ne peut délibérer dans une affaire dans laquelle lui-même ou, le cas échéant, une personne morale au sein de laquelle il a, au cours des deux années précédant la délibération, exercé des fonctions ou détenu un mandat, a ou a eu un intérêt au cours de la même période. Il ne peut davantage participer à une délibération concernant une affaire dans laquelle lui-même ou, le cas échéant, une personne morale au sein de laquelle il a, au cours des deux années précédant la délibération, exercé des fonctions ou détenu un mandat, représenté une des parties intéressées au cours de la même période.
Les membres, les personnels et préposés de l'Autorité des marchés financiers ainsi que les experts nommés dans les commissions sont tenus au secret professionnel. Ce secret n'est pas opposable à l'autorité judiciaire agissant dans le cadre soit d'une procédure pénale, soit d'une procédure de liquidation judiciaire.
Le président est nommé par décret du président de la République pour un mandat de cinq ans, non renouvelable. Cette nomination est soumise au contrôle des commissions parlementaires (Article 13 de la Constitution)[8]. Le président de l'Autorité des marchés financiers prend les mesures appropriées pour assurer le respect des obligations et interdictions résultant des incompatibilités de fonctions.
Portrait | Identité | Période | |
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Début | Fin | ||
Michel Prada[9] | |||
Jean-Pierre Jouyet[10] | |||
Par intérim : Jacques Delmas-Marsalet (d)[11] | |||
Gérard Rameix[12] | |||
Robert Ophèle[13] | |||
Par intérim : Jean-Claude Hassan (d)[14] | |||
Marie-Anne Barbat-Layani[15] | En cours |
L’article L621-3 I dispose que le directeur général du Trésor ou son représentant siège auprès de toutes les formations de l'AMF, à l’exception de la commission des sanctions, sans voix délibérative. Il peut, sauf en matière de sanctions, demander une deuxième délibération[16].
Le médiateur de l’Autorité des marchés financiers est nommé par le président de l’Autorité des marchés financiers après avis du collège, pour une durée de trois ans renouvelable. Il est habilité à recevoir de tout intéressé les réclamations qui entrent par leur objet dans la compétence de l’Autorité des marchés financiers et à leur donner la suite qu'elles appellent[17].
L’AMF compte 500 collaborateurs en 2020[18]. Le personnel, est composé pour partie d’agents contractuels de l'État et pour partie d’agents à statut de droit privé.
L’AMF est dotée d’une autonomie financière. Son budget est arrêté par le collège sur proposition du secrétaire général. Les dispositions de la loi du 10 août 1922 relative à l'organisation du contrôle des dépenses engagées ne lui sont pas applicables. Elle perçoit le produit des taxes établies à l'article L. 621-5-3. Un décret en Conseil d'État fixe le régime indemnitaire de ses membres, son régime comptable et les modalités d'application.
En 2010, sous l'impulsion de Jean-Pierre Jouyet[19], les ressources de l'AMF sont augmentées par le Parlement afin qu'elle puisse assurer les nouvelles missions conférées par le législateur dans la loi de régulation bancaire et financière et pour qu'elle puisse s'adapter aux nouvelles technologies utilisées sur les marchés financiers[20].
Les ressources de l’AMF sont de 115 millions d’euros en 2023 provenant essentiellement du Budget de l'État[21] ; les budgets de l’AMF ont été en déficit de 2017 à 2021[22].
Les biens immobiliers appartenant à l'Autorité des marchés financiers sont soumis aux dispositions du code général de la propriété des personnes publiques applicables aux établissements publics de l'État.
Afin d’élargir son dispositif d’étude et de veille stratégique, l’Autorité des marchés financiers s’est dotée d’un Conseil scientifique composé de personnalités reconnues du monde académique et financier.
La réforme des autorités financières, aboutissant à l’AMF, a été une réalisation quelque peu artificielle. En effet, au sein de cette autorité unique, il y a plusieurs formations presque autonomes, directement inspirées de la COB, de la CMF et du CDGF. Elles prennent la forme d'autorités administratives aux attributions à la fois propres et partagées. Les membres de ces formations sont également soumis à un statut rigoureux (incompatibilité avec certaines professions, secret professionnel, etc.). Leur mandat est également de 5 ans renouvelable une fois. Les formations de L'AMF sont le Collège et la Commission des Sanctions.
Les décisions de chaque formation de l'Autorité des marchés financiers sont prises à la majorité des voix. En cas de partage égal des voix, sauf en matière de sanctions, la voix du président est prépondérante. En cas d'urgence constatée par son président, le collège peut, sauf en matière de sanctions, statuer par voie de consultation écrite. Un décret en Conseil d'État fixe les règles applicables à la procédure et aux délibérations des formations de l'Autorité des marchés financiers. L'Autorité des marchés financiers détermine dans son règlement général les modalités de mise en œuvre de ces règles.
En matière de sanctions, une décision de la COB a été annulée par la Cour d’Appel de Paris en mars 2000 pour non-respect de l’article 6 de la CEDH. C'est pourquoi le législateur a instauré une séparation entre collège et commission des sanctions pour respecter l’article 6 de la CEDH concernant les règles du procès équitable selon lesquelles ceux qui déclenchent les poursuites, qui instruisent (en l’espèce le collège de l’AMF) et ceux qui statuent sur la culpabilité et la sanction (en l’espèce la commission des sanctions de l’AMF) ne doivent pas être les mêmes personnes.
Il a été qualifié d’organe plénier c’est-à-dire de plein exercice. Il prend toutes les décisions qui ne relèvent pas de la commission des sanctions et arrête toutes les décisions individuelles en matière d’offre publique d’acquisition.
Le collège comprend, outre un président, quinze membres :
C’est la grande innovation de la loi instituant l’AMF.
Elle est composée de douze membres qui sont nommés selon des critères voisins du collège :
La commission des sanctions est composée de deux sections de six membres. Pour les affaires importantes, les sections peuvent se réunir en séance plénière.
L’article L. 621-2, paragraphe I du CMF prévoit que l’AMF peut aussi se doter de commissions spécialisées et de commissions consultatives. Dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État, le collège peut donner délégation à des commissions spécialisées constituées en son sein et présidées par le président de l'Autorité des marchés financiers pour prendre des décisions de portée individuelle. Le collège peut également constituer des commissions consultatives, dans lesquelles il nomme, le cas échéant, des experts pour préparer ses décisions.
L'AMF est investie d’un pouvoir réglementaire proche de celui dont disposait la COB. Ce pouvoir se traduit par l’adoption d’un règlement général unique (RGU).
Ce RGU comprend notamment :
L'AMF a publié le livre Ier de son nouveau RGU par arrêté du 12 octobre 2004[24]. Pour l’application de son RGU, l’AMF peut publier des instructions et des recommandations qui sont destinées à préciser l’interprétation du RGU.
Comme la COB ou le CMF, l’AMF dispose du pouvoir d’effectuer des contrôles et des enquêtes tendant à veiller à la régularité des opérations effectuées sur les marchés financiers et au respect des obligations professionnelles auxquelles sont tenues les professionnels des marchés financiers.
Dans le cadre de ses contrôles, les agents de l’AMF peuvent se rendre dans tout local à usage professionnel, se faire remettre tout document quel qu'en soit le support et en obtenir une copie, mais non procéder à des perquisitions ou saisies sauf à en être dûment autorisés par un juge sur requête préalable.
À l’instar de la COB et du CMF, l'AMF est investie d’un pouvoir d’injonction directe et indirecte qui s’étend à l’ensemble de ses missions.
C’est le pouvoir d’ordonner à toutes personnes se livrant à une pratique de nature à porter atteinte aux droits des épargnants de mettre fin sans délai à ces pratiques. C’est un pouvoir important et il est donc prévu que les personnes visées doivent être en mesure de faire connaître par écrit leurs observations au collège de l’AMF dans un délai de 3 jours ouvrés avant toute sanction.
C’est le pouvoir qu’a le président de l’AMF de saisir le président du tribunal judiciaire de Paris, statuant en référé, pour qu’il ordonne à toute personne de mettre fin à des pratiques contraires à des textes législatifs ou réglementaires concernant les marchés financiers.
L’AMF est dotée de tous les pouvoirs de sanction administratif et disciplinaire dont disposaient la COB, le CMF et le CDGF. Toutefois les pouvoirs de déclenchement des enquêtes, de poursuites et les pouvoirs de sanctions sont scindés.
En cas de soupçon d’infraction le secrétaire général de l’AMF transmet le dossier au Collège. Celui-ci décide s'il déclenche des poursuites. Le cas échéant, le dossier est transmis à la Commission des sanctions.
Puis la Commission des sanctions désigne en son sein un rapporteur - une sorte de juge d’instruction - et c’est elle qui se prononcera, après instruction, sans la présence du rapporteur, sur la culpabilité et le quantum d'une éventuelle sanction qu’il y a lieu de l'infliger.
Le législateur a maintenu la dualité de compétence entre juge administratif et juge judiciaire en matière de recours contre les décisions individuelles de l’AMF.
Toutefois ces recours n'ont pas d'effet suspensif, sauf si la juridiction en décide autrement.
Dans le modèle de régulation « twin peaks », l'AMF est l'autorité de supervision des marchés financiers alors que la supervision et le contrôle des acteurs (financiers, bancaires et assurantiels) est assuré par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, qui regroupe les anciennes Commission bancaire (pour les banques), ACAM (pour les activités d'assurance et de mutuelles), le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement/CECEI (autorité d'agrément pour les banques), et le Comité des entreprises d'assurance (autorité d'agrément pour les assurances et mutuelles).
Par un arrêté datant du 30 janvier 2009 (Règlement Général de l’AMF, Livre III Prestataires, art.313-7-1.-I.), l’AMF a publié les modalités de cette certification : tout Prestataire de Services d’Investissement (PSI) doit s’assurer que les personnes physiques placées sous son autorité ou agissant pour son compte disposent des qualifications et de l’expertise appropriées ainsi que d’un niveau de connaissances suffisant
La vérification du niveau de connaissances minimales peut se faire :
Calendrier de mise en place de cette certification professionnelle des acteurs de marché :
Cette obligation entre en vigueur au 1er juillet 2010, mais ne concerne que les nouveaux entrants (dispense pour les professionnels déjà en poste au 1er juillet 2010, clause de « grand-père »), ainsi que les professionnels changeant de fonction et dont la nouvelle fonction entre dans le périmètre de la certification, avec un délai de six mois pour mise en conformité pour les PSI.
L'AMF régule les offres publiques françaises alors que la Financial Conduct Authority (FCA, régulateur équivalent au Royaume-Uni) ne régule pas les offres britanniques ; outre-Manche, ce rôle est dévolu à la Competition and Markets Authority (CMA) et au Panel on Takeovers and Mergers (Takeover Panel).
En mars 2006, de nombreux cadres d'EADS sont suspectés d'avoir cédé leurs actions EADS avant l'annonce publique des retards de livraison du gros porteur A380 le 13 juin 2006. Le cours de l'action plongera à la suite de cette annonce. L'AMF enquête alors sur cet éventuel délit d'initié de ces cadres. En avril 2008, le site Mediapart[26] publie le rapport d'enquête de l'AMF, qui fait état de très fortes suspicions. On y lit par exemple que « les investigations ont permis d'identifier trois informations privilégiées, détenues, en totalité ou en partie par les dirigeants d'EADS et ses actionnaires de contrôle, antérieurement à leurs interventions directes ou indirectes sur le marché du titre EADS ». Pourtant, le 17 décembre 2009, l'AMF, referme le dossier EADS sans aucune sanction[27].
Le courtier Binance spécialisé en crypto-actifs a débauché en avril 2022 l'ancienne directrice adjointe des services juridiques de l'AMF[28],[29].
Au vu du nombre important de courtiers Forex et option binaire proposant leurs services via des plateformes en ligne, l’AMF décide le 13 octobre 2014 de lancer une campagne de sensibilisation sur ces produits hautement spéculatifs. C’est désormais de manière régulière que l’AMF met à jour une liste des sites internet non autorisés proposant du trading d’options binaires, appelée « Liste noire AMF ». Une liste équivalente est mise en ligne contre les activités de plusieurs sites Internet et entités qui proposent des investissements sur le Forex sans y être autorisés[30].
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