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(depuis juin 2022) dicastère de la Curie romaine et successeur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Dicastère pour la Doctrine de la foi ou DDF (auparavant Congrégation pour la Doctrine de la foi) est l'une des neuf congrégations actuelles de la Curie romaine. Il a remplacé en 1965 la Sacrée congrégation du Saint-Office[1], qui a elle-même succédé à l'Inquisition romaine (de son nom complet « Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle ») instaurée initialement pour combattre les hérésies et les apostasies. Il joue un rôle déterminant au sein de l'Église catholique avec pour mission de « promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique ».
Fondation | |
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Prédécesseur |
Congrégation pour la Doctrine de la Foi (en) |
Type | |
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Siège | |
Pays | |
Coordonnées |
Préfet |
Víctor Manuel Fernández (depuis ) |
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Site web |
Le pape Paul III avait fondé une Sacrée congrégation de l'inquisition romaine et universelle, par la bulle Licet ab initio (de), le . Cette première congrégation permanente avait pour mission de lutter contre les hérésies, et plus particulièrement de faire obstacle au protestantisme[1].
Le pape Sixte V l'a conservée en première place de sa constitution apostolique Immensa æterni Dei introduisant en 1588 quinze congrégations permanentes pour gouverner l'Église et les États pontificaux.
Le pape Pie X a réformé cette institution le et l'a remplacée par la « Sacrée congrégation du Saint-Office ». Elle avait pour rôle de veiller à la pureté de la doctrine et des mœurs.
En 1917, le pape Benoît XV, par le motu proprio Alloquentes Proxime[2], supprime la congrégation de l'Index et confie la mise à jour de l'Index librorum prohibitorum (Index des livres interdits) à la congrégation du Saint-Office.
Le pape Paul VI a substitué au Saint-Office la Congrégation pour la doctrine de la foi à la suite du motu proprio Integræ servandæ (en)[3], du , la veille de la clôture du concile Vatican II[4]. Il fit prévaloir sur l’aspect punitif de la condamnation l’aspect positif de la correction de l’erreur, de la garde, de la préservation et de la promotion de la foi.
Jean-Paul II a précisé sa fonction actuelle en 1988 par la constitution apostolique Pastor Bonus : « La tâche propre de la Congrégation pour la doctrine de la foi est de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique : tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence[5] ». De 1981 à 2005, elle est présidée par le cardinal Joseph Ratzinger qui deviendra le pape Benoît XVI. Avec la Congrégation pour la doctrine de la foi, l'Église a définitivement abandonné la structure et les méthodes de l'Inquisition. Comme l'explique Jean-Paul II[6] :
« L'institution de l'Inquisition a été abolie. Comme j'ai eu l'occasion de le dire aux participants au Symposium [Symposium international sur l'Inquisition, organisé au Vatican du 29 au 31 octobre 1998 par la Commission historique et théologique du Comité pour le grand Jubilé de l'An 2000], les fils de l'Église ne peuvent manquer de revenir dans un esprit de repentir sur « le consentement donné, surtout en certains siècles, à des méthodes d'intolérance et même de violence dans le service de la vérité ». »
La Congrégation a été présidée par le cardinal Gerhard Ludwig Müller de jusqu'à . Il a été remplacé le par Luis Ladaria Ferrer, jésuite, ancien secrétaire de la Congrégation (l'équivalent de numéro deux)[7].
Du au , le secrétaire de la Congrégation, soit son numéro deux, était le théologien jésuite espagnol Luis Ladaria Ferrer, consulteur de la Congrégation de la doctrine de la foi depuis 1995 et secrétaire de la Commission théologique internationale depuis 2004. Considéré comme un « conservateur modéré »[8], il remplaçait l'archevêque salésien Angelo Amato, nommé à la tête de la Congrégation pour les causes des saints. C'était la première fois qu'un membre de la compagnie de Jésus était nommé à cet office alors que cette congrégation a condamné plusieurs théologiens issus des rangs des Jésuites[9].
Dans sa Lettre aux évêques de l'Église catholique à propos de la levée des excommunications des quatre évêques consacrés par Marcel Lefebvre[10], publié le , Benoît XVI, considérant que les questions restant à traiter avec la Fraternité sacerdotale Saint Pie X sont « de nature essentiellement doctrinale et regardent surtout l’acceptation du Concile Vatican II et du magistère postconciliaire des Papes », annonce son intention de rattacher la Commission pontificale Ecclesia Dei à la Congrégation. Ce rattachement est effectif le avec la publication du motu proprio Ecclesiæ unitatem et la nomination du cardinal William Levada, préfet de la Congrégation à la tête de la commission pontificale Ecclesia Dei.
En 2018, le pape nomme pour la première fois des femmes en tant qu'expertes auprès de la congrégation: Laetitia Calmeyn, Linda Ghisoni et Michelina Tenace[11].
Le , par une Lettre apostolique en forme de Motu proprio[12], le pape François a supprimé la commission pontificale Ecclesia Dei, dont les compétences sont entièrement attribuées à la nouvelle troisième section de la Congrégation[13].
Les compétences de la Congrégation sont définies par la constitution Pastor Bonus : « La tâche propre de la Congrégation pour la doctrine de la foi est de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique : tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence[5] ».
La Congrégation est compétente pour vérifier que les doctrines et enseignements catholiques restent dans le cadre de la foi de l'Église. La sanction disciplinaire la plus grave qu'elle puisse prononcer, en cas de doctrine contraire à la foi catholique, est l'excommunication Latae sententiae[14], qui depuis Vatican II ne peut concerner que les baptisés catholiques.
La Congrégation pour la doctrine de la foi a toujours exercé un pouvoir judiciaire pour certaines causes spécifiques liées à la défense de la foi, de la morale, et de la dignité des sacrements, surtout de la réconciliation et de l’eucharistie. Certains délits plus graves (delicta graviora) ont toujours été de la compétence exclusive de la Congrégation pour la doctrine de la foi[15]. En particulier les délits graves contre la célébration des sacrements (par exemple : ordination de femmes, violation du secret de la confession…) en particulier si ces délits risquent d'entraîner la nullité du sacrement ou s'il y a volonté de le célébrer en dehors de la communion de l'Église catholique (par exemple célébrer la messe sans mentionner le nom du pape et de l'évêque diocésain dans la prière eucharistique).
La Congrégation a des compétences pour certains délits les plus graves contre les mœurs, en particulier ses compétences sont accrues concernant les abus sexuels d'un prêtre sur un mineur d'âge, depuis le motu proprio Sacramentorum sanctitatis tutela (de) de Jean-Paul II du et la lettre De delictis gravioribus du du cardinal Jozef Ratzinger, préfet de la Congrégation, qui précise les modalités d'application de cette compétence et qui oblige les évêques à faire remonter les dossiers à Rome.
Présidée par un préfet, la congrégation est composée de vingt-trois membres, cardinaux, archevêques et évêques provenant de nations diverses. Au jour le jour, le préfet est assisté d'un secrétaire, d'un sous-secrétaire et d'un promoteur de justice. L'administration du dicastère est divisée en trois sections, traitant chacune des différents secteurs de compétence de la Congrégation : doctrinale, disciplinaire et matrimoniale. Cette dernière s'occupe de tout ce qui concerne le privilegium fidei.
Pour améliorer le traitement de recours d'ecclésiastiques accusés de delicta graviora (délits graves contre la foi dont abus sur mineur), une commission spéciale est instituée en 2014. Le pape François nomme dès le José Luis Mollaghan (en), précédemment archevêque de Rosario en Argentine, membre de la Congrégation en charge spécialement de ce dossier[16]. Puis, le est publié un décret pontifical sous forme de rescrit du cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin créant au sein de la Congrégation une commission spéciale, composée de sept cardinaux et évêques, chargée du traitement de ces recours (la première instance étant traitée au niveau diocésain ou de l'ordre d'appartenance du religieux). Cette commission spéciale est une instance de la session ordinaire de la Congrégation, la session ordinaire restant seule compétente si la personne incriminée a rang d'évêque[17],[18]. La liste des membres de cette commission spéciale est rendue publique le .
En 2018, le Pape nomme pour la première fois des femmes en tant qu'expertes auprès de la congrégation : Laetitia Calmeyn, Linda Ghisoni et Michelina Tenace[11].
Les membres actuels de la Congrégation sont[19] :
Cardinaux
Archevêques
Évêques
Les membres actuels de la commission spéciale, titulaires et suppléants, ont été nommés par le pape le [30].
Titulaires
Suppléants
Avant 1965, le Pape est préfet de jure de la Congrégation. La Congrégation est alors présidée par le secrétaire.
Le préfet est ex officio président de la Commission biblique pontificale depuis 1970, président de la Commission théologique internationale depuis 1981 et président de la Commission pontificale Ecclesia Dei entre 2009 et 2019.
Nom (dates) |
Titre cardinalice | Dates | Autres fonctions / remarques | Pape (Pontificat) | |||
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Alfredo Ottaviani (1890 - 1979) |
Cardinal diacre de Santa Maria in Domnica (1953 - 1967) Cardinal-prêtre pro hac vice de Santa Maria in Domnica |
Nommé avec le titre de pro-préfet Cardinal protodiacre (1961 - 1967) |
Paul VI (1963 - 1978) | ||||
Franjo Šeper (1905 - 1981) |
Cardinal-prêtre de Santi Pietro e Paolo a Via Ostiense | Pro-préfet jusqu'au Archevêque de Zagreb (1960 - 1969) |
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Jean-Paul Ier (1978) | |||||||
Jean-Paul II (1978 - 2005) | |||||||
Joseph Ratzinger (1927 - 2022) |
Cardinal-prêtre de Santa Maria Consolatrice al Tiburtino (1977-1993) Cardinal-évêque de Velletri-Segni (1993-2005) Cardinal-évêque d'Ostie (2002-2005) |
Archevêque de Munich et Freising (1977 - 1982) Vice-doyen du Collège des cardinaux (1998 - 2002) Doyen du Collège des cardinaux (2002 - 2005) | |||||
William Levada (1936 - 2019) |
Archevêque émérite de San Francisco (2005 - 2006) |
– | Benoît XVI (2005 - 2013) | ||||
Cardinal-diacre de Santa Maria in Domnica | |||||||
Gerhard Ludwig Müller (1947) |
Évêque émérite de Ratisbonne Archevêque ad personam (2012 - 2014) |
[31] |
– | ||||
François (2013 - ) | |||||||
Cardinal-diacre de Sainte-Agnès-en-Agone | |||||||
Luis Ladaria Ferrer, s.j. (1944) |
Archevêque titulaire de Thibica (de) (2008 - 2018) |
– | |||||
Cardinal-diacre de Sant'Ignazio di Loyola a Campo Marzio | |||||||
Víctor Manuel Fernández (1962) |
Archevêque de La Plata (2018 - 2023) |
En cours |
– | ||||
Cardinal | |||||||
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