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concerto Sergueï Rachmaninov De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Concerto pour piano no 2 en do mineur, op. 18, est un concerto du compositeur russe Sergueï Rachmaninov, écrit dans les années 1900 et 1901, quelque peu avant la composition de sa Sonate pour violoncelle et piano.
Concerto pour piano no 2 Opus 18 | |
Portrait de Rachmaninov en 1900 par Ian Tsionglinski. | |
Genre | Concerto |
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Nb. de mouvements | 3 |
Musique | Sergueï Rachmaninov |
Effectif | Piano et orchestre |
Durée approximative | 32 minutes |
Dates de composition | 1900-1901 |
Dédicataire | Nikolay Vladimirovich Dahl |
Création | Moscou |
Interprètes | Sergueï Rachmaninov (pno.) Alexander Siloti (dir.) |
Versions successives | |
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Fichiers audio | |
1er mouvement : Moderato | |
2e mouvement : Adagio sostenuto | |
3e mouvement : Allegro scherzando | |
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Il est créé le ( a.s.) à Moscou par le compositeur au piano sous la baguette d'Alexander Siloti et obtient un succès considérable non démenti depuis.
La composition de ce concerto intervient juste après les trois ans de dépression nerveuse dans laquelle Rachmaninov a plongé à la suite de l'échec de sa première symphonie, démontée par des critiques impitoyables. C'est grâce au traitement du docteur Nicolas Dahl, un neurologue russe pratiquant l'hypnose selon l'enseignement de Charcot et qui lui conseille d'écrire ce concerto, que Rachmaninov arrive à sortir de cette crise et retrouver sa créativité. Ce concerto sera dédié au docteur Dahl en guise de remerciement.
Respectant la forme traditionnelle du concerto, il se compose de trois mouvements :
Il est reconnu pour sa difficulté et notamment pour la taille des mains qu'il demande au pianiste, avec des dixièmes à jouer d'une seule main.
On peut penser que le 2e Concerto pourrait être une sorte de tableau musical des différentes étapes qui ont mené à sa composition. L'œuvre retracerait ainsi sa propre gestation, et serait par là pour le musicien une façon de surmonter définitivement la crise qu'il vient de traverser.
Aux premières mesures, le musicien émerge peu à peu de sa torpeur. Une fois éveillé, il se remémore les épisodes qui l'ont mené vers la crise. En une gigantesque anamnèse, il voit défiler son passé, les moments douloureux de son existence ; d'où le ton grave et torturé de ce premier mouvement.
Concernant l'Adagio, ayant chassé ses mauvais souvenirs, le musicien se réacclimate doucement à la vie. Son état reste fragile, mais plein d'espoir : il est comme un homme qui verrait poindre l'aube après une nuit peuplée de cauchemars.
Enfin, sur l'Allegro Scherzando, le musicien goûte à présent pleinement aux plaisirs de la vie. Il retrouve foi en lui-même et en ce qu'il a de plus précieux : la musique.
Nomenclature du Concerto pour piano no 2 |
Cordes |
Premiers violons, seconds violons, altos, |
Bois |
2 flûtes, 2 hautbois, |
Cuivres |
4 cors en fa, 2 trompettes en si♭ et la, |
Percussions |
Timbales, grosse caisse et cymbales |
Le concerto commence par huit mesures où le piano, seul, joue une lente série d'accords (tels des cloches) qui progresse poco a poco crescendo du pianissimo initial au fortissimo de la neuvième mesure. Cette unique introduction établit immédiatement pour l'auditeur l'esprit sous-jacent du nationalisme russe, caractéristique du romantisme tardif de Rachmaninov.
Les accords éclatent enfin sur un torrent de croches au piano sur lequel apparaît le thème principal, joué par les violons, altos et clarinettes.
C'est une des caractéristiques (inhabituelles) du premier mouvement de ce concerto : le soliste n'a pas de rôle central après ses accords d'ouverture, il accompagne seulement la mélodie portée par l'orchestre, jusqu'à son premier solo.
Il est aussi notable de voir que l'esthétique du concerto prend le contrepied de toute esthétique classique ; en effet, il ne s'agit plus d'un mouvement classique d'exposition, développement, réexposition, mais d'une succession d'esquisses, de thèmes qui reviennent à plusieurs reprises au cours du mouvement. Cette esthétique, novatrice, se retrouve dans l'ensemble des trois mouvements.
Les thèmes de l'adagio sostenuto en ut mineur évoquent à la fois un chant religieux russe et un air de danse archaïque. Dans la partie centrale du mouvement, le dialogue entre le piano, la flûte traversière et la clarinette crée une impression d'immobilité d'une étrange beauté, avant la reprise abrégée du début de l'adagio.
Dans le final, Rachmaninov souligne à nouveau la tonalité de mi majeur du mouvement lent avec une introduction élaborée et modulante, qui ramène lentement la musique à la tonalité d'ut mineur pour la première idée vigoureuse et simple ; elle se compose d'une alternance de demi-tons et d'une cellule rythmique formée d'une noire et de deux croches. Le second thème en si bémol est le plus célèbre qu'ait écrit Rachmaninov. Il a un caractère rêveur et nostalgique, sans toutefois posséder la profondeur émotionnelle du grand thème du mouvement lent. La structure de ce mouvement est totalement circulaire : après une brève introduction jouée par les cordes, le piano commence une cadence qui monte par marche de quintes (sol-ré-sol-ré-sol) pour se finir sur un la bémol ; avant la coda, le piano rejoue la même cadence, qui se finit cette fois par un la bécarre, pour montrer le passage du mineur au majeur, pour mettre en lumière la résolution définitive de la crise.
De nombreux musiciens de renom ont interprété ce concerto, notamment Valentina Lisitsa, Khatia Buniatishvili, Julius Katchen, Evgeny Kissin, Lang Lang, Hélène Grimaud, Byron Janis, Sviatoslav Richter, François-René Duchâble, Alexis Weissenberg, Nikolai Lugansky, Victor Eresko, Philippe Entremont, Vladimir Ashkenazy, Arthur Rubinstein, Alexandre Tharaud, Daniil Trifonov, Alexander Malofeev, Anna Fedorova et Rachmaninov lui-même.
« Everytime I hear it, I go to pieces !… It shakes me ! It quakes me ! It makes me feel goose-pimply all over ! I don't know where I am or who I am or what I'm doing[note 1]! »
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