école à Bruxelles, Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le collège Saint-Michel (officiellement Centre Scolaire Saint-Michel) est un établissement scolaire catholique, situé à Etterbeek (Bruxelles). Le bâtiment actuel fut construit en 1905 pour remplacer l'ancien collège du centre-ville devenu trop exigu. Le pouvoir organisateur du collège est jésuite, même si la plupart des professeurs sont aujourd'hui laïcs ou appartiennent à d'autres croyances.
Fondation | 1835 |
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Type | Collège des jésuites (d) |
Directeur | Benoît Gallez |
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Ville | Etterbeek et Woluwe-Saint-Pierre |
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Pays | Belgique |
Site web | http://www.college-st-michel.info/ |
Coordonnées | 50° 50′ 08″ nord, 4° 24′ 26″ est | |
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Géolocalisation sur la carte : Bruxelles
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Le Collège Saint-Michel est, chronologiquement, le troisième collège jésuite de Bruxelles.
Les jésuites sont installés à Bruxelles depuis 1586. À la demande des archiducs Albert et Isabelle, ils acceptent d’y ouvrir un collège. Inauguré le ce collège occupe un vaste quadrilatère formé par la rue de la paille, rue de Ruysbroeck et la rue d’or. L’église de l’architecte Jacques Francart II, est achevée en 1621. Des gravures d’époque nous montrent un bel ensemble de bâtiments flanqués de son église baroque. La population scolaire restera assez constante de sa fondation à sa suppression: entre 500 et 600 élèves. Comme de coutume le collège est base d’autres activités apostoliques à Bruxelles et dans les environs: prédications dans les églises de la ville, retraites et exercices spirituels, service des prisons et hôpitaux.
La Compagnie de Jésus est supprimée le . Le l’Ordre est aboli en Belgique, le collège est fermé le et les 35 jésuites expulsés. En 1777 il rouvre sous le nom de Collegium theresianum, mais cela ne dure pas. Les temps sont troubles et les bâtiments sont utilisés comme caserne et hôpital militaire (entre autres, en 1815, pour les blessés de Waterloo) durant la domination française. En 1816 c’est la cour de justice qui s’y installe. Entre-temps l’église avait été démolie (1811). Lorsque Bruxelles obtient son premier palais de justice (remplacé à la fin du siècle par le palais actuel), tous les bâtiments sont rasés. Il ne reste plus rien de ce premier collège (à l'actuelle place de la Justice), sauf les livres de sa bibliothèque qui sont passés à la Bibliothèque royale de Belgique.
Les jésuites reviennent à Bruxelles en 1833. En 1835 un collège est rouvert dans une ancienne demeure seigneuriale du XVe siècle, l’hôtel de Hornes, à la rue des Ursulines. Il compte immédiatement 60 élèves et Jean-Baptiste Boone en est le recteur. L’acquisition au fil des années de maisons voisines permet l’agrandissement du collège et son développement : cours complet d’humanité en 1841 ; section scientifique et préparation à l’école militaire en 1860. Un internat est construit et fonctionnera de 1841 à 1884. L’église dédiée à saint Michel est construite de 1850 à 1852 et consacrée par l’archevêque de Malines, le cardinal Engelbert Sterckx en 1852. La Société des Bollandistes, reconstituée en 1837, s’installe au collège et reprend ses travaux hagiographiques.
En 1900, avec ses 800 élèves, le collège est à l’étroit. La Société des Bollandistes, dont la bibliothèque est en pleine expansion, également. De plus le projet d’une jonction entre les deux gares de Bruxelles (Nord et Midi) entraîne l’expropriation d’une partie des bâtiments. Il est décidé de construire un nouveau Collège Saint-Michel hors de la ville. Ce sera sur le boulevard militaire à Etterbeek en cours d'urbanisation. Le projet est approuvé en 1901 par le Père Luis Martin, supérieur général de la Compagnie de Jésus.
Il était initialement prévu que le transfert serait complet et le vieux collège fermé, mais en 1908 il fut annoncé aux parents des élèves que la décision avait été changée. Le vieux palais de Hornes fut démoli et de nouveaux bâtiments furent érigés de 1908 à 1913. En 1921, le « vieux » collège Saint-Michel (de la rue des Ursulines) prend le nom de Collège Saint-Jean-Berchmans et devient officiellement, en 1938, le Sint Jan Berchmanscollege: il est entièrement néerlandophone à partir de 1953.
Le projet du nouveau collège est mené tambour battant: 6 hectares sont achetés en le long du boulevard militaire, à Etterbeek. Les plans sont dessinés par les architectes Alphonse Gellée et Joseph Prémont. Les terrassements sont faits et la première pierre posée en août de la même année. Trois ans plus tard (), le premier recteur du nouveau collège s’installe dans les bâtiments et le le Collegium novum, comme il était appelé, ouvre ses portes: 497 élèves et 100 pensionnaires investissent les lieux. Le chantier s’achève avec la construction (1908 à 1912) de l’église de style néoroman (dédiée à Saint Jean Berchmans)[1]. En 1908, le boulevard militaire devient Boulevard Saint-Michel.
Les nouveaux bâtiments n'abritent pas que le collège. Toute la partie nord fut conçue pour y recevoir la Société des Bollandistes. La bibliothèque, en particulier, était particulièrement moderne et aménagée suivant les dernières connaissances scientifiques en la matière.
Plusieurs films ont utilisé ses murs pour décor, comme Survivre avec les loups, Incognito en 2009, Cloclo en 2012, ou encore Oscar et la dame rose.
au 26 Boulevard Saint-Michel :
Sur le même site mais en des bâtiments séparés avec adresse propre:
En septembre 1959, Jean-Marc Turine a 13 ans et intègre le collège Saint-Michel. Il y subi des agressions sexuelles et des viols de la part de plusieurs prêtres jésuites pendant toutes son adolescence. Il pense alors à mourir : « Et c’est ça qu’ils amènent à faire, ces types. Ils amènent à nous tuer. Et s’ils ne nous tuent pas physiquement, ils nous tuent quand même. Nous sommes morts. Quand on sort de leur chambre, nous sommes morts. Morts. […] Je crois que nous sommes tous des survivants ». C'est uniquement en 2022 qu'il relate cette partie de sa vie dans son ouvrage Révérends pères. Depuis ce témoignage quatre autres personnes ont porté plainte pour des agressions sexuelles. Bruno Tackels est l'un des plaignants : « Beaucoup de pratiques sombres ont été gardées silencieuses, Turine a pris soixante ans, j’ai gardé le silence pendant quarante ans. ». L’ordre des Jésuites invite les anciens élèves victimes de pédophiles au sein de l'établissement à se signaler[2],[3].
En 2001, un instituteur du collège Saint-Michel, Luc Tihon, âgé de 44 ans, est arrêté. Il avoue des agressions sexuelles sur 4 enfants, dont le viol d'un garçon de 10 ans, au début des années 1990. Il est condamné, en 2005, à 5 ans de prison, assortis d'un sursis correspondant à la peine déduit de la détention préventive déjà purgée[4],[5].
Un monument aux morts en souvenir des élèves disparus pendant les deux guerres mondiales existe dans le couloir situé non loin de la porterie.
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