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manuscrit grec de la Septante De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Codex Vaticanus (Vat. gr. 1209; Gregory-Aland no. B ou 03) est un manuscrit sur vélin en écriture grecque onciale daté du IVe siècle conservé à la Bibliothèque apostolique vaticane. Il est, avec le Codex Sinaïticus, le plus ancien manuscrit connu qui transmette le texte quasiment complet de l’Ancien et du Nouveau Testament[1]. Cependant, plusieurs portions en sont manquantes.
nom | Codex Vaticanus graecus 1209 |
---|---|
texte | Nouveau Testament |
langue | Grec ancien |
date | IVe siècle |
maintenant à | Bibliothèque vaticane |
dimension | 27 × 27 cm |
type | Texte alexandrin |
Catégorie | I |
Il est composé de 759 feuilles, écrites sur trois colonnes, à raison de 42 lignes par colonne, excepté les livres poétiques, écrits sur deux colonnes[1].
Il utilise fréquemment des Nomina sacra.
Le texte du codex est de type alexandrin. Kurt Aland le classe en Catégorie III[1].
Le manuscrit ne contient pas la Pericope Adulterae (Jean 7,53-8,11)[2].
Mt 6,13 : la doxologie du Notre Père est absente, comme dans le Sinaïticus et le Codex de Bèze, alors qu'elle figure dans le texte byzantin et dans le « texte reçu ».
Mt 21,29-31 : le premier fils de la parabole est celui qui dit oui à son père et ne va pas à la vigne ; et le second, celui qui dit non et qui y va. C'est l'ordre inverse qu'atteste le Sinaïticus.Ces deux formes parallèles de la parabole dépendent d'une troisième, celle du Codex de Bèze.
Mc 16,9-20 : la Finale longue de Mc manque comme dans le Sinaïticus et contrairement au Codex de Bèze et au texte byzantin.
Lc 11,2-4 : le Notre Père de Lc a une forme courte (à 5 demandes au lieu de 7), qui est différente de la forme moyenne du Sinaïticus (à 6 demandes) et des formes longues (à 7 demandes) du Codex de Bèze et du texte byzantin.
Jn 7,53-8? 11 : la Femme adultère est absente comme dans le Sinaïticus et contrairement au Codex de Bèze et au texte byzantin.
On repère parfois dans la marge un double point horizontal au niveau d'une ligne de texte, pour attirer l'attention du lecteur. Dans Mc, en particulier, ces points trémas signalent des passages où le manuscrit s'éloigne de la Vieille latine et s'accorde avec la Vulgate. Ces points confortent l'hypothèse d'une copie romaine du manuscrit.
Conservé en Italie entre sa copie vers 340 et le remplacement des feuillets manquants au XVe siècle, le manuscrit n'a clairement pas voyagé : s'il a été copié à Rome, il n'a peut-être jamais quitté l'Italie.
Catalogué au Vatican depuis 1475, il est attesté à la Bibliothèque vaticane dès son premier catalogue daté de 1475[12]. Le pape Nicolas V l’avait probablement intégré dès la fondation de la bibliothèque en 1451.
Une première liste de variantes en est issue. Le manuscrit n'est pas utilisé pour composer les premières éditions imprimées, ni la Polyglotte d'Alcala (1514-1522,), ni la Bible d'Alde Manuce à Venise (1515-1518), ni le NT grec d'Érasme (1516). Mais une liste de variantes du NT est envoyée à Érasme, qui n'en fait rien.
Il est en revanche utilisé comme modèle pour l'édition romaine de la Septante (1586), qui devient le modèle des éditions suivantes. Mais pour le NT, le texte d'Érasme est devenu le « texte reçu » et la liste des variantes n'est publiée qu'en 1673.
Est-ce un manuscrit suspect ? Un malentendu s'installe à la fin du XVIIe siècle : sur la foi d'un accord avec la Vulgate pour quelques variantes des évangiles relevées par Lucas de Bruges, le manuscrit est déclaré « latinisant », autrement dit suspect d'avoir subi l'influence de la Vulgate. Au XVIIIe siècle, il n'est mentionné ni dans les apparats critiques (Wettstein, 1751-1752) ni dans les classements de manuscrits (Griesbach, 1775-1807). Le principal témoin du texte alexandrin est alors le Codex Ephraemi rescriptus (C.04).
Le Codex Vaticanus est longtemps conservé jalousement par les autorités vaticanes, inaccessible même aux exégètes les plus éminents. Il faut attendre 1809 pour qu’il soit exposé à Paris, au temps de Pie VII, pour que son écriture fasse reconnaître son antériorité à la Vulgate[13]. Un fac-similé complet du Nouveau Testament a été publié lors du Concile Vatican II ; et un fac-similé de tout le manuscrit a été publié à l’aube du troisième millénaire.
C’est essentiellement sur base du Vaticanus et du Sinaiticus que travailleront les théologiens anglais Westcott et Hort avant de publier une nouvelle édition du Nouveau Testament en 1881[14].
Ces deux codex restent à l’heure actuelle privilégiés en matière de reconstitution du texte de la Bible grecque.
Selon Constantin von Tischendorf, le manuscrit a été écrit par trois scribes (A, B, C) dont deux semblent avoir écrit l'Ancien Testament et un le Nouveau. Ce point de vue a été accepté par Frederic G. Kenyon, mais contesté par T. C. Skeat après un examen plus approfondi du codex. Skeat et d'autres paléographes contestèrent sa théorie d'un troisième scribe (C), affirmant au contraire que deux scribes ont travaillé sur l'Ancien Testament (A et B) et que l'un d'eux (B) a écrit le Nouveau Testament.
Le scribe A aurait écrit :
Et le scribe B :
Deux correcteurs auraient travaillé sur le manuscrit, l'un (B2) contemporain des scribes, l'autre (B3) vers le Xe ou XIe siècle, bien que la théorie d'un premier correcteur (B1) proposée par Tischendorf ait été rejetée par les chercheurs plus tardifs. Selon Tischendorf, l'un des scribes est le même que ceux du Codex Sinaïticus (scribe D), mais il n' y a pas suffisamment de preuves pour étayer son affirmation. Skeat convient que le style d'écriture est très proche de celui du Sinaïticus, mais qu'il n' y a pas assez de preuves pour accepter l'identité des scribes ; « l'identité de la tradition scribale est incontestable ».
L'écriture originale a été recopiée par un scribe postérieur (habituellement daté du Xe ou XIe siècle), et la forme de l'écriture originale a été gâchée. Les accents, les marques de respiration et la ponctuation ont été ajoutés par une main postérieure. Il n' y a pas d'initiales agrandies, pas de divisions en chapitres ou en parties comme on en trouve dans les manuscrits ultérieurs, mais un système différent de division propre à ce manuscrit. Il y a beaucoup de fautes d'iotacisme, en particulier l'échange de ει pour ι et αι pour ε. L'échange de ει et ο pour ω est moins fréquent.
Le manuscrit contient de petits points doubles horizontaux inhabituels (appelés « distigmai », antérieurement « trémas ») ajoutés dans la marge des colonnes du Nouveau Testament. 795 distigmai sont clairement visibles dans le texte, plus 40 autres qui sont incertains. La date de leur ajout est contestée et fait l'objet d'un lien ci-dessous. À titre d'exemple, deux distigmai sont visibles dans la marge gauche de la première colonne de l'image ci-dessus. Tischendorf a réfléchi à leur signification mais n'en a pas trouvée. Il indique seulement les endroits où ces points sont insérés : à la fin de l'Évangile de Marc, en 1 Timothée 2,14 ; 5,28 et en Hébreux 4,16 ; 8,1. La signification des distigmai n'a été comprise qu'en 1995, lorsque Philip Payne. a interprété le premier distigmai en étudiant les versets 1 Cor 14, 34-35 du codex. Il suggère que ces signes indiquent les lignes pour lesquelles une autre variante du texte était connue par la personne qui les écrivait. Les distigmai marqueraient donc les points d'incertitude textuelle. Par ailleurs, des distigmai s'observent également dans le Codex Fuldensis, en particulier dans 1 Corinthiens 14, 34-35. Les distigmai indiquent une variante des manuscrits occidentaux, qui placent 1 Corinthiens 14, 34-35 après 1 Cor 14, 40 dans les manuscrits Claromontanus, Augiensis, Boernerianus, 88, itd, g, et dans quelques manuscrits de la Vulgate.
À la page 1512, à côté d'Hébreux 1, 3, le texte contient une note marginale intéressante : « Novateurs et valets, conservez l'ancienne lecture et ne la changez pas » (« ἀμαθέστατε καὶ κακέ, ἄφες τὸν παλαιόν, μὴ μεταποίει »), ce qui suggère que les corrections non autorisées étaient un problème récurrent dans les scriptoria.
L'ordre des livres du manuscrit est le suivant :
Les livres de la Septante ont une disposition remarquable :
Isaïe + Jérémie et Ézéchiel, dans le rapport de 2 pour 1 ; et même au centre, Baruch et la Lettre de Jérémie, dans le rapport de 2 pour 1.
Les proportions du simple au double de d'égalité sont réunies par une spéculation philosophique qui donne aux livres un statut d’Écriture sacrée. La proportion du simple au double inversée est d'origine chrétienne et complète les deux autres proportions en opérant un retour symbolique à la situation initiale.
Ces proportions liaient les livres du Nouveau Testament, dans le texte occidental (voir Codex Bezae et Codex Claromontanus), mais elles n'apparaissent plus dans le Vaticanus. Autrement dit, l'état de la Septante est plus conservateur que celui du NT.
Les livres suivants ont un ordre qui varie dans la Septante et entre elle et la Bible hébraïque.
Tous les livres du Nouveau Testament nous sont parvenus en langue grecque. Selon plusieurs témoignages anciens, l'évangile de Matthieu aurait d'abord été écrit en hébreu ou en araméen ; peut-être cette première rédaction s'appelait-elle Évangile selon les Hébreux, dont l'existence est attestée au tout début du IIe siècle, mais ce livre ne fait partie d'aucun canon.
Le manuscrit contenait à l'origine une Bible grecque complète, avec la Septante et le Nouveau Testament. Il présente aujourd’hui quelques lacunes :
Le Codex Vaticanus reproduit un texte grec de type alexandrin et suit la version d’Hésychius de la Bible grecque, écrite vers 300 et mentionnée par Jérôme de Stridon. L'écriture onciale est la même que celle du Sinaiticus, lequel suit pourtant une autre version. Deux possibilités se présentent alors pour l'origine du manuscrit : ou bien il s'agit de l'une des cinquante bibles grecques commandées par l'empereur Constantin à Eusèbe de Césarée en 331, mais dans ce cas, pourquoi le modèle n'est-il pas le même que pour le Sinaiticus qui en fait sûrement partie ? Ou bien il s'agit de la bible grecque commandée par l'empereur Constant à Athanase vers 340, auquel cas il faut expliquer la ressemblance des lettres avec le Sinaiticus. Le Codex Vaticanus, mentionné dans le premier catalogue de la Bibliothèque vaticane (1475), a servi de modèle à la Septante imprimée à Rome en 1586. La collation du Nouveau Testament est commencée à la fin du XVIe siècle, mais elle n'est publiée qu'en 1673 et donne lieu à un malentendu : ses nombreux accords avec la Vulgate latine contre le texte grec imprimé la disqualifient aux yeux des savants du XVIIIe siècle. Il faut attendre 1881 pour qu'elle devienne la source d'une édition de référence du Nouveau Testament, celle de B. F. Westcott et F. J. A. Hort, le The New Testament in the Original Greek par la méthode de la critique textuelle. Depuis lors, le Codex Vaticanus s'impose comme le principal modèle pour les éditions de la Septante et du Nouveau Testament grec.
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