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compagnie de chemin de fer en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les chemins de fer de la Banlieue de Reims (ou C.B.R.) étaient un réseau secondaire de chemins de fer à voie métrique du département de la Marne, qui, à son apogée, s'étendait sur 400 km en desservant 180 communes.
Chemins de fer de la Banlieue de Reims | |
La gare de Fismes avant 1904. | |
Création | 1894 |
---|---|
Disparition | 1966 |
Sigle | CBR Croix de guerre – |
Siège social | Reims France |
Localisation | Marne, Aisne et Ardennes |
Écartement des rails | métrique |
modifier |
La première ligne, ouverte en 1896, relie Reims à Ludes.
La ligne Épernay - Montmirail, déclarée d'utilité publique en 1899, fut mise en service en 1903, et ferma en 1937.
Lors de la Première Guerre mondiale, le réseau fut détruit à 90 % et reconstruit dans les années suivantes. En 1921 la circulation est rétablie sur les lignes de la Marne. Par contre la ligne de Soissons à Rethel est mise à voie normale par le par la Compagnie duNord-Est. Même si le CBR continue d'exploiter temporairement de 1921 à 1925 l'ancienne branche de Cormicy à Concevreux et de 1928 à 1933 Comicy à Berry-au-Bac, la société ne se remis pas de la perte de cet axe le plus rentable.
Le coût de la reconstruction du réseau, la hausse des dépenses et la réduction inexorable du trafic, la perte pour le CBR de la ligne Soissons à Rethel, la plus rentable, amènent le département de la Marne a racheter le réseau au CBR qui l'exploitait en régie, qu'il afferme à la Société générale des transports départementaux (SGTD) à compter du 01 octobre 1927.
La SGTD, spécialisé dans le transport automobile, introduit dès le 16 octobre 1927 les premiers autocars sur la ligne Reims - Beine. En 1929, on assiste aux premières suppressions de trains de voyageurs justifiées, comme ailleurs, par le développement des transports automobiles. Le remplacement sera complet pour les transports de voyageur en 1933.
Le réseau est repris en régie direct par le département de la Marne le premier octobre 1947 aprés 10 années d'affermage. Le trafic voyageur cesse définitivement sur le réseau en 1947 sur la ligne Reims-Asfeld remis temporairement en service pour le transport des voyageurs en raison de la pénurie de transports routiers après la deuxième guerre mondiale. L'arrêt de tous les transports de marchandises sur voies métriques intervient en 1953 lors de la mise au gabari standard de la section de ligne Reims - Saint-Brice.
Section | Date d'ouverture | Date de fermeture
au trafic voyageurs |
Date de fermeture
au trafic marchandises |
Concessionnaires | Remarques |
---|---|---|---|---|---|
Épernay - Ay | 4 août 1895 | 1937 | 1937 | TEM / CBR (1905) | Tramway hippomobile de 1895 à 1905 |
Reims - Puisieulx | 16 mars 1896 | 20 mai 1931 | Fin 1947 | CBR | |
Puisieulx - Ludes | 16 mars 1896 | 20 mai 1931 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Ludes - Verzy | 4 avril 1896 | 20 mai 1931 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Ay - Mareuil-sur-Ay | 15 août 1896 | 1937 | 1937 | TEM / CBR (1905) | Tramway hippomobile de 1895 à 1905 |
Reims - Saint-Brice | 14 avril 1897 | 8 janvier 1933 | Mai 1953 | CBR | Transformé en voie normale en 1952
et géré dès lors comme embranchement industriel |
Saint-Brice - Cormicy | 14 avril 1897 | 8 janvier 1933 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Verzy - Ambonnay | 17 septembre 1901 | 20 mai 1931 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Reims - Villedommange | 20 mars 1903 | 20 mai 1931 | Fin 1947 | CBR | |
Villedommange - Fismes | 20 mars 1903 | 20 mai 1931 | Avant 1939 | CBR | |
Bouleuse - Dormans | 20 mars 1903[1] | 20 mai 1931 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Épernay - Ablois-Saint-Martin | 27 juillet 1903[1] | 1937 | 1937 | CBR | |
Ablois-Saint-Martin - Montmirail | 27 juillet 1903[1] | 12 septembre 1932 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Soissons-Nord - Soissons-Saint-Waast | 15 février 1904[2] | 15 janvier 1948 | 15 janvier 1948 | CBR / CDA (1918) | Maintenu à voie métrique est exploité pour la desserte Soissons - Vic-sur-Aisne des CDA. |
Soissons-Saint-Waast - Crouy | 15 février 1904[2] | 1953 | CBR / CDA (1918) / NE (1922) / RTA (1952) / SNCF (1981) | Voie normale après la 1re guerre mondiale | |
Crouy - Vailly | 15 février 1904[2] | 1953 | 31 juillet 1968 | CBR / CDA (1918) / NE (1922) / RTA (1952) | Voie normale après la 1re guerre mondiale |
Ambonnay - Châlons-Port | 8 avril 1904[2] | 20 mai 1931 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Châlons-Port - Châlons-Transbordement | [2] | 20 mai 1931 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Vailly - Concevreux | [2] | 1914 | 1914 | CBR | |
Concevreux - Cormicy | [2] | 1925 | 1925 | CBR / CDA (1918) / NE (1922) | |
Roucy - Corbeny | 1914 | 1914 | CBR | ||
Cormicy - Berry-au-Bac | 25 octobre 1903[1] | 8 janvier 1933 | CBR | ||
Berry-au-Bac - Guignicourt | 25 octobre 1903[1] | Mai 1940 | CBR / CDA (1918) / NE (1922) / RTA (1952) / SNCF (1981) | Voie normale le | |
Guignicourt - Neufchâtel | 21 mai 1904[2] | Mai 1940 | CBR / CFS (1927) / RTA (1952) / SNCF (1981) | Voie normale le 20 août 1961 | |
Ambonnay - Mareuil-sur-Ay | 25 mai 1905 | 20 mai 1931 | 31 décembre 1933 | CBR | |
Neufchâtel - Évergnicourt | 25 octobre 1903[1] | Mai 1940 | CBR / CFS (1927) / RTA (1952) / SNCF (1981) | Voie normale le 20 août 1961 | |
Évergnicourt - Asfeld | 25 octobre 1903[1] | Mai 1940 | Mai 1940 | CBR / CFS (1927) | |
Asfeld - Rethel | 25 octobre 1903[1] | 31 décembre 1949 | 1961 | CBR / CFS (1927) / RDTA (1950) | |
Reims - Beine | 16 octobre 1927 | 31 décembre 1933 | CBR | ||
Reims - Asfeld | 24 novembre 1913 | 10 octobre 1932 | Fin 1947 | CBR | Trafic voyageur rétabli pendant la 2e guerre mondiale |
Vailly - Œuilly | 1919 | 1953 | 16 février 1966 | CDA / NE (1922) / RTA (1952) | Voie normale |
Œuilly - Beaurieux | 1920 | 1953 | 16 février 1966 | CDA / NE (1922) / RTA (1952) | Voie normale |
Beaurieux - Pontavert | 1921 | CDA / NE (1922) / RTA (1952) | Voie normale | ||
Cuiry - Concevreux | 10 juillet 1933 | Mai 1940 | Mai 1940 | NE | Voie normale |
Concevreux - Berry-au-Bac | 10 juillet 1933 | Mai 1940 | NE / RTA (1952) | Voie normale |
Liste des concessionnaires : TEM : Tramway d'Épernay à Mareuil - CBR : Ch. de fer de la Banlieue de Reims - CDA : Ch. de fer Départementaux de l'Aisne - NE : Ch. de fer secondaires du Nord-Est - CFS : Ch. de fer secondaires - RDTA : Régie Départementale des Transports des Ardennes - RTA : Régie des Transports de l'Aisne
Le réseau eut un rôle très important pendant la Première Guerre mondiale, et du subir de nombreuses destructions.
Dès le début de la guerre le trafic fut pratiquement interrompu. Toutefois autour de Dormans, un tronçon de 69 km reste en exploitation jusqu'en 1916 pour le transport des troupes, munitions et ravitaillement. La quasi-totalité du matériel roulant était entreposé à Dormans où il subit de très graves dommages[3].
La circulation se fait vers Châlons ou Épernay, le terminus est à Puisieulx et Reims promenade ou Maison Blanche selon les bombardements.
À Reims, la situation s’était aggravée. à partir de décembre 1914 les habitants avaient dû évacuer leur ville. La gare de Reims étant inutilisable, selon les conditions de bombardement, ils embarquaient à l'arrêt Reims promenade ou Maison Blanche beaucoup d’entre eux, venaient à pied à Bezannes pour monter dans le C.B.R qui partait de nuit.
Bientôt, les lignes de Bezannes à leur tour furent coupées, et c’est jusqu’à Pargny-lès-Reims qu’il fallut aller prendre le train. Le C.B.R évacua environ 1 000 personnes par jour. En août 1915, la ville ne comptait plus que 26 000 habitants qui étaient en grande partie ravitaillés par le chemin de fer.
L'armée utilisa certaines lignes du réseau CBR comme voies ferrées des réseaux de l'artillerie au front (voie étroite). Elles servirent au transport des blessés et du matériel militaire. La Ve Armée utilisa la plate-forme de certaines lignes du CBR pour y implanter la voie étroite des chemins de fer de campagne du système Péchot.
Une extension est mise en place pour ravitailler le fort de la Pompelle. Lors de l'Offensive Nivelle, sont créés 50 km de voies métriques entre Fismes et Mont-Notre-Dame, une gare à Courlandon, avec un parc de 10 locomotives Baldwin. Des sapeurs algériens gérèrent cette activité.
La 10e Section de Chemins de Fer de Campagne, mobilisée en , a exploité tous les réseaux de voie métrique utilisés pour les opérations militaires dont le CBR.
L'historique et l'utilisation du chemin de fer militaire en France font l'objet d'un article détaillé : Chemin de fer militaire (France).
En 1915, le 5e régiment du génie vérifie les ouvrages d'art, renforce les voies et modifie des gares pour assurer l'importante circulation des matériaux, le port de Try-sur-Marne est relié au chemin de fer.
Au 31 mars 1919, 45 km de voies ont été remis en service, pour atteindre 468 km au 31/12/1919[3]. La direction de C.B.R. demande le 27/6/1919, la restitution des voies à l'armée[4].
Croix de guerre – À la fin de la Première Guerre mondiale, les C.B.R furent décorés de la Croix de guerre.
Le 11 novembre 1918, seules les lignes Reims - Dormans et Bouleuse - Fismes sont utilisables après des réparations sommaires effectuées par la 10e section des chemins de fer de campagne.
Le , le Conseil général transforme l'exploitation en régie. Dès le 1er janvier, les recettes vont au Conseil Général qui rembourse aux C.B.R les frais, augmentés de 10 % pour avance de fonds.
Les C.B.R perdent la relation Soissons - Rethel qui est le tronçon le plus rentable. Celui-ci, mis à voie normale, est affermé à la Compagnie des chemins de fer départementaux de l'Aisne, avec du matériel de la Compagnie des chemins de fer du Nord[5].
Il y a un classement entre les lignes de chemins de fer militaires pouvant être reconverties en exploitation voyageurs et, celles pouvant seulement devenir exploitation commerciale ou industrielle.
Le 20 septembre 1920, le ministère de la guerre « abandonne gratuitement les infrastructures et supporte les charges d'occupation jusqu'à la fin des hostilités. Le réseau acquéreur supporte à son tour, les charges d'occupation des terrains à partir du 12 novembre 1918 et les dépenses d'acquisitions s'il y a lieu. Il paie le matériel de voie et les signaux au prix en vigueur. Il renonce à toute réclamation pour la remise en état des installations du réseau préexistant ».
De 1919 à 1924, le travail est intense pour la remise en état des lignes, pour la reconstruction et pour l'évacuation des reliefs de la guerre. Dans cette optique, le gouvernement crée le ministère des régions libérées. Le nombre de kilomètres de voies en service passe de 45 en mars 1919, à 140 en avril puis 468, fin 1919 et 526 fin mars 1920. L'exploitation assure le trafic quotidien et aussi celui de la reconstruction (600 000 tonnes mensuellement en mars 1920).
Par un décret du , la C.B.R est rachetée et son réseau affermé à la Société Générale des Transports Départementaux[6] qui était une société de transport routier.
Progressivement, les dessertes ferroviaires sont abandonnées au profit du transport routier assurés par autobus Panhard & Levassor :
Certaines lignes ne sont maintenues que pour le transport de marchandises, transport qui fut souvent saisonnier (betteraves...).
Un renouveau d'intérêt existe alors pour les excursions en train. De nombreux Marnais retrouvent le plaisir du train lors de sorties dominicales.
Début 1933 la S.G.T.D met en place un plan de réforme qui inclut des réductions d'effectif et un Transfert de l'exploitation vers la route.
Devant cet état de fait, le Conseil général reprend en régie directe l'exploitation jusqu'à son abandon total le
Les sections Cormicy - Soissons et Cormicy - Guignicourt sont situées en grande partie dans le département de l'Aisne[7]. Les sections Guignicourt - Asfeld - Rethel et Reims - Asfeld sont situées en grande partie dans le département des Ardennes[8].
Le réseau était établi à l'écartement métrique, généralement en accotement de routes afin de réduire les dépenses, mais comprenant également des sections en site indépendant de la chaussée. De ce fait, les lignes avaient des tracés sinueux et accidentés, avec des rampes atteignant 43 mm/m. Le rail employé pèse 22 puis 25 kg/m.
Les bâtiments voyageurs comprenaient :
Les arrêts Mariniers à Épernay et Promenade à Reims étaient équipés de chalets en guise d'abri
Les principaux ouvrages d'art étaient les suivants :
Il n'y avait pas là d'unité de style, 12 existaient pour le dépôt de Reims, 7 pour celui d'Épernay et 8 pour celui de Soissons.
Le réseau était exploité par les compagnies suivantes :
Le matériel roulant initial est constitué de 18 locomotives bicabines type 030T fournies par Blanc-Misseron filiale de Tubize. Elles étaient d'un type classique des chemins de fer secondaires à voie métrique, dotées d'un tamponnement central et du frein continu à air comprimé.
Le matériel d'occasion est en italique.
Illustration | Modèle / type | Nombre | Numéros | Mise en service | Réforme | Remarques |
---|---|---|---|---|---|---|
ANF Blanc-Misseron | 5 | 1-5 | n° constructeur 145-149 | |||
La Métallurgique de Tubize | 1 | 6 | Livrée par La Métallurgique de Tubize en au Chemin de fer à voie étroite de Bruxelles à Ixelles-Boendael (BIB) no 13 de la série 12-14, n° constructeur 743. | |||
ANF Blanc-Misseron | 12 | 7-18 | n° constructeur 262-273 | |||
Christian Hagans
type 020 |
1 | 19 | Pour les manœuvres. | |||
Decauville
type 030T bicabine |
7 | 20-26 | ||||
Corpet-Louvet Ct (030T) | 5 | 30-34 | ||||
Corpet-Louvet Ct (030T) | 11 | 50-60 | - | |||
Piguet
type 130T |
4 | 40-43 |
Il existait deux types de voitures voyageurs :
Il ne reste plus que 35 locomotives en état de fonctionnement en 1919 à la remise par l'armée. Le C.B.R demande quatre locomotives Mallet abandonnées par les Allemands. Il obtiendra une dizaine de locomotives 031 T Baldwin provenant de la 10e section des chemins de fer de campagne.
Les matériels réceptionnés :
On peut notamment noter, parmi les matériels et installations préservés :
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