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Hydnocarpus kurzii
Règne | Plantae |
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Embranchement | Tracheophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Malpighiales |
Famille | Achariaceae |
Genre | Hydnocarpus |
Le chaulmoogra est un terme général désignant :
Cette huile a servi dans le traitement de la lèpre, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle : les amandes des fruits donnent un liquide à l'origine blanchâtre puis une huile grasse et brune, d'odeur nauséabonde que les Indiens et Chinois utilisaient depuis des millénaires pour guérir les lésions de cette maladie. Elle est toujours très utilisée dans la tradition ayurvédique pour les problèmes de peau.
L'arbre Hydnocarpus kurzii, (étymologie, du grec uδνον (hýdnon) = éponge und χαρπoς (karpós) = fruit).
L'épithète spécifique kurzii fait référence au botaniste bavarois Wilhelm Sulpiz Kurz (1834-1878).
La plante est nommé Tuvaraka en sanskrit et elle porte des noms multiples suivant les espèces :
Le terme « chaulmoogra » désignait plusieurs arbres de cette famille des Hynocarpi. Le Krabao (krabau) désigne le fruit de l' Hynocarpus Anthelminthica et au Cambodge le chaulmoogra.
Les savants ont longtemps cherché quelle variété d' Hydnocarpus produisait la meilleure huile médicinale, jusqu'à la découverte du Taraktogenos Kurzii en Birmanie par le Dr Rock, en 1920 et encore ensuite dans les années 1930 car les huiles vendues sur les marchés sous ce nom étaient en réalité souvent une huile falsifiée composée d'huile des graines de variétés différentes d'hydnocarpus : Le véritable « chaulmoogra » (huile et médicament) provient de l'espèce Hydnocarpus kurzii (King) assimilé au Taraktogenos kurzii (King), arbre désigné en birman par le mot Kalaw de la famille des Flacourtiacées, dont les fruits ressemblent à de grosses oranges, Tuvakara en sanskrit et médecine ayurvédique.
Découvert en Birmanie par Wilhelm Sulpiz Kurz qui le décrit Forest Flora of British Burma (1868) puis par Joseph Rock en 1920. Non réglementé, originaire de l'Inde et de Birmanie, il pousse aujourd'hui après importation au Japon, au Viêt Nam et au Sri Lanka, Philippines, Brésil, à La Réunion, Hawaï, à Java et bien d'autres endroits. Sa présence au Yunnan (Chine) n'est pas confirmée[2].
Par extension le « chaulmoogra » (médicament) désigne aussi l'huile médicinale produite par d'autres arbres que le Taraktogenos kurzii et différentes variétés d' Hydnocarpus (en) , (Hydnocarpaceae, Hydnocarpus pentandra, Hydnocarpus alcalae, Hydnocarpus anthelmintica, Hydnocarpus castanea, Hydnocarpus ilicifolia, Hydnocarpus pentandra, Hydnocarpus venenata, Hydnocarpus wigthiana, etc.), Asteriastigma macrocarpa[3], Carpotroche, Caloncoba, Oncoba echinata, Lindackeria, Mayna [4] etc.
« Vertus de l'Hydnocarpus Pentendra ou Marotti : L'huile extraite des graines de ses fruits, est bonne pour calmer la douleur, guérit le corps scabieux et les parties affectées par un prurit, par son onction. De même cette huile est salutaire aux yeux infectés par les humeurs, qui pleurent beaucoup. L'huile mélangée à la cendre est bonne pour les abcès des juments. Son fruit est appelé sur la côte de Malabar Palega, et les graines broyées tuent les vers dans les ulcères des pieds des hommes par son onction »
— Van Rheede, Hortus Malabaricus
Le botaniste Sir George King lui donna son nom : Taraktogenus kurzii King.
Le chaulmoogra a été étudié par Frédéric Belding Power des Laboratoires chimiques Wellcome et par Frank Gornall qui découvrirent l'acide chaulmoogrique C18H32O2 en étudiant le chaulmoogra du Taraktogenos Kurzii King trouvée au marché, isolé de l'huile, puis l'acide hydnocarpique C16H28O2 : on en fit des dérivés appelés « chaulmoogriques » comme les éthers éthyliques, acétylés, iodés comme l'antiléprol. Il découvrit que le Gynocardia odorata, qu'on pensait jusqu'alors être à l'origine de l'huile de chaulmoogra, ne contenait en réalité aucun de ces deux acides et portait à tort le nom de chaulmoogra à la suite d'une erreur d'étiquetage au XIXe siècle : on avait ensuite produit de l'huile de Gynocardia et de l'acide gynocardique ou « faux chaulmoogra » et non de l'huile d'Hydnocarpus'(Taraktogenos) ou « vrai chaulmoogra » lequel contient seul deux acides gras, l'acide chaulmoogrique et l'acide hydnocarpique efficaces contre la lèpre[14].
Joseph Rock, botaniste de l'Université de Hawaï et aventurier, qui connaissait la légende du kalawathi tree (Cet arbre était appelé par les birmans des noms de kalaw, kalaw-sai, kalaw-thein, kalaw-na, kalaw-ni, kalaw-pya, suivant les régions birmanes.)[16], organise alors en 1920 une expédition au Siam et en Birmanie, pour découvrir l'arbre décrit par les pharmacopées chinoises et indienne. Le , il part en Asie et prend des contacts à Harvard, puis, à Washington : il obtient alors du département de l’Agriculture une mission en Siam (Thaïlande) à la recherche du véritable arbre « chaulmoogra ». Il est engagé comme « Agricultural Explorer »[17]. Il établit son camp à Lao States près du Mt Dao Chom Chen, où il collecte des H. Castanea et des Quercus. Il engage un interprète, des coolies, affrète une péniche. Il suivit la rivière Nam Ping, infestée de crocodiles, pendant dix jours jusqu'à Raheng. De là il partit avec de coolies en Birmanie, à Rangoun, à Moulmein, puis
Martaba où il trouve de l'H. Castanea. Il découvre et identifie alors le Taraktogenos kurzii King (« chaulmograa tree »), au bout de plusieurs mois de marche environné de bêtes féroces et d'insectes venimeux, et de bandits dans la forêt vierge de Haute-Birmanie, le premier spécimen du Taraktogenos à Thynganyinon : mais cet arbre ne porte aucun fruit.
Il repart en train de Amapura à Mandalay, puis Monywa, lieu environné de mouches, avec le vapeur Shillong, puis en bateau à Mawlaik au nord de la Birmanie où on lui indique qu'on trouve des Taraktogenos dans les villages de la jungle, près du Khodan et de la rivière Chindwin. Il est doté de lettres pour les chefs du village. Il trouva enfin des Taraktogenos de l'espèce exacte recherchée par milliers au nord de Mandalay, dans une forêt dense recouvrant les flancs d'une montagne escarpée à une journée de Kyokta sur le Khodan, un petit village dans la jungle de trente habitants : « J'arrivais dans une jungle où je trouvais des milliers de Taraktogenos, mais un seul avait des fruits. Je n'étais pas satisfait avec 170 fruits... » [18],[19],[20],[21].Les villageois l'aidèrent à faire la récolte des fruits et des graines, et il repartit à Hawaï.
Il fit paraître au retour un article, en 1922, « Hunting the chaulmoogra tree », sa première publication dans le journal National Geographic [22],[23],[24],[25],[26].
L'huile de Chaulmoogra contient de l'acide hydnocarpique, de l'acide chaulmoogrique, de l'acide gorlique, de l'acide myristique et de l'acide palmitique, de l’acide oléique et acide linoléique ainsi que des insaponifiables . Elle tiendrait des vertus curatives très améliorées de la peroxydation (P. Baranger). Une étude de 1973 donne ces chiffres pour Hydnocarpus wightiana[28] :
En 1854, le médecin Frederick John Mouat professeur à l'Hôpital Médical du Bengale, l'introduit en occident, soignant ses malades avec une lotion externe de chaulmoogra et la poudre en voie orale : il en prescrit au début, trois graines par jour, ou bien six trois fois par jour. Il observa que les médecins indiens dépouillaient les graines de l'écorce, les écrasaient, les mélangeaient avec du beurre ou de l'huile, et enduisaient les parties malades de cette pommade plusieurs fois par jour, en prescrivant de ne pas manger d'aliments salés[29]. Les Chinois l'utilisaient aussi depuis des siècles contre la lèpre, se fournissant à Java [30]. Des différentes mixtures à base de chaulmoogra, celle de Victor Heiser (en) et Elidoro Mercado en 1913 à base d'huile camphrée, résorcine et éther, fut la plus employée ensuite.
Elle fut ensuite utilisée dans le traitement de la lèpre, à partir de 1874, à l'Hôpital de Madras mais fut surtout utilisée en médecine contre la lèpre à partir de 1940.
Peter Jacobsen et Louis Levy[31] ont trouvé dans les années 1970 que cette huile inhibait la multiplication des mycobactéries comme le Mycobacterium leprae.
Mais cette huile trop épaisse administrée sous forme de gélules, de lavements puis d'injections sous-cutanées et intra-musculaires (Tortoulis) faisait éclater les seringues et provoquait de grandes douleurs lors de son injection et elle était d'un goût désagréable en médicament, sous forme de gélules enduites de gélatine provoquait un dégoût insurmontable et des vomissements : elle était donc mélangée avec du rhum (mixture de Jeanselme : un mélange d'huile de vaseline camphrée, Albert Schweitzer la mélangeait avec de l’huile de sésame). Elle était aussi mélangée à du camphre ou du chloroforme. L'Ecco de Muir[32] du docteur Ernest Muir de Calcutta, professeur à l'École de Médecine tropicale, était un mélange d'éthylester d'Hydnocarpus, créosote et camphre, huile d'olive, en doses croissantes, il prescrivait aussi l'iodure de potassium.
La lèpre fut alors traitée à partir de 1941 par les sulfones, puis les Clofazimine et Rifampicine dans les années soixante[33].
À La Réunion le P.Clément Raimbault la remplaça par une autre huile, moins coûteuse et plus facile à injecter, le dolno ou huile de Tamanu, qui ne faisait pas éclater les seringues.
Il est aussi possible d'associer cette huile à des graines de trèfle, Psoralea corylifolia (en) (Fabacées) connues en Inde, et dans le Susruta Samhita, sous le nom de Balochi, Babchi, Bakuchi, Bakuci (de deux espèces : blanc, sveta ou noir krsna) et Bu Gu Zhi en Chine et contenant des psoralènes pour soigner la lèpre car cette plante soigne les maladies de la peau[34].
Elle est aussi : antibactérienne, antiinflammatoire, elle traite les dermatoses, l'eczéma et le psoriasis, cicatrise les blessures, calme l'arthrite et les rhumatismes, les ulcères, et scrofules, l'herpès et la syphilis. Elle est aussi utilisée en cosmétique, dans les crèmes et lotions.
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