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sculpteur belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles-Auguste Fraikin, né à Herentals (Belgique) le et mort à Schaerbeek le , est un sculpteur statuaire néo-classique belge.
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Élu membre de l'Académie des beaux-arts de Belgique à 29 ans, il devient le deuxième conservateur du département des sculptures du musée des beaux-arts de Bruxelles.
Né à Herentals, le , Charles-Auguste Fraikin est le neuvième et dernier enfant de Jean-Baptiste Fraikin (1771-1833), notaire, et de Thérèse Van Luyck (mariés en 1800) et également parents de Louis Félix Fraikin (1810), chimiste, pharmacien et brièvement sculpteur. Les ressources financières de la nombreuse famille Fraikin sont épuisées par les nécessités de l'existence[1]. Le , Charles-Auguste Fraikin épouse Sophie Devis (1838-1919), jeune fille de la haute bourgeoisie de vingt-et-un ans sa cadette. Le couple, établi chaussée de Haecht à Schaerbeek, a trois enfants : Marguerite (1860-1940), Paul (1863-1848), lieutenant de génie, Blanche (1864-1941)[2].
Charles-Auguste, inscrit à l'école communale primaire de Herentals, à l'âge de six ans, reçoit une instruction dispensée exclusivement en néerlandais. Il effectue une courte scolarité au collège de Herentals, où il apprend quelques rudiments de latin. Né loin de tout grand centre d'activité intellectuelle et artistique, il perçoit cependant dès sa plus tendre enfance, un goût prononcé pour l'art. Encouragé par son père qui l'envoie chez un de ses parents à Anvers, où il suit dès l'âge de 12 ans, les cours de dessin à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers sous la direction de Mathieu-Ignace Van Brée, dont il attire l'attention grâce à ses progrès rapides et en se classant parmi les premiers élèves d'une classe qui en comprend une centaine[3].
En 1833, la mort accidentelle de son père, après une chute d'une diligence, le rappelle à la réalité. À l'article de la mort, Jean-Baptiste Fraikin conseille à son fils de 15 ans de se rendre à Bruxelles, afin de se placer dans un atelier de peinture. Logeant dans un grenier d'un ami de la famille, il commence, sollicité par son frère aîné Louis, devenu son tuteur, afin d'assurer sa subsistance, des études d'apothicaire à Bruxelles grâce aux quelques connaissances qu'il possède de la langue latine. Il travaille d'abord pour le pharmacien André Van Tilborgh rue du Marché-aux-Tripes, et s'y adonne à des essais d'aquarelle, ce qui courrouce son maître qu'il décide de quitter. Il entre ensuite, pour une durée de trois ans, au service du pharmacien Auguste-Donat De Hemptine, brillant chimiste et beau-frère de François-Joseph Navez, peintre très en vogue et directeur de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Ce dernier découvre rapidement le talent du jeune Fraikin qui apprend le français et la chimie. L'apprenti artiste encouragé, se hâte de terminer ses études d'apothicaire, qu'il réussit avec distinction en 1836, pour enfin pouvoir se consacrer à l'art. Cependant, De Hemptine lui propose de gérer une officine de pharmacie à Genappe, ce qu'il accepte et réforme la pharmacie en la décorant selon ses goûts picturaux[4].
Charles-Auguste Fraikin, quittant l'officine de pharmacie, décide, encouragé par le statuaire de renom Pierre Puyenbroeck, de rejoindre, à Bruxelles, durant cinq ans son atelier afin d'y apprendre la sculpture qui le passionne depuis qu'il a assisté le à l'inauguration de la statue du général Belliard, réalisée par Guillaume Geefs[5]. Quelques mois plus tard, il s'installe auprès de son frère Quai au Bois no 5 à Bruxelles. Il est engagé chez Puyenbroeck comme praticien, un rôle mineur qui consiste à tailler le marbre ou la pierre selon un modèle donné. Toutefois, désireux d'évoluer rapidement, il abandonne l'atelier de Puyenbroeck pour apprendre le modelage à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, où il est admis, en 1840, dans la classe d'après l'antique, puis, grâce au directeur François-Joseph Navez, dans la classe d'après nature. Six mois plus tard, il est classé premier au concours et atteint dès lors le but qu'il s'était fixé[6].
Exposant pour la première fois, Charles-Auguste Fraikin présente Une Jeune fille cueillant des fleurs au Salon de Bruxelles de 1839, mais il connaît le succès au Salon de 1842 en exposant son groupe en marbre Venus à la colombe, reproduit en grand nombre et bientôt diffusé dans l'Europe entière. En 1842, il expose également sa Baigneuse surprise qui lui vaut de recevoir sa première commande officielle du gouvernement, assortie d'une subvention de mille francs afin de l'inciter à voyager afin de se perfectionner. Une seconde commande gouvernementale lui est octroyée pour réaliser Saint Paul, statue destinée à l'église de Spy[7].
Lors du Salon de Bruxelles de 1845, c'est la reine des Belges qui remarque son œuvre L'Amour captif et en avise le roi Léopold Ier auquel elle présente l'artiste. Désormais, les commandes officielles se succèdent et Charles-Auguste Fraikin sera toute sa vie, honoré de la bienveillance des souverains belges et lui assurant une aisance matérielle qu'il n'avait jamais connue[8]. En 1845, il effectue un voyage d'une année en Italie, où, accompagné de deux amis, il visite les ateliers, les églises, les monuments et les musées. En 1850, c'est au tour de la grande-duchesse Marie de Russie, mécène et bientôt présidente de l'Académie des beaux-arts, de lui passer une commande pour le musée de l'Ermitage[9]. En 1847, il devient membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique[10].
Selon Adolphe Siret, en 1848, la statuaire tâtonne en Belgique. Il n'existe pas encore de parti pris entre l'imitation mythologique et le pastiche du gothique. Au Salon, Charles-Auguste Fraikin, grâce à son talent plein de sève, rappelle quelque peu Canova, pour la perfection des détails : La Comédie, bas-relief, L'Amour captif, marbre commandé par le gouvernement, Psyché appelant l'amour à son secours et deux bustes en marbre[11]. Le critique de La Revue des Flandres, Josse Cels, ne partage pas cette vision, estimant que Fraikin a exposé des créations trop libres et que les formes les plus grâcieuses et les contours les plus coulants ne sauraient racheter l'oubli des convenances[12].
Lors de l'Exposition universelle de 1855 de Paris, son Amour au berceau séduit l'impératrice Eugénie qui fait placer le marbre dans sa chambre à coucher au palais des Tuileries. Afin de fêter la naissance, en 1858, de la princesse Louise de Belgique, premier enfant du roi, le Cercle artistique et littéraire de Bruxelles offre aux souverains belges, L'Abondance, statue de Fraikin[13]. Dans les années 1860, les commandes abondent et Fraikin continue à réaliser ses œuvres représentant souvent des enfants car elles constituent une bonne part de son succès. À partir de 1863, il forme plusieurs élèves, tels Guillaume De Groot, Charles Van Oemberg[14].
D'autre part, il participe depuis le milieu du XIXe siècle à l'enrichissement de la statuaire publique à Bruxelles, notamment grâce à ses réalisations : hôtel de ville, Fontaine Rouppe, colonne du Congrès … Sa statue L'Artiste, exposée à Paris lors de l'Exposition universelle de 1878, lui vaut d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur. L'année suivante, la Royal Academy of Arts de Londres lui consacre une rétrospective[15].
En 1883, il devient membre correspondant de l'Institut de France[2]. Tandis que l'on s'apprêtait à inaugurer le Monument au général Liagre, dernière œuvre réalisée par l'artiste, Charles-Auguste Fraikin meurt subitement le à son domicile, chaussée de Haecht no 198 à Schaerbeek, à l'âge de 76 ans. Ses funérailles, accompagnées par les honneurs militaires, ont lieu trois jours plus tard, en l'Église Saint-Servais de Schaerbeek, avant son inhumation à Herentals[2].
Liste non exhaustive[16].
Ses œuvres sont présentes dans de nombreux musées en Belgique et à l'étranger, ainsi qu'au musée Fraikin à Herentals (collection des plâtres de son atelier).
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