Château de Montmuran
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Le château de Montmuran, monument de forte importance historique pour la région, est situé sur la commune des Iffs, dans le département d'Ille-et-Vilaine, entre Rennes (28 kilomètres) et Saint-Malo (49 kilomètres).
Château de Montmuran | |||
Vue du château depuis la plaine. | |||
Période ou style | Médiéval et classique | ||
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Début construction | XIIe siècle | ||
Fin construction | XVIIIe siècle | ||
Propriétaire initial | Donoual de Tinténiac | ||
Propriétaire actuel | Famille de La Villéon | ||
Protection | Inscrit MH (2000, dépendances) Classé MH (2003, Château) |
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Coordonnées | 48° 17′ 36″ nord, 1° 51′ 40″ ouest | ||
Pays | France | ||
Région historique | Bretagne | ||
Département | Ille-et-Vilaine | ||
Commune | Les Iffs | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
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Site web | http://www.chateau-montmuran.com/ | ||
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Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].
À l'époque gauloise, le centre politique des Coriosolites fut probablement initialement l'oppidum de Montmuran, avant d'être déplacé à Corseul ( Fanum Martis)[2].
En l'an 1032, Alain III de Bretagne fait construire l'abbaye Saint-Georges de Rennes afin d'y accueillir sa sœur Adèle[3],[4]. Alain l'exprime ainsi et selon les termes de l'époque : « Moi, Alain, duc et prince de la nation bretonne, inquiet comme je pourrais échanger mes biens temporels contre ceux de l'éternité, voici que mon premier trésor, ma sour (sœur), le plus précieux que je possède sous le soleil, je l'ai offert à dieu… et selon son pieux désir, j'ai consacré son vou (vœu) de virginité perpétuelle... et je lui fait don d'un lieu convenable pour mener la vie du cloître. Il est situé à un stade du rempart de la ville de Rennes. » [5].
Alain III adjoint à son offre la seigneurie de Tinténiac avec un droit de haute justice, que l'abbesse Adèle transforme en fief pour le chevalier Donoual, auquel elle demande de construire un château fort pour protéger ses terres. Le chevalier Donoual prendra le nom de Donoual de Tinténiac[5].
La famille de Tinténiac fait donc bâtir un premier château en 1036 sur le site même de la ville. Mais ce château, construit en bois comme les anciennes forteresses, est rapidement détruit puis rasé en 1168 par les Plantagenêts.
Plus tard, dans le courant du XIIe siècle, l'abbesse, se sentant impuissante à mener à bien la défense de ses terres, demande la construction d'une véritable forteresse de pierre. En 1170 le seigneur de Tinténiac fait donc construire un nouveau château de pierre dont il subsiste au moins deux tours au sein du château actuel (dont le donjon)[5].
Durant le XIVe siècle le château de Montmuran, composé en plus du donjon de sept tours reliées par des courtines, est la plus puissante forteresse de la région[5].
En 1352, au beau milieu de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364), le château passe à la famille de Laval (par Jean de Laval-Châtillon), une des plus illustres familles de France à l'époque et parents par alliance de la famille de Montfort qui régna sur le duché de Bretagne de 1364 à l'union définitive du duché au royaume de France en 1562[6].
En 1354, le jour du Jeudi saint, le chevalier Alacres de Marès (ou Elaste du Marais), normand du pays de Caux, adoube chevalier Bertrand Du Guesclin dans la chapelle du château[7],[8], pour avoir, entre autres, héroïquement sauvé Montmuran des anglais. Ces derniers, arrivant par surprise de Bécherel, à moins de dix kilomètres de là, furent stoppés net par Du Guesclin qui, ayant senti la chose, avait prévu leur venue en postant une trentaine d'archers le long d'un chemin qui porte aujourd'hui encore le surnom de « chemin sanglant »[5]. S'il se dit encore que le chemin rougit du sang des combattants chaque fois que la pluie tombe, il faut aussi savoir que le sol en ces lieux est en partie composé d'oxyde de fer, de couleur rougeâtre, perpétuant le symbole.
En 1374, Bertrand du Guesclin, alors connétable du roi de France et veuf de Tiphaine Raguenel, épouse Jeanne de Laval, petite fille de la dame de Tinténiac, toujours dans cette même chapelle du château et devient propriétaire du domaine par alliance jusqu'en 1380, date de sa mort devant Châteauneuf-de-Randon en Auvergne[6].
Jeanne de Laval se remarie avec son propre cousin en 1384, Guy XII de Laval, de manière que le château reste dans la famille.
En 1547, la dernière descendante des Laval, Charlotte de Laval, épouse l'Amiral de Coligny dans la chapelle du château. Nommé grand amiral de France en 1552 par le roi Henri II, Gaspard de Châtillon, seigneur de Coligny, sera plus tard victime du massacre de la Saint-Barthélemy[6].
La famille de Coligny occupera Montmuran jusqu'en 1643. Durant toute cette période elle contribuera très notablement au développement économique de la région.
De 1643 à 1662 la famille écossaise francisée, Hamilton, habite le château. En 1662, c'est au tour de Gilles Huchet de la Bédoyère d'acheter le château, mais, en 1664, Henri Pélage de Coëtquen, seigneur de Combourg, invoque un droit de retrait lignager en prouvant une lointaine parenté avec Charlotte de Laval, épouse de Coligny. Coëtquen annule donc le contrat de vente et devient propriétaire du château jusqu'en 1693.
De 1693 à 1750 c'est la famille de Mornay qui habite Montmuran, avant qu'en 1750 le comte de la Motte dit La Motte Picquet, ne le rachète, mais celui-ci émigre dans les îles anglo-normandes en 1789 à l'aube de la Révolution française.
La Révolution ne sera pas tendre avec le château, mais c'est surtout en 1889 qu'une main malveillante incendie une partie de celui-ci[5].
Le château est saisi comme bien national puis revendu en 1794 à la famille Bizien du Lézard qui restera propriétaire du château jusqu'en 1888. À cette date, c'est monsieur de La Villéon, descendant de Jean Baptiste François de La Villéon, qui rachète Montmuran, resté dans la famille de La Villéon depuis[6].
Le château se voit classé au titre des monuments historiques le alors que les dépendances sont inscrites depuis le [1].
Le château actuel, auquel on accède par une allée boisée, est composé de deux tours du XIIe siècle au Nord, d'un imposant châtelet du XIVe siècle composé de deux tours avec mâchicoulis encadrant l'entrée défendue par une herse, des douves, et deux ponts-levis toujours en état de marche. La partie centrale, comportant une enfilade de salons, est un corps de logis qui date quant à lui du XVIIe siècle mais qui s'est vu remanier au XVIIIe siècle. Le château dispose aussi d'une orangerie du XVIIIe siècle et de différentes dépendances d'une génération équivalente. Sa position dominante et ses parterres en terrasse offrent une vue panoramique sur la campagne environnante[6].
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