Ceramium vient du grec «en forme de corne»[1], illustrant la morphologie des apex fourchus ou «extrémités enroulées en crosse».
Une autre hypothèse fait remonter l'étymologie au grec ceramion, céramique, terme impropre car s'appliquant à l'origine à la description des structures reproductives de Gracilaria qui ressemblent à des cruches en céramique[2].
Toutes les espèces de Ceramium sont des algues au thalle filamenteux à la ramification dichotomique irrégulière, de couleur rouge clair à rouge bordeaux. Leur développement n'excède pas 30 cm de longueur. L'apex fourchu de leurs filaments montre deux pointes caractéristiques, en forme de cornes ou de pince.
Elles croissent sous forme de touffes depuis la zone intertidale moyenne jusqu'à la zone subtidale (jusqu'à 30 m de profondeur), typiquement dans les flaques littorales, sur les rochers ou en épiphyte sur les autres algues.
Des espèces de ce groupe ont été étudiées pour certains de leurs composés présentant des caractéristiques antibiotiques[3], pour leurs pigments photosynthétiques[4], du point de vue de leur capacité à bioaccumuler certains polluants (par exemple présents dans les sédiments portuaires de la côte ouest de la Suède[5], pour certains de leurs composés biochimiques (ex: Amino-acides proches des mycosporines[6], en tant qu'espèces potentiellement bioindicatrices de pollution marine[7] ou à absorber certains polluants (composés aromatiques bromés par exemple[8]). Cette algue rouge pourrait être utilisée comme biosorbant pour extraire des ions cuivre (Cu 2+) d'eau polluée (le cuivre, largement utilisé dans les antifooling est hautement toxique pour de nombreux micro-organismes aquatiques (marins notamment)[9]. Certaines espèces semblent avoir ou pouvoir développer un caractère invasif là où elles ont été introduites hors de leur aire naturelle de répartition[10]
Ceramium kondoi a été utilisée ou l'est encore en médecine traditionnelle (en Corée notamment), mais doit l'être avec prudence en raison de risques de pancréatite ou lésion hépatiqueiatrogène (médicamenteuse). Par exemple en 2013 Kim et ses collaborateurs ont signalé ce désordre chez une patiente coréenne de 58 ans traitée pour un cancer gastrique (après une gastrectomie totale avec chimiothérapie adjuvante réalisée sans complications); des douleurs abdominales sévères sont apparues chez cette patience après quatre semaines de prescription de Ceramium kondoi; le pancréas avait gonflé et était infiltré de graisse. L'arrêt de prise de Ceramium kondoi a été suivi d'une amélioration clinique et biochimique[12].
Cortés, Y., Hormazábal, E., Leal, H., Urzúa, A., Mutis, A., Parra, L., & Quiroz, A. (2014). Novel antimicrobial activity of a dichloromethane extract obtained from red seaweed Ceramium rubrum (Hudson)(Rhodophyta: Florideophyceae) against Yersinia ruckeri and Saprolegnia parasitica, agents that cause diseases in salmonids. Electronic Journal of Biotechnology, 17(3), 126-131.
Hughey J.R & Boo G.H (2016) Genomic and phylogenetic analysis of Ceramium cimbricum (Ceramiales, Rhodophyta) from the Atlantic and Pacific Oceans supports the naming of a new invasive Pacific entity Ceramium sungminbooi sp. nov. Botanica Marina, 59(4), 211-222 |résumé.
Kang, N. J., Kang, K. J., Han, S. C., Hyun, E. A., Koo, D. H., Ko, Y. S., ... & Yoo, E. S. (2013). Ceramium boydenii, a red alga, inhibits MDC/CCL22 production via suppression of STAT1 activation in HaCaT keratinocyte. Korean Journal of Pharmacognosy|résumé.
Kim, D. B., Cho, Y. K., Song, H. J., & Song, B. C. (2013). A case of acute pancreatitis and acute hepatitis caused by ingestion of Ceramium kondoi. The Korean Journal of Gastroenterology, 62(5), 306-309|résumé