Remove ads
général allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Carl Philipp Joseph von Wrede, né le à Heidelberg, mort le à Ellingen en royaume de Bavière, est un feld-maréchal bavarois de la Révolution et de l’Empire.
Carl Philipp von Wrede | ||
Naissance | Heidelberg |
|
---|---|---|
Décès | (à 71 ans) Ellingen |
|
Origine | Royaume de Bavière | |
Allégeance | Électorat de Bavière Royaume de Bavière |
|
Arme | Infanterie | |
Grade | Feld-maréchal | |
Années de service | 1793 – 1838 | |
Commandement | Armée bavaroise | |
Conflits | Guerres napoléoniennes | |
Faits d'armes | Hohenlinden Abensberg Valontina Bar-sur-Aube |
|
Distinctions | Comte de l'Empire Fürst von Wrede Grand-croix de l'Ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière Grand-croix de l'Ordre impérial de Léopold Grand officier de la Légion d'honneur |
|
Hommages | Befreiungshalle Feldherrnhalle |
|
Autres fonctions | Commissaire civil Ambassadeur de Bavière |
|
Famille | (voir § Vie familiale) | |
modifier |
D'une famille noble, il est le plus jeune des trois enfants de Ferdinand-Joseph, baron de Wrede, conseiller intime et secrétaire de la cour suprême.
Carl Philipp fait ses études dans sa ville natale. Destiné à l'administration forestière, il préfère la carrière de la magistrature dans le Palatinat électoral, et est d'abord conseiller à Mannheim, puis en 1792, assesseur à la Haute Cour d'Heidelberg.
La guerre qui éclate entre la France et l'Autriche l'a fait appeler par le prince de Hohenlohe aux fonctions de commissaire civil dans le Palatinat, il suit en cette qualité, de 1793 à 1798, les armées de Wurmser, du duc Albert et de l'archiduc Charles en Italie et en Allemagne, et prend souvent une part directe aux opérations militaires.
Ses services l'ont fait élever en 1795, au grade de colonel. À la déclaration de la campagne de 1799, il lève un corps de volontaires du Palatinat électoral qu'il conduit à l'archiduc Charles. Ce corps coopère brillamment à toute cette campagne et à la suivante, terminée par la bataille de Hohenlinden, où une des brigades d'infanterie du Palatinat qu'il commande protège avec brio la retraite des troupes impériales de Kray sur Ulm. Commandant l'avant-garde au combat de Memmingen, sa conduite lui a valu, le , le grade de major-général.
Après la signature de la paix de Lunéville, il se consacre à l'organisation de l'armée bavaroise, qui commençait une période de réformes. Wrede se rend très populaire et se trouve bientôt appelé à devenir un des meilleurs lieutenants de Napoléon Ier, lorsque celui-ci, détachant la Bavière de l'alliance autrichienne, en a fait son fidèle auxiliaire jusqu'en 1813.
Promu au grade de lieutenant général le , et placé à la tête des troupes bavaroises, auxiliaires des françaises lors de la campagne de 1805, il a à soutenir, à la fin de cette année-là, la première attaque de l'Autriche. Il adresse alors à ses soldats une proclamation qu'il termine ainsi : « Il faut vaincre ou mourir aux portes de Munich. » Il se joint au corps de Bernadotte, et, lancé à la poursuite des Autrichiens, leur fait 1 400 prisonniers.
Après la paix de Presbourg, il commande l'une des provinces bavaroises. En 1805, le général Mack, ayant traversé en poste la Bavière pour retourner à Vienne, rencontre le général Wrede aux avant-postes près l'Inn. Ils ont une longue conversation sur la manière dont les Français traitent l'armée bavaroise.
« Nous sommes mieux qu'avec vous, lui dit le général Wrede, nous n'avons ni morgue, ni mauvais traitements à essuyer, et loin d'être exposés aux premiers coups, nous sommes obligés de demander les postes périlleux, parce que les Français se les réservent de préférence. Chez vous, au contraire, nous étions envoyés partout où il y avait de mauvaises affaires à essuyer. »
Récompensé en 1806, par le titre de grand officier de la Légion d'honneur, il coopére en 1807 aux sièges de plusieurs places prussiennes, et en particulier celle de Dantzig.
En 1808 et 1809, il est chargé de plusieurs opérations de pacification dans le Tyrol, récemment cédé à la Bavière. Les hostilités s'étant rallumées en 1809, Wrede second le prince royal dans le combat livré en avant de Munich.
Après plusieurs actions partielles, qui sont en général à l'avantage des Bavarois, s'engage le , la bataille d'Abensberg, où le général de Wrède se distingue de la manière la plus brillante devant le pont de Siegenburg, et est cité avec de grands éloges dans le premier bulletin. Huit drapeaux, douze pièces de canon et 18 000 prisonniers tombent au pouvoir des troupes bavaroises et wurtembergeoises, que Napoléon commandait en personne. Il occupe d'abord la position de Straubing, puis celle de Neustadt, où il est rejoint par la deuxième division bavaroise, sous les ordres du général Deroy, après l'affaire de Landshut le . Le , il se dirige sur l'Inn, poursuivant les vaincus. Le 27, il reçoit ordre de se porter à Lauffen sur la Lutzel, pour tâcher d'atteindre le corps autrichien stationné dans le Tyrol. Ayant en effet joint le lendemain son arrière-garde, il s'empare de ses bagages et lui fait beaucoup de prisonniers. Le jour suivant, il attaque l'ennemi devant Salzbourg, et à la suite d'un combat très animé, les Bavarois, chassent l'ennemi de ses positions entrent dans cette ville pêle-mêle avec les fuyards et l'occupent. Le baron de Wrède se signale de nouveau dans cette affaire.
Après avoir assuré les derrières du principal corps de l'armée française, en occupant le Tyrol révolté, il déploie surtout de grands talents à la prise d'Innsbruck, il rejoint Napoléon à temps pour prendre une part glorieuse à la Bataille de Wagram, où il est blessé le . Revêtu par Napoléon du titre de comte de l'Empire, il parvient à rétablir la paix dans le Tyrol, qui a pris de nouveau les armes.
Bonaparte ayant rendu publique une correspondance saisie sur un courrier suédois, quoiqu'il ne soit point en guerre avec cette puissance, et l'armée bavaroise se trouvant signalée dans une des dépêches de telle correspondance, d'une manière peu honorable, les officiers supérieurs bavarois déclarent qu'ils se regardaient tous comme personnellement insultés par le ministre qui a signé cette lettre, et qu'ils l'attaqueraient partout où ils pourraient le joindre. En effet, un duel eut lien entre le maréchal de Wrede et le comte de Duben, chargé d'affaires de Suède à Vienne (Autriche). Aucun des combattants n'est tué ni blessé.
À la tête de la cavalerie bavaroise, il est attaché, lors de la campagne de Russie (1812) au corps d'armée du prince Eugène, en août à celui de Schwartzenberg, puis à celui d'Oudinot. Il se distingue au combat de Valontina, et les bulletins français font son éloge. Il combat à la première bataille de Polotsk en : la mort du général Bernard Erasme Deroy dans cette journée l'a placé à la tête des troupes bavaroises, il a avec Gouvion-Saint-Cyr quelques démêlés qui laissent dans son âme un profond ressentiment. Il vécut toutes les misères de la retraite de Russie, son corps est un de ceux qui souffrent le plus, et sa cavalerie périt presque tout entière.
Revenu à Munich, il fait d'abord cause commune avec la reine Caroline et le prince de Bavière, toujours hostiles à l'alliance avec la France. Les victoires de Lützen et de Bautzen ont un instant ralenti ces intrigues, il se rapproche de Napoléon Ier et lui dévoile même le secret de la défection à demi consommée du royaume de Bavière. L'ambassadeur de France demande même alors pour lui la grand-croix de la Légion d'honneur, et le refus que fait Napoléon réveille le mécontentement de Wrede.
Profitant de sa position à la tête de l'armée bavaroise, postée sur l'Inn en face de l'armée autrichienne du prince de Reuss, il entre en pourparlers avec celui-ci, et reçoit de lui la promesse, en cas de défection, d'obtenir le commandement des deux armées. Ces précautions prises, il contribue beaucoup à faire accepter au roi de Bavière le traité de Ried le . C'est Wrede lui-même qui signe le dit-traité par lequel le royaume de Bavière, renonce à la confédération du Rhin, sépare sa cause de celle de Napoléon Ier et se joint à la Sixième Coalition.
En 1813, la célèbre proclamation de Wrede électrise l'Allemagne et débute par ces paroles historiques :
« Que la France soit la France ! et l'Allemagne l'Allemagne ! Et Wrede, respectant les limites naturelles, demandait que la France s'arrêtât à la rive du Rhin ; son territoire était, disait-il, les 104 départements de la grande République. »
Dans le dessein de couper à l'armée française la route de Mayence, il occupe avec 43 000 hommes la forte position de Hanau. Attaqué, le , par Napoléon, qui n'a guère plus de 17 000 hommes, il a rangé son armée dans une plaine, le dos appuyé à la Kinzig. Cette mauvaise disposition fait dire à l'Empereur : « Pauvre de Wrede ! J'ai pu le faire comte, je n'ai pu le faire général. » De Wrede est obligé de repasser la Kinzig en désordre, laissant aux mains des ennemis dix à onze mille hommes, morts ou prisonniers. Le surlendemain il recommence le combat avec une grande fermeté, échoue encore une fois, et perd son gendre, le prince Œttinguen-Spielberg (de). Il reçoit lui-même au bas-ventre une blessure des plus graves. Les journaux français annoncent même sa mort, en même temps qu'ils le signalent comme le principal auteur de la défection de la Bavière. De son côté, Wrede reçoit des preuves d'intérêt très honorables des personnages les plus distingués, notamment de l'empereur Alexandre, qui lui fait plusieurs visites pendant sa maladie.
Il est cependant assez tôt rétabli pour pouvoir prendre le commandement des Bavarois destinés à former le quatrième corps de l'armée de Schwarzenberg le . Il pénètre en Alsace et jette des bombes dans Huningue. Après avoir pris part, le , à la bataille de Brienne, et s'être emparé de vingt-six pièces de canons, il assiste à la terrible bataille de La Rothière le .
Les 13 et , il marche sur Troyes. Il parvient, avec peine, à inquiéter le petit corps de Marmont, laissé pour protéger la retraite de Napoléon sur Troyes et obtient quelques succès partiels qui lui coûtent beaucoup d'hommes. Il établit à Troyes son quartier-général. Il franchit la Seine à Bray, où il ne trouve que des gardes nationaux, et s'établit à Nangis le . De là il cherche à enlever aux maréchaux Victor et Oudinot les bords de l'Yères, lorsque Napoléon, se retournant brusquement contre l'armée de Schwarzenberg, arrive le 16 à Guignes et, après avoir culbuté Wittgenstein à Mormant le , chasse les Bavarois de Nangis, et bat une de leurs divisions à Villeneuve.
De Wrede reçoit alors de Schwarzenberg, contraint de rétrograder jusqu'à Chaumont, l'ordre de se porter à Bar-sur-Aube afin de couper la route de Troyes à Napoléon. Bien qu'arrêté devant cette ville par la vigoureuse résistance du général Gérard le , il pousse en avant. Le succès qu'il obtient lui fait recevoir sur le champ de bataille l'ordre de Saint-Georges de 2e classe.
Il conduit à Arcis-sur-Aube la principale attaque dirigée contre le maréchal Ney, et est laissé à Meaux avec le corps de Osten-Sacken pour couvrir la marche des alliés sur Paris.
À son retour en Allemagne, les services militaires de Wrede sont récompensés par les dignités de feld-maréchal le et de prince (fürst, le . De plus, son souverain lui fait don d'une belle terre, le domaine d'Ellingen en Franconie, d'un revenu de 100 000 florins. Au mois d'octobre de la même année, ses blessures s'étant rouvertes mettent ses jours en danger.
Le retour de l'île d'Elbe ayant mis sur pied les forces de la Septième Coalition, de Wrede, placé à la tête de l'armée bavaroise, a franchi la Sarre, le , pour envahir la Lorraine. Lorsque la bataille de Waterloo met fin aux hostilités, il est nommé gouverneur du Loiret et de l'Yonne. Outre ces deux départements, les troupes bavaroises occupent une grande partie de l'Aube. Dans cette occupation, il faillit être assassiné d'un coup de feu par un jeune homme, auquel il laisse toutefois la vie.
Il reçoit cette année-là la grand-croix de l'ordre du Bain. C'est lui qui représente la Bavière au congrès de Vienne. On a prétendu que dans des discussions diplomatiques qui ont lieu vers ce temps, il a soutenu avec beaucoup d'énergie, et même une sorte de rudesse militaire, vis-à-vis des ministres prussiens, le principe de l'indépendance des États qui a formé la confédération du Rhin. Possédant des connaissances très étendues, plein de vigueur et d'activité, ferme et froid au milieu du péril, le prince de Wrede est regardé comme l'un des généraux les plus distingués de son époque, et Napoléon lui témoigne souvent une estime dont il n'était pas prodigue. Il devient membre de la première chambre des États de Bavière.
Il est nommé gouverneur général des départements du Loiret et de l'Yonne le 10 août 1815 et restera dans cette fonction jusqu'au 31 octobre. Il prépare d'abord un camp de Joigny, destiné à accueillir les souverains étrangers, puis, après la renonciation à ce projet, le camp de Chaumont (1er octobre 1815).
Il est chargé, après la conclusion de la paix, de plusieurs missions importantes par son souverain, auprès duquel il jouit du plus grand crédit. On prétend même qu'il contribue à la disgrâce du comte de Montgelas.
Il est appelé, après la révolution de 1830, à réprimer les troubles qui éclatent dans la Bavière rhénane.
Fils de Ferdinand Joseph Wrede (1722 ✝ 1793), Freiherr von Wrede (1791) et de Anna Katharina Jünger (1729 ✝ 1804), Carl Philipp Joseph épouse le à Heidelberg, Sophie von Wiser ( - Mannheim ✝ - Ellingen), fille de Johann Friedrich Heinrich, grave von Wiser et Johanna Agathe von Schweitzer.
Ensemble, ils ont huit enfants, dont :
Figure | Blasonnement |
Armes de la famille von Wrede
D'or, à une couronne de laurier de sinople, fleurie de cinq roses de gueules, 1, 2 et 2.[1] | |
Armes du comte de Wrede de l'Empire
D'or, à une couronne de laurier de sinople, fleurie de cinq roses de gueules ; au canton des comtes militaires de l'Empire[1],[2]. | |
Armes du prince de Wrede
D'or, à une couronne de laurier de sinople, fleurie de cinq roses de gueules ; au canton des comtes militaires de l'Empire. Devise : Virtuti pro patria. Manteau de pourpre, frangé et houppé d'or, doublé d'hermine, sommé d'une couronne princière[1]. Bâtons de feld-maréchal bavarois, croix de l'ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière, de l'ordre du mérite civil de la Couronne de Bavière, de l'ordre impérial de Léopold, de l'ordre de Philippe le Magnanime de Hesse, de l'ordre du Bain et de l'ordre militaire de Guillaume. |
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.