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espèce de plantes produisant un agrume proche du citron De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Citrus medica
Règne | Plantae |
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Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Rosanae |
Ordre | Sapindales |
Famille | Rutaceae |
Genre | Citrus |
Le cédratier (Citrus medica L.) est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Rutacées. C’est un arbre dont le fruit, le cédrat, est un agrume.
Le cédrat dans sa forme non digitée est un gros fruit ovale lisse ou bosselé, parfois verruqueux, décoratif, et dans sa forme digitée il se divise en forme de doigts, d'où le nom usuel de main de Bouddha. Quand elle existe (les digités n'en n'ont jamais), la pulpe peut être douce ou acide, verte à jaune, souvent peu juteuse. Le parfum de son zeste est très agréable.
Le poids du fruit peut atteindre 5,5 kg pour les plus lourds des méditerranéens, D. Karp et X. Hu ont trouvé un spécimen de la variété Ninger Giant (aussi Zhou pi xiang - cédrat ridé) de 15 kg[2], le poids maximal de ce cédrat d'altitude du Yunnan est habituellement de 8 à 10 kg[3]. Le fruit est consommé dans sa zone de primo domestication et dans les cuisines méditerranéennes.
Le nom de son fruit lui vient de l'italien cedrato, dérivé de cedro, du latin citrus[4].
En chinois 枸櫞, 香櫞、香水檸檬 (Jǔ yuán, Xiāng yuán, xiāngshuǐ níngméng) cédrat, citronnier parfumé, en népalais बिमिरो (Bimirō) je vais. Cédrat est utilisé dans la plupart des langues, il devient cidra en portugais, puis l'anglais perd l'ancien terme cedrate (du français)[5] au profit de l'ambigu citron que le japonais reprend: シトロン (Shitoron). Cederappel en néerlandais. Cedro en italien prête à confusion car il désigne aussi le cèdre, on trouve aussi dans cette langue citro. L'arabe a de nombreux noms, le plus commun étant أترج ('atrij) je prie, اترنج (itranj), à rapprocher de l'hébreu אֶתְרוֹג (etrog) du persan torong ou du sanskrit suranga.
Le français cédraterie désigne les jardins de cédratiers[6].
Citrus medica a pour synonymes :
Le Dictionnaire des dictionnaires (1889) écrivait « Arbre qui produit le cédrat. Le cédratier forme, dans le grand genre oranger, une espèce voisine du citronnier ; il est originaire de l'Orient. La variété principale, celle du cédratier ordinaire (citrus medica vulgaris), de Médie et peut-être d'Assyrie, fut cultivée en Italie par Palladius au IIe siècle. On ne connaît en Corse qu'une espèce de cédratier, le « cédrat de Corse »[8]. L'apport de la génétique contemporaine a permis d'identifier dans le clade C. medica une des 3 à 6 populations ancestrales dont dérivent la plupart des agrumes cultivés de nos jours[9]. Chandrika Ramadugu et al. (2015) distinguent à l'aide des séquences répétées de 47 variétés principalement chinoises 3 populations primitives: les groupes 1 (cédrats sauvages du Yunnan et du Tibet), 2 (cédrats digités de Chine) et 3 (cédrats méditerranéens). Ajit Uchoi et al. avec le même méthode (2015) distinguent 5 groupes distincts chez les cédratiers indiens[10]. Li He et al. (2020) sur la base d'une comparaison des chromosomes établissent un arbre phylogénétique où C. medica apparait comme le 5e grand évènement de spéciation chez les agrumes, il y a 6 millions d'années quand les cédrats se différencient du clade C. maxima (les pamplemoussiers)[11].
Les cédratiers sont originaires des piedmonts himalayens orientaux[12] et méridionaux où leur domestication a débuté[13]. Très tôt la présence de cédrat est attestée au cœur de l'empire Perse (fouille de Nippur, IIIe millénaire av. J.-C.)[13] puis dans les peuples du sud de la Caspienne: les jardins impériaux achéménides (-560/-330) avec leurs collections de plantes cultivées ont inspiré à Hérodote puis Virgile et Pline les noms de medica (des mèdes, peuples qui occupaient les régions du nord-ouest, nord-est et orientale de la Mésopotamie) et de pommier de Médie que ce dernier dit assyrien. («La noblesse chez les Parthes le fait cuire pour avoir meilleure haleine»)[14]. Le nom de Malus Assyria demeure longtemps, de Dodoens (1583)[15] à nos jours («Malus medica, qui est appelé Malus Assyria» - 1995[16]). Quand les Perses annexent la Palestine ils construisent à Ramat Rahel (Ve siècle av. J.-C.) près de Jérusalem, une Résidence et son jardin palatial planté des plus riches plantes babyloniennes. C'est dans les murs de ce jardin qu'est attesté pour la première fois en occident du pollen de cédratier[17]. Dafna Langgut (2017) pense que le cédrat fut le premier agrume introduit en zone méditerranéenne[18], depuis la Palestine il gagnera le monde romain vers le Ier siècle av. J.-C. [19]. Ce sont les arabes qui introduiront beaucoup plus tard les nombreux agrumes cultivés et cuisinés au Moyen Âge[20]. Les Juifs pour qui le cédrat est un fruit rituel (ils le nomment etrog) contribuent à le diffuser dans le monde méditerranéen et yéménite.
En Chine, c'est plus tard, en 304, que Chi Han fait une première description du cédrat (Kuo Han), il s'agit d'une main de bouddha dont la diffusion est probablement liée à sa valeur rituelle chez les bouddhistes[21].
Au Moyen Âge, les jardiniers arabo-andalous connaissaient bien les cédrats nommés pommes du Yémen (l'importante population juive yéménite avait sélectionné des cultivars à gros fruits[22]), Ibn al-ʿAwām décrit 3 cultivars andalous dont un verruqueux, il connait les cédrats doux et les acides, mais il ne parle pas de la culture en pots[23].
En 1432 le retable Adoration de l'Agneau mystique des frères Eyck montre Eve tenant un cédrat en lieu et place de la traditionnelle pomme.
Le florentin Brunetto Latini (1270) qui visite pendant deux ans l'Espagne où la présence arabe est encore forte, plante à son retour un jardin d'agrumes jamais égalé en nombre de plantes 3 488 orangers, citronniers et cédratiers qui crée un précédent[24]. Pierre de Mercollienne, jardinier des angevins de Naples (qui connaissent les jardins arabes de Sicile) met au point la culture en pot avec hivernage dans leurs villas La Duchesca («spalliere alte di cedri e di limoni pender giù da quei muri» dont les murs étaient couverts d'espaliers de cédrats et de citrons) et Poggio Reale[25], il sera le diffuseur des jardins en terrasses où les florentins étalent leurs collections. De là depuis Château-Gaillard où il crée la première orangeraie septentrionale, l'usage des orangeraies et la diffusion durable du cédratier gagnent en Europe du Nord.
L'important travail réalisé par Francesco Pavesi auteur de Gli agrumi dei Medici (2022) qui décrit 3 siècles de passion de la famille florentine des Medicis pour les agrumes, de Cosme Ier et ses fils Francesco Ier et Ferdinando Ier, à la agrumomanie ses cardinaux Giovan Carlo et Leopoldo, jusqu'à Cosme III[26], a remis en lumière l'importance historique de ces collections. Ces riches aristocrates constituent et entretiennent la plus vaste variété européenne d'agrumes en pot (500 cultivars) spécialement dans les villas di Castello[27], le jardin de Boboli[28]. Les fruits deviennent des objets décoratifs recherchés dans toute l'Europe sous l'influence de Bartolomeo Bimbi, en premier lieu les cédrats. Paolo Galeotti a conduit la restauration des jardins et retrouvé les cultivars[29]. L'influence sera durable, le cédrat est un objet de nature morte prisé[30] jusqu'au XVIIéme siècle[31].
Le cédratier est principalement cultivé au Maroc, en Italie le long de la côte tyrrhénienne à Tortora (Calabre)[32], en Algérie, en Tunisie, en Chine, en Amérique du Sud. La récolte s'effectue entre septembre et novembre dans le bassin méditerranéen. En Corse (essentiellement dans le Cap Corse) et en Occitanie, seuls subsistent aujourd'hui quelques petits vergers pour une toute petite production[33].
L'arbre est petit (jusqu'à 3 m)[34]. Les cédratiers se plantent à 4 m de distance[35]. A. Boitel donne les recommandations suivantes: Planter en terre profonde, fertile, fraîche et perméable, éviter l'excès d'humidité. Les arrosages doivent être copieux et réguliers en été en cas de sécheresses et de fortes chaleurs. Le cédratier ne supporte pas les vents violents et glacés de l'hiver, « il est plus sensible que les autres végétaux aux intempéries hibernales, ne peut prospérer que dans des endroits où des abris naturels ou artificiels le défendent du froid qui résulte des courants d'air et du voisinage des montagnes ». Il redoute tout autant les grandes chaleurs[6].
Pour la culture en pot, un milieu protégé est conseillé (sous une pergola) à l'abri du soleil intense, des intempéries. L'hivernage en serre froide est nécessaire pour la protection contre le gel et les vents froids[36]. La culture en pleine terre est recommandée car le système racinaire est puissant[37]
La culture en espalier ou tuteurée aide les plantes à supporter le poids du fruit. Le étrogs rituels juifs sont arqués pour que les fruits poussent à l'ombre[38].
Le Dictionnaire universel de Jacques Savary Des Bruslons écrit à l'article Cédrat «Espèce de Citronnier dont le fruit est de bonne odeur» puis décrit «l'Eau de Cédrat, qu'on estime extrêmement, à cause de son excellent parfum, et peut-être aussi à cause de sa rareté, [elle] se fait avec des zestes, ou petits morceaux, que l'on coupe de dessus l'écorce des Cédrats, avant qu'ils soient dans leur entière maturité ; et dont, en les pressant, on exprime l'humeur, [ ] dans quelque vase, qu'on tient dessous» et qu'on mélange à l'alcool[39]. De Piesse (1877) donne la formulation de l'eau de cédrat : «dissoudre 50 g de cette huile essentielle de cédrat dans 50 cl d'alcool, on obtient ce qu'on appelle l'extrait du cédrat; quelques parfumeurs y ajoutent 15 grammes de bergamote [ ] On l'emploie principalement dans la fabrication des parfums ou extraits pour le mouchoir»[40]. L'eau de cédrat est toujours un classique des eaux de toilettes (L'Occitane)[41], Cedro del Mediterraneo (Carpentieri[42]), (Roger & Gallet avec Cardamome - Bois de Gaïac), et de nombreuses versions en Italie.
La maison Guerlain avait sorti dans ses premières années d'existence (1830) une eau de toilette parfumée Esprit de Fleurs de Cédrat[43] qui donnait à la peau «un doux velouté et une grande élasticité»[44] . En 1920, Jacques Guerlain la fait renaitre comme eau de Cologne indémodable: l'Eau de fleurs de cédrat[45], qui est héritière d'une tradition d'eau de fleurs de cédrat à base d'essence de bergamote, d'essence du Portugal et d'infusion de tolu[46].
On se sert aussi du cédrat pour parfumer les chambres et les vêtements[47].
Au Népal, pays où le cédratier est endémique on mange le fruit le soir, en pickles aromatisés. Au Moyen Âge l'Anonyme andalou utilise abondement les feuilles fraîches de cédratier dans ses recettes salées et sucrées (sirop de cédrat)[48].
Le cédrat et la fleur de cédrat sont sur les grandes tables italiennes, au repas donné pour la reine Christine de Suède, Bartolomeo Stefani donne en 1662 des recettes au fleur de cédratier, il était chef cuisinier des Gonzague de Mantoue : frittata avec tranches de cédrat, hachis de chair de veau, pesto de pistaches macérée dans l'eau de fleur de cédrat, pain de viande aux morceaux de cédrat, fine pâte feuilletée farcie de d'œufs, blanc-manger et oranges servi avec un peu d'eau florale de cédrat[49]... confiture de fleur de cédrat[50].
Dans les sources de langue française en 1839, le comte de Courchamps répertorie 54 usages du cédrat en cuisine, dont un seul concerne un plat salé, le jus du cédrat vert sur le foie gras « au moment de servir »[51]. La tendance à utiliser le cédrat uniquement en cuisine sucrée aboutit chez Joseph Favre à négliger le cédrat nature, ou en cuisine salée : marmelade, cédrat confit, compote, crème glacée, ratafia[52]. Le cédrat confit[53] est utilisé dans de nombreuses pâtisseries[54].
L’Etrog (hébreu אתרוג) est l'une des variétés de cédrats. Il constitue l'une des quatre espèces utilisées lors d'une cérémonie particulière de balancement durant la fête juive de Souccot, les trois autres étant le loulav (branche de dattier), le hadass (branche de myrte) et la aravah (branche de saule).
Le Lévitique 23:40 se réfère à l’etrog comme un pri etz hadar (פרי עץ הדר), litt. « le fruit du bel arbre » ou « d'un bel arbre », à moins que Hadar ne désigne une espèce particulière. L'hébreu moderne traduit ce terme par « cédrat », sur base de la définition rabbinique de l’etrog comme étant le fruit référé par la Torah. L’itranj est lui aussi favorablement mentionné dans les hadith.
Lorsqu'on l'achète avant Soukkot, il est typiquement vert, et vire au jaune profond au cours de la semaine de la fête.
D'après la Halakha, l’etrog utilisé pour la mitzvah des quatre espèces doit être sans défaut, de forme et état parfait. Un etrog qui possède encore un pitom à son bout (le pitom est constitué du style et du stigmate de la fleur et tombe généralement au cours du processus de croissance) est considéré comme particulièrement précieux. Les détails exacts quant au meilleur etrog possible sont consignés dans les grands ouvrages de Halakha. Du fait de la rareté des etroguim parfaits, leur prix peut monter jusqu'à 1 000 €. De nombreuses histoires rapportent l'histoire d'humbles gens dans les shtetls d'Europe de l'Est dépensant des sommes princières pour avoir le privilège de posséder un etrog casher pour Soukkot. C'est aussi l'un des ressorts du film israélien Les Ushpizzin.
La forme du fruit, également appelée guidoul, est particulièrement importante, ainsi que la propreté de la partie supérieure du fruit. Différentes autorités de la loi juive se disputent quant à la définition exacte de la partie supérieure de l'etrog. On admet généralement qu'il s'agit du tiers supérieur du fruit.
La mitzvah première de l'usage d'un etrog est le balancement des Quatre espèces juste avant la cérémonie du Hallel. Après la fête, certains cuisent la pelure du fruit pour en faire de la confiture, des fruits confits ou des cakes aux fruits.
Sacré en Asie depuis longtemps, le cédrat main de bouddha est utilisée en guise d’offrande dans les temples bouddhistes ou à l’occasion du Nouvel An chinois.
Au Népal, lors de la fête du Bhai Dooj et pour deux à quatre jours de Tihar, on porte un collier de fleur avec au centre un cédrat (बिमिरो Bimirō) qui est vénéré[70].
Au Maroc, l'odeur de sainteté des saints de l'islam est celle du fruit de cédrat[38].
En 2022, Himalayan Fruits and Berries: Bioactive Compounds, Uses and Nutraceutical a fait une synthèse des activités pharmacologiques et nutritionnelles connues du cédrat, on note la très faible quantité d'études expérimentales randomisées sur humains[71].
La médecine ayurvédique en fait grand usage dans de nombreuses pathologies: c'est un antalgique, hypoglycémiant, anticholinestérasique, anticancéreux, antidiabétiques, hypocholestérolémique, hypolipidémiant, insulino-sécrétagogue, vermifuge, antimicrobien, antiulcéreux et il a des propriétés oestrogéniques (ces propriétés ne sont pas les mêmes chez la feuille, le fruit, le zeste, les graines)[72].
Le fruit a de nombreux avantages nutraceutiques au dire des études pharmacologiques: anti-catarrhale, protecteur capillaire, antihypertenseur, diurétique, antibactérien, antifongique, vermifuge, antimicrobien, analgésique, antioxydant puissant, anticancéreux, antidiabétique, oestrogénique, antiulcéreux, cardioprotecteur et antihyperglycémiant (2018)[73].
Parmi les rares études double aveugle sur humains, une publication iranienne (2015) a vérifié l'allégation de la médecine traditionnelle selon laquelle le sirop de jus de cédrat combat la migraine. Les auteurs concluent que le sirop de cédrat réduit davantage l'intensité et de la durée des crises de céphalées que le placebo, mais ne fait pas mieux que le propranolol. De plus, ce médicament réduit significativement la fréquence des crises tandis que le sirop de cédrat ne le fait pas[74].
La population des cédrats méditerranéens (vaste zone qui va de la Perse au Yémen à l'Andalousie et au Maroc) est divisés en 2 groupes : les cédrats doux et les cédrats acides. Il existe 2 autres groupes distincts: les cédrats sauvages asiatiques (Yunnan et Tibet méridional, Népal) et les cédrats digités[75].
Chez Risso (1826)[76] et chez Gallesio (1811)[77]:
Le cédrat maxima est une plante ornementale spectaculaire[81], très vigoureuse. La peau du fruit se confit[82].
Il est de nos jours produit en Calabre, et utilisé pour la production d'une huile essentielle. Son zeste a une teneur remarquable en polyphénols (1 002 µg/g) qui en font un antioxydant de première importance, la présence quercétine (150,9 µg/g) et d'apigénine dans le zeste contribuent à son forte pouvoir anti-inflammatoire[87].
Selon BioLib (24 août 2020)[94] :
La variété Cédrat de Corse (cédrat se dit alimea en corse) était intensivement cultivée en Corse à la fin du XIXe siècle dans des vergers en terrasses essentiellement dans le Cap Corse, protégé du vent par des haies pour éviter que les fruits soient abîmés par les épines des branches. Vers 1920, la production annuelle dépassait 8 000 tonnes, sur environ 1 000 ha. Au début des années 1950, la Corse fournissait encore le tiers du marché mondial de cédrat en saumure[95]. La production était essentiellement destinée à l'industrie du fruit confit d'Italie et d'Europe du Nord, quoique localement se produisait une liqueur, la cédratine. La cédratine est la liqueur corse par excellence : elle se compose d’alcool, de sucre, de cédrats et d’extraits naturels végétaux et titre 24° d’alcool. Ailleurs, en Méditerranée, on trouve d'autres liqueurs mettant à l'honneur l'agrume, comme l'Italicus, composé à base de cédrat et de bergamote.
Selon Tropicos (24 août 2020)[1] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes ou des erreurs - par exemple Hassaku est un agrume japonais sans rapport avec le cédrat, un hybride de pamplemoussier (C. maxima) et de Kunenbo (C. nobilis Lour. var. kunep Tanaka[99])
Gallésio (1811) écrit «Nous suivrons donc cette nomenclature [Cesalpin Camerarius, les Bauhin, Clusius et tous les autres historiens des végétaux], et pour y donner plus de précision, nous appellerons poncires les hybrides du limonier et du cédrat; limes les hybrides de l'oranger et du limonier, et lumies les hybrides du cédrat et de l'oranger».
En dehors des poncires et lumies, à noter des hybridations spontanées de citronnier et de cédratier
ex. Citrus medica var. Pompia, Citrus ×mostruosa, depuis 2013 Citrus limon var. pompia Camarda 2015. Hydride actuellement décrit comme croisement de bigarade C. aurantium (parent femelle) et de cérat C. medica (pollinisateur). Décrit en 1780 par Andrea Manca dell Arca et cultivé en Sardaigne pour y être confit entier. Hybride complexe.
Citrus medica a contribué comme parent mâle direct en combinaison:
Francis Luro et al. ont mis en évidence (2012) une forte diversité génétique chez les cédratiers probablement été favorisée par la multiplication par semis dans les pays méditerranéens (les juifs ne reproduisent pas leurs cédrats rituels par greffe[38])[105], le même phénomène a été mis en évidence en Inde (2016)[106].
La collection italienne actuelle est la plus riche et la plus étonnante. Le cédrat d'Amalfi se confit[107], le Bajoura de Sicile a un albedo doux[108], Vozza-Vozza est réputé très aromatique et un des plus gros disponible[109] de même que rugoso[110], Gigante serait lui le plus lourd [111] avec Cedro Riccio d'Etna (jusqu'à 10 kg)[112]. Le cédrat de Come ou d'Orsenigo est un canelé remarquable[113], C. medica Crispifolia a feuilles gaufrées est nommé cedro a floglia riccia[114].
Santa Maria del Cedro (province de Cosenza) produit environ 4000 t de cédrat par an à destination du marché des fruits rituels juifs et de la transformation[115]. Il est le seul cédrat européen à bénéficier depuis le 10 mai 2023 du label européen AOP[116]. Le cahier des charges exige un albédo très régulier (de 51 à 85 % de la section du fruit)[117]. Santa Maria del Cedro possède un Musée du cédrat géré par le Consorzio del Cedro di Calabria à l'origine de l'AOP[118].
La culture du cédrat y est traditionnelle, avec de nombreux cultivars locaux. Le fruit est consommé en tajine. L'exportation de fruit rituels vers Israël a pris une vaste extension (600000 cédrats Etrog exportés en 2022[119]), le village marocain de Tayart (Imi N'tinbal) est le principal lieu de production de ces fruits[38] de nos jours. Henri Chapot (1950) a consacré une publication aux cédrat d'Assads (village voisin, tous deux au Sud-Ouest de Taroudant, d'où le nom usuel de cédrat de Taroudant[120]) qu'il dit plus petit que celui d'Imi N'tinbal et dont il donne une description précise[121].
La vallée des cédrats qu'on atteint à pied après Assads et Douar Tamguinsift est devenue un site touristique[122]. Le Maroc produit des parfums au cédrat[123].
La Chine possède de très nombreux cultivars et variétés de cédrats sauvages et cultivés[128]. Le Yunnan est la zone la plus riche, on y distingue 2 populations depuis longtemps différenciées: les cédrats digités (main de Bouddha) et les non digités[129].
En Inde les analyses effectuées sur 219 accessions ont montré une plus diversité génétique légèrement supérieure chez les populations de cédratiers domestiqués (8 populations identifiées) par rapport aux populations sauvages (4 populations identifiées). La domestication a eu lieu dans le nord-est de l'Inde, d'où l'on pense que l'espèce est originaire[106].
Themachhi' cédrat sauvage de Garo Hills, Meghalaya, qui ressemble à un citron a été démontré être un cédrat[131].
Des accessions locales ont été mises en culture à la station de l'Institut (BARI), Jaintapur, Sylhet, Bangladesh et leur diversité décrite (2019), elles sont très hétérogènes par exemple le poids du fruit varie selon les variétés de 140 à 797 g, la partie comestible de 59 à 80 % du fruit; la morphologie et les caractéristiques qualitatives sont également variables[132].
De même que la feuille de cédratier a un usage différent en cuisine que le fruit, l'huile essentielle de feuille (dominantes limonène/géranial/néral) diffère sensiblement de celle du fruits dont les principaux composants sont limonène, limonène/γ-terpinène[133]. La présence du limonène est de 48 % chez la Main de Bouddha suivi de 26 % d'γ-terpinène et de (Z) et (E) citral (5,7 et 6,3 % mais on peut aller à 23 %). Chez etrog limonène et γ-terpinène représentent 5,7 et 6,3 %, on peut aller de 22 à 85 % selon les fruits pour le limonène[134], et pour γ-terpinène de 4,2 à 28 % selon les cultivars[135]. Le myrcène et le β-pinène sont significativement présent de l'H.E. de feuille de cédratier[135]. thegoodscentscompany rappelle que les H.E. naturelles riches en d-, l- et dl-limonène ne doivent être utilisés que lorsque le niveau de peroxydes est le plus bas possible[136].
L'huile essentielle extraite de la peau du fruit contient encore de l'isolimonène (39,37 %)[134]. Dans une publication spécialement consacrée au cultivar Diamante récolté vert ou jaune, l'oxypeucedanine était le composant principal de la fraction hétérocyclique oxygénée dans les extraits de fruits verts. Gabriel Bartolo et al. montrent que l'oxypeucedanine (coumarine aglycone typique des Apiaceae[137]) est le principal composé oxygéné dans l'H.E. de cédrat vert alors que le citroptène (C11H10O4) commun chez la lime, le citron et la bergamote prend sa place dans le jaune[138].
Les principaux flavonoïdes de l'H.E. du cédrat de Corse sont la rutine et la néohespéridine, on les retrouve dans la liqueur locale[139].
L'hétérogénéité des résultats disponible est forte. Dans un article paru en 2015, Brian M. Lawrence cite les travaux sur l'influence
L'activité antimicrobienne et antiproliférative de l'H.E. de cédrat est importante: Cette H.E. est un bactéricide puissant. Elle a une activité antiproliférative contre le cellules cancéreuses humaines (HepG2, Caco2, MCF-7 et THP-1)[142].
« Cédrat, l'arbre. Homme pieux et renommé; femme étrangère, belle, honorée et de grande naissance. Couronne de cédrat: pour ceux qui ne sont pas mariés, signe de mariage avec une personne ayant les qualités susdites.
Le fruit. Héritage qui vient de loin. Un seul cédrat: naissance d'un fils; un grand nombre; louanges, honneurs. Ce fruit est pour certains auteurs signe d'hypocrisie.
Cédrats doux biens amassés; aigres légères maladies, un fils qui cause des chagrins. Cédrat vert; année fertile. En cueillir de verts: bonne santé pour qui les cueille; de jaunes: année fertile, mais avec des maladies. Lorsqu'une femme rêve d'en couper un ou deux : elle aura un garçon et une fille qui seront maladifs; si elle a des cédrats dans son giron elle accouchera d'un fils heureux. Une femme qui donne un cédrat à son mari, lui donnera un fils. Rêver que l'on jette un cédrat à quelqu'un demande de mariage à cette personne. »
« Le Père qui nous a reçus a une physionomie fine et distinguée. On nous a apporté la petite tasse de café d’usage et, après la visite de politesse, j’ai voulu me retirer, craignant d’être indiscrète, mais le Père a désiré me montrer la chapelle plus en détail. J’ai admiré aussi un cédrat de leur jardin, chargé de fruits superbes. Un frère m’a apporté de ces fruits confits; c’est très bon. »
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