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groupe ethnique de Côte d'Ivoire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Bétés sont un peuple vivant dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, notamment dans les régions de Gagnoa, Ouaragahio, Soubré, Buyo, Issia, Saïoua, Daloa et de Guibéroua, dans ce qu'on appelle la « boucle du cacao ».
Population totale | 3 500 000 |
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Langues | Bété (langue) |
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Religions | Christianisme, Animiste, religion traditionnelle |
Ethnies liées |
proches : Wés, Dida, Nyabwa, Néyo, Godiés, Krou, Bakwé sous-groupes : Niabré, Logobre, Nékédi, Zédi, Zabia, Guébié, Gbadi, Paccolo, Dri, Zikobouo, Kriwa, Lossom, Gotibo, Dakua, Bamo, Zuglo, Dudua, Galeba, Zakwa, Dikpi, Zebuo, Gbalongwa, Ngwadagwie, Yocolo, Nogogo, Sobô, Yacolo, Jetegwie, Dogbogwie, Lobo, Badakua, Brokua, Gbobouo, Guibouo |
Selon les sources et le contexte, on observe de multiples formes : Bèti, Bètia, Betegnan, Bété, Bétés, Bokya, Kpwe, Magwe, Shien, Shiens, Bété Tsien[1].
L'origine de l'ethnonyme du peuple Bété demeure inconnue.
Appartenant au groupe culturel des Krous comprenant les Wés et les Didas, les raisons de la migration des Bétés demeurent inconnues. Certains ethnologues et anthropologues les font venir du Liberia (Maurice Delafosse), d'autres du Ghana (Jean-Pierre Dozon) ou même du Nigeria[2],[3],[4].
Les Bétés constituent aujourd'hui à la fois la population la plus importante du monde Krou de Côte d'Ivoire et ceux qui occupent un espace de la manière la plus dense. Ils sont, avec les Sénoufos, l'un des peuples les plus anciens sur le territoire de l'actuelle Côte d'Ivoire.
Le peuple Bété est composé de 93 tribus, correspond tantôt au clan, tantôt à une fédération de lignages moyens[2].
Certains Bétés migrèrent dans la région de Divo pour se fondre dans une population autochtone et former une autre ethnie, les Didas. Aux Bétés se rattachent les Kouya, les Niédéboua et les Niaboua.
Il n'y avait qu'une seule langue avant la seconde dispersion des Bétés. Elle a connu des évolutions avec le contact des autres peuples. Ainsi, la langue est différente que l'on soit à Gagnoa ou à Daloa.
Glottolog recense 5 langues bété différentes[5] : le bété de Gagnoa et le sokuya forment la branche du bété oriental tandis que le bété de Daloa, le godié et le bété de Guibéroua forment la branche du bété occidental.
La langue la plus proche de la langue souche pourrait être celle parlée à Soubré, Guibéroua et Saïoua[6].
La religion bété comporte deux niveaux. Un niveau théorique, très englobant, qui parle de l'univers et des relations entre Dieu (Lago ou Lago Tapé) et les hommes et un niveau pratique qui gère le quotidien des hommes et apporte des solutions aux problèmes (santé, désordre social, etc.)[7]
En dépit de quelques variantes notées, il y a un fond culturel commun. Le culte du bagnon est présent dans toutes les régions bété. Chaque village a son bagnon. Il est désigné selon des critères physiques et moraux. Il est respecté et consulté en raison de sa vie exemplaire. On lui voue un véritable culte.
La production artistique est riche et variée. Elle est dominée par la danse et la chanson. Elles régissent les événements, heureux ou malheureux, de la vie sociale. Chaque région a son pepe ou tite, semaine artistique tournante qui rassemble plusieurs villages. Il existe plusieurs rythmes musicaux en pays bété notamment le towoulou, l'alloukou, le ziglibithy, le gbégbé[8].
En revanche, la culture et la langue varient en fonction des contacts qui ont été établis avec d'autres peuples selon la région. La langue est ainsi différente quand l'on est à Gagnoa ou à Daloa. De plus, les Bétés de Gagnoa ont une organisation sociale marquée par l'influence des Akans et des Mandingues, leurs voisins du sud. Les même ne connaissent pas les masques, alors que ceux de Daloa et d’Issia en contact avec les Wés ont une institution du masque.
Les Bétés portent un pagne traditionnel appelé tapa ou gloko en Bété de Daloa. Le nom tapa est dû au fait que ce tissu d’écorce d’arbre s’obtient après plusieurs étapes. Le tapa s’obtient selon les étapes suivantes : abattage d’arbre, extraction de l’écorce du bois, frappes multiples sur l’écorce d’arbre jusqu’à dilatation de l’écorce pour donner le tissu, séchage au soleil et enfin teinture selon le goût[11].
Frédéric Bruly Bouabré a créé un alphabet à partir de la langue bété, en élaborant un syllabaire 448 unités sous forme de pictogrammes. Seuls quelques initiés pratiquent cette écriture mais les dessins de Bruly circulent dans les musées du monde entier[12].
Les matriclans (lêlé) existent chez les Bétés de Gagnoa. Le lêlé est une organisation parentale (matrilinéaire) qui prend à contre-pied l'organisation parentale (patrilinéaire) prépondérante en pays bété. Cette organisation parentale est très répandue chez les Zédi, les Zabia et les Gbadi. Toutefois les Nékédi, les Niabré (Gnébré), les Paccolo et les Guébié ne la méconnaissent pas, car certains de leurs ressortissants (ceux qui ont une mère issue de l'une de ses trois tribus précitées) se réfèrent à leur matriclan. Il faut aussi noter que le lêlé existe également chez les Didas (Yourou).
Les matriclans varient de 6 à 7 parfois 8 selon les villages, on distingue les Gatoua, les Têkpêtoua, les Médétoua, les Datoua, les Litoua, les Doutoua. Il est donc clair que chacun des Lêlé regroupe des milliers de personnes. Le nom de ces matriclans est celui des six ancêtres féminines dont la connexion généalogique avec les mères vivantes est impossible à établir, il s'agit de figures mythiques donnant lieu à une grande variété de récits.
Le lêlé c'est d'appartenir à une fratrie, on est membre de cette fratrie par sa mère. Par exemple si un Datoyou épouse une Têkpêtohonon, leurs enfants seront des Têkpêtoua. Enfin, il faut noter que les hommes et les femmes d'un même lêlé sont considérés comme frères et sœurs, ce qui a pour effet d'empêcher une éventuelle union conjugale (ce n'est pas un véritable interdit matrimonial, ceux qui souhaite passer outre doivent faire un sacrifice d'animal pour éviter la stérilité du couple)[13],[14].
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