Le nom générique «Brachypodium» est formé des racines grecques βραχύς (brachys), court, et πόδιον (podion), petit pied , en référence au très court pédicelle des épillets (subsessiles)[1].
L'épithète spécifique, «distachyon», est formé des racines grecques δίς (dis), deux, et στάχυς (stachys), épi, en référence à l'inflorescence à ramification régulièrement bifurquée[2].
L'aire de répartition originelle de Brachypodium distachyon s'étend dans l'Ancien Monde:
en Europe méridionale et orientale (Ukraine, Albanie, Bulgarie, Croatie, Grèce, Italie, Slovénie, France, Portugal, Espagne);
en Afrique du Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Tunisie) et orientale (Éthiopie);
en Asie occidentale (Chypre, Iran, Irak, Israël, Jordanie, Liban, Syrie, Turquie, Azerbaïdjan) et en Asie centrale (Afghanistan, Turkménistan, Ouzbékistan), jusqu'au Pakistan[3].
C'est une plante adaptée aux terrains secs et caillouteux[5].
Bien que Brachypodium distachyon ait peu d'importance en matière agricole, c'est une espèce qui présente plusieurs avantages en tant qu'organisme modèle pour la compréhension de la génétique et de la biologie moléculaire et cellulaire des graminées tempérées. La taille relativement petite de son génome la rend utile pour le séquençage et la cartographie génétique. En outre, seulement 21% environ du génome de Brachypodium distachyon est constitué d'éléments répétitifs, contre 26% chez le riz et 80% environ chez le blé, ce qui simplifie encore la cartographie génétique et le séquençage[6].
Avec environ 272 millions de paires de bases et cinq chromosomes, c'est un génome petit pour une espèce de graminées. La petite taille de Brachypodium distachyon (15 à 20 cm de haut) et son cycle de vie rapide (de huit à douze semaines) sont également avantageux à des fins de recherche[7].
La floraison, dans le cas des accessions précoces, peut se produire dès trois semaines après la germination (sous une photopériode inductive appropriée). La petite taille de certaines accessions les rend pratiques pour les cultiver dans un petit espace. Son caractère d'adventice explique que cette plante pousse facilement sans imposer des conditions de croissance spécialisées.
Cette espèce émerge comme un modèle puissant mobilisant une communauté de recherche en pleine croissance. L'International Brachypodium Initiative (IBI) a tenu sa première réunion, ainsi qu'un atelier de génomique, à la conférence PAG XIV à San Diego (Californie), en janvier 2006.
Le but de l'IBI est de promouvoir le développement de Brachypodium distachyon en tant qu'organisme modèle et de développer des ressources génomiques, génétiques et bio-informatiques, telles que des génotypes de référence, des bibliothèques CBA, des marqueurs génétiques, la cartographie de populations et une base de données de séquences génomiques. Récemment, des systèmes efficaces de transformation par Agrobacterium ont été développés pour une gamme de génotypes de Brachypodium[8],[9],[10], permettant le développement de collections d'ADN de transfert mutants[11],[12].
La caractérisation et la distribution des lignes d'insertion d'ADN-T ont été initiées pour faciliter la compréhension de la fonction des gènes chez les graminées[13]
(en) H. Trevor Clifford et Peter D. Bostock, Etymological Dictionary of Grasses, Berlin, Springer Science & Business Media, , 320p. (ISBN978-3-540-38432-8), p.95.
(en) The International Brachypodium Initiative, «Genome sequencing and analysis of the model grass Brachypodium distachyon», Nature, vol.463, no7282, , p.763–8 (DOI10.1038/nature08747).
(en) Chuan Li, Heidi Rudi, Eric J. Stockinger, Hongmei Cheng, Moju Cao, Samuel E. Fox et Todd C. Mockler, «Comparative analyses reveal potential uses of Brachypodium distachyon as a model for cold stress responses in temperate grasses», BMC Plant Biol, vol.12, no65, (DOI10.1186/1471-2229-12-65).
(en) John P. Vogel, David F. Garvin, Oymon M. Leong et Daniel M. Hayden, «Agrobacterium-mediated transformation and inbred line development in the model grass Brachypodium distachyon», Plant Cell, Tissue and Organ Culture, vol.84, no2, , p.100179–91 (DOI10.1007/s11240-005-9023-9).
(en) Philippe Vain, Barbara Worland, Vera Thole, Neil McKenzie, Silvia C. Alves, Magdalena Opanowicz et Lesley J. Fish, «Agrobacterium-mediated transformation of the temperate grass Brachypodium distachyon (genotype Bd21) for T-DNA insertional mutagenesis», Plant Biotechnology Journal, vol.6, no5, , p.236–45 (DOI10.1111/j.1467-7652.2007.00308.x).
(en) Sílvia C Alves, Barbara Worland, Vera Thole, John W Snape, Michael W Bevan et Philippe Vain, «A protocol for Agrobacterium-mediated transformation of Brachypodium distachyon community standard line Bd21», Nature Protocols, vol.4, no5, , p.638–49 (DOI10.1038/nprot.2009.30).
(en) Vera Thole, Sílvia C Alves, Barbara Worland, Michael W Bevan et Philippe Vain, «A protocol for efficiently retrieving and characterising Flanking Sequence Tags (FSTs) in Brachypodium distachyon T-DNA insertional mutants», Nature Protocols, vol.4, no5, , p.650–61 (DOI10.1038/nprot.2009.32).
(en) Vera Thole, Antoine Peraldi, Barbara Worland, Paul Nicholson, John H. Doonan et Philippe Vain, «T-DNA mutagenesis in Brachypodium distachyon», J Exp Bot, vol.63, no2, , p.567–76 (DOI10.1093/jxb/err333).
(en) Vera Thole, Barbara Worland, Jonathan Wright, Michael W. Bevan et Philippe Vain, «Distribution and characterization of more than 1000 T-DNA tags in the genome of Brachypodium distachyon community standard line Bd21», Plant Biotechnology Journal, vol.8, no6, , p.734–47 (DOI10.1111/j.1467-7652.2010.00518.x).
(en) Naxin Huo, John P. Vogel, Gerard R. Lazo, Frank M. You, Yaqin Ma, Stephanie McMahon et Jan Dvorak, «Structural characterization of Brachypodium genome and its syntenic relationship with rice and wheat», Plant Mol Biol, vol.70, nos1–2, , p.47–61 (DOI10.1007/s11103-009-9456-3).
(en) Rachel Goddard, Antoine Peraldi, Chris Ridout et Paul Nicholson, «Enhanced Disease Resistance Caused by BRI1 Mutation Is Conserved Between Brachypodium distachyon and Barley (Hordeum Vulgare)», Mol Plant Microbe Interact, vol.27, no10, , p.1095–1106 (DOI10.1094/MPMI-03-14-0069-R).
(en) David Pacheco-Villalobos, Martial Sankar, Karin Ljung et Christian S. Hardtke, «Disturbed Local Auxin Homeostasis Enhances Cellular Anisotropy and Reveals Alternative Wiring of Auxin-ethylene Crosstalk in Brachypodium distachyon Seminal Roots», PLoS Genetics, vol.9, no6, , e1003564 (DOI10.1371/journal.pgen.1003564).