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moine bouddhiste masculin De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bhikshu, IAST Bhikṣu, mot sanskrit (féminin : bhikṣuṇī, pali : bhikkhu ; chinois : 比丘, (比丘尼, pour une femme) ; japonais : biku (比丘 ), bikuni (比丘尼 ) pour une femme) ; en tibétain, pour les novices, Getsul au masculin et Getsulma au féminin, pour les moines pleinement ordonnés Gelong au masculin et Gelongma (en) au féminin ; signifie littéralement : mendiant[1] ; dans le bouddhisme, ce terme désigne les moines, du fait qu'ils ne peuvent, en principe, mettre de côté de la nourriture, mais doivent la quêter. Les moines et nonnes constituent le sangha. Le premier moine fut Ajnata Kaundiny.
Le monachisme est introduit dès les débuts de l'histoire du bouddhisme, mais ne s'applique, dans un premier temps, qu'aux hommes cependant Gautama Bouddha accepte que les femmes puissent recevoir l'ordination et devenir bhikkhuni. L'ordination n'est pas immédiate : celui qui prend les vœux devient d'abord novice (samanera). À partir de 20 ans il est possible de prendre les vœux de bhikkhu, ce qui demande de s'engager à respecter un code monastique (patimokkha) comprenant plus de deux cents règles. (voir ci-dessous : Les règles comme moyen de libération)
Le présent article traite plus particulièrement des bhikkhus dans le courant theravāda.
Dans la continuité de la communauté monastique originelle, la communauté theravāda demeure un ordre de charité. Les bhikkhus sont totalement dépendants de la générosité continue des laïcs pour leur subsistance, ces derniers offrant ce qu’on nomme les "quatre nécessités" (nissaya ou paccaya sannissita) essentielles à la vie du moine, comprenant : les vêtements monastiques (chivara ou tichivara), le bol à aumônes (patta) pour la nourriture, le logement (senasana) et les remèdes (bheshajja). Ce système, instauré par le Bouddha, permet d’entretenir le lien d’interdépendance entre les moines et la société. La Communauté bouddhiste connaît rarement l’isolement que l’on peut constater dans de nombreuses traditions monastiques, en Orient comme en Occident.
Le respect mutuel entre moines et laïcs est encouragé ; ils font tous partie de la Communauté au sens élargi, qui comprend quatre catégories : moines, nonnes, laïcs et laïques. La décision de rester laïc ou de devenir moine est personnelle et dépend des circonstances dans lesquelles se trouve la personne. Le bénéfice que chaque catégorie retire de l’autre est mutuel : le laïc offre au moine les vêtements, la nourriture, le logement et les remèdes qui lui permettent de subsister. De leur côté, les moines et les nonnes donnent au laïc l’Enseignement (Dharma) tel qu’ils l’ont étudié, pratiqué et compris. Ainsi, les laïcs peuvent-ils facilement trouver conseil et aide dans un monastère auprès d’un des maîtres présents, ou auprès d’un parent ordonné ou pratiquant temporaire. Un équilibre est maintenu, chaque groupe offrant à l’autre ce qui lui est nécessaire pour vivre.
Les moines bouddhistes ne sont pas des mendiants au sens classique du terme car un code de conduite strict régit leur tournée de recueil de nourriture (pindapata) et la façon dont ils reçoivent les dons en général. Ils ne sont pas autorisés à utiliser de l’argent et ne peuvent manger que ce qui est offert ; ils ne peuvent pas faire du bruit, crier ou chanter pour attirer l’attention ; ils marchent silencieusement (dans le cas des moines méditants, ayant présent à l’esprit le sujet de méditation), et acceptent tout ce qui leur est offert comme nourriture, l’important étant l’attitude d’esprit au moment du don ; la nourriture est considérée comme un médicament permettant à la continuité esprit/corps de se maintenir.
L’entretien de la Communauté est intégré à la vie sociale et planifié selon le rythme de la vie quotidienne ou des festivités annuelles. Ainsi, en Thaïlande, on peut assister à l’offrande de la nourriture vers six ou sept heures tous les matins. Les vêtements, le logement et les remèdes sont principalement offerts à d’autres occasions. Durant la retraite de la saison des pluies (vassa), par exemple, un riche laïc peut loger et entretenir des moines, et des habits sont offerts durant le mois dit de kathina.
Les véritables possessions du moine sont très réduites, et il doit considérer tout autre objet comme un prêt que lui fait l’Ordre. Il n’a que huit biens indispensables :
Le moine peut également utiliser une étoffe couvrant le thorax et découvrant l’épaule gauche (añsa), une pièce de tissu rectangulaire pour s’asseoir (nisidana), et quelques autres pièces de tissu à usage divers.
Les vinayas contenant les règles monastiques furent très nombreux, chaque école ayant le sien, mais ne semblent pas avoir fondamentalement différé l’un de l’autre. Trois sont encore en usage de nos jours :
L’ensemble des règles constitue le patimokkha (pali) ou pratimoksha (sanscrit). Pour garantir la bonne tenue de la Communauté, il est récité régulièrement lors des jours d’uposatha de pleine et de nouvelle lune, en présence de tous les moines résidant à ce moment au monastère.
Ces règles, observées volontairement comme méthode de discipline personnelle, peuvent être tout aussi volontairement abandonnées ; les vœux perpétuels n’existent pas, en respect du principe de non-permanence et de liberté individuelle de choix. Si le processus d’ordination est complexe, dans ses conditions et son déroulement, le retour à l’état laïc est une formalité relativement simple. Il est possible de quitter la Communauté et d’y revenir à tout moment, certains effectuant cet aller-retour plusieurs fois. Dans les pays d’obédience theravada, la population monastique est très élevée en raison des nombreuses ordinations temporaires ou "de circonstance" ; c’est une pratique courante pour les hommes que de passer un certain temps comme novice ou moine, le plus souvent entre la fin des études et l’entrée dans la vie professionnelle. Ils choisissent en général la période de la retraite de la saison des pluies, approximativement de juillet à octobre ou novembre.
Les moines ne doivent ni posséder ni transférer ni gérer d’argent, ainsi observent-ils la "pauvreté" dans le sens du monachisme chrétien. Ils doivent s’abstenir de toute sorte de rapport sexuel, ainsi observent-ils la "chasteté". Mais ils ne sont pas soumis à la règle de l’"obéissance" aveugle, bien qu’ils aient des obligations de disciples envers leur Maître, que tout bon moine suit strictement. Lorsque, après au moins cinq ans, ils possèdent savoir et expérience et une connaissance solide de leurs règles, ils sont libres de voyager où bon leur semble, à la recherche d'autres Maîtres de valeur ou pour pratiquer dans la solitude.
Les devoirs du bhikkhu sont simples mais difficiles à remplir. Il doit s’efforcer d’acquérir un vaste savoir et une profonde compréhension de tout ce que le Bouddha a enseigné. Il doit pratiquer l’Enseignement, observer la Vertu, renforcer la Vigilance, et développer la Sagesse. Il comprendra alors les Enseignements du Bouddha selon ce qu’il en aura pratiqué. Et enfin, en fonction de ses capacités et ses inclinations, il pourra enseigner, soit par son propre exemple, soit en prêchant ou encore en écrivant des livres.
Il existe cinq règles ou préceptes dont l’infraction entraîne une forme de déclassement du statut de moine :
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