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professeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bernard Frank, né à Paris le et mort à Neuilly-sur-Seine le [1], est un orientaliste français spécialiste du Japon. Il fut successivement chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), chargé de conférences à la Section des Sciences Religieuses de l'École pratique des hautes études (EPHE), directeur d'études à la Section des Sciences historiques et philologiques de l'École pratique des hautes études, puis Professeur au Collège de France.
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Bernard Lucien Frank |
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Dès l'enfance, Bernard Frank commença à s'intéresser à l'Extrême-Orient, et plus particulièrement au Japon. À l'École des langues orientales où il eut pour maître Charles Haguenauer, il apprit le sanskrit, le chinois et le japonais. Son intérêt s'orienta vers l'étude des croyances et des mentalités japonaises qu'il appréhenda dans le contexte plus large des influences reçues des civilisations chinoise et indienne, via le bouddhisme en particulier. Cette ouverture aux multiples composantes linguistiques et culturelles de l'Asie lui fournit autant d'éléments de référence qui enrichiront sa démarche scientifique, lui donnant profondeur et plénitude.
À partir de 1951, Bernard Frank devint attaché, puis chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). C'est après avoir acquis son diplôme de la section des sciences religieuses de l'École Pratique des Hautes Études, en 1954, que Bernard Frank s'embarqua pour un séjour de trois années à la maison franco-japonaise de Tokyo, premier contact avec le Japon réel. Ces premières années passées à Tokyo ont été à l'évidence cruciales dans sa carrière de savant. C'est là en effet qu'il a mis en route ses premiers travaux importants et que se sont précisées certaines préoccupations intellectuelles qui ne devaient plus quitter. C'est aussi au cours de ce premier séjour au Japon qu'il rencontra et épousa Junko Tsuchihachi, une jeune fille née d'une vieille famille de notables de la préfecture de Wakayama, qui étudiait alors la peinture occidentale à l'université des Arts de Tokyo. Peintre à l'œuvre originale d'inspiration surréaliste mais proche de la nature, Junko Frank contribua à créer un environnement esthétique et spirituel.
Parallèlement, Bernard Frank mena une carrière à l'École pratique des hautes études, comme chargé de conférences à la section des sciences religieuses de 1959 à 1963, puis, de 1965 à 1981, comme directeur d'études à la section des sciences historiques et philologiques. Entretemps, il obtint son doctorat, enseigna à l'université Paris VII comme chargé de cours (1970-71). De 1972 à 1974, il dirigea la maison franco-japonaise de Tokyo dont il avait été pensionnaire 20 ans plus tôt. De retour en France, il enseigna comme maître de conférences à l'université Paris VII avant d'être nommé au Collège de France en 1979 sur la chaire de Civilisation japonaise. En 1983, il fut élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et, la même année, l'Académie du Japon l'accueille comme membre associé.
Le nom de Bernard Frank restera lié à la traduction du Konjaku monogatari shū. Par son érudition, les Histoires qui sont maintenant du passé forment la matière par excellence où se conjuguent ses deux grands domaines d'intérêt : la religion et la littérature. Pendant ses années à l'École Pratique des Hautes Études, Bernard Frank avait également examiné un autre texte capital de cette littérature des anecdotes exemplaires, le Sanbô-e (« Peinture des Trois Joyaux »).
Dans le domaine littéraire, Bernard Frank se consacra à la poésie japonaise (waka), seule forme littéraire qui ait donné lieu, dans la sensibilité japonaise, à une voie (道, dō ), c'est-à-dire une discipline où « la distinction stylistique recherchée sert l'accomplissement personnel, la sublimation esthétique, voire la quête spirituelle »[2].
Bernard Frank nous a laissé une œuvre nourrie d'un profond savoir accessible au lecteur occidental. Dans tous ses travaux, il chercha à confronter, dans la mesure du possible, les résultats que lui fournissait la recherche sur les textes avec la réalité concrète dont il faisait régulièrement l'expérience sur le terrain. Ceci est particulièrement vrai pour l'autre grand domaine que ses recherches ont éclairé de façon magistrale : l'iconographie du panthéon bouddhique (sculptures, peinture et gravures) qu'il analysa tant sur le plan esthétique que doctrinal, dans le contexte de la place que ces images tiennent encore dans la vie des Japonais d'aujourd'hui. Parmi les innombrables temples qu'il visita dans tout l'archipel, Bernard Frank étudia chacun des 33 temples du Saigoku Sanjūsan-sho (西國三十三箇所 ) (pèlerinage des 33 temples du Kansai dédiés à Kannon Bosatsu)[3], le pèlerinage de Kannon Bosatsu de la région du Kansai dont il rapporta une collection d'o-fuda qui fut l'objet d'une exposition au Japon. Une partie des cendres de Bernard Frank reposent au temple bouddhique Tō, appartenant à la secte Shingon et située à Kyoto.
À la suite de son décès, un ouvrage collectif sur les moines thaumaturges du Japon et de Chine lui a été dédié[4].
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