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anciennes unités spéciales de la police ukrainienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Berkout, berkout ou berkut (en ukrainien : Бе́ркут, « aigle royal ») sont des anciennes unités spéciales servant de police antiémeute au sein de la militsia ukrainienne, dépendant du ministère de l'Intérieur. Leurs membres sont également appelés berkouts.
Groupe de militsia pour opérations spéciales « Berkout » | |
Ancien insigne des Berkout. | |
Création | 1992 |
---|---|
Dissolution | |
Pays | Ukraine (1992–2014)
Russie (depuis 2014) |
Branche | Forces spéciales ukrainiennes |
Type | Police antiémeute |
Effectif | 30 000 (Ukraine 2 014)
400 (Russie aujourd'hui) |
Devise | « Безпека народу — найвищий Закон » La sécurité du peuple est la loi suprême |
Emblème |
Insigne des Berkout (Russie). |
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Ces unités créées en 1992 et composées d'environ 30 000 hommes avaient succédé aux OMON soviétiques. Du fait de leur forte visibilité — notamment lors des événements dits d'Euromaïdan —, d'autres unités spéciales de maintien de l'ordre sont parfois improprement appelées « berkout ».
L'Union soviétique organise en 1987 une « unité police pour mission spéciale », l'OMON. Les unités devant servir au sein de la république socialiste soviétique d'Ukraine sont créées le 28 décembre 1988, soit plus d'un an après la création de l'entité étatique, et plus de trois mois après l'ordre spécifique de mise sur pied, le [1]. Les premiers pelotons sont mis en place à Kyïv, Dniepropetrovsk, Odessa, Lviv et Donetsk, sur la base d'unités sélectionnées parmi les troupes internes soviétiques dépendant du Ministère de l'intérieur.
Après la chute de l'Union soviétique et l'indépendance de l'Ukraine, l'État décide de maintenir en place dans chaque capitale d'oblast une unité de police spéciale dépendant du Ministère de l'Intérieur. Le , le Ministère décrète la création d'une force de réaction rapide (en). Ses unités, les berkouts, prennent ainsi la succession des OMON [2] et sont pleinement fonctionnelles début 1993.
Son nouveau nom, Бе́ркут, signifie « Aigle royal (Aquila chrysaetos) » en ukrainien, animal qui se trouve sur l'écusson de cette unité. Cet emblème a été choisi pour son association historique avec son rôle en fauconnerie, pour sa capacité à se saisir de proies importantes, comme les renards[réf. nécessaire].
Le , le ministre de l'Intérieur par intérim Arsen Avakov signe le décret no 144 qui dissout ces unités[3],[2]. En particulier, leur action violente contre la foule lors de la manifestation du 20 février 2014, lors de laquelle ses hommes tirent à balles réelles et au fusil de précision devant les caméras du monde entier, a fortement contribué au discrédit de ces unités et conduit à leur dissolution par le gouvernement de transition ukrainien quelques jours plus tard[3]. Toutefois, certaines sources évoquent une action des berkouts intervenant en riposte contre des snipers tirant eux-mêmes sur les manifestants, dont l'origine n'a pas été déterminée ; les berkouts déplorent des pertes lors de cette opération[4].
De plus, ce discrédit n'est pas unanime en Ukraine, puisque les unités des berkouts de retour en Crimée après le ont été reçues par les vivats de la foule. Le nouveau maire de Sébastopol Alekseï Tchaly, élu le , leur a d'ailleurs proposé le de constituer le cœur de la nouvelle force d'autodéfense de la Crimée insurgée contre le nouveau pouvoir de Kyïv[5]. Certaines sources affirment d'ailleurs que des anciens berkouts font partie des forces ayant pris le contrôle des points stratégiques dont le Conseil suprême de Crimée, au cours de la journée du 27 février 2014[6].
Ayant d'abord servi à la lutte contre le grand banditisme, ils servent désormais de police antiémeute, pour le compte du Ministère de l'Intérieur ukrainien, plus particulièrement du département de la sécurité publique[7],[8].
Malgré cette fonction de sécurité, les berkouts ont connu depuis longtemps des accusations d'agissements répressifs allant au-delà de ce cadre normal. Ces accusations incluent celles de racket organisé, ou de pressions faites sur les votants lors des élections législatives ukrainiennes de 2012 pour le compte des candidats du parti de Viktor Ianoukovytch, le Parti des régions[9]. De nombreuses sources[réf. nécessaire] attestent également de la véracité des accusations d'enlèvement, séquestration, coups et blessures et même torture sur des manifestants, qu'il s'agisse des événements entourant Euromaïdan[10],[11] ou, dans une moindre proportion, lors de la Révolution orange de 2004.
Après la dissolution des berkouts, le nouveau pouvoir en place souhaite mettre sur pied rapidement une unité remplaçant les berkouts dans leur rôle antiémeute[12].
Les berkouts sont organisés en unités semi-autonomes, commandés soit au niveau local, soit au niveau régional (oblast, raïon, ville). Il existe une unité de berkout par oblast, et une unité dans chaque grande ville du pays.
Le 27 janvier 2014, le Ministère ukrainien de l'Intérieur annonce de fortes hausses de salaire pour les personnels militaires 2014[réf. nécessaire]. De plus, le Conseil des ministres adopte[Quand ?] une résolution approuvant l'augmentation des effectifs des berkouts, passant de 5 000 à 30 000 hommes, et leur allouant des moyens financiers supplémentaires afin d'améliorer leur approvisionnement en munitions. Le salaire moyen des berkouts représente entre 150 et 200 % du salaire moyen des officiers de police ukrainienne[13].
L'équipement de base des berkout inclut des fusils d'assaut AKM, des mitrailleuses PK, les fusils de précision SVD, des véhicules tout-terrain UAZ-469 et des transports de troupes BTR-70[13]. Quelques unités sont également dotées du canon sans recul SPG-9 et du lance-roquettes RPG-7 en fonction des besoins.
Taras Kuzio (en), expert de la politique ukrainienne, évoque dès 2012 le fait que le régime de Viktor Ianoukovitch a de plus en plus utilisé les berkouts à des fins d'intimidation face aux manifestants hostiles au gouvernement et de pression lors des échéances électorales[9]. En janvier 2014, Harrison Jacobs rapporte pour le Business Insider que « les berkouts ont derrière eux une longue histoire de brutalités, de torture et autres états de services dans le cadre de leurs missions du contrôle politique en Ukraine »[14]. Le ministre de l'Intérieur par intérim, Avakov, indique après la dissolution des berkout que « 3 000 berkouts auront à répondre de leur rôle et de leur comportement lors des opérations menées contre les manifestants » de Maïdan[12].
Aux derniers jours de son existence, le site internet des berkouts dénonce « l'origine juive » des meneurs des manifestants d'Euromaïdan, arborant une image montrant la superposition d'une étoile de David et d'une swastika[15].
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