Benjamin Lee Whorf

linguiste et anthropologue américai De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Benjamin Lee Whorf

Benjamin Lee Whorf, né le à Winthrop (Massachusetts) et mort le à Wethersfield (Connecticut), est un linguiste et anthropologue américain qui s'intéressa particulièrement aux langues amérindiennes[1]. Il est l'auteur avec Edward Sapir de l'hypothèse de Sapir-Whorf pour laquelle il est principalement connu.

Faits en bref Naissance, Décès ...
Benjamin Lee Whorf
Thumb
Biographie
Naissance
Winthrop, MA, États-Unis
Décès (à 44 ans)
Wethersfield, CT, États-Unis
Nationalité Américaine
Thématique
Formation Université Yale et Institut de technologie du Massachusetts
Profession Anthropologue, linguiste et philosophe
Employeur Université Yale
Intérêts Langues amérindiennes
Idées remarquables Hypothèse de Sapir-Whorf
Œuvres principales Language, Thought and Reality (1954, publication posthume)
Auteurs associés
Influencé par Edward Sapir
Franz Boas
Fermer

Benjamin L. Whorf fut un linguiste atypique, se tenant volontairement à l'écart du monde universitaire : il enseigna peu et refusa tous les postes en université qui lui furent proposés à la fin de sa vie. Son métier d'ingénieur dans une compagnie d'assurances (la Hartford Insurance Company) ne le prédisposait pourtant pas à se distinguer dans les sphères académiques. Mais il revendiqua toujours son indépendance comme un gage de liberté lui permettant de développer des idées originales, encore aujourd'hui objets de vives polémiques[2],[3].

La relativité linguistique

Résumé
Contexte

Le principal centre d'intérêt de Whorf en matière de linguistique fut l'étude des langues amérindiennes, et principalement celles d'Amérique centrale. Il est notamment l'auteur d'un ouvrage sur la langue Hopi [4], mais s'intéressa en outre à la langue maya [5] ou à la langue inuit, et c'est de l'ensemble de ces recherches qu'est né son principe de la relativité linguistique[6].

Partant du fait que l'on ne trouve aucune notion temporelle dans la langue Hopi, Whorf en déduit que la pensée est conditionnée par la langue qui l'exprime. À ce premier principe se combine un autre : celui suivant lequel la langue est conditionnée par la culture, principe qui sera plus particulièrement développé lors de sa collaboration avec Sapir. Ce principe de relativité s'oppose radicalement à l'hypothèse chomskyenne du caractère inné du langage dans la mesure où il lui stipule un caractère acquis.

Ce principe s'oppose également à l'ensemble de la conception néo-grammairienne de la linguistique, qui, jusqu'à Saussure, envisageait la langue comme un système propre indépendant des contingences sociales et culturelles.

Language is shaped by culture and reflects the individual actions of people daily (Le langage est façonné par la culture et reflète les activités quotidiennes des individus.)[7]

Influences

La pensée de Whorf fut principalement influencée par celle de son compatriote Franz Boas, le fondateur de l'anthropologie américaine. On y voit parfois également l'influence de son éducation méthodiste, et de son profond engagement mystique (il connaissait également l'hébreu). Ses détracteurs lui auront, entre autres, reproché d'avoir écrit pour la peu scientifique revue New Age.

La collaboration avec Sapir

Quand en 1931 Benjamin Whorf décide de suivre les cours d'anthropologie de l'Université Yale, il travaille sous la direction d'Edward Sapir. Ce dernier prend vite conscience de l'originalité de sa pensée, et décide de l'encourager. Ils travailleront ensemble sur la théorie de la relativité linguistique (hypothèse de Sapir-Whorf). Durant cette période, Whorf publie plusieurs articles dans de grandes revues de linguistique comme Language.

Benjamin Whorf meurt en 1941, laissant son œuvre inachevée. Son impact sur la linguistique contemporaine est considérable, comme en témoigne la vivacité des polémiques qui l'entourent.

Références

Bibliographie

Liens externes

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.