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anthropologue américain d'origine allemande De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Franz Boas, né le à Minden[1] en Westphalie dans le Royaume de Prusse et mort le [2] à New York, est un anthropologue américain d'origine allemande, souvent désigné comme le « père fondateur de l'anthropologie américaine » et de la méthode intensive de terrain. Il est la première grande figure de l'anthropologie à rejeter l'évolutionnisme. Souvent considéré comme l'un des principaux représentants de l'école américaine du diffusionnisme (il a été l'élève de Friedrich Ratzel qui en est le « fondateur »), il prendra rapidement ses distances avec ce mouvement pour développer une pensée personnelle novatrice à l'origine de l'ensemble de l'anthropologie culturelle américaine. À l'origine de cette rupture, son introduction des concepts de relativisme culturel et de particularisme historique en anthropologie. Il fut à l'origine de toute une génération d'anthropologues américains dont Alfred Louis Kroeber, Melville Herskovits, Robert Harry Lowie, Edward Sapir, Ralph Linton, Zora Neale Hurston, Margaret Mead et Ruth Benedict.
Président de la Société linguistique d'Amérique (d) | |
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- | |
Charles Hall Grandgent (en) |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Dale Cemetery (en) |
Nom de naissance |
Franz Uri Boas |
Nationalités | |
Formation | |
Activités | |
Enfants |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Académie américaine des sciences () American Antiquarian Society () Académie américaine des arts et des sciences Académie royale danoise des sciences et des lettres Société linguistique d'Amérique (en) Académie royale des sciences de Prusse Académie autrichienne des sciences Académie bavaroise des sciences Académie Léopoldine Burschenschaft Alemannia Bonn |
Maîtres |
Friedrich Ratzel, Carl Ritter, Theobald Fischer (en), Wilhelm Wundt |
Directeur de thèse | |
Site web |
(de) www.franz-boas.com |
The Mind of Primitive Man (d) |
Boas est né à Minden (province de Westphalie) en 1858[3] dans une famille juive ashkénaze. Il est tout d'abord formé aux mathématiques et à la physique dans plusieurs universités allemandes : Heidelberg, Bonn et Kiel. Au cours du semestre d'hiver 1877-1878, il rejoint, comme son cousin, la Burschenschaft Alemannia Bonn. En 1881, il obtient dans cette dernière un doctorat en présentant une thèse sur les variations de la couleur de l'eau de mer. En octobre de la même année, il commence son service militaire en tant que volontaire d'un an (de) dans le 15e régiment d'infanterie (de) à Minden.
Il s'oriente alors vers la géographie et part en 1883 en Terre de Baffin. Il y commence une étude sur l'influence de l'environnement sur le mode de vie des Eskimos. Cette expérience va s'avérer cruciale pour Boas. En vivant parmi eux, il acquiert la certitude que l'histoire d'un peuple a un impact bien plus grand sur ses caractéristiques sociales et culturelles que son milieu naturel. Cette expérience va aussi faire naître chez Boas l'intérêt pour ces peuples que l'on qualifie encore à l'époque de primitifs, pour leur singularité culturelle qu'il s'agit de sauvegarder. Encore très proche de la géographie, Boas se fait anthropologue.
De 1889 à 1892, il enseigne à l'université Clark[4] et y mène des enquêtes sur la croissance des écoliers new-yorkais. En 1894, il évoque pour la première fois en public la question du lien entre capacités mentales et race devant l’Association américaine pour l'avancement des sciences[4].
En 1921, il effectua des travaux relatifs aux conséquences des migrations. Ceux-ci consistaient à comparer les premières et secondes générations de migrants aux populations d'origine restées sédentaires. L'objet principal de ses études était de mesurer l'impact du nouvel environnement sur les migrants.
Franz Boas est avant tout un infatigable enquêteur des cultures amérindiennes et esquimaux : sa théorie est que les anthropologues devraient partir d'observations concrètes afin d'en arriver à des théories générales. Selon lui, chaque culture est le produit d'une histoire contingente : il n'y a pas de lois du développement, seulement des processus singuliers. Franz Boas est le père du relativisme culturel. Il dissocie l'étude des races de celle des cultures. Contre l'évolutionnisme, il affirme qu'aucune culture n'est plus développée qu'une autre. Il traite chaque culture comme une synthèse originale, dotée d'un « style », qui s'exprime à travers la langue, les croyances, les coutumes, l'art, et constitue un tout. Le monde est divisé en « aires culturelles ».
Le but de cette expédition était géographique : collecte d'information sur les zones de chasses, les migrations, les routes de commerces, la cartographie, la météo, etc.
Durant ce voyage il vécut avec des Inuits. Il apprit leur langue, leurs mythes, leur mode de vie et leurs coutumes.
De retour à Berlin, il se rendit compte qu'il n'était pas possible d'expliquer les migrations des Esquimaux uniquement comme étant le résultat d'une adaptation aux modifications de l'environnement, mais qu'il était nécessaire, pour comprendre leur rapport à l'espace, d'étudier également leur histoire et leur culture.
C'est cette expérience qui l'amena à une conversion de la géographie humaine, vers l'ethnographie et l'histoire.
Quand il publie ses travaux (The Central Eskimo) sur le sujet, il ne reste presque plus rien du déterminisme géographique des débuts.
Pour Franz Boas, la culture est un ensemble de croyances, de coutumes et d'institutions sociales qui caractérisent et individualisent les différentes sociétés. Il est héritier du concept allemand de « Kultur » (civilisation en français), auquel il donne la signification de « totalité spirituelle intégrée. » L'anthropologie américaine a hérité de ce concept.
Boas fut un militant communiste jusqu'à sa mort (envoyant chaque année une carte à Staline pour son anniversaire)[5].
Fondateur des enquêtes de sociologie empiriques, en particulier sur les populations migrantes et déracinées dont il observe et conforte l'acculturation, Franz Boas est le véritable inspirateur de l'école de Chicago. Ses positions théoriques qui résultent d'une naturalisation du domaine humain, ainsi que d'une décontextualisation aussi bien ethnique, que géographique et historique des traditions culturelles, rencontrèrent l'opposition critique de Margaret Mead, puis de Claude Lévi-Strauss[6].
Malgré sa place centrale dans la constitution de l'anthropologie moderne, l'œuvre de Franz Boas n'a quasiment pas été traduite en français jusqu'en 2003, avec la traduction de Primitive Art aux éditions Adam Biro puis en 2017, avec la parution de l'ouvrage : Anthropologie amérindienne, Franz Boas, regroupant en 640 pages un corpus de textes choisis, traduits, présentés et annotés par Isabelle Kalinowski et Camille Joseph, aux éditions Flammarion, coll. « Champs Classique » (2017), (ISBN 9782081270817) .
Avant cette publication, voici les titres des ouvrages et articles les plus importants :
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