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roman de Guy De Maupassant De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bel-Ami est un roman réaliste de Guy de Maupassant (1850-1893), publié en 1885. L'action du récit se déroule à Paris pendant la seconde moitié du XIXe siècle.
Bel-Ami | ||||||||
Nature morte à la statuette de plâtre et aux deux romans, Vincent van Gogh, à droite Bel-Ami | ||||||||
Auteur | Guy de Maupassant | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Roman réaliste | |||||||
Éditeur | Victor Havard | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1885 | |||||||
Nombre de pages | 441 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Le roman retrace l’ascension sociale de Georges Duroy (ou Georges Du Roy de Cantel), homme ambitieux, manipulateur et séducteur sans scrupules, arriviste et opportuniste, employé au bureau des chemins de fer du Nord et qui est monté au sommet de la pyramide sociale parisienne grâce à ses maîtresses et à la collusion entre la finance, la presse et la politique. Sur fond de politique coloniale, Maupassant décrit les liens étroits entre le capitalisme, la politique, la presse ainsi que l’influence des femmes, privées de vie politique depuis le code Napoléon et qui œuvrent dans l’ombre pour éduquer et conseiller.
Satire d'une société d'argent minée par les scandales politiques de la fin du XIXe siècle, l’œuvre se présente comme une petite monographie de la presse parisienne dans la mesure où Maupassant fait implicitement part de son expérience de reporter.
Le roman paraît d'abord sous forme de feuilleton dans le quotidien Gil Blas, avant d'être édité en volume aux éditions Victor Havard. Les éditions Ollendorff publient la première édition illustrée en 1895. Bel-Ami est l'une des œuvres romanesques qui a le plus séduit scénaristes et réalisateurs internationaux.
Georges Duroy est un ancien sous-officier[1] du 6e régiment des hussards[2] ayant passé des années en Algérie, qui travaille dans les bureaux de la Compagnie des chemins de fer du Nord, à Paris[3]. Très dépensier, il peine à joindre les deux bouts[4], mais retrouve par hasard un ancien camarade de régiment, Charles Forestier[5]. Attristé par la situation de Duroy, Forestier, rédacteur au journal La Vie Française[6] propose de l'engager comme journaliste et l'invite à une soirée mondaine chez lui[7]. Forestier lui donne alors deux louis pour qu'il s'achète de nouveaux habits pour le dîner du lendemain[8], mais Duroy en dépense la moitié le soir même avec une prostituée gargantuesque, Rachel[9].
Au dîner, Duroy se fait remarquer par ses récits sur la vie en Algérie, qui attirent l'attention de M. Walter, directeur de La Vie Française, qui accepte alors de lui accorder un entretien le lendemain[10]. Il parvient également à se rapprocher de Clotilde de Marelle, une amie de Forestier[11].
Étant incapable d'écrire un article sur l'Algérie comme requis, Duroy va demander de l'aide à Forestier[12], qui le fait aider par sa femme, Madeleine Forestier[13]. En fait, celle-ci lui demande seulement quelques détails puis lui dicte l'article, en ajoutant des péripéties inventées par elle. Duroy se présente ensuite à l'entretien prévu avec M. Walter, qui accepte de l'embaucher au journal comme reporter[14],[15].
Le lendemain, plein d'enthousiasme, il va acheter La Vie Française dès l'aube[16]. Il part ensuite déposer sa démission à la Compagnie des chemins de fer du Nord[17]. À peine arrivé à son nouveau travail, Duroy n'est déjà plus considéré par Forestier comme un ami mais comme un simple subalterne[18],[19]. Dans la soirée, Duroy ne parvient toujours pas à écrire la suite de son article sur l'Algérie, et décide donc de rendre visite à Mme Forestier le lendemain pour lui demander de l'aide[20]. Il y est très mal accueilli par M. Forestier qui le congédie[21]. Il décide donc de l'écrire lui même, tant bien que mal dans un style assez maladroit[22], mais son histoire ne paraîtra pas le lendemain[23] car jugée trop mal écrite par le journal[24]. Duroy décide donc de se concentrer sur son métier de reporter, et parvient à s'y faire un nom[25].
Georges gravit peu à peu les échelons et commence une relation avec Clotilde de Marelle, dont le mari est presque toujours absent. Trouvant que Charles Forestier ne le traite pas avec suffisamment de respect, Duroy commence à le haïr et décide de séduire sa femme. Madeleine Forestier le rejette, mais ils concluent un simple pacte d’amitié. La santé de Charles Forestier, affaibli par une mauvaise toux, se détériore rapidement, et il meurt peu après la venue de Georges invité par Madeleine à rejoindre le couple dans le sud de la France. Celui-ci demande alors la veuve en mariage. Après un long temps de réflexion, Madeleine Forestier accepte, en insistant pour garder son indépendance.
La carrière de Duroy décolle, mais ses collègues ne cessent de l'appeler Forestier, ce qui le rend furieux. Il insiste alors pour que sa femme déclare qu'elle a trompé Forestier, ce qu'elle refuse de faire, et recommence sa liaison avec Clotilde de Marelle. Pressentant que Mme Walter, la femme du directeur du journal, est attirée par lui, il lui fait une déclaration d'amour passionnée et elle finit par reconnaître son amour pour lui. Cependant, Duroy se lasse très vite d'elle, la jugeant immature, et tente de rompre. Pour le garder, elle lui révèle un délit d'initié orchestré par Laroche-Mathieu, le ministre des Affaires étrangères, et son mari : la France va coloniser le Maroc sous peu, alors que Duroy vient de rencontrer le ministre qui lui a certifié le contraire. M. Walter, ayant acheté auparavant une grande partie de la dette du Maroc, devient immensément riche, contrairement à Duroy, qui n'a pas pu en profiter outre mesure.
Fou de jalousie et constatant que Suzanne Walter, la fille cadette, n'aime que lui, il échafaude un plan pour l'épouser. S'étant rendu compte que sa femme le trompe avec le ministre des Affaires étrangères, Laroche-Mathieu, il appelle la police et les mène à l'appartement dans lequel ils se retrouvent. Un constat d'adultère est fait, ce qui lui permet de divorcer. Suzanne fugue ensuite de chez ses parents, et Duroy leur écrit qu'elle ne reviendra que s'ils acceptent leur union. Mme Walter, furieuse, refuse catégoriquement mais son mari accepte, craignant pour sa réputation si on apprenait que sa fille s'est enfuie. Duroy épouse alors Suzanne Walter, acquérant ainsi une grande fortune et un poste prestigieux au sein du journal. Le jour même de son mariage, il envisage de poursuivre sa relation avec Mme de Marelle.
Bel-Ami est une œuvre du courant réaliste. Elle comporte cependant quelques caractéristiques du naturalisme mais ne répond pas entièrement à la définition que Zola donne à ce courant.
Maupassant décrit le journalisme à travers le journal La Vie française et n’en donne pas une image très positive. C’est un milieu d’oisiveté : les journalistes passent une partie de leur journée à jouer au bilboquet, Duroy a beaucoup de temps de libre pour aller voir ses maîtresses. C’est aussi un milieu de suffisance : les reporteurs ne vont pas toujours sur le terrain vérifier leurs informations, à l’image de Saint Potin qui ressert toujours les mêmes informations, en changeant juste les titres, et qui n’interviewe pas directement les personnalités, préférant se fier aux paroles des concierges d’hôtel. Au début du roman, Saint Potin explique à Duroy qui apprend le métier qu’il faut simplement donner aux articles une apparence de sérieux et écrire ce que le lecteur a envie de lire.
Maupassant décrit aussi les journalistes comme étant inféodés à l’argent et au pouvoir. Ainsi, Walter, le directeur du journal, est davantage un homme d’affaires qu’un directeur de journal : sa publication lui sert surtout à soutenir ses opérations financières et accaparer le pouvoir politique. Les autres journalistes apparaissent aussi comme facilement corruptibles et intéressés par les spéculations que lance le directeur.
Les journalistes jouent un double jeu avec pouvoir politique : ils peuvent faire et défaire des ministères, propulser sur le devant de la scène un futur ministre (Laroche-Mathieu doit son poste ministériel à l’activisme du journal en sa faveur) mais les journalistes peuvent aussi se faire manipuler par ce même pouvoir. C’est l’exemple de Duroy qui se fait quasiment dicter son article par le nouveau ministre et qui s’apercevra qu’il a été dupé sur l’affaire de l’intervention de la France au Maroc.
Cependant, dans un article en réponse aux critiques dont son livre en fut l'objet, Maupassant n'affirma n'avoir décrit que l'une de ces feuilles interlopes, sorte d'agence d'une bande de tripoteurs politiques et d'écumeurs de bourses, comme il en existe quelques-uns, malheureusement"[27].
Maupassant décrit surtout la vie des gens aisés, de la bourgeoisie, de l’élite du journalisme et de la politique. Ce sont des gens qui sortent souvent, vont au théâtre, invitent des amis chez eux, participent à des soirées mondaines. Cette société accorde une forte importance à l’argent, à la réussite sociale et au pouvoir. Ainsi, l’ascension de Georges Duroy peut être comparée à la propre ascension de Maupassant[28]. En effet, Bel-Ami est la description parfaite de l'inverse de Guy de Maupassant, Georges Duroy devenant une sorte de contraire de l'auteur, dont Maupassant se moquera tout au long du roman.
L’auteur affirme qu’il n’est pas nécessaire d’être spécialement intelligent pour être admiré de tous et gravir l’échelle sociale, il suffit, à l’image de Georges Duroy, de miser sur son apparence et laisser croire qu’on est cultivé. Maupassant décrit une société où tout est question d’apparence et où on ne progresse pas sans trahir.
L’auteur a aussi un regard très sévère sur les politiques, décrits comme opportunistes et prêts à toutes les magouilles pour s’enrichir davantage et conquérir le pouvoir.
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