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instrument de musique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La basse fretless (littéralement « sans frettes ») est une basse dont la touche est dépourvu de frettes à l'instar de nombreux instruments à cordes comme le violon, le violoncelle ou la contrebasse. Hormis cette spécificité, une basse fretless possède les mêmes caractéristiques et variante qu'une basse frettée (accordage en quarte mi la ré sol, diapason pouvant aller de 30" à 36", électronique active ou passive, modèles à 4, 5 ou 6 cordes etc.)[1]. Les frettes sont de petites barres métalliques placées perpendiculairement aux cordes et subdivisant chaque touche en demi-tons. Leur absence a plusieurs conséquences :
En 1951, Léo Fender sortait le premier modèle de basse électrique commerciale, la Precision Bass. Ce terme de « Precision » mettait l'accent sur la présence novatrice des frettes par rapport à la contrebasse. En effet, elles permettent d'obtenir facilement la justesse des notes et facilitent le jeu des bassistes par rapport à celui des contrebassistes.
Néanmoins, à la fin des années 1960, certains bassistes (dont notamment Jaco Pastorius) eurent l'idée de « défretter » leur basse, afin de revenir à un son plus proche de la contrebasse — tout en gardant un instrument léger, maniable et électrique. On vit ainsi apparaître les premières basses fretless. C'est donc une sorte de retour en arrière par rapport au concept de Precision défini par Léo Fender. Depuis, un grand nombre de fabricants proposent leurs modèles en version fretless, c'est-à-dire dépourvus de frettes dès le cahier des charges, non après un retrait ultérieur.
Il est en général plus difficile de jouer sur des basses fretless, car il faut une grande précision dans le doigté et une écoute attentive de la justesse des notes. Avec une basse frettée, on peut appuyer indifféremment (avec un résultat plus ou moins bon) sur n'importe quel endroit de la case délimitée par deux frettes pour obtenir la note juste. À l’inverse, avec une basse fretless on est obligé de poser le doigt de la main gauche exactement à l'emplacement qu'aurait eu la frette correspondant à la note que l'on recherche, comme sur un violon par exemple. En revanche, il devient plus aisé de jouer des sons n'appartenant pas aux gammes usuelles de la musique occidentale, comme les intervalles de quart de ton.
La plupart des basses fretless sont pourvues de repères, soit sur la touche, soit sur la tranche de la touche. Certaines basses fretless dites « lignées » ont également des lignes marquant l'emplacement des frettes, pour guider le bassiste.
L'un des intérêts d'une basse fretless réside précisément dans la possibilité d'altérer les sonorités et, éventuellement, de jouer sur les dissonances légères, par exemple pour faire des effets de trémolo/vibrato en faisant faire de petites oscillations de la main gauche sur la manche dans la direction de la corde[2] (contrairement à un instrument fretté sur lequel les effets de vibrato sont exécutés perpendiculairement à la direction de la corde).
Du point de vue du son, la basse fretless se rapproche de ses ancêtres, le violoncelle et la contrebasse, qui sont, eux aussi, des instruments de basse par principe fretless. Cette similitude est renforcée par l’utilisation de l’ébène pour fabriquer la touche de nombreuses fretless de qualité (ce même bois est utilisé en lutherie classique). Ainsi, la basse fretless possède un son rond, plus chaud, plus mélodieux et beaucoup plus riche en médiums que la basse frettée. Cette différence de spectre sonore avec la basse frettée est attribuée au contact direct entre la corde et le bois qui la fait vibrer à la limite du phénomène de « frise » (la corde étant calée de manière moins nette que sur une frette).
La basse fretless a été, et est toujours, jouée par les plus grands bassistes, dont Jaco Pastorius qui a été un de ses plus ardents représentants. Elle est aussi très prisée des bassistes rock à la recherche de sonorités veloutées « jazzy », mais voulant rester fidèles à la guitare basse. On citera ainsi Sting (en solo ou avec The Police)[3], Jack Bruce (ancien bassiste de Cream[4] qui est ensuite devenu un chanteur-bassiste fretless en solo), Alain Caron (bassiste du groupe Uzeb), Tony Levin (bassiste, entre autres de Peter Gabriel), Eric Serra (bassiste compositeur de Luc Besson), Jannick Top (bassiste de Magma, Michel Berger…), et aussi Pino Palladino (bassiste de Paul Young, NIN ou de The Who) qui a exploré dans les années 1980 de nombreuses de possibilités de sons avec sa basse fretless (y compris le slap) ; ainsi que Marcus Miller, Stanley Clarke et Mick Karn, ex bassiste de Japan. Steve Bailey (en), Bunny Brunel (en), Gary Willis, Sean Malone (en),Steve DiGiorgio, Les Claypool ou Michael Manring et Patrick O'Hearn sont également de grands bassistes fretless. Un autre grand technicien de la fretless est le bassiste Tony Franklin. Il a joué, entre autres, avec le groupe The Firm, qui présentait aussi le guitariste Jimmy Page et le chanteur Paul Rodgers, et il donne un bon aperçu de ses talents à la fretless sur sa reprise de You've Lost That Lovin' Feelin' des Righteous Brothers.
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