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principauté du XVIeme siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La principauté de Sedan, constituée autour de la ville du même nom, est à l'origine un territoire relevant du Saint-Empire romain germanique puis du royaume de France à partir de 1379[2],[3]. Il devint à l'Époque moderne, de 1549 à 1642, une entité souveraine située entre les Pays-Bas espagnols, le royaume de France et le Saint-Empire[4].
28 août 1549[1] – 19 septembre 1642
Statut | Monarchie |
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Capitale | Sedan |
Langue(s) | Français, ardennais |
Religion | Protestantisme calviniste (officiel) et Catholicisme |
Superficie |
154,63 km2 (de 1424 à 1487 puis de 1521 à 1549) 384,63 km2 (de 1484 à 1521) 215,57 km2 (de 1549 à 1642) |
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8 mai 1424 | Achat de la seigneurie par Évrard II de La Marck-Arenberg |
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1484 | Indépendance du duché de Bouillon de la Principauté de Liège rattaché aux seigneurs de Sedan |
1521 | Annexion du duché de Bouillon par Charles-Quint |
1547 | Henri II reconnaît l'état souverain |
28 août 1549 | 28 août 1549 Robert de La Marck prend le titre de souverain |
1549 | Robert IV de La Marck se déclare souverain. Rattachement de la seigneurie de Raucourt |
1560 | Henri-Robert de La Marck et Françoise de Bourbon-Vendôme proclament dans leur principauté la liberté et l'égalité des cultes catholiques et protestants |
20 septembre 1642 | La principauté de Sedan est rattachée à la France |
1424-1440 | Évrard II de La Marck-Arenberg |
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1626-1642 | Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
En 1642, elle est intégrée au royaume de France à la suite de la bataille de la Marfée, une des batailles de la guerre de Trente Ans[5],[6].
Au Moyen Âge, Sedan dépend du fief de Mouzon dont l'empereur du Saint-Empire est le seigneur[7],[8].
La principauté de Sedan a pour origine le traité de Francheval[9],[10],[11],[12] : par ce contrat de pariage[12] signé le [12],[13] [9],[10],[11],[12],[13] à Francheval[13] entre l'évêque Henri[13],[14] de Liège et l'archevêque Thomas[13],[14] de Reims, les deux prélats décident de mettre en commun[14] ou en indivision[15] que qu'ils possèdent entre la Chiers[14] et la forêt de Bouillon[14] ; la terre en cause est connue comme le fief de Douzy[9],[10],[16] ; elle comprend dix-huit localités, à savoir : Saint-Menges, Floing, Fleigneux, Illy, Givonne, Villers-Cernay, Daigny, La Moncelle, Rubécourt, Lamécourt, Bazeilles, Balan, Pouru-aux-Bois, Pouru-Saint-Remy, Sedan, Escombres, Douzy et Francheval[17],[18],[19].
La seigneurie passe au royaume de France en 1379 lors de la guerre de Cent Ans.
La ville se développe entre le château de Sedan et la Meuse.
La construction du château de Sedan va modifier le lien avec l'abbaye de Mouzon : les seigneurs de Sedan deviennent progressivement maîtres chez eux.[pas clair]
À partir de 1420, les détenteurs de la seigneurie de Sedan appartiennent à la maison de La Marck, issue de la maison de Berg.
En 1484, Robert Ier de La Marck, seigneur de Sedan, reçoit en gage le duché de Bouillon, fief dépendant de la principauté de Liège.
Son fils Robert II se proclame duc de Bouillon en 1492, profitant de ce que le prince-évêque Jean de Hornes, est occupé à restaurer le territoire liégeois ruiné au cours des troubles du règne de son prédécesseur, Louis de Bourbon.
En 1521, les troupes de Charles Quint reprennent la forteresse de Bouillon, mais l'empereur laisse au seigneur de Sedan dix-huit villages autour de Francheval[20].
Robert IV de La Marck prolonge cette politique d'agrandissement. En 1547 notamment, il échange avec le roi de France des terres autour de Mouzon contre des terres du pays sedanais[pas clair]. Dans les lettres formalisant cet échange, Henri II le reconnaît souverain sur les terres cédées.
En , Robert IV achète pour 11 000 écus la seigneurie « souveraine » de Raucourt à Claude de Foix, comtesse de Rethel et épouse de Charles de Luxembourg[21]. L'acquisition de la souveraineté de Raucourt permet à la maison de La Marck de franchir un pas décisif vers la souveraineté de l'ensemble de leurs territoires sedanais[22],[23].
Robert de La Marck prend le titre de souverain le , à l'occasion d'un tournoi entre les seigneurs d'Aguerre et de Fendilles. Ces deux gentilshommes opposés dans une querelle où leur honneur était en jeu avaient demandé au roi de France de bénéficier de la procédure du jugement de Dieu pour les départager. Henri II qui vient d'interdire ce type d'épreuves à la suite du duel du marqué par le fameux coup de Jarnac, le leur refuse en France, mais demande au seigneur de Sedan de l'organiser sur ses terres. D'Aguerre en sort vainqueur, et le duel est clôturé par un rapport qui insiste à de multiples reprises sur la souveraineté de Robert de La Marck.
« La situation de Sedan sur un bord jaloux de frontière, avec la forteresse qui y fut bâtie, mirent ses seigneurs en état de nager entre la France et la maison d'Autriche, par le fait et la commodité des lieux, non par aucun droit d'indépendance », écrit le duc de Saint-Simon (qui n'aimait pas les Princes de Sedan), dans ses Mémoires[24]. Il parle aussi de « chétive souveraineté, grande comme la main, pot à moineaux, repaire de bêtes venimeuses, repaire de voleurs et des partis bleus des Ardennes, asile de tous les scélérats, souveraineté sur quelques sangliers ! »[25].
Robert de La Marck s'affirme souverain sur ses terres, mais ne se donne pas encore le titre de prince[26], ce qui va avoir lieu sous son successeur.
Au moment où la maison de La Marck fait proclamer sa souveraineté sur les terres sedanaises, rien n'indique la présence de protestants dans la cité ou les villages environnants. Mais l'affirmation de l'indépendance de ce petit État va y faire affluer les réformés. C'est le premier refuge hors de France au nord-est du royaume, et même si les princes en sont encore catholiques, leur tolérance est connue[27].
Le , le duc de Guise et ses troupes perpètrent le massacre de Wassy. L'afflux de réfugiés calvinistes à Sedan s'accroît. Henri-Robert de La Marck n'est pas sur ses terres, il sert le roi de France comme gouverneur en Normandie, mais son épouse Françoise de Bourbon-Vendôme les autorise à s'installer dans la principauté. À son retour à Sedan fin 1562, Henri-Robert de La Marck constate l'implantation de ces réfugiés, et également les premières conversions au sein de la population native[27].
Le , Henri-Robert de La Marck et Françoise de Bourbon-Vendôme proclament dans leur principauté la liberté et l'égalité des cultes catholiques et protestants. Ils choisissent eux-mêmes la religion protestante, sans en faire état de façon spectaculaire[27].
En 1602, le prince de Sedan, Henri de La Tour d'Auvergne, est mêlé à la conjuration de Charles de Gontaut-Biron et, en 1604, au complot de la marquise de Verneuil, Catherine Henriette de Balzac d'Entragues. Ses terres sont confisquées. Benjamin Aubery du Maurier est intendant au service du Prince de Sedan.
En 1606, Henri IV organise une expédition à Sedan. Henri de La Tour d'Auvergne implore son pardon et récupère ses biens.
En 1613, Henri de La Tour d'Auvergne participe à la rébellion des princes. En 1630, ses fils participent aux conspirations de Gaston de France. En 1641 a lieu la bataille de la Marfée, qui voit la victoire des Sedanais face aux troupes du roi de France.
En , Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne participe à la conspiration de Cinq-Mars. Le , il est arrêté à Casal par le comte du Plessis-Praslin[28]. Il est ensuite transféré au château de Pierre-Encise où il est détenu[28]. En , il apprend la condamnation de Cinq-Mars[28]. Craignant le même sort, il écrit au cardinal de Richelieu, alors à Lyon, pour lui offrir de céder au roi la principauté de Sedan et de Raucourt[28]. Le , jour de l'exécution de Cinq-Mars, Richelieu quitte Lyon et laisse au cardinal Mazarin le soin de traiter avec Frédéric-Maurice[29]. Tout est réglé en trois jours[30] : le , le roi accepte la cession. L'accord est parfois qualifié de traité[31].
Par contrat d'échange[32] du , Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, cède Sedan et Raucourt à Louis XIV et reçoit, en compensation, les duché-pairies d'Albret[32] et de Château-Thierry[32] ainsi que les comtés d'Auvergne[32] et d'Évreux[32],[33].
Un arrêt du parlement de Paris rendu par le procureur général Daguesseau en 1709, rappelle la souveraineté du roi de France.
La principauté de Sedan comprenait :
Les princes de Sedan sont par alliance, Comtes de Braine et Comtes de Roucy.
Les princes protestants de Sedan furent enterrés au temple protestant, actuelle église Saint-Charles. Les corps furent translatés en 1930 place d'Alsace-Lorraine. On trouve dans ce caveau :
Les princes de Sedan fondent l'académie de Sedan.
De nombreux protestants se réfugient à Sedan après les massacres de la Saint-Barthélémy :
Du XVIe au XVIIe siècle, les princes de Sedan battent monnaie et encouragent les manufactures d'armes, la fabrication du draps de laine, la dentelle Point de Sedan et l'horlogerie. Des imprimeurs protestants comme Jean Jannon s'installent dans la principauté, Bernard Palissy y réalise ses recherches sur les émaux.
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