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écrivaine et artiste peintre française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Béatrice Nodé-Langlois, écrivaine et artiste peintre française, est née le à Compiègne et morte le à Nîmes[1]. Également critique d'art et critique littéraire, elle partage sa vie entre le 3e arrondissement de Paris et Saint-Roman-de-Codières dans les Cévennes.
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Béatrice Marie Louise Nodé-Langlois |
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Béatrice Nodé-Langlois est née le 4 avril 1940 à Compiègne[2], pendant la période des exodes qui accompagnent la Seconde Guerre mondiale et qui vont situer sa plus tendre enfance à Marseille.
Effectuant des études en sociologie, Béatrice Nodé-Langlois est élève de Pierre Bourdieu[3] et de Jean Duvignaud. Elle est ensuite successivement conceptrice-rédactrice publicitaire (collaboratrice des agences André Coutau-Benton and Bowles, J. Walter Thompson et Ted Bates (en)), puis professeur en communication et en culture générale à l'ISEA-ITL Groupe École des cadres de Paris Neuilly-sur-Seine, avant d'épouser le sociologue Mike Burke, cofondateur du Centre de communication avancée du groupe Havas[4],[5].
Encouragée en cela par ce dernier, elle décide de se consacrer entièrement à l'écriture et à la peinture, une longue période pastelliste précédant son passage à la peinture acrylique. « Une artiste intéressante, maître de son langage » est-il de la sorte observé dès 1983 : « esquisses symboliques, silhouettes furtivement croquées, géométrie savamment dosée, ces Fragments de discours amoureux des couleurs rappellent l'esprit de Kandinsky. Personnages énigmatiques, vivant une tranche de vie dans un fond très travaillé, ces jets picturaux, uniquement composés aux pastels, sont plus que réussis. La suggestion joue son rôle provocateur et poétique »[6].
Chez Béatrice Nodé-Langlois, relève-t-on plus tard, en 1986[7], se confirment « d'étroites affinités électives entre le pinceau et la plume ». Énonçant son intérêt pour les travaux d'Isidore Isou et Henri Michaux[8], puis évoquant, à propos d'un voyage en Chine, l'absence de séparation qu'elle y voit confirmée entre peinture et écriture, « jusqu'à la Grande Muraille qui se présente comme une sculpture-écriture tracée à la crête, non seulement de la Chine, mais de notre planète »[9], elle-même interroge : « Peindre ? D'abord s'agit-il bien de peindre ? Ou d'une autre façon d'écrire ? »[7]
En mai 1993 sur la place de la Concorde, « événement microscopique qui a bouleversé ma façon de peindre » évoque-t-elle[10], Béatrice Nodé-Langlois accomplit le geste de ramasser dans un caniveau une canette métallique écrasée. Elle observe que cette canette « garde quelques traces de son passé d'aguicheuse publicitaire »[10], et que ces « restes de carrosserie lustrée mêlée à des rouilles, des plaies et des bosses » suggéraient « une beauté parlant de souffrance »[10]. Là se situe, pour l'artiste, l'acte inaugural inspirateur de toute la part de son œuvre classée sous le thème des Écrasés. « J'avais perçu, confie-t-elle, l'image d'un perdant de chair et d'os, voire, à travers lui, l'ombre éternelle de l'écrasement »[10].
Rassemblant en des techniques mixtes les canettes métalliques ramassées et la peinture acrylique, Les Écrasés, selon Béatrice Nodé-Langlois, « dérisoires petits cadavres de métal évoquant nos lendemains de fête et les stigmates de nos désenchantements »[10], mettent en lumière que « le rejet n'est pas une fatalité, que le devenir, et le changement, et la chance existent »[10], et tiennent du bas-relief : abimées, déchirées, aplaties, oxydées ou grumeleuses, les canettes écrasées peuvent en effet altérer la surface de leurs toiles, leur imposer rudesse et bizarreries, contraindre la fluidité de la peinture à cohabiter avec des rigidités métalliques[10].
« Des images, des silhouettes comme on en rencontre dans les rêves ou lorsqu'on se prend à rêver à la terrasse d'un café » découvre Laurence Pythoud dans l'exposition La mort, l'amour en 1996[11]. Accoutumée à assortir chacune de ses exposition d'une préface, Béatrice Nodé-Langlois confie alors : « Le temps d'un rêve, une nuit, il me parut alors évident que peindre n'était pas une affaire de couleurs et de brosses. C'était animer un corps, puis l'envoyer se faire une place de haute lutte »[12]. Cette révélation est comprise par Laurence Pythoud comme une sorte d'introspection : dans cette part de l'œuvre, « la vie en toile de fond nourrit les fantômes de la propre histoire de l'artiste (ou serait-ce le contraire à la fois ?) et les nôtres, ou encore ceux qui passent simplement. Un travail de la mémoire, mais du hasard aussi, qui laisse émerger des émotions faites chair, où l'expression crée d'elle même sa forme »[11].
Béatrice Nodé-Langlois restitue cette autre démarche qui aboutit à son exposition de novembre 2019 Louvre y es-tu ? en la mairie du 1er arrondissement de Paris en écrivant : « Pour faire plus ample connaissance avec le 1er arrondissement, je me suis lancée dans de longues promenades au hasard des rues. Mêlée, emmêlée à ses passants, il m'est arrivé de les voir plus singuliers que des personnages de roman. Plus nus encore que les statues. Née de cette démarche, chaque toile de cette exposition associe une photo, localisée avec précision, à des personnages peints - disons très librement. Ceci en hommage au fantastique du grand sphinx de Tanis, aux paupières baissées de La Dentellière de Vermeer, au dos nu de la Vénus de Milo »[13].
Béatrice Nodé-Langlois écrit depuis 2001 dans la revue La Critique parisienne et est depuis 2011 membre de l'association Empreintes et arts regroupant des artistes et des psychanalystes[14]. Elle est membre du PEN Club français.
Elle meurt le 20 août 2023 à Nîmes[15] et est inhumée à Saint-Roman-de-Codières[16].
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