Auguste-Anicet Bourgeois dit Anicet-Bourgeois ou Anicet, né le à Paris et mort le à Pau, est un dramaturge français.

Faits en bref Naissance, Décès ...
Auguste Anicet-Bourgeois
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Portrait photographique par Eugène Disdéri.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
PauVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Anicet Auguste BourgeoisVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Anicet, Anicet-BourgeoisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Parentèle
Autres informations
Personne liée
Distinction
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Signature au bas d’une lettre adressée à Louis-Émile Vanderburch.
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Sépulture au Père-Lachaise.
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Biographie

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Frontispice pour une pièce publiée dans Magasin théâtral : choix de pièces nouvelles jouées sur tous les théâtres de Paris, en 1838.

Initialement destiné à la procédure, Anicet-Bourgeois a rencontré, dans une étude d’avoué où le hasard l’avait fait entrer, Alphonse Royer et Gustave de Wailly qu l’ont initié à la littérature. Le , il obtient, à l’âge de 19 ans, son premier succès avec Gustave ou le Napolitain[1]. La première œuvre qui porte son nom sera L'Ami et le Mari, ou le Nouvel Amphitryon, un vaudeville en 1 acte, de 1825.

Il a écrit seul ou en collaboration plus de 200 ouvrages[1], sans que la nature de ses contributions soit toujours évidente à déterminer. À l'époque où il écrivait, le théâtre et la littérature étaient étroitement liés ; rares étaient les œuvres littéraires ne connaissant pas une adaptation théâtrale, et l'on cherchait beaucoup d'écrivains capables de travailler à la commande, et très rapidement. On peut ainsi voir apparaître le nom d'Anicet-Bourgeois au crédit de cinq à dix pièces de théâtre par an.

Il a également été prête-plume, notamment d’Alexandre Dumas dont Angèle et Téresa, qui ont été donnés sous son nom, étaient de lui[1].

Il collabore notamment avec Alexandre Dumas (Térésa, Angèle, Le Mari de la Veuve, La Vénitienne), sans que son nom figure toujours sur le livret, ainsi qu'avec Dumanoir, Julien de Mallian, Victor Ducange, Francis Cornu, Lockroy, Édouard Brisebarre[2], Michel Masson et Paul Féval. Avec Francis Cornu, il écrit, en 1836, le drame Nabuchodonosor, dont Giuseppe Verdi tirera son opéra Nabucco (1842). Il écrit également de nombreuses pièces avec Adolphe d'Ennery, Pixérecourt, Vanderbuch, Ancelot, Jules Barbier, Labiche, Théodore Barrière[3].

Les éléments de sa biographie sont peu connus, et il est absent de la plupart des dictionnaires et encyclopédies consacrés à la littérature, comme probablement bon nombre de plumitifs de l'époque. Il a cependant été décoré chevalier de la Légion d'honneur par décret du [a], faisant suite à une demande de son épouse Anaïs et à la recommandation de Jean-Baptiste Sanson de Pongerville de l'Académie française.

Grâce aux archives généalogiques de la famille de Vassoigne, on connaît l'identité de son épouse : Anaïs Clémentine Mélanie Gatte, et de leur fille Anaïs Stéphanie Bourgeois (1837-1913) épouse en 1866 d’Élie de Vassoigne, commandant en 1870 de la Division Bleue à Sedan. D'ailleurs, parmi les œuvres qui ne sont créditées qu'à Auguste Anicet-Bourgeois, sans autre collaborateur, on trouve deux chants militaires :

  • Le Chant des chasseurs de la 1re compagnie et du 2e bataillon de la 6e légion (dédié, par la compagnie, aux gardes nationales de Seine-et-Marne), Paris, 1831.
  • L'Européenne : cantate nouvelle (dédiée au général Lafayette), Paris, 1831.

Mort à Pau, où il s’était allé se réfugié[4], surpris dans sa propriété d’Étretat par les évènements de la guerre de 1870 et l’investissement de Paris[5], il repose au cimetière du Père-Lachaise[6].

Anecdote

Un extrait de Comment je devins auteur dramatique, publié par Alexandre Dumas en 1833 dans la Revue des deux Mondes, permettra d'éclairer la façon informelle dont se déroulaient les collaborations entre dramaturges de l'époque, et illustre la difficulté qu'il y a à établir les parts prises par les auteurs à l'écriture des pièces :

« Un jour, Anicet Bourgeois entra chez moi.
— Mon cher ami, me dit-il, je viens vous proposer une grande affaire pour le Cirque.
— Laquelle ?
— Je quitte Franconi.
— Adolphe ?
— Adolphe. Il a un cheval merveilleux auquel, avec un morceau de sucre, il fait faire tout ce qu'il veut.
— Eh bien ?
— Eh bien, j'ai eu une idée ; je lui en ai parlé, et il l'approuve.
— Voyons l'idée.
— C'est de faire une grande pièce de Caligula dans laquelle le cheval jouera le principal rôle.
— Le cheval Incitatus ?
— Oui, enfin, le cheval que Caligula nomme premier consul.
— En effet, cher ami, il y a une idée.
— Voulez-vous que nous fassions la pièce ensemble ?
— Volontiers.
— Quand nous y mettrons-nous ?
— Diable ! cher ami, comme vous y allez ! Il faut que j'étudie toute cette époque-là.
— Combien de jours demandez-vous ?
— Quinze jours ; est-ce trop ?
— Quinze jours, soit.
— Alors, dans quinze jours...
— Vous me renvoyez ?
— Je n'ai pas de temps à perdre ; étudiez de votre côté, j'étudierai du mien ; ce que l'un ne saura point, l'autre le saura.
Au bout de dix jours, je vis reparaître Anicet.
— Eh ! lui dis-je, nous n'y sommes pas, cher ami !
— Oui, me dit-il, notre pièce est flambée, je venais vous en prévenir.
— Comment cela ?
— Incitatus a reçu d'un de ses camarades un coup de pied qui lui a cassé la cuisse ; il a fallu l'abattre.
— Au diable !
— Ainsi, mon cher ami, votre travail est perdu.
— Non pas ; cette étude de l'histoire romaine m'a profondément intéressé. Je ferai mon drame sans cheval.
— Voulez-vous que nous le fassions ensemble ?
— Merci ; je veux le faire en vers.
— Alors, n'en parlons plus.
— Si fait, parlons-en. Comme l'idée m'a été apportée par vous, il est juste que vous y participiez.
— Vous arrangerez cela comme vous l'entendrez.
— Vous vous en rapportez à moi ?
— Oui.
— Alors, vous l'avez dit ; n'en parlons plus.
Nous nous serrâmes la main et tout fut dit. — Je me mis au travail. »

Il n'en fallait parfois pas plus à l'époque pour avoir son nom sur un livret.

Œuvres

On compte dans la bibliographie d'Anicet-Bourgeois une prépondérance de vaudevilles et de drames (près de quatre-vingt pièces pour chacune de ces catégories), avec une préférence pour le drame historique. Le reste de ses pièces est varié, passant du mélodrame à l'opéra-comique, de la Féerie au croquis militaire. Dans les plus notables, on citera :

Vaudevilles

Drames

  • Robespierre, ou le 9 Thermidor, drame en 3 actes, et 9 tableaux. En collaboration avec Francis Cornu. Première donnée à l'Ambigu-Comique, le .
  • Les Chouans, ou Coblenz et Quiberon, drame en 3 actes, A. Leclaire, Paris, 1831. En collaboration avec Francis Cornu. Adaptation théâtrale de Les Chouans de Balzac. Première donnée au Théâtre des Nouveautés, le .
  • Périnet Leclerc, ou Paris en 1418, drame en prose, en 5 actes, 1832. En collaboration avec Lockroy. D'après Scènes historiques de Dumas.
  • L'Impératrice et la Juive, drame en 5 actes, Marchant, Paris, 1834. En collaboration avec Lockroy. Première donnée au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le .
  • La Vénitienne, drame en 5 actes, J.-N. Barba, Paris, 1834. En collaboration avec Alexandre Dumas. Première donnée au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le .
  • Karl, ou le Châtiment, drame en 4 actes, Paris: Marchant, 1835. En collaboration avec Joseph-Philippe Simon Lockroy.
  • La Nonne sanglante, drame en 5 actes. En collaboration avec De Mallian. Première donnée au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le .
  • Nabuchodonosor, drame en 4 actes, Magasin théâtral, Paris, 1836. En collaboration avec Francis Cornu. Première donnée à l'Ambigu-Comique, le .
  • Dgenguiz-Khan ou La conquête de la Chine, drame en 3 actes, Marchant, Paris, 1838. En collaboration avec Ferdinand Laloue. Première donnée au théâtre du Cirque le .
  • Madeleine, drame en cinq actes, en collaboration avec Albert, représentée la première fois à Paris sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique le , éditée à Bruxelles chez Lelong, 1843.
  • Le Docteur noir d'Auguste Anicet-Bourgeois et Dumanoir,
  • Nôtre-Dame des Anges, drame en 6 actes et 8 tableaux dont un prologue: Un Mariage en 1793, Michel Lévy Frères, Paris, 1848. Première donnée à l'Ambigu-Comique.
  • Les Mystères de Londres, ou les Gentilshommes de la nuit, drame en 5 actes et 10 tableaux, Dondey-Dupré, Paris, 1849. En collaboration avec Paul Féval. Première donnée aux Variétés le .
  • La Sonnette du Diable, drame fantastique en 5 actes et 12 tableaux, avec prologue et épilogue, tiré des Mémoires du Diable de Frédéric Soulié, Michel Lévy frères, Paris, 1849. En collaboration avec Paul de Guerville. Première donnée au Théâtre de la Gaîté le .
  • Les Quatre Fils Aymon, légende fantastique en 5 actes précédée d'un prologue, 1849
  • Les Sept Péchés capitaux, drame en 7 actes, dont un prologue, Michel Lévy Frères, 1850.
  • Marianne, drame en 7 actes, Michel Lévy frères, Paris, 1851. Première donnée à l'Ambigu-Comique.
  • Le Médecin des enfants, drame en 5 actes en collaboration avec Adolphe d'Ennery, créé au Théâtre de la Gaîté, à) Paris, le
  • Les Maréchaux de l'empire, drame en 5 actes et 15 tableaux, Paris, 1852. Première donnée au théâtre impérial du Cirque, le .
  • Les Pirates de la Savane, drame à grand spectacle en cinq actes , d'Anicet Bourgeois et Ferdinand Dugué, représentée la première fois le au théâtre de la Gaité[7].
  • La Fille des chiffonniers, drame en 5 actes et 8 tableaux, Michel Lévy frères, Paris, 1861. En collaboration avec Ferdinand Dugué. Première donnée à la Gaîté, Paris, .
  • Marceau, ou Les Enfants de la République, drame en 5 actes et 10 tableaux, Michel Lévy frères, Paris, 1863. En collaboration avec Michel Masson. Première donnée à la Gaîté le [8].
  • Cadet-Roussel, drame en 7 actes dont un prologue en 2 actes. En collaboration avec Amédée Rolland et Jean Du Boys. Première donnée à l'Ambigu le .
  • Le Bossu, drame en 5 actes et 12 tableaux, Michel Lévy frères, Paris, 1862. En collaboration avec Paul Féval. Première donnée au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le .
  • La Bouquetière des innocents, drame historique à grand spectacle en 5 actes et 11 tableaux, Michel Lévy frères, Paris, 1862. En collaboration avec Ferdinand Dugué. Première donnée au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le [9].
  • Rocambole, drame en 5 actes et 9 tableaux, Michel Lévy frères, Paris, 1864. En collaboration avec Pierre-Alexis Ponson du Terrail et Ernest Blum. Première donnée à l'Ambigu-Comique, le .
  • La Reine Cotillon, drame en 5 actes et 10 tableaux, en collaboration avec Paul Féval. Première à la Porte-Saint-Martin, le . Édition : Michel Lévy frères, Paris, 1867
  • Le Muet, drame en 6 actes, Michel Lévy frères, Paris, 1894. En collaboration avec Michel Masson.

Mélodrames

Opéras-comiques
  • 1837 : Le Bon garçon, opéra-comique en 1 acte, avec Auguste Rousseau et Lockroy, théâtre de l'Opéra-Comique, 26 septembre

Distinctions

Notes et références

Liens externes

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