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Assuratome est un groupement d'assureurs et réassureurs créé en 1957 pour former un fonds commun de coréassurance pour le domaine du nucléaire.
Assuratome est un « Groupement de coréassurance des risques nucléaires », anciennement nommé PFARA ou "Pool Français d'Assurance des Risques Atomiques" ;
C'était d'abord une association, créée en 1957[1].
Elle est devenue un GIE (Groupement d'intérêt économique) en 1969[1], et s'est adjoint les capacités assurantielles de plusieurs « Pools d'assurance nucléaire » actifs dans la plupart des pays possédant une industrie nucléaire civile[1].
Assuratome offre en échange à ces Pools sa propre capacité de réassurance pour la couverture de risques dans le monde entier[1]. Ce groupe s’est dénommé « Assuratome » en 1995[1]. Le GIE vise à mieux pouvoir répondre à des risques « non connus »[1] pour un « nombre réduit d’installations assurées »[1], mais avec une « exposition très importante »[1], dans un cadre juridique spécifique (en France « responsabilité objective canalisée sur l’exploitant, limitée en durée et en montant, garantie financière obligatoire »[1], avec des « risques de cumuls »[1]).
En raison des risques spécifiquement liés au nucléaire, Assuratome échappe à certaines des règles générales de concurrence et anti-trust, par dérogation en Europe, jusqu'au [2], tout en étant soumis à un autocontrôle en Europe (Avant 2003, les entreprises bénéficiant de ce type de dérogation devaient notifier les accords ou pratiques concertées à la Commission européenne pour obtenir une autorisation en application des règles de concurrence., mais depuis le règlement (CE) n°1/2003 du Conseil relatif à la mise en œuvre des règles de concurrence, mis en œuvre depuis le , ce système de notification est supprimé au profit du principe selon lequel les entreprises doivent elles-mêmes apprécier si leurs accords ne contreviennent pas à l'interdiction frappant les pratiques qui restreignent la concurrence (article 101 du traité) [2].
Assuratome n’est pas un assureur, il n’émet pas directement de contrat d'assurance[1].
Son échelle internationale devrait faciliter le rôle de coordinateurs des pools associés en matière de gestion de sinistres RC (Responsabilité civile) de grande ampleur, dont avec des conséquences trans-frontalières.
Selon Assuratome, le groupe comprenait 40 adhérents au [1]. Outre les Pools, le groupe peut s’appuyer sur
Ce sont les opérateurs d’ « Installations Nucléaires de Base » (INB), dont par exemple en France EDF, Areva, le CEA, Eurodif, et les ICPE utilisant ou détenant des radionucléides artificiels, ainsi que les opérateurs de médecine nucléaire ou utilisant sources de ionisantes soumises à autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire, mais les usages militaires ne sont pas couverts.
Ce sont celles des fonds disponibles ; les capacités domestiques cumulées RC et Dommages (2010) étaient pour les principaux pays couverts de :
Pays-membre | Capacités Responsabilité civile et dommages (en 2010, selon Assuratome) |
---|---|
Japon | € 728 M |
Suisse | € 612 M |
France | € 522 M |
Royaume-Uni | € 516 M |
Allemagne | € 498 M |
Chine | € 331 M |
NNI (Suède & Finlande) | € 181 M |
ANI (USA) | € 106 M |
Belgique | € 96 M |
Espagne | € 78 M |
Autres | ... |
Le Volume mondial des primes était estimé en 2011 à 500 M € / an (pour 2010) ; (75 % en DM - 25 % en RCEN)
Le Comité d’Administration peut aussi « limiter les capacités pour certains risques ou certaines situations géographiques »[1]).
Diverses inconnues, dont les risques liés à des opérations de démantèlement (en augmentation) [1] ou à de grands accidents multiples et imprévus (ex Fukushima en 2011) peuvent moduler les capacités d’intervention. Dans le domaine nucléaire, certains risques « peuvent être irréversibles, de long terme et catastrophiques »[1] et imprévisibles dans l'espace et le temps.
De plus, la contamination interne par des radionucléides (dégâts potentiels et invisibles) et des altérations transmissibles de l'ADN sont encore mal prises en compte par le droit.
Enfin, comme pour d’autres risques majeurs, les événements naturels d'ampleur exceptionnelle sont généralement exclus de la couverture assurantielle. Dans ce cas, la convention de Paris exonère également l'exploitant lui-même, ce qui pose la question de l’« aléa moral ». Par exemple au Japon, au moment des accidents nucléaires de Fukushima de 2011, pour les dommages au site lui-même, l’exploitant (Tepco) n'était plus assuré (depuis ), ce qui le prive d'indemnisation. Pour les dommages aux tiers, au Japon, la loi fixe un plafond d'indemnisation à 120 milliards de yens (soit 1,04 milliard d'euros environ). Tepco disposait d’une police d’assurance, mais le fait que les dommages aient été causés par un tsunami devrait priver l'opérateur japonais d'indemnisation.
Neuf personnes (juristes & ingénieurs spécialisées dans le domaine de l’assurance des risques nucléaires) travaillent sous l’autorité d’un « Comité d'Administration » qui réunit au moins dix et au plus quinze Administrateurs, désignés annuellement par l'Assemblée générale ordinaire du GIE ;
Chaque Administrateur étant une « personne physique, membre du haut personnel de l'Entreprise adhérente qui la présente ».
Certains administrateur peuvent être désignés pour leurs compétences particulières sans être membre du haut personnel d’une société adhérente.
Le règlement prévoit que ce comité constitue :
Des assemblées générales réunissent périodiquement (au moins une fois par an, dans les 3 derniers mois de l’exercice) « l'ensemble des membres du Groupement » si un quart ou plus des membres du Groupement le souhaite une assemblée générale est organisée.
Assuratome adhère au GIE « GSA+ » pour la logistique administrative et comptable[1].
Depuis janvier 2021, Julien Guénot est président d'Assuratome, succédant à Philippe Rocard, et Henri Gurs, directeur général, succédant à Gilles Trembley[15].
Assuratome s’attend à une « révision des Conventions Internationales sur la Responsabilité Civile dans le domaine de l’Énergie Nucléaire », avec « Augmentation des garanties obligatoires »[1] et une pression publique pour une meilleure « révision gestion des sinistres en cas d’accident grave »[1]. De plus, l'intégration de la gestion future des risques (environnementaux notamment) dans le bilan comptable est une tendance émergente[16] qui devrait se poursuivre, notamment encouragée par le développement de la RSE (Responsabilité sociale et environnementale des entreprises) et de nouvelles méthodes d'évaluation des entreprises[17],[18], d'une information comptable plus précise, plus éthiquement construite[19] et plus étendue[20], et de l'information environnementale et financière[21] plus transparentes[22],[23], et de l'amélioration des audits comptables[24].
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