Loading AI tools
organisation altermondialiste internationale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne[1],[2], généralement connue par son acronyme Attac (ou ATTAC), est une organisation altermondialiste créée en France en 1998. Elle est présente dans 38 pays[3].
Association pour la taxation internationale des transactions financières et pour l'action citoyenne | |
Devise : « Another world is possible / Un autre monde est possible » | |
Situation | |
---|---|
Création | |
Type | Association loi de 1901 |
Domaine | Organisation altermondialiste promouvant la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde |
Siège | Paris (11e arrondissement) France |
Organisation | |
Membres | 9000 |
Porte-paroles | Alice Picard Youlie Yamamoto Lou Chesné Vincent Drezé |
Trésorière | Laurence Boubet |
Structures | Assemblée générale Conseil d’administration Bureau Collège de fondateurs Conseil scientifique Comités locaux |
Fondateur | Personnalités, associations et syndicats (§ Membres fondateurs) |
Origine | Fondée à la suite d'un éditorial d'Ignacio Ramonet dans Le Monde diplomatique intitulé Désarmer les marchés (décembre 1997) |
Personnes clés | Bernard Cassen Geneviève Azam Thomas Coutrot Dominique Plihon Aurélie Trouvé |
Site web | www.attac.org france.attac.org |
modifier |
Dans le numéro de décembre 1997 du journal Le Monde diplomatique, dans un éditorial intitulé Désarmer les marchés[4], Ignacio Ramonet constate que la mondialisation financière a créé son propre État, avec ses appareils, ses réseaux d'influence et ses moyens d'actions, mais que c'est un État complètement dégagé de toute société, qu'elle désorganise les économies nationales, méprise les principes démocratiques qui les fondent, presse les États à s'endetter, exige des entreprises qu'elles leur reversent des dividendes de plus en plus élevés, et fait régner partout l'insécurité. Il propose d'établir une taxe sur toutes les transactions financières, la taxe Tobin. Pour cela, il suggère de mettre en place une organisation non gouvernementale, l'« Association pour une taxe Tobin d'aide aux citoyens (ATTAC) », qui ferait dans tous les pays la promotion de l'idée de cette taxe. Cet appel, lancé en pleine crise des marchés asiatiques, reçoit en apparence un accueil favorable, mais aucun soutien réel des dirigeants des différents pays développés.
L'association pour la taxation des transactions pour l'aide aux citoyens, Attac, est créée le au cours d'une assemblée constitutive[5]. Depuis, Attac est présente dans 38 pays[3]. En France, des hommes politiques, des associations, des syndicats et des particuliers sont adhérents à l'association.
Les 11 et 12 décembre 1998, à Paris, se tient une réunion internationale qui fonde le Mouvement international ATTAC - « Mouvement international pour le contrôle démocratique des marchés financiers et de leurs institutions ». Il prône la convergence de différents réseaux militants de tous les pays contre les politiques néolibérales ; partant de la conception que les mouvements syndicaux, des droits de l'homme, écologistes, citoyens (entre autres) sont les différentes facettes de cet objectif.
Un autre de ses objectifs principaux est de pallier ce que le mouvement considère comme des dysfonctionnements de la démocratie pour le cas des pays dits démocratiques. Pour ce faire, le mouvement affiche la volonté de débattre plus collectivement, d'informer plus efficacement, de développer la démocratie participative.
Il a été décidé lors de cette conférence que le mouvement international s'organiserait sans structures hiérarchiques ni centre géographique. Une plateforme commune est tout de même posée comme référence des différents comités.
Attac est présente dans 38 pays : Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Burkina Faso, Canada (Québec), Chili, Colombie, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Danemark, Équateur, Espagne, Finlande, France, Gabon, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Japon, Jersey, Liban, Luxembourg, Maroc, Norvège, Pays-Bas, Pérou, Pologne, Portugal, Sénégal, Suède, Suisse, Togo, Tunisie, Uruguay, Venezuela[3].
L'association s'est dotée en France dès l'origine, et aussi dans certains pays, d'un « conseil scientifique » qui se veut indépendant de toute structure universitaire ou officielle. En France, ce conseil scientifique a été présidé successivement par deux professeurs d'économie, René Passet puis Dominique Plihon, avant d'être maintenant dirigé par une équipe de quatre coprésidents, Esther Jeffers, Aurélie Trouvé, Nicolas Haeringer et Jean-Marie Harribey.
Il regroupe[6] :
Des membres d'Attac sont à l'origine du Forum social mondial de Porto Alegre et des forums sociaux européens.
Attac a reçu en France le statut d'association d'éducation populaire par arrêté ministériel[7].
Dès l'origine, Attac était une association très centralisée sur Paris. Elle bénéficiait d'un local situé à proximité du siège du Monde diplomatique dont deux salariés consacraient la majeure partie de leur temps au développement d'Attac. De même, une dizaine d'autres permanents de plusieurs associations fondatrices, notamment la Fédération des Finances CGT, la FSU, et Solidaires ont libéré pour Attac une part importante de leur temps (payé par leur propre organisation). Quelques mois après sa création, Attac a embauché quatre salariés permanents.
Cependant, les initiatives décentralisées de militants enthousiastes créant des « comités locaux d'Attac », après l'automne 1998, ont surpris la direction. Cette dernière n'avait même pas envisagé l'existence de ces formations dans ses statuts rédigés avant juin 1998.
Après 1999, Attac a ainsi fonctionné sur deux modes d'organisation parallèles :
Les comités locaux n'ayant pas d'existence dans les statuts, une conférence nationale des comités locaux (la CNCL) fut créée en 2002. C'était la première instance ad hoc qui leur donnait des moyens de délibération et d'expression important. Cela n'a pas empêché les critiques de plusieurs comités locaux à l'égard de la direction nationale[réf. nécessaire].
En 2006, après un débat très dur portant notamment sur la démocratie dans l'association avant la nouvelle assemblée générale, la direction sortante n'est pas reconduite. Fin 2006, le président fondateur Bernard Cassen, le président sortant Jacques Nikonoff et plusieurs de leurs amis ne faisaient plus partie du bureau d'Attac[9].
En 2009, une réforme des statuts est votée par les adhérents de l'association[1],[2]. Ces nouveaux statuts officialisent la reconnaissance des comités locaux et de la conférence nationale des comités locaux (CNCL). Le nom de l'association s'est vu aussi modifié en « Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne »
Entre 2003 et 2008, l’entreprise de sécurité privée Securitas a infiltré et espionné, pour le compte de Nestlé, la section suisse d'Attac, qui préparait un livre consacré à la multinationale[10].
En février 2015, à la suite d'un premier « fauchage de chaises » mené par Bizi ! dans une agence HSBC de Bayonne, en réaction aux révélations de SwissLeaks[11], les organisations Attac, ANV-COP21, les Amis de la Terre et Solidaires Finances Publiques lancent le collectif des Faucheurs de chaises[12]. L'objectif est de dénoncer la présence des banques dans les paradis fiscaux, notamment de BNP Paribas et de HSBC.
En vue de la COP21, le collectif appelle à la réquisition de 196 chaises, soit autant que de parties représentées à la COP21, et organise le « Sommet des 196 chaises » pour dénoncer l'évasion fiscale et faire le lien avec le manque de financements de la transition écologique et sociale.
Trois militants seront poursuivis pour vol en réunion : Jon Palais d'ANV-COP21, jugé à Dax en janvier 2016 et relaxé[13], Florent Compain, président des Amis de la Terre, relaxé en appel en janvier 2020[14], et la militante d'Attac Nicole Briend. Âgée de 70 ans, celle-ci est relaxée par le tribunal de Carpentras le 7 juin 2018[15], le tribunal ayant reconnu que cet acte relevait d'une action de désobéissance civile et non d'un vol en réunion[16].
L'association condamne depuis longtemps le géant californien pour ses pratiques d'optimisation fiscale. En , Attac a mené plusieurs actions coup de poing en ciblant ses magasins, notamment celui d'Opéra à Paris. Profitant de la sortie de l'iPhone X, l'association avait publié un rapport concernant ce « hold up » mondial.
Face à ces opérations, Apple décide d'assigner Attac en justice afin de lui interdire de pénétrer dans ses magasins[17]. Le 23 février 2018, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, qui avait été saisi en référé, a finalement débouté le groupe Apple. Le TGI a estimé que le « dommage imminent » invoqué par Apple pour justifier l'interdiction de ses magasins français à Attac n'était « pas caractérisé »[18]. Le 7 avril, Attac mène deux actions à Paris et à Aix-en-Provence, où il déploie des portraits géants qui donnent un visage aux victimes de l’évasion fiscale[19].
Le 25 mars 2019, Attac dépose plainte pour « violence volontaire en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique sur personne vulnérable » à la suite de la chute d'une des militantes de l'association, Geneviève Legay (74 ans), au cours d'une charge des forces de l'ordre lors de l'acte XIX des Gilets jaunes[20], le 23 mars 2019 à Nice.
Le 17 avril 2023 à 20 heures, pour boycotter l'allocution télévisée du président Macron qui, dans la nuit du 14 au 15 avril, a signé le décret d'application du projet de réforme des retraites validé quelques heures avant par le Conseil constitutionnel, Attac appelle à organiser des casserolades partout en France devant les mairies. Attac indique plus de 370 concerts à travers la France[21],[22],[23],[24] le soir de l'allocution.
Créée en 1998, Attac France a été la première association Attac dans le monde. C'est aujourd'hui, avec Attac Allemagne, une des deux associations Attac qui a le plus d'activité et de militants dans le monde. Elle a connu une croissance rapide de ses effectifs, jusqu'à plus de 30 000 fin 2003, puis une chute à partir de 2003, soit l'année qui a suivi la première Conférence nationale des comités locaux (CNCL). Près de 10 000 adhérents étaient à jour de cotisation fin décembre 2013[réf. nécessaire].
Parmi les adhérents figurent aussi des membres collectifs : associations, syndicats, collectivités locales, journaux, etc. Certains membres sont issus de formations associatives, politiques ou syndicales qui comprennent un grand nombre de sensibilités différentes : écologiste, socialiste, communiste, trotskiste ou chrétienne sociale. D'autres, dont beaucoup de jeunes, ont trouvé là un premier engagement politique situé en dehors des partis[réf. nécessaire].
Attac France dispose en son sein d'un groupe d'études dénommé « conseil scientifique » qui lui fournit des études approfondies, notamment sous la forme de livres et de brochures, et des analyses détaillées des questions d'actualité pouvant alimenter ses campagnes. Parmi ses nombreux membres, on peut citer ses quatre coprésidents, Esther Jeffers, Aurélie Trouvé, Nicolas Haeringer et Jean-Marie Harribey, Jacques Cossart, son ancien secrétaire général, l'économiste Jean Gadrey, ou encore René Passet et Dominique Plihon, deux présidents successifs du Conseil scientifique[réf. nécessaire].
Attac est dirigé par un conseil de trente-cinq administrateurs, élus pour trois ans et rééligibles. Parmi ces trente-cinq personnes, vingt-et-une sont élues par l'assemblée générale des adhérents directs et quatorze sont cooptées dans le Collège des fondateurs. Ce dernier est constitué de représentants des organisations syndicales, journaux et associations ayant participé à la création d'Attac ainsi que de nombreux membres, personnes physiques et morales, cooptés depuis[réf. nécessaire].
Au début de l'année 2006, Attac est considérée par le journal Le Monde comme étant en perte d'influence auprès du mouvement altermondialiste[25]. L'année 2006 est en effet une année difficile pour Attac France, avec une baisse du militantisme et de vives polémiques internes liées à une fraude électorale commise à l'occasion du renouvellement du conseil d'administration[26].
La réélection de la direction en juin 2006 est entachée d'accusations de fraude électorale notamment portées contre son président Jacques Nikonoff[27]. À la suite de ces révélations, Jacques Nikonoff se trouve contraint de démissionner et une nouvelle élection a été organisée en 2007, conduisant à un nouveau Conseil d'administration.
Cette crise interne, ainsi que les désaccords concernant les prises de position sur les élections européennes et en faveur du Non au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe ont conduit à une fonte importante des effectifs. Depuis 2006, l'association a ainsi perdu plus de la moitié de ses adhérents, malgré la grave crise économique de 2008-2009 qui a validé un certain nombre de ses analyses[28].
Présidents d'Attac France :
Présidents d'honneur :
Porte-paroles :
Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, Attac se joint à une soixantaine d'autres associations pour appeler implicitement à faire barrage à la candidate FN[32].
Lors de la création de l'association en 1998, on trouve parmi les membres fondateurs d'Attac France de nombreuses personnalités[33].
Associations :
Presse :
|
Syndicats :
Personnalités :[33] |
L'objectif initial de l'association était d'introduire une taxe sur les mouvements internationaux de capitaux afin de décourager la spéculation. Le produit de cette taxe (souvent dénommée taxe Tobin) financerait des projets de développement écologique et social.
Depuis, Attac a élargi son champ d'intervention et s'intéresse maintenant à tous les aspects qui se rapportent au cours dominant de la mondialisation économique, qu'elle qualifie de néolibérale. Attac combat à ce titre les décisions de l'OMC, de l'OCDE, de la Banque mondiale ou du FMI, qu'elle ne voit pas comme des instances de régulation favorables.
Bien qu'Attac critique le fonctionnement de l'économie mondiale, qu'elle considère dominée par le « néolibéralisme », elle ne se dit pas opposée à la mondialisation en général. Elle souhaite encourager des politiques économiques respectueuses des aspects sociaux et environnementaux, affirmant que des politiques économiques anti-libérales sont possibles.
Les principaux sujets sur lesquels travaille Attac sont :
Attac participe aux manifestations altermondialistes dans le monde, dont celles visant à interpeller les grandes puissances lors des réunions internationales (G8, G20, OMC, FMI, Forum de Davos, etc.).
Pour diffuser ses idées, Attac cherche à être visible sur la scène publique et médiatique en utilisant divers moyens de communication : conférences, articles, communiqués de presse, manifestations diverses, campagnes de communication, projections de films documentaires, publications. Deux slogans illustrent les thèses d'Attac : « Le monde n'est pas une marchandise » et « Un autre monde est possible ».
Attac considère ne pas porter la responsabilité des arrachages de plants d'OGM effectués selon le « principe de précaution », ni des affrontements avec les forces de l'ordre.
Attac publie des livres de vulgarisation présentant ses thèses sur les conséquences d'une économie jugée « néo-libérale ».
Depuis sa création, l'organisation interne d'Attac repose beaucoup sur internet (listes de diffusions, site internet).
Diverses controverses existent sur le mode de fonctionnement, les méthodes, les propositions, les ambitions politiques d'Attac.
À l'intérieur du mouvement altermondialiste [Qui ?], Attac est parfois critiquée pour son réformisme face à la mondialisation néo-libérale, pour sa manière jugée parfois trop légaliste de lutter contre le néo-libéralisme.
À ces critiques, généralement adressées au mouvement altermondialiste dans son ensemble, il est répondu que celui-ci est composé d'une pluralité de points de vue et d'un grand nombre de propositions de solutions alternatives. En ce qui concerne ATTAC France, un « Manifeste altermondialiste » est cependant paru en 2006, proposant 102 mesures pour « construire un monde solidaire, écologique et démocratique ».
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.