Art Theatre Guild (日本アート・シアター・ギルド, Nihon Ato Shiata Girudo), communément abrégé en ATG, est une société japonaise de production et de distribution de films, fondée le [1].
Initialement spécialisés dans la distribution de films artistiques étrangers (Ingmar Bergman, Robert Bresson, Luis Buñuel, ...)[2], mais distribuant à l'occasion des films japonais rejetés par les majors[3], les studios ATG passèrent à la production à partir de 1967[4],[3]; leur première coproduction fut L'Évaporation de l'homme de Shōhei Imamura[4], en partenariat avec la société Nichiei (spécialisée dans le film documentaire)[3].
Art Theatre Guild eut ensuite un rôle décisif dans la production de films de la nouvelle vague japonaise[5],[2], après que ses instigateurs eurent quitté les studios Shōchiku[6], et produisit l'essentiel du cinéma indépendant japonais durant les années 1960[7].
Nonobstant l'importance de leur investissement dans le cinéma artistique à public restreint, les studios ATG eux-mêmes n'étaient pas totalement indépendants; leurs activités étaient financées en grande partie par
la major japonaise Tōhō et par la société d'importation Towa[8].
Art Theatre Guild fit faillite en 1975 mais reprit ses activités par la suite[7].
Selon Tadao Satō, leur parti pris — jusque-là inédit au Japon — de réduire à l'extrême les budgets alloués aux réalisateurs renforça sinon la qualité artistique, du moins la dimension «intellectuelle» des productions des studios ATG, en affranchissant les films de toute prétention au réalisme, trop coûteux[9]. D'autre part, et c'était là aussi une méthode nouvelle au Japon, la sélection des films était confiée à un comité de critiques de cinéma, et établie selon des critères artistiques plutôt que commerciauxHirasawa 2005.
La qualité artistique des productions d'ATG est aussi à porter au crédit de la sélection d'auteurs soutenus par ce comité (parmi les réalisateurs de renom qui furent à un moment produits et distribués par Art Theatre Guild, on trouvera Nagisa Ōshima, Shōhei Imamura, Yoshishige Yoshida, Shūji Terayama, Kon Ichikawa, ou encore Seijun Suzuki)[10],[11].
Les titres en français se basent sur ceux des films présentés lors de la rétrospective "Art Theatre Guild of Japan (ATG) ou la fabrique d'auteurs" du au à la Maison de la culture du Japon à Paris[12]
Tadao Satō (trad.du japonais par Karine Chesneau et al.), Le Cinéma japonais, Tome II, Paris, Cinéma/pluriel et Centre Georges Pompidou, , 324p. (ISBN2-85850-930-1).
Domenig 2004; mais Tessier 2005, p.103, date sa création en 1967, mais il s'agit seulement de la date à partir de laquelle la société, créée auparavant, participa à la production (plus seulement à la distribution) de films. Satō 1997, p.136, date la création d'ATG de 1962. Mais Go Hirasawa donne les détails les plus précis: «Mori talked Taneo Iseki, the president of Sanwa Kogyo, into supporting them and on 15 November 1961 the Art Theatre Guild of Japan (Nihon Ato Shiata Girudo / ATG) was launched.»
Le critique Go Hirasawa (Hirasawa 2005) indique que la Tōhō était le principal financeur d'ATG. Donald Richie, confirme l'implication de la Tōhō, mais considère pour sa part que la Towa avait un rôle plus important dans le consortium qui finançait ATG (Richie 2005, p.257).