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avion de transport ukrainien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Antonov An 124-100 surnommé Ruslan (Code OTAN : Condor) est le second plus gros avion du monde produit en série (le premier étant l'Airbus A380), l'avion le plus gros du monde hors série était l'Antonov An-225.
Antonov An-124 | ||
Un Antonov An-124 | ||
Rôle | Avion de transport | |
---|---|---|
Constructeur | puis Antonov | |
Équipage | 6 | |
Premier vol | ||
Investissement | $ 150-200 millions | |
Production | 85 | |
Dimensions | ||
Longueur | 69,1 m | |
Envergure | 73,3 m | |
Hauteur | 21,08 m | |
Aire alaire | 628 m2 | |
Masse et capacité d'emport | ||
Max. à vide | 175 t | |
Max. au décollage | 392 t | |
Kérosène | 267 175 l | |
Motorisation | ||
Moteurs | 4 réacteurs double flux triple corps Ivtchenko-Progress D-18T | |
Performances | ||
Vitesse de croisière maximale | 850 km/h | |
Vitesse maximale | 865 km/h |
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Distance franchissable | Chargé de 120 t : 4 800 km Chargé de 80 t : 8 400 km Maximale : 15 700 km |
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Il permet de transporter les charges les plus diverses telles que locomotives, grues, satellites, bateaux. Cet avion est équipé de deux ponts roulants disposant chacun de deux palans pouvant supporter un poids maximum de 20 tonnes. Il peut peser jusqu'à 400 tonnes au décollage et embarquer jusqu'à 150 tonnes (120 t en version de base An-124-100, 150 t en version An-124-100M-150[1]) de charge utile (dix à vingt fois celle du C-160 Transall des armées française et allemande).
Les seuls avions à peu près comparables sont l'Airbus A380, le Boeing 747 et enfin le Lockheed C-5 Galaxy américain, ce dernier étant réservé à des usages militaires et n'emportant pas autant de charge utile.
Son prix unitaire se situe entre 150 et 200 millions de dollars.
Au début des années 1970, l'OKB Antonov propose trois projets d'avion de transport : « projet 122 », « projet 124 » et « projet 126 » ; les responsables militaires choisissent le 124, qui peut transporter pratiquement tous les véhicules de l'armée.
Un avion de cette taille nécessitait des moteurs à la fois très puissants et économes mais les ingénieurs de Progress ne possèdent alors que très peu d'expérience dans ce domaine. Cependant, ils viennent de terminer le D-36 équipant le Yakovlev Yak-42, qui leur permet de créer le D-18T. Dans le monde entier, il est habituel, sur un avion à ailes hautes et à réacteurs, de placer l'empennage horizontal sur la dérive (Iliouchine Il-76, Lockheed C-5 Galaxy, C-141 Starlifter ou McDonnell Douglas C-17 Globemaster III) mais des études en soufflerie chez Antonov et au TsAGI ont démontré que l'on pouvait les placer au niveau du fuselage sans problèmes en économisant presque 2 800 kg. Son train d'atterrissage de 24 roues lui permet de décoller et d'atterrir depuis des pistes peu aménagées, ou recouvertes de neige ou de glace, et grâce à sa roulette de nez orientable, il peut faire demi-tour sur une piste d'une largeur de 45 mètres.
Le premier prototype est assemblé à Oulianovsk et effectue son premier vol le . Le second prototype est assemblé à Kyïv. Quant au premier appareil de série, baptisé Rouslan en l'honneur d'un héros géant du folklore russe, il participe au salon du Bourget en 1985 avant d'enchaîner les records de charge ; ainsi, le , il établit un nouveau record à 171 219 kg. Les premières livraisons à l'Armée de l'air soviétique commencent en 1987. Il reçoit sa certification civile le .
Sa grosse particularité tient au fait qu'il est possible de charger et de décharger simultanément sa soute grâce à sa rampe d'accès arrière et à son nez se relevant. Celle-ci fait 1 000 m3, avec les dimensions suivantes : 36 m de long, 6,68 m de large et une hauteur maximale de 4,40 m. Ses quatre élingues permettent de soulever des masses de près de 10 tonnes[2].
Deux ans après les vols de démonstration, le Ruslan effectue un vol de très longue distance Moscou - Kassimov - Volgograd - Zenzeli - Tachkent - Îles Kouriles - Golfe d'Anadyr - Mourmansk - Ioukhnov - Marioupol - Ieïsk - Rostov-sur-le-Don - Riazan - Moscou en 25 h 32 min et d'une distance totale de 20 150,92 km, surpassant la performance de 18 245,08 km établie par un B-52H.
Au printemps 1988, l'An-124 se pose sur une piste couverte de neige sur l'île Graham Bell (archipel François-Joseph).
À la fin de l'année 1990, deux équipages se relayant, effectuent un vol autour du monde en partant de Melbourne et en survolant le pôle Sud puis le pôle Nord avec une escale au Brésil et une autre au Maroc. Le vol, d'une distance totale de 50 005 km, dure 75 h 16 min avec une vitesse moyenne de 680 km/h.
En , à la suite de l'ouragan Dean qui secoua la Martinique, deux Antonov, un An-124 Rouslan et l’An-225 Mriya, ont atterri sur l'île afin de la ravitailler en matériel de reconstruction et de réparation (groupes électrogènes, camions, câbles, etc.). La piste étant supposée trop petite et les camions remorqueurs trop peu puissants, les pilotes ont tout de même pris le risque de se poser, avec succès. L'An-124 et surtout l'An-225 étant plus gros et impressionnants qu'un Airbus A380, de nombreux curieux vinrent les admirer, malgré les dégâts et le traumatisme causés par Dean.
Deux prototypes et 52 appareils de série ont été produits depuis 1984 dont 18 à Kyïv et 34 à Oulianovsk. Six ont été perdus en service. 28 appareils en service[Quand ?].
Pour pallier le manque en appareils de transport lourd, dix-huit États membres de l'OTAN, dont la France et la Belgique, ont choisi d'utiliser de manière coordonnée plusieurs An-124 via le contrat Salis (Strategic Air Lift Interim Solution). Il est géré par la Strategic Air Lift Coordination Cell, située sur la base aérienne d'Eindhoven aux Pays-Bas et a été passé entre une agence de l'OTAN, la Namsa, et une société de droit allemand, Ruslan Salis GmbH, basée à Leipzig. Cette société peut affréter des An-124 auprès de deux compagnies : Antonov Design Bureau (ADB) à Kyïv (Ukraine) et la Volga-Dnepr Airline (VDA) d'Oulianovsk (Russie). Par défaut, deux appareils sont disponibles pour les pays participant au contrat mais ce nombre peut être porté à six appareils avec une disponibilité de six à neuf jours.
Jusqu’en 2011, la France disposait d'un droit d'utilisation de 1 195 heures par an, soit 23 heures par semaine, ce qui en faisait un important utilisateur. Chaque semaine, un vol partait ainsi de Châteauroux pour l'Afghanistan acheminer du soutien logistique. À raison de 25 000 euros l'heure de vol, la facture s’élevait ainsi à 30 millions d'euros par an pour le ministère de la Défense[7]. En raison d'une augmentation du prix de location, la France a dénoncé sa participation au contrat Salis[8].
L'An-124 est visible dans le film Fast and Furious 6 où il sert d'échappatoire à Owen Shaw et son équipe qui, pour quitter la base militaire où ils sont retenus, prévoient de monter à bord directement par l'ouverture de soute sur la piste de décollage. Quelques incohérences des commandes dans le poste de pilotage peuvent faire douter du modèle exact.
Dans le film de la série James Bond Meurs un autre jour, James Bond et Jinx se glissent à bord de l'An-124 qui finit par prendre feu et dont ils s'échappent grâce à un hélicoptère stocké dans la soute.
Il apparaît dans les célèbres jeux vidéo Grand Theft Auto V et Grand Theft Auto: Online sous la dénomination « Cargo Plane ».
Depuis sa création jusqu'à , un cumul de six accidents d'An-124 ont été enregistrés avec perte totale de l'avion, accidents qui ont fait un total de 97 victimes :
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