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historienne française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Annette Becker, née le à Bourgoin-Jallieu, est une historienne française, professeure émérite à l'université Paris-Nanterre[1] et membre senior honoraire de l'Institut universitaire de France[2].
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Lycée Stendhal (- École des hautes études en sciences sociales (doctorat) (jusqu'en ) |
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Distinctions | Liste détaillée Prix Ernest-Lémonon () Prix Honneur et Patrie (d) () Officier de l'ordre national du Mérite () Officier de la Légion d'honneur () |
Ancienne élève du lycée Stendhal, Annette Becker est titulaire d'une maîtrise d'histoire obtenue à l'université de Grenoble 2.
Agrégée d'histoire, elle est docteure en histoire de l'EHESS et habilitée à diriger des recherches de l'université Lumière-Lyon-II.
Son père Jean-Jacques Becker et sa tante Annie Kriegel sont eux aussi historiens[3].
De 1978 à 1979, elle est professeure au collège Paul-Éluard de Noyon, puis, de 1981 à 1982 ainsi que de 1986 à 1989, au collège Clotaire-Baujoin à Thourotte.
De 1983 à 1986, elle est professeure au lycée français de New York.
De 1989 à 1994, elle est maître de conférences à l'université Lille-III, puis, à partir de 1994, professeure des universités à l'université de Nanterre[4].
Elle est membre senior émérite de l'Institut universitaire de France depuis 2009[5].
Membre de l'historial de Péronne, Annette Becker s'est spécialisée dans l'étude de la Première Guerre mondiale et de ses représentations culturelles, religieuses en particulier. La publication de son principal ouvrage avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Retrouver la guerre, a concrétisé le bouleversement de l'historiographie de la Grande Guerre. Ces deux auteurs s'attachent avant tout à comprendre les cultures de guerre et la dialectique entre la souffrance et le consentement ; en quoi la Première Guerre mondiale, avec cette acculturation à la violence, est un évènement paradigmatique du XXe siècle[6]. Ce travail collectif, s'il a fait date en développant entre autres la thèse du consentement patriotique des soldats de la Grande Guerre, est à ce titre même discuté par certains historiens du CRID 14-18, de l'école historiographique dite de Craonne qui réfutent cette idée.
Annette Becker a poursuivi ses recherches en se concentrant sur les intellectuels contemporains de la Grande Guerre, tels que Maurice Halbwachs, Marc Bloch, ou encore Guillaume Apollinaire. Le postulat est toujours le même : s'intéresser à une figure extraordinaire de la Grande guerre, en démontrant en quoi ils sont des êtres humains banals illustrant comme n'importe quel contemporain, combattant ou civil, les affres du conflit, mais aussi des témoins permettant de comprendre, notamment au niveau intellectuel, culturel, artistique, comment la guerre a bouleversé, traumatisé les sociétés en guerre.
La biographie de guerre de Guillaume Apollinaire accentue tout particulièrement l'étude de l'impact de la Première Guerre mondiale, sur les arts, et met en exergue la place qu'a occupé le trauma pendant et après la guerre. Pour cet ouvrage Annette Becker a reçu le prix de la biographie de l'Académie française 2010[7].
Depuis les années 1990, Annette Becker a élargi son champ de recherche, développant tout particulièrement l'étude du trauma, des enjeux mémoriels, des violences extrêmes contre les civils et des génocides, d'une guerre mondiale à l'autre[8].
Dans Messagers du désastre (Fayard, 2018), elle étudie le rôle de Jan Karski et de Raphael Lemkin pendant la Seconde Guerre mondiale. Par-delà le parcours de ces deux figures polonaises, qu'on peut qualifier de « lanceurs d’alerte »[9], elle se demande pourquoi leur message et leur dénonciation de la Shoah furent inaudibles[10]. Sa réflexion s'étend aux autres génocides du XXe siècle, puisque la conclusion s'intitule : « Arméniens, Juifs et Tutsi du Rwanda ».
Dans Voir la Grande Guerre. Un autre récit (Armand Colin, 2014), elle analyse les expressions visuelles de la guerre, en notant que la « difficile représentation de la violence » atteste que « la très longue mémoire du conflit et ses refoulements continuent de hanter l’imaginaire collectif »[11]. Au-delà de la réflexion historiographique, il s'agit d'une approche des sources qui "décloisonne les arts et les périodes"[12].
Elle a fait partie de la Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin-Lyon-III de 2001 à 2004, puis de la mission d'étude sur les génocides et les violences de masse en 2017-2018[13].
Le , Annette Becker est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite au titre de « professeur d'université ; 22 ans de services civils. »[14] puis faite chevalier le [15]. Elle est promue au grade d'officier le au titre de « professeure des universités »[15].
Le , Annette Becker est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « professeure d'histoire ; 30 ans de services civils »[16] puis faite chevalier le [17]. Elle est promue au grade d'officier le au titre de « historienne, professeure des universités à l'université Paris-Nanterre »[17].
En 2010, elle reçoit le prix Honneur et Patrie pour son ouvrage Guillaume Apollinaire : une biographie de guerre[18].
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