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agent secret mauricien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Amédée Maingard ( - ) est un agent secret mauricien du Special Operations Executive en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est opérateur radio principal du réseau STATIONER de Maurice Southgate « Hector », entre et , il envoya 248 messages radio, qui contribuèrent dans une large mesure aux succès du réseau ; puis comme chef du réseau SHIPWRIGHT entre mai et septembre 1944 dans la région du Poitou, il organisa 125 opérations aériennes et de nombreux sabotages. Après la guerre, comme homme d’affaires, il développa l’industrie touristique et hôtelière de Maurice.
Naissance | |
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Décès | |
Nom officiel |
René Amédée Louis Pierre Maingard de La Ville ès Offrans |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Espion, agent du SOE, militaire, homme d'affaires |
Parentèle |
Josselin Maingard Philippe Raffray (d) (beau-père) |
Distinctions |
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Amédée Maingard naît le à Mont Roches, (ville absorbée en 1963 par Beau-Bassin Rose-Hill à l'île Maurice).
Il fait ses études secondaires au collège Saint-Joseph et au Collège Royal de Curepipe.
Il quitte l’Île Maurice en 1938 pour étudier la comptabilité à Londres. Il reçoit son diplôme. À l'été, il réside à Londres[1]
Le , il est employé comme comptable par Falk, Keeping & Co. La Seconde Guerre mondiale éclate. À l’aube de ses 21 ans, il se porte volontaire et rejoint l’armée britannique en novembre, au sein du 2d Battalion Queen Victoria (QVR)[2].
Amédée Maingard, qui se sent inactif alors que la guerre fait rage, essaye en 1941 d’obtenir une formation d’officier. Son vœu est exaucé grâce à l’aide de son compatriote et ami Jean Larcher. Le , le sergeant Maingard lit les souhaits de Noël pour les Mauriciens à la BBC à Londres.
Grâce à sa connaissance de l'anglais, Amédée Maingard est recruté en 1942 par le Special Operations Executive (SOE). En avril, il commence l'entraînement.
Amédée Maingard est promu Captain en 1943. Dans la nuit du 14 au 15 avril, (opération Stationer 2/Stockbroker/Shipwright)[3], en même temps qu'Harry Rée, il est parachuté en France, sur les collines de Sarrouilles (dans la région de Tarbes), pour devenir l'opérateur radio du réseau STATIONER de Maurice Southgate, dont les auxiliaires principaux sont Auguste Chantraine dans le Nord-Indre, la famille Hirsch à Montluçon et à Toulouse, la famille Néraud à Clermont-Ferrand, Charles Rechenmann à Tarbes et Jacques Dufour dans le sud-ouest, en Dordogne. Alors que les parachutages d’agents et de matériel se multiplient, la pression du travail et les dangers de se faire prendre ne cessent d’augmenter. Le 2 septembre, la famille Néraud est arrêtée à Clermont Ferrand[4]. Dans la nuit du 22 au 23, Pearl Witherington « Marie » est parachutée (près de Tendu) pour devenir courrier de STATIONER. Pierre Hirsch « Popaul », qui a été formé par Amédée Maingard depuis juillet comme opérateur radio, est accepté par Londres. Il opère à Montluçon.
Amédée Maingard change d'identité en octobre et devient Amédée Maigrot. Cette précaution lui sauve la vie lors d’un contrôle d’identité mené par la Gestapo. Dans la nuit du 16 au 17 octobre, Maurice Southgate rentre à Londres pour consultation.
Le 26 décembre, Auguste Chantraine et ses collaborateurs sont arrêtés à leur tour, obligeant Amédée Maingard et ses adjoints à redoubler de prudence.
Le 28 janvier 1944, Maurice Southgate revient de Londres avec pour instructions de commencer à organiser et à armer les maquisards. Southgate demande le 19 avril 1944 à Londres qu'Amédée Maingard soit remplacé comme opérateur radio en titre du réseau STATIONER, pour devenir son second. Londres accepte : c'est René Mathieu, arrivé le , qui devient l'opérateur radio de STATIONER. Maurice Southgate est arrêté par la Gestapo en mai, ainsi que René Mathieu. Amédée Maingard prend alors les choses en main : il prend la responsabilité d'un réseau (SHIPWRIGHT) dans une zone couvrant une partie de l’Indre et de la Vienne, avec Jacques Hirsch comme assistant et son frère Pierre Hirsch « Popaul » comme opérateur radio ; il confie la responsabilité du Nord Indre à Pearl Witherington, qui change son nom de guerre en « Pauline » pour diriger le réseau WRESTLER ; il confie la Dordogne à Jacques Dufour.
Amédée Maingard reçoit le 5 juin la confirmation du parachutage de John Tonkin, SAS, chef de la mission Bulbasket. Il le rejoint et apprend que les directives viendront désormais de l’État-Major des Forces françaises de l'intérieur (EMFFI), sous les ordres du général Kœnig ; il lui est demandé de se rapprocher du commandement FFI de la Vienne. Une étroite collaboration s'établit entre le Général Félix Chêne, chef des FFI dans la Vienne et Amédée Maingard. Celui-ci coordonne les approvisionnements en armes des différents maquis et veille à leur formation. La guerre pour les Résistants n’est alors plus clandestine mais ouverte. Amédée Maingard fomente des embuscades et des attaques qui bloquent les lignes ferroviaires et les routes principales. Maingard retourne à Londres le 6 août par Lysander[5] et rend compte à ses chefs du SOE qu'il a en disponibilité des hommes prêts à recevoir des armes : 5 000 dans la Vienne, 3 000 dans la Haute-Vienne, 2 000 dans les Deux-Sèvres et 2 000 en Vendée. Le 12, Maingard reçoit la croix de guerre avec palmes des mains du général Kœnig. Le 13, il est parachuté en France, cette fois en uniforme et en plein jour. Le débarquement des Alliés en Provence le et leur avancée dans le Nord prennent les Allemands en étau.
Le 4 septembre, les troupes allemandes de Poitiers font retraite et. Amédée Maingard regagne l’Angleterre le 14.
Il achève ses études de comptabilité en 1944 et obtient sa démobilisation le . Amédée Maingard rejoint Rogers & Co., que dirigeait alors son père.
Après la mort d’Eric Rogers et une passe difficile pour l’entreprise, de nouveaux partenaires font leur entrée. Amédée Maingard et son frère Colo, forts de leurs expériences à l’étranger, apportent de nouvelles idées pour la diversification de Rogers dans des secteurs tels que la logistique, l’aviation et le tourisme.
Grâce à leurs contacts à l’étranger, les deux frères Maingard obtiennent un contrat pour que Rogers représente la RALF (Réseau des lignes aériennes françaises, plus tard Air France). En mars 1948, Rogers & Co. accède au statut de compagnie limitée et Amédée Maingard en devient un des principaux actionnaires. Chargé de créer un département d’aviation, il ouvre une agence à Port-Louis et œuvre par la même occasion à la création d’un service de manutention à l’aéroport de Plaisance.
Il se marie le à la cathédrale de Westminster, Londres. Il négocie et obtient la représentation des compagnies aériennes telles que la British National Airline, la South African Airways, l’Australian National Airways et la Qantas. Il transforme en 1952 une grande maison coloniale de Curepipe en Le Park Hotel afin d'accueillir des étrangers de passage et des membres d’équipage. Cette initiative d’Amédée Maingard permet à Rogers d’inscrire son premier investissement dans l’industrie hôtelière.
Il lance en 1953 l’agence MTTB (The Mauritius Travel and Tourism Bureau) pour la promotion de Maurice en tant que destination touristique ainsi que Mautourco, une compagnie subsidiaire pour la prise en charge des touristes à leur arrivée à Maurice.
Amédée Maingard construit en 1954 Le Morne Plage, un complexe de petits bungalows familiaux, auquel succédera Le Chaland en 1960 et le Trou aux Biches Hotel. Il fonde ainsi la compagnie Mauritius Hotels Ltd, qui deviendra plus tard New Mauritius Hotels, propriétaire des hôtels Beachcomber.
Il joue un rôle prépondérant dans la création d’Air Mauritius en 1967. Grâce à ses relations, il trouve des partenaires tels qu’Air France et la BOAC qui s’allient au gouvernement et à Rogers & Co. Ltd pour lancer la compagnie nationale d’aviation, en juin. La première réunion du Board de Air Mauritius est tenue dans les locaux de Rogers et Amédée Maingard est nommé président, fonction qu’il assume jusqu’en 1981.
Amédée Maingard meurt le à l’âge de 62 ans, à La Mivoie, Rivière Noire (Maurice), des suites d'une leucémie.
2001. À Port Louis (Maurice), un monument en l’honneur d’Amédée Maingard est dévoilé à l’angle de la President John Kennedy Street, devant la Rogers House. Il est composé d’un buste et, à l’arrière plan, d’un mur sur lequel on lit les inscriptions suivantes :
AMÉDÉE H. MAINGARD DE LA VILLE-ÈS-OFFRANS | |||
D.S.O. | OFFICIER DE LA LÉGION D’HONNEUR | ||
C.B.E. | CROIX DE GUERRE AVEC PALME | ||
MÉDAILLE DE L’AÉRONAUTIQUE | |||
DIRECTEUR EXÉCUTIF DE ROGERS & CO LTD, FONDATEUR D’AIR MAURITIUS LTD, | |||
VISIONNAIRE, IL DONNA DÈS 1946 UNE IMPULSION À L’AVIATION COMMERCIALE, À | |||
L’INDUSTRIE HÔTELIÈRE ET AU TOURISME À L’ÎLE MAURICE. | |||
1918-1981 |
Parcours militaire :
Les armes de famille se décrivent comme suit. : « d'or à la fasce de gueules, un chêne arraché de sinople brochant sur le tout, fruité de deux glands d'or pendant sur la fasce »[7].
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