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poétesse française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alliette Audra, née à Paris 17e le et morte à Lausanne le , est une poétesse française.
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Alliette Marie Louise Gabrielle Audra |
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Autrice d'une quinzaine d'ouvrages, dont des traductions de William Butler Yeats et Elizabeth Barrett Browning, elle écrit surtout des poèmes où elle évoque sa foi chrétienne, la nature et le souvenir de son frère tué durant la Première Guerre mondiale. Elle est connue pour son amitié avec Francis Jammes, qui admire profondément son œuvre.
Elle reçoit deux distinctions au cours de sa vie, le prix Gérard de Nerval en et le prix Caroline-Jouffroy-Renault en .
Alliette Audra naît le au 8, rue Margueritte, dans le 17e arrondissement de Paris[1]. Elle est la fille de Jeanne Henrotte (-), une descendante de l'industriel liégeois Henri Orban-Rossius, et d'Édouard Audra (-), né dans une famille bourgeoise parisienne d'origine huguenote[2]. Édouard Audra, indiqué comme « licencié en droit » sur l'acte de naissance de sa fille[1], gère une société d'assurances maritimes et est en même temps mécène et collectionneur d'art[2]. Alliette Audra est très proche de son frère Jacques, né en , avide de littérature comme elle. Au lycée, ils lisent Albert Samain et Leconte de Lisle, puis des auteurs alors nouveaux, Paul Claudel, André Gide, Charles Péguy et Francis Jammes[3],[4]. En , elle écrit une lettre à ce dernier pour lui témoigner son admiration[3],[4].
Elle connaît trois deuils durant la Première guerre mondiale : son père en , une de ses sœurs âgée de 14 ans en , et surtout Jacques, devenu officier et tué au combat le [N 1],[5]. La mort de son frère affecte profondément Alliette Audra et lui inspire ses premiers poèmes, écrits en . Le souvenir de son frère et la douleur de l'avoir perdu apparaissent tout au long de son œuvre[5].
Outre ses lectures de jeunesse, Alliette Audra lit Eugénie et Maurice de Guérin, Katherine Mansfield, Mary Webb, Emily Brontë, Selma Lagerlöf et Henri Pourrat[6]. Elle publie ses premiers livres, Sainte Rose de Viterbe et Via Crucis, deux textes chrétiens en prose, en [6]. Par la suite, elle se consacre à la poésie : Les œillets du poète en , Les herbes hautes en et Prairies en . Ce recueil, préfacé par Henri Pourrat, la fait découvrir par la critique littéraire[6]. En , elle rencontre Charles Du Bos, qui partage son intérêt pour la littérature anglo-saxonne, et elle commence à fréquenter son salon littéraire[7],[4].
En , Alliette Audra commence à échanger avec Francis Jammes, après lui avoir envoyé un exemplaire de Prairies[3]. Le poète, alors âgé de 68 ans, lui écrit : « apprenez ici du vieux poète qui, en avait une âme de vingt ans... apprenez que dans cette Renaissance qu'il a annoncé personne n'est au-dessus de votre pur génie »[8]. Il l'appelle dans ses lettres « ma sœur en poésie »[8] et met en elle les espoirs de voir se perpétuer le style poétique qu'il a inventé. Avant sa mort en , il rédige la préface de Voix dans le Renouveau — dont il conseille le choix du titre — et n'accepte plus que les visites de la poétesse[3],[9]. Leur correspondance est évoquée dans le dernier tome des Mémoires de Jammes[3].
Après Voix dans le Renouveau, Alliette Audra continue de publier. Sa poésie reflète sa foi et la rapproche d'autres auteurs catholiques comme Jammes, Charles Guérin ou Marie Noël[10],[6]. Elle évoque souvent la nature, les souvenirs, la douleur, l'espérance, la mort et l'au-delà, avec des vers irréguliers et un style volontairement simple[6],[11],[10],[4]. Elle traduit aussi des poèmes de William Butler Yeats et Elizabeth Browning[7]. Elle reçoit le Prix Gérard de Nerval en pour Poèmes pour un marin perdu[12] et le Prix Caroline-Jouffroy-Renault pour Ce que disent les souffles en [13].
Elle épouse Jean van Berchem en , mais le couple divorce[14]. Elle meurt le à Lausanne[15]. Deux anthologies de ses poèmes sont publiées après sa mort : La Douceur du Monde chez Seghers en puis un album chez Émile-Paul en [16].
Œuvres référencées par Nicole Audra de Maistre[4].
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