Alice Bailly
peintre et graveuse suisse (1872-1938) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alice Bailly, née Alice-Marie-Louise Bally le à Genève et morte le à Lausanne, est une peintre et graveuse suisse. Vaudoise d'adoption, elle a été proche des mouvements d'avant-garde du début du XXe siècle, tels que le cubisme, dadaïsme et fauvisme, qu'elle a contribué à faire connaître en Suisse romande.
Biographie
Résumé
Contexte

Fille d'Antoine Bally, employé des Postes à Genève et de Victoire Gros, maîtresse d'allemand à l'école supérieure de Jeunes Filles[1], son épouse, Alice Bailly naît dans un milieu modeste. De à , elle suit les cours de dessins de l'École des demoiselles attenante à l'École des Beaux-Arts de Genève (interdite aux femmes)[2]. Elle expose pour la première fois en 1900. Entre et , elle se rend dans le canton du Valais où elle compose une série de gravures Les scènes valaisannes[3], notables sur le plan chromatique[4].
En , elle s'installe à Paris, 11, rue Boissonade[5] (actuel no 40) au sein d'une petite colonie suisse[6]. Elle découvre en la Bretagne et y compose une nouvelle série de gravures Les scènes bretonnes.
En , elle séjourne chez Cuno Amiet, avec qui elle se lie d'amitié, et elle obtient sa première bourse fédérale des beaux-arts. Le fauvisme influencera sa peinture jusqu’en [7]. Elle est également proche du mouvement Dada[8] né à Zurich.
En , elle se rend en Seine-et-Oise où elle rencontre André Lhote, Raoul Dufy et Roger Allard. À Paris, elle élargit son cercle d’amis, notamment à Juan Gris, Albert Gleizes. Sa peinture évolue vers un cubisme coloré, ce qui lui vaudra d’être classée parmi les orphistes par Guillaume Apollinaire.
En , Alice Bailly revient en Suisse, à Genève, où elle s'installe et peint, en particulier La Rade de Genève, vol de mouettes[9]. Elle y expose au Musée Rath.
Elle poursuit la gravure avec des œuvres comme Jacqueline Marval au bal de van Dongen[10] de 1914.
La guerre la marque, cela se voit dans l'œuvre futuriste de , La bataille de Tolochenaz[11] ainsi que dans l'œuvre Hommage ému aux couleurs de la France[12] (crayon, aquarelle, gouache).
Plusieurs tableaux montrent son amour pour la danse et la musique, tels La sonate à Dukas[13] de .

Parmi les techniques qu'elle utilise, se trouvent l'estampe, la peinture à l'huile - exemple Fête foraine[14] de - , l'encre, notamment dans La danse[15], l'aquarelle[16], les techniques mixtes : gouache et encre de Chine - c'est par exemple le cas pour Fruits et mains (L'offrande) de [17] - , crayon et fusain - voir à ce propos Le bal[18] - , aquarelle sur crayon - en particulier dans Joie autour de l'arbre[19] de . Et sa propre technique de peinture-laine (voir infra).
De retour à Paris, en , elle n’y retrouve pas le succès, malgré ses expositions au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. Cette période est caractérisée par « l'assourdissement de sa palette[20] ». Même si en elle s’établit à Lausanne, elle continue à séjourner par intermittences dans la capitale française, où elle conserve un appartement. Mais elle se rend aussi à plusieurs reprises en Italie[21] plus spécialement à Venise en où elle reçoit un prix à la Biennale, à Montepulciano en dont elle peint une représentation nocturne[22] et à Rome en [23].

Alice Bailly invente le concept de « tableaux-laine » dès , terme qu'elle crée pour éviter que l'on qualifie de « broderies » ses tableaux « peints avec de la laine »[24]. Entre 1917 et 1923, elle exécute une cinquantaine de tels « tableaux-laine » : des fils multicolores sont lancés en lignées parallèles par-dessus et par-dessous une toile de coton. Parmi ses œuvres relevant de cette technique : Les Rythmiciennes[25], tableau exposé au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, ou encore La Procession[26].
Elle est aussi connue pour son ornementation murale au Théâtre municipal de Lausanne, travail qui fut éprouvant physiquement[27].
Alice Bailly meurt dans son atelier de Longeraie à Lausanne en .
Une exposition posthume en 1938 (puis en et ), ainsi que l’attribution d’une bourse à son nom dès ont contribué à sa réputation. Les publications internationales consacrées à la femme artiste ont amplifié sa notoriété à partir du début des années 1980[28].
Principales expositions

Expositions
- Salon des artistes indépendants, Paris, 1908-1913
- Internationale Kunstausstellung, Munich
- Salon d'automne, Paris
- Galerie Georges Petit, Paris
- Kunsthaus de Zurich, exposition nationale d'art (X. Nationale Kunstausstellung im Kunsthaus Zürich), 1910
- Zurich SPSAS, 1912
- Genève Musée Rath et mai-série 1912, 1913
- Neuchâtel, 1912
- Berne, exposition nationale suisse, 1913
- Genève, 1917, La Pomme d'Or, exposition dont elle a réalisé l'affiche (gravure sur bois, en couleur)[29]
- Genève, Galerie Moos, 1918
- Kunsthaus de Zurich, 1919
- Kunsthalle de Berne, 1921
- Genève, exposition municipale
- Venise, Biennale 1926 (elle reçut le prix de la Biennale de Venise)[30]
- Kunsthalle de Berne, 1927
- Genève, Athénée 1932
- Kunsthalle de Berne, 1933
- Musée du Jeu de Paume, Paris, 1934
Rétrospectives
Collections

- États-Unis
- National Museum of Women in the Arts, Washington
- France
- Bibliothèque de l'Institut national d'Histoire de l'art, Paris (estampes[33])
- Suisse
- Musée d'art et d'histoire de Genève (dont le Portrait de Claire-Lise Monnier)
- Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne
- Musée des beaux-arts d'Argovie, Aarau
- Musée des beaux-arts de Berne
- Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, Fête étrange (les Trouvères), 1918[34]
- Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel
- Kunsthaus de Zurich
- Musée des beaux-arts de Winterthour
Fondation
- La Fondation Alice Bailly a été créée en 1946 pour soutenir des jeunes artistes suisses et romands[35].
Commandes publiques suisses :
- Triptyque, Maison de la Radio de Neuchâtel
- Hall de la gare de Neuchâtel, 1934
- Théâtre municipal de Lausanne, 1936
Notes et références
Annexes
Wikiwand - on
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.