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économiste néo-classique britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alfred Marshall, né le à Bermondsey (Grand Londres) et mort le à Cambridge, est un économiste britannique, considéré comme l'un des pères fondateurs de l'école néoclassique[2], qui est l'un des courants de pensée dominants actuellement en économie, et l'un des économistes les plus influents de son époque[3].
Naissance |
Bermondsey, Londres (Royaume-Uni) |
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Décès |
(à 81 ans) Cambridge (Royaume-Uni) |
Nationalité | britannique |
Domaines | Économie |
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Institutions |
Université d'Oxford Université de Bristol Université de Cambridge |
Diplôme | Université de Cambridge |
Renommé pour | École néoclassique, outils analytiques de l’offre et la demande, Analyse en termes d'équilibre partiel, Surplus du consommateur et du producteur, utilité marginale et des coûts de production... |
Distinctions |
père fondateur de l’école néoclassique moderne Docteur honoris causa de l'université jagellonne de Cracovie (1900)[1] |
Il est né à Bermondsey (Londres). Son père était caissier à la Banque d'Angleterre. Il suit d'abord des études scientifiques en mathématiques et en physique avant de s'intéresser à la philosophie et à la théologie.
Plutôt radical au début de sa carrière, il adhère au libéralisme à la suite d'un voyage aux États-Unis, tout en intégrant une certaine morale dans ses propos : « L'économiste, comme tout autre doit se préoccuper des fins dernières de l'homme »[réf. nécessaire].
Après avoir enseigné à Oxford et à Bristol, il poursuivit sa carrière de professeur à Cambridge où il occupa la chaire d'économie politique de 1885 à 1908. Il eut pour élève John Maynard Keynes qui deviendra son principal critique et Arthur Pigou. Il meurt à Cambridge le .
En 1877, il épouse Mary Paley, économiste avec qui il écrit The Economics of Industry (1879)[4].
Son livre Principes d'économie politique (1890) a rassemblé les théories de l'offre et la demande (qu'il a repris d'Antoine-Augustin Cournot et a étoffé), d'utilité marginale et des coûts de production dans une logique cohérente. Celui-ci est devenu le manuel économique dominant au Royaume-Uni pendant une longue période.
Il a également publié Industry and Trade en 1919 et Money, Credit and Commerce en 1924.
La question de la valeur économique est une question qui occupait les théoriciens depuis très longtemps, puisque dès le Ve siècle, saint Augustin s'interrogeait sur la notion de juste prix.
Avant Marshall, les deux grandes théories de la valeur étaient celles :
Ce sont ces deux théories en apparence opposées et inconciliables qu'il a réussi à fondre en une synthèse, car ces deux approches ne sont contradictoires qu'en apparence, et elles sont en fait complémentaires :
Pour Alfred Marshall, le prix d'un bien dépend du coût des facteurs de production et de la valeur que le consommateur est prêt à lui accorder, et il ne faut pas privilégier une approche plutôt qu'une autre. Pour résoudre ce dilemme, il a introduit la notion de temps dans l'analyse des mécanismes économiques :
Les critiques avaient souligné que le concept d'utilité n'était guère opérationnel en entreprise, beaucoup moins que celui de la « valeur-travail », car la satisfaction du consommateur était difficile à mesurer. Mais, selon Alfred Marshall, ce n'est pas parce que les outils d'analyse n'existent pas qu'il faut faire l'impasse sur la « valeur-utilité », car dans la réalité une entreprise ne se lance pas dans la production d'un bien, si elle ne pense pas raisonnablement qu'il ne trouvera pas preneur, soit parce qu'il est trop cher, soit parce qu'il ne correspond pas à un besoin exprimé ou latent.
Alfred Marshall a repris les théories marginalistes et néo-classiques, mais s'est opposé à l'approche de Léon Walras : Celle-ci est plus empirique et défend l'idée d'équilibre partiel et non général.
Pour lui, lorsqu'un marché est équilibré, on n'a pas forcément l'équilibre dans tous les marchés.
Alfred Marshall a aussi travaillé sur deux aspects contradictoires des travaux d'Adam Smith et de David Ricardo :
Marshall, cherchait à construire un modèle théorique applicable à un champ d'application général, il ne pouvait donc se satisfaire de lois assorties d'exceptions ou de lois ne s'appliquant qu'à des cas particuliers. Pour lui une entreprise est soumise simultanément à ces deux lois : elle cherche à améliorer sa productivité par une meilleure organisation du travail, mais se heurte aux limites du monde physique ou de ses ouvriers. Ses rendements sont d'abord croissants, puis décroissants : c'est la « loi des rendements non proportionnels ».
Alfred Marshall s'est aussi penché sur la question de savoir comment une subvention ou un impôt pouvait influer sur le degré de satisfaction des consommateurs.
À l'encontre de son élève John Maynard Keynes qui pensait que l'intervention massive de l'État était importante pour relancer l'activité économique en temps de crise, Marshall, ardent défenseur du « laisser faire, laisser passer », pensait que l'intervention de l'État n'était bénéfique que pour encourager les productions rentables et était contre-productive pour les activités en perte de vitesse qui ne devaient pas être soutenues inutilement.
Croyant aux vertus de la libre concurrence, il pensait que les entreprises devaient subir une sorte de sélection naturelle afin que seules subsistent celles qui étaient capables de s'adapter au marché. Pour réussir, alors qu'elles subissent la « loi des rendements non proportionnels », elles doivent être capables de dégager en priorité des « économies internes », d'augmenter leur production et d'accroître leur part de marché, avant de bénéficier d'apports externes. La disparition d'entreprises concurrentes leur permet de développer naturellement leur activité sur le marché.
On notera cependant que Marshall a évoqué de possibles défaillances du marché, abandonnant progressivement les hypothèses de concurrence pure et parfaite afin de s'intéresser et de raisonner en termes de concurrence imparfaite.
Il fut réticent devant l'importance croissante du pouvoir syndical qui, pour défendre les intérêts des ouvriers, menacent de bureaucratiser la société et d'entraver la libre-entreprise en imposant des réglementations sociales trop rigides.
En revanche, il était très favorable à la généralisation de la formation, afin de réduire le nombre d'ouvriers non qualifiés. Il pensait que seule la formation pouvait réellement améliorer leur bien-être par de meilleurs salaires et par une valorisation de leur position sociale.
Il est celui qui a introduit la notion du surplus dans la science économique[2].
Marshall développe l'équation de Cambridge, qui propose une alternative à la théorie quantitative de la monnaie[6] .
L'utilisation des mathématiques est présente chez Marshall, quoique faible. Les mathématiques sont selon lui un outil pour comprendre les concepts et les mécanismes économiques, mais ne peuvent surpasser l’analyse littéraire. Elles servent à illustrer et doivent donc rester rudimentaires, devenant, autrement, vite illisibles. Mais surtout, l’économie n’est pas une science mécanique et selon lui se rapproche plus de la science de la vie, étant organique et suivant une dynamique historique. C’est ce qu’il rappelle dans la préface de la 4e édition des principes d'économie politique et dans le premier tome.
Dans Les Principes de l'économie politique, il a défini la tâche de la science économique : « Nous devons étudier l'humanité telle qu'elle est. Nous ne devons pas construire un monde irréel, tel qu'il pourrait ou devrait être ». Pour lui, l'idéal était de bâtir une théorie qui rende fidèlement compte de cette réalité, si complexe et si réfractaire à toute réduction, qu'il est important que la science économique ne soit jamais une science figée par des dogmes et que toutes les critiques et doutes puissent s'exprimer, car de cette façon, ils seront salutaires.
« L'Économie politique ou l'Économique est une étude de l'humanité dans l'activité ordinaire de la vie. Elle étudie ce qui, dans l'individu ou l'action sociale, est relié à la recherche et à l'utilisation des moyens matériels nécessités par le bien-être. »
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