Fils de José Caraco et d'Elisa Schwarz[2], il est issu d'une famille juiveséfarade installée en Turquie depuis quatre siècles. Après avoir vécu à Prague, Berlin et Vienne, ses parents se fixent un temps à Paris, où Caraco, leur fils unique, complète ses études au lycée Janson-de-Sailly. Par la suite, suivant les traces de son père qui est banquier, il étudie et obtient son diplôme de l'École des hautes études commerciales de Paris en 1939[3]. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, ses parents et lui se réfugient en Amérique du Sud[4]: après Rio de Janeiro et Buenos Aires, c'est finalement à Montevideo qu'ils s'installent pour la durée du conflit européen[3]; là, ses parents se convertissent au catholicisme et prennent soin d'offrir à leur fils une éducation catholique[5]. Sa famille prend la nationalité uruguayenne, nationalité qu'il gardera jusqu'à la fin de sa vie[3]. À son retour en France une fois la guerre terminée, sa vision du monde en est profondément bouleversée. En 1963, la disparition de sa mère motive l'écriture de son ouvrage Post Mortem. Le , en son domicile du 34 rue Jean-Giraudoux[2], il se suicide quelques heures après la mort de son père, conformément à l'esprit de son œuvre[6].
Il s'exprime couramment en quatre langues – français, allemand, anglais et espagnol –, et bien que ses écrits soient rédigés en français, il n'est pas rare de trouver sous sa plume certaines phrases, des paragraphes, voire des pages entières, dans une autre de ces langues[7]. Légataire spirituel et littéraire du Grand Siècle français et des Lumières, Caraco se réclame d'un classicisme tranchant net avec la stylistique moderne.
Auteur prolifique, Caraco demeure ignoré du grand public en raison peut-être de l'intransigeance de ses écrits, et de ses opinions controversées et propos intempestifs propres à choquer[réf.souhaitée]. Un éditeur suisse, L'Âge d'Homme, entreprendra cependant de publier l'ensemble de son œuvre.
Le , dans la série "Douleurs, une littérature de francs-tireurs" des "Chemins de la connaissance", France-Culture diffuse une émission qui lui est consacrée, produite par Catherine Soullard qui reçoit Vladimir Dimitrijević, directeur des éditions L'Âge d'Homme.
Littérature
Inès de Castro. Les Martyrs de Cordoue, Rio de Janeiro, Bel-Air, 1941
Le Cycle de Jeanne d'Arc et quelques poèmes et illustrations, Buenos Aires, Editorial Argentina Aristides Quillet, 1941
Le Mystère d'Eusèbe, Buenos Aires, Editorial Argentina Aristides Quillet, 1942
Contes. Retour de Xerxès, Buenos Aires, Editorial Argentina Aristides Quillet, 1943
Le livre des combats de l'âme, Paris, E. de Boccard, 1949
Prix Edgar Poe 1950, décerné par la Maison de Poésie[8]
Post Mortem, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. «La Merveilleuse Collection», 1968
Son acte de décès officiel et la «Note préliminaire» de l'éditeur, à la page 9 de Ma confession, indique le 10 juillet 1919; or, Caraco lui-même écrit ceci dans Le Semainier de l'agonie: «Or, je naquis le huit juillet, l'an 1919» (p. 44), en plus de commencer la section «Du lundi 8 au dimanche 14 juillet» par ces mots: «C'est aujourd'hui ma fête et j'ai le sentiment que ce pourrait bien être la dernière» (p. 243).
«il se pourrait que le décès de Monsieur Père entraînât aussitôt le mien» (Ma confession, p. 12); «J'attends la mort avec impatience et j'en arrive à souhaiter le décès de mon Père, n'osant me détruire avant qu'il ne s'en aille. Son corps ne sera pas encore froid, que je ne serai plus au monde.» (idem, p. 47)