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grammairien grec de l'Antiquité De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Aelius Hérodianus (en grec ancien Αἴλιος Ἡρωδιανός), ou Hérodien (à ne pas confondre avec son homonyme Hérodien l'historien) est un grammairien grec qui vécut à Rome dans la seconde moitié du IIe siècle.
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Il est le fils d'Apollonios Dyscole, lui-même grammairien.
Cet érudit a eu une importance considérable sur les grammairiens de l'Antiquité tardive et de la période byzantine, toutefois ses œuvres ont quasiment toutes disparu. Les tentatives de reconstructions, basées sur les emprunts réels ou supposés d'auteurs plus tardifs (en particulier les grammairiens des VIIIe-IXe siècles Georgios Choeroboscos ou Theognostos (de)) ont conduit à une mauvaise appréhension de son œuvre. On trouvera la mise à jour la plus récente sur son œuvre chez E. Dickey[1], avec rappel des études antérieures.
Hérodien est l'auteur de très nombreux traités portant sur la grammaire et l'accentuation. Plus de cinquante, dont une partie d'attribution douteuse, nous sont parvenus, incomplets ou à l'état de fragments[2]. Les traités d'Hérodien se concentrent sur l'accentuation de la langue des épopées d'Homère, c'est-à-dire une langue purement littéraire et très ancienne, et sur le grec de l'époque classique, c'est-à-dire un état de la langue qui n'existait plus depuis longtemps à l'époque d'Hérodien (où l'on parle la koinè, mais où le grec classique reste la référence des milieux lettrés)[3].
L'œuvre majeure d'Hérodien est le traité de Prosodie générale (Peri katholikēs prosōidias, titre latin De prosodia catholica), qui constitue l'une de nos principales sources d'information sur la prosodie, c'est-à-dire les règles de l'accentuation du grec ancien telle qu'elles ont été élaborées par les philologues de l'Antiquité. Dans son état initial, l'ouvrage fournissait les règles d'accentuation pour un très grand nombre de mots, peut-être 60 000, avec des explications grammaticales. Le texte du traité qui nous est parvenu est très fragmentaire par rapport à son état initial, et toute une partie n'est connue que par des épitomés (c'est-à-dire des résumés anciens), mais cela représente malgré tout une grande quantité de texte[3].
Deux autres ouvrages importants sont le Peri Iliakēs prosōidias (Prosodie de l’Iliade) et le Peri Odusseiakēs prosōidias (Prosodie de l’Odyssée), consacrés à l'accentuation du texte d'Homère. Ils nous sont parvenus en majeure partie de manière indirecte, par l'intermédiaire des scholies au texte des poèmes homériques (en particulier le groupe de scholies appelé les « scholies A ») : les scholiastes et les commentateurs d'Homère ont manifestement beaucoup utilisé les traités d'Hérodien[4].
Le Peri monērous lexeōs (Sur le style particulier) est le seul traité d'Hérodien qui nous soit parvenu entier ; il est consacré aux mots anormaux[3].
Parmi les autres traités dont subsistent des fragments importants figurent le Peri pathōn (Sur les modifications des mots), le Peri orthographias (Sur l'orthographe) et le Peri kliseōs onomatōn (Sur la déclinaison des noms).
Nous donnons ci-dessous la liste des œuvres du grammairien telle qu'elle a été établie en dernier lieu par E. Dickey (2014), en suivant l'ordre alphabétique ; la numérotation est la sienne.
De nombreux autres traités sont attribués à Hérodien mais il n'est pas sûr qu'il en soit réellement l'auteur.
On trouvera ici les œuvres grammaticales ne relevant pas de cet auteur mais qui lui sont attribuées.
Cette œuvre majeure d'Hérodien donne les règles d'accentuation pour l'ensemble des mots grecs[59]. Elle résulte peut-être du regroupement de plusieurs textes rédigés auparavant (comme les prosodies sur l'Iliade et l'Odyssée ou sur la langue attique).
L’œuvre n'a pas été conservée, mais deux abrégés (épitomés) sont connus :
Le premier, attribué au grammairien Arcadius (IVe – Ve siècle ?) est connue par cinq manuscrits[60]. Le meilleur d'entre eux, le Matritensis 38 (M), est une copie réalisée par Constantin Lascaris en 1492 à partir d'un ancien manuscrit (παλαιὰ βίβλος) (α) trouvé dans le monastère Saint-Sauveur de Messine. Deux autres manuscrits dérivent de M ou de α : le manuscrit Barrocianus 179 (O), daté de 1495 et le Hauniensis 1965 (A), des XVe et XVIe siècles. Deux autres manuscrits sont conservés à Paris : le Parisinus 2603 (B, fol. 17-65) et le Parisinus 2102 (C, fol. 88-244) copié par Jacques Diassorinos vers le milieu du XVIe siècle ; ils ont servi pour la publication de E. H. Barker[61], prolongé par Dindorf[62] avec des variantes issues de A et par la publication de Schmidt (1860). La base de données Pinakes[63] signale également un manuscrit du XVIIIe siècle (D'Orville 401), conservé à la Bodleian library d'Oxford et dont quelques folios (132-134) procèdent probablement des manuscrits précédents.
Le second épitomé a été rédigé par Jean Philoponus ; contrairement au premier abrégé, il s'agit plutôt d'extraits. Quatre manuscrits[60], le plus important étant le Hauniensis à partir duquel le texte a été publié par Dindorf (1825). Les autres manuscrits sont le Vindobonensis 240 (XVe siècle), le Vaticanus 1766 (XVIe siècle) et le Taurinensis 261 (XVe et XVIe siècles). La base de données Pinakes[64] présente d'autres manuscrits.
En complément de ces abrégés, on a découvert des fragments du texte d'origine avec quelques folios d'un palimpseste viennois (Hunger 1967)[65] et un fragment de papyrus du IVe siècle, P.Antinoopol. 67[66].
Le texte publié par A. Lentz (1867-1870, p. 1-547 et add. p. 1233-1240) est largement restitué, souvent de manière abusive ; il reprend en particulier le texte de Stéphane de Byzance[67] ce qui donne l'impression qu'Hérodien est la source systématique de ce grammairien selon l'édition du TLG. Le 20e livre pose un problème particulier[68]. Il n'est présent que dans un seul des manuscrits de l'épitomé du pseudo-Arcadius (Parisinus 2102) ; la reconstruction qu'en fait Lentz correspond aux fragments du texte du traité du Peri dichronōn.
Selon l'épitomé du pseudo-Arcadius, il existait une annexe à l’œuvre concernant les problèmes de lecture des mots servant d'expression. Certains traités byzantins particuliers (Peri enklinomenōn, Peri enklitikōn, Peri stigmēs)[69] réutiliseraient des éléments de cette partie.
Il s'agit d'une œuvre importante par sa prospérité et qui annonce les ouvrages orthographiques de Timothée de Gaza et de Charax, étudiés par J. Schneider (1999). Cet ouvrage devait comporter trois parties, suivant l'usage mis en évidence dans ce type de traité : la suntaxis (comment couper les syllabes et attribuer les consonnes à l'une ou l'autre des syllabes), la poiotēs (les consonnes et leurs altérations, comme la transformation de nu en mu devant bêta) et la posotēs (savoir si le son i s'écrit avec une diphtongue ou la seule lettre iota)[70].
Deux œuvres portent sur l'accentuation de l'Iliade et de l'Odyssée.
Les traités d'Hérodien nous sont parvenus sous forme de fragments (certains sur papyrus remontant au Ve siècle) et d'épitomé (des résumés anciens), ainsi que de manière indirecte sous forme de citations ou de références dans des scholies et des commentaires à d'autres textes[74].
Plusieurs éditions partielles sont réalisées au cours du XIXe siècle, comme celle de Karl Lehrs qui édite plusieurs traités dont le Peri Iliakēs prosōidias. En 1867-1870, August Lentz réalise la première édition scientifique complète des traités d'Hérodien ; mais cette édition a tendance à proposer directement des reconstitutions plutôt que d'exposer objectivement les problèmes d'établissement du texte[75].
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