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historien de la littérature du XVIe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Abel Jules Maurice Lefranc, né à Élincourt-Sainte-Marguerite le et mort à Paris (5e) le , est un historien de la littérature français.
Président Académie des inscriptions et belles-lettres |
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Abel Jules Maurice Lefranc |
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Archives nationales (AB/XIX/3631-AB/XIX/3751)[1] |
Après des études à l’École des chartes où il rédige une thèse intitulée Étude sur l'histoire et l'organisation de la commune de Noyon jusqu'à la fin du XIIIe siècle (1886), il part étudier à Leipzig et Berlin (1887), et rédige à son retour un rapport sur l’enseignement historique allemand, qui passe alors pour le meilleur du monde.
Alors qu'il travaille aux Archives nationales, il poursuit ses recherches historiques, se tournant plus particulièrement vers le XVIe siècle. Il publie à l’âge de 30 ans une Histoire du Collège de France depuis les origines jusqu’à la fin du Premier Empire (1893), entreprise suggérée par Ernest Renan, qui cesse de se focaliser sur les origines pour réhabiliter les périodes plus récentes. Il devient alors secrétaire du Collège de France sous les trois administrateurs Gaston Boissier, Gaston Paris et Émile Levasseur, charge cumulée avec celle d’archiviste et de bibliothécaire de l'institution. Il continue parallèlement ses recherches personnelles sur l'histoire de la littérature.
À la mort d'Émile Deschanel, titulaire de la chaire de littérature française moderne du Collège de France, Abel Lefranc se porte candidat face à Ferdinand Brunetière. Ce dernier étant jugé doctrinaire, trop théologien et trop défiant vis-à-vis des sciences, Lefranc est élu professeur (1904). Il avait auparavant été nommé maître de conférence à l'École pratique des hautes études en histoire littéraire de la Renaissance, dont il devient directeur d’étude en 1911. Il est alors considéré comme un important historien et philologue, dont les travaux sur Calvin, Marguerite de Navarre ou François Rabelais font autorité. Il fonde la Société et la Revue des études rabelaisiennes.
Abel Lefranc est élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1927.
Les travaux d'Abel Lefranc sont aujourd'hui largement dépassés. Ses recherches sur William Shakespeare sont fortement contestées dès leur publication et celles sur François Rabelais ne font plus autorité.
Ses théories sur William Shakespeare sont énoncées dans un livre de 1918 intitulé Sous le masque de William Shakespeare: William Stanley, VIe comte de Derby (2 vol., 1918). Lefranc tente de démontrer que les textes de Shakespeare sont en réalité l'œuvre de William Stanley, 6e comte de Derby. Il se fonde pour cela sur une lettre où il est indiqué que Derby est « busy in penning comedies for the common players »[2]. Il considère que la vie de Derby correspond aux intérêts et croyance de Derby ; que ce dernier ayant eu une relation avec Mary Fitton, celle-ci ferait une bonne candidate pour être la Dark Lady des sonnets ; et qu'il semblait avoir de la sympathie pour le catholicisme et la France, ce que Lefranc considérait alors comme une caractéristique de Shakespeare ; le passage de Derby à la Cour de Navarre aurait marqué la rédaction de Love's Labour's Lost. Enfin, Lefranc pensait que le personnage de Falstaff était influencé par les œuvres de Rabelais, qui n'étaient alors pas disponibles en anglais[2].
Il présente Rabelais comme un athée, voire un anti-clérical[3], théorie controversée depuis les travaux de Lucien Febvre[4].
Il aura néanmoins contribué à former toute une génération d’historiens de la littérature du XVIe siècle, qui ont pour partie poursuivi ses travaux et appliqué ses méthodes.
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