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abbaye française, Loir-et-Cher De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'abbaye de la Trinité de Vendôme est une ancienne abbaye de moines bénédictins fondée en 1033 par Geoffroy Ier Martel, comte de Vendôme[2], située dans la ville de Vendôme en bordure du Loir.
Abbaye de la Trinité de Vendôme | |
façade flamboyante de l'abbatiale de la Trinité | |
Présentation | |
---|---|
Type | Abbaye |
Début de la construction | ≅ 1034 (abbatiale romane) |
Fin des travaux | 1508 (Façade flamboyant) |
Architecte | Façade de Jehan de Beauce et Gilles de Jarnay[1]
Restaurateur Jules de La Morandière, Émile Boeswillwald |
Style dominant | Roman : clocher |
Protection | Classé MH (1840, 1949) Inscrit MH (1948, 2022) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Loir-et-Cher |
Ville | Vendôme |
Coordonnées | 47° 47′ 28″ nord, 1° 04′ 08″ est |
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Fondée par Geoffroy Martel, sans doute en 1033, l'abbaye connut son apogée au Moyen Âge et ses dépendances s'étendaient dans l'ouest de la France médiévale, de la Saintonge à la Normandie. Elle fut vendu en bien national à la Révolution française. À partir de 1808 un quartier de cavalerie est installé dans une partie des bâtiments de l'abbaye.
En 2018, le bâtiment régence, partie sud du cloître est acquis par Louis Vuitton pour y installer un atelier de maroquinerie[3].
La légende de la fondation raconte que en pleine nuit, ou à l'aurore, depuis la fenêtre de l'aula du château de Vendôme, le comte de Vendôme, Geoffroy Martel et sa femme Agnès de Bourgogne, virent des étoiles filantes tomber à trois reprises dans une fontaine dans des prés à l'est de la ville. Suite à cet évènement le comte aurait demandé conseil à l'évêque de Chartres, Thierry, qui aurait vu dans ce miracle le signe de la volonté divine de voir un établissement religieux dédié à la Trinité construit à Vendôme. Geoffroy Martel décida alors d'ériger à l'emplacement de cette fontaine, une abbaye. Mais la réalité paraît bien différente, car ce texte ne date que au mieux du XIIe siècle soit plus de 70 ans après la fondation. Le fait que la fondation soit un acte pieu de la part du couple comtale paraît évident, mais des raisons plus politiques apparaissent. Notamment le désir de racheter une conduite considérée par l'église comme peu vertueuse, soit le mariage de Geoffroy et Agnès qui est assez irrégulier ainsi que l'usurpation du titre même de comte de Vendôme à son neveux Foulques l'Oison. Ainsi la fondation de l'abbaye, et quelques années plus tard, de la Collégiale du château marque physiquement le pouvoir du comte sur une terre qu'il a usurpé[4].
La fondation de l'abbaye date des environs de 1032-1034 et se fit dans un premier temps de manière orale. À cette période urent lieu les premières donation en faveur du monastère, et le chantier de construction commença. La fondation et la dédicace furent officialisées par une charte le 31 mai 1040, à cette date le gros œuvre du cœur de l'abbatiale romane semble achevé[5]. Cette charte donne les premières propriétés de l'abbaye qui sont alors réparties entre le Vendômois, le Maine et la Saintonge. Le couple comtale continua ses largesses envers l'abbaye, même après l'annulation de leur mariage en 1049-1051, Agnès continua également après la mort de Geoffroy en 1060[6].
L’abbaye devint très rapidement prospère, notamment grâce aux donations de ses fondateurs, et même par la suite après leur disparition, par divers bienfaiteurs plus modestes[6]. La donation la plus remarquables est sans doute celle de la Sainte Larme que fit Geoffroy Martel en 1047. Cette relique fit du monastère l'un des plus gros pèlerinage d'Europe, des pèlerins venant même des Pays-Bas[7].
l'abbaye est fréquemment en conflit avec les comtes de Vendôme à propos de leurs droits respectifs, conflit où ils eurent souvent le dessus.
L’un des événements marquants de l’histoire de l’abbaye est sans conteste la venue du pape Urbain II :
Le concile de Clermont terminé, Urbain II, reprenant son périple, accompagné, en partie, par l’abbé Geoffroi de Vendôme, allait s’arrêter à Vendôme après avoir encore visité une douzaine de villes en à peine trois mois. Venant du Mans, le pape fut ainsi reçu en l’abbaye de la Trinité du 19 février au 3 mars 1098 soit pendant une dizaine de jours, accompagné, entre autres, du cardinal Raynier (Reniero) qui lui succédera, sous le nom de Pascal II. Puis, il rejoindra les abords de Tours (Rochecorbon, plus exactement), où il consacrera l’église abbatiale de Marmoutier nouvellement rebâtie. Parce que pourvue, dès sa fondation, de moines clunisiens de Marmoutier, tout comme d’ailleurs l’amitié qui liait l’abbé-cardinal au pape, l’abbatiale romane de la Trinité dont la dédicace remontait au 31 mai 1040 passait alors pour un lieu hautement privilégié auprès de sa Sainteté qui ne cessera, nous dit-on, de «combler son cher Geoffroy de tous les témoignages de son affection».
Ainsi, durant son séjour à Vendôme, le 4 des calendes de mars, soit le 26 février, d’après la chronique d’Anjou, Urbain II devait consacrer un crucifix supposé à l’entrée du chœur roman et sans doute placé au-dessus d’un autel, tout en accordant « pénitences aux fidèles qui célébreraient dévotement l’anniversaire de cette dédicace mémorable ». Mais selon le nécrologe de l’abbaye (cartulaire de la Trinité), il s’agirait plus sûrement de la consécration d’un autel dédié à la Sainte Croix et à Saint-Eutrope dont l’église, à l’époque, possédait des reliques.
Elle connaît deux campagnes de restauration avec Jules de La Morandière[8] et Émile Boeswillwald[réf. nécessaire].
Cette abbaye fait l'objet de protections au titre des monuments historiques[9] : un classement par la liste de 1840 concernant l'église de la Trinité, une inscription en 1948 concernant les vestiges de la chapelle Saint-Loup, un classement en 1949 concernant les façades et les toitures des bâtiments de l'ancienne abbaye, la salle capitulaire et la cour du cloître et une inscription par arrêté du concernant les greniers, les façades et toitures du bâtiment Régence et le mur de clôture de l'ancien logis abbatial.
L'abbatiale de la Trinité est un monument majeur du Moyen Âge français. Elle comprend des éléments d'architecture du XIe siècle, un chœur du XIVe siècle, un clocher roman haut de 80 mètres, une façade flamboyante.
Au point de vue de la construction, et sous le rapport du style, le clocher a subi l’influence de deux styles, du style roman ancien né dans les provinces occidentales, et du style qui se développait sur les bords de l’Oise et de la Seine dès le commencement du XIIe siècle, le style désormais appelé style gothique. Sa base est une salle carrée, voûtée par une calotte en arcs de cloître, avec quatre trompillons aux angles donnant pour le plan de la voûte un octogone à quatre grands côtés et quatre petits. Sur cette voûte, dont la coupe est en tiers-point, s’élève, au centre, un pilier carré cantonné de quatre colonnes engagées.
Quatre arcs doubleaux, en tiers-point, sont cintrés du pilier B aux quatre piliers engagés. Mais, pour porter en toute sécurité le pilier central, deux arcs croisés, concentriques à la voûte, viennent reposer sur les murs de l’étage inférieur, et, afin d’éviter le relèvement de ces deux arcs croisés sous la charge du pilier, quatre arcs-boutants, sortes d’étrésillons, aboutissent sous les bases des colonnes des quatre piles engagées. Sont les deux arcs croisés sur l’extrados de la voûte et portant le pilier central ; les arcs-boutants aboutissant sous les bases des colonnes engagées des piliers adossés aux murs. Des portions de mur étrésillonnant le système d’arcs. Les pans coupés de la voûte inférieure en arcs de cloître ne sont pas inutiles ; ils tiennent lieu des pièces de charpente que l’on place aux angles des enrayures et que l’on désigne sous le nom de goussets ; ils empêchent le roulement de tout le système, relient et étrésillonnent les angles de la base en maçonnerie. Des moyens si puissants devaient avoir un motif. Ce motif était de porter, sur le pilier central, les quatre arcs doubleaux et la retraite, un énorme beffroi en charpente, auquel la partie supérieure du clocher servait d’enveloppe. Les constructeurs avaient compris, à mesure qu’ils donnaient plus d’élévation à leurs clochers, qu’il fallait, aux beffrois de charpente mis en mouvement par le branle des cloches, un point d’appui solide, près de la base du clocher, là où la construction épaisse et chargée n’avait rien à craindre des pressions inégales des beffrois. Or, les quatre arcs doubleaux et la retraite portaient l’enrayure basse de ce beffroi, et cette construction de pierre, bien appuyée, bien étrésillonnée, conservait cependant une certaine élasticité.
À partir de cette base, l’enveloppe, la partie supérieure du clocher, n’ayant à subir aucun ébranlement, pouvait être légère ; et, en effet, le clocher de la Trinité de Vendôme, si on le compare aux clochers précédents sa construction, est très-léger relativement à sa hauteur, qui est considérable (environ 80 m de la base au sommet de la flèche).
Jusqu’alors, dans les clochers romans, une simple retraite ou des trous dans les parements intérieurs, ou des corbeaux saillants, ou une voûte en calotte, recevaient l’enrayure basse des beffrois en charpente ; et peu à peu, par suite du mouvement de va-et-vient que prennent ces beffrois, les constructions se disloquaient, des lézardes se manifestaient au-dessus des ouvertures supérieures, les angles des tours fatiguaient et finissaient par se séparer des faces. Si la charpente des cloches reposait à plat sur une voûte dont les reins étaient remplis, le peu d’élasticité d’une pareille assiette produisait des effets plus funestes encore que les retraites ou les corbeaux sur les parements intérieurs. Car ces voûtes, pressées tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, se disjoignaient d’abord, et produisaient bientôt des poussées inégales. Le système d’assiette de beffroi adopté dans la construction du clocher, par sa complication même et la pression contrariée des arcs inférieurs, à cause de ces deux étages d’arcs séparés par une pile, possède une élasticité égale à sa résistance, et divise tellement les pressions alternatives du beffroi en charpente qu’elle arrive à les neutraliser complètement. Cela est très-savant et fait voir comme, en quelques années, sous l’influence des écoles nouvelles, les lourdes constructions romanes s’étaient transformées.
Le clocher est peut-être le premier qui soit élevé sur un programme arrêté. Ce n’est plus une tour de quasi défense sur laquelle on a élevé un beffroi, ce n’est plus un porche surmonté de salles et terminé au sommet par une loge ; c’est un véritable clocher, construit de la base au sommet pour placer des cloches, c’est une enveloppe de cloches, reposant sur l’assiette d’un beffroi. Tout en conservant la plupart des formes romanes, comme construction, il appartient à l’école nouvelle ; il remplace les résistances passives de la construction romane par les résistances élastiques, équilibrées, vivantes de la construction gothique. Ce principe, découvert et mis en pratique une fois, eut des conséquences auxquelles les architectes ne posèrent de limites que celles données par la qualité des matériaux, et encore dépassèrent-ils parfois, grâce à leur désir d’appliquer le principe dans toute sa rigueur logique, ces limites matérielles. Voyons maintenant le clocher à l’extérieur. Bien que déjà les baies soient fermées par des archivoltes en tiers-point peu prononcé, son aspect est roman ; son étage supérieur octogonal sous la flèche nous rappelle les couronnements des clochers de Brantôme et de Saint-Léonard, avec leurs gâbles pleins sur les grandes baies principales, et les pinacles des clochers de l’Ouest. Les archivoltes de ces pinacles, ainsi que ceux de l’arcature sous la pyramide, sont plein-cintre. Mais la pyramide devient très-aiguë ; elle est renforcée de nerfs saillants sur ses angles et sur le milieu de ses faces ; elle n’est plus bâtie en moellons, conformément à la vieille tradition romane, mais en pierres bien appareillées, et ne porte, dans cette énorme hauteur, que 0,50 c. d’épaisseur à sa base et 0,30 c. à son sommet.
Au niveau des pinacles: sont portés sur des colonnettes alternativement simples et renforcées d’un petit pilier carré ; leur plan est circulaire. C’est encore là un dernier vestige des traditions du Périgord. On observera que l’escalier en pierre accolé à la tour ne monte que jusqu’au-dessus de la voûte de l’étage inférieur. Conformément aux habitudes romanes, on ne montait dans le beffroi en charpente que par des échelles de bois.
L'église gothique a repris le plan du chevet roman à cinq chapelles rayonnantes. La clôture du chœur est ornée de sculptures gothiques flamboyantes et Renaissance. Les stalles ont des miséricordes sculptées de pittoresques scènes de la vie quotidienne et des métiers. La clôture du chœur et les stalles ont été commandées par l'abbé Louis de Crevant et terminées par son neveu Antoine dans la première moitié du XVIe siècle[11].
En 1508, le maître d'œuvre, Jehan Texier dit Jehan de Beauce, réalise la façade de l’abbatiale de la Trinité. Cet embrasement sculpté est un des chefs-d’œuvre de l'art gothique flamboyant. Le clocher de l'église constitue aussi un édifice exceptionnel construit au XIIe siècle. Il ressemble au clocher sud de la cathédrale de Chartres qui lui est contemporain. En 1791, les bâtiments de l’abbaye de la Trinité sont mis en vente. Les locaux abritent un tribunal, des prisons et la sous-préfecture. C'est en 1802 que s'établit un quartier de cavalerie prenant le nom de quartier Rochambeau en 1886. Près de trente bâtiments (écuries, manèges, magasins…) vont être progressivement construits. Le 20e Chasseurs à cheval, décimé en 1914, termine la liste des régiments stationnés à Vendôme. La gendarmerie, dernier occupant des lieux, est réinstallée à proximité immédiate, depuis 1996.
Il est au cœur du fonctionnement de cette abbaye bénédictine et comprend : le dortoir, le réfectoire et le logis des hôtes. La cuisine circulaire (comme à Fontevraud) et l’aile sud ont été remplacées par un bâtiment plus imposant, nécessaire à l’accueil des moines bénédictins mauristes au XVIIIe siècle. Seule la partie nord de la galerie du cloître, le long de l’église, a survécu à la démolition décidée par l’armée en 1907.
Les murs de la salle sont ornés de très belles fresques (fin XIe siècle début XIIe siècle) découvertes en 1972 derrière un mur du XIVe siècle. « La Pêche miraculeuse » (Jean 21, 1-14) demeure la plus belle de ces scènes illustrant des événements survenus après « La Résurrection du Christ ».
Les cuisines médiévales étaient circulaires, d'un type proche de celle encore conservée à Fontevrault
Le logis abbatiale actuel date des XV et XVIe siècle
L'ensemble des verrières sont classées aux Monuments historiques[12]. Dans la baie 0 de la chapelle axiale, dite du « Saint-Sacrement », le vitrail de la Vierge de Vendôme représente le type primitif de la célèbre Notre-Dame de la Belle Verrière de la Cathédrale de Chartres. Mesurant 240 cm de haut sur 60 cm de large, il date du XIIe siècle.
L'abbaye comptait parmi les plus importantes de l'époque médiévale, elle abritait de nombreuses reliques[13]:
Liste non exhaustive
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